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Aus der Tiefe rufe ich (à claviers & pédalier), BWV 745<br />

Pedalexercitium, BWV 598<br />

Trio en ré mineur, BWV 583<br />

Toccata & Fugue en ré mineur (Dorienne), BWV 538<br />

Sans doute le Prélude et fugue en ut majeur, BWV 547, du début des<br />

années 740, est-il l’ultime composition de Bach dans ce genre. Le<br />

Prélude, un joyeux 9/8 dansant, se caractérise par un matériau dense et<br />

particulièrement bien exploité. La gamme ascendante de l’introduction<br />

ressemble fort au début de la Cantate de Noël, BWV 65, Sie werden aus<br />

Saba kommen ; le motif descendant presque en ostinato au pédalier,<br />

lui aussi, souligne l’association avec la période de Noël – la descente<br />

du Christ parmi les hommes –. Le flot est subitement interrompu<br />

par une succession d’accords plutôt hardis qui finissent par restituer<br />

la tonalité initiale par des mouvements diatoniques « purs » de tout<br />

emprunt à d’autres tonalités. Le même principe est repris à la fin de<br />

la fugue, mais les accords semblent encore plus extraordinaires : des<br />

septièmes diminuées les unes après les autres. La structure de cette<br />

fugue ne manquera pas d’étonner, ne serait-ce que par le fait que le<br />

pédalier ne fasse son entrée qu’au dernier tiers de l’ouvrage, une entrée<br />

particulièrement majestueuse, somptueuse, qui annonce une séquence<br />

dont l’écriture à quatre voix se complique au fur et à mesure de<br />

l’avancement du discours jusqu’à atteindre des sommets d’imbrication<br />

que seule la nouvelle intervention du pédalier saura rappeler à l’ordre :<br />

la résolution apporte toute satisfaction harmonique. Le sujet de la fugue<br />

ne comporte qu’une mesure, et se répète quelques 50 fois au cours des<br />

7 mesures du mouvement. L’accord final arrive presque furtivement :<br />

tenu le temps d’une courte noire, il clôt pourtant une pédale harmonique<br />

qui aura duré cinq mesures, mais une pédale bien nécessaire pour<br />

réinstaller la tonalité après les nombreuses divagations.<br />

La Fugue de la Toccata et Fugue en ré mineur, BWV 538 emprunte le<br />

« stilo antico » décrit plus haut. Son sujet décrit une imposante arche qui<br />

s’étend sur toute une octave ; tout l’ouvrage se caractérise par une telle<br />

tension et une telle puissance qu’autant l’exécutant comme l’auditeur en<br />

ressortent exténués. L’organiste et musicologue Jacobus Kloppers (né<br />

en 937) a décrit la toccata comme l’un des meilleurs exemples de la<br />

capacité de Bach à composer une œuvre selon les vieilles règles de la<br />

rhétorique, sous la forme d’un dialogue entre deux personnes, chacune<br />

exposant ses arguments et ses contre-arguments. Le même Kloppers<br />

pense pouvoir dater l’ouvrage de Leipzig, sur la foi des témoignages qui<br />

attestent de la profonde connaissance de Bach en termes de rhétorique.<br />

Pourtant, il semble plus probable qu’elle date plutôt de 7 3 ou 7 4,<br />

alors que Bach se plongeait dans la musique de Vivaldi dont l’influence<br />

est manifeste. On a usage d’appeler cette Toccata et fugue « Dorienne »<br />

car elle ne comporte aucune tonalité à la clef ; cela dit, il était assez<br />

fréquent en ce début de 8 ème siècle d’omettre cette indication afin de<br />

signifier ainsi telle ou telle allusion religieuse, même dans le cas de<br />

tonalités mineures clairement définies.<br />

Les trois Fugues en ut mineur, BWV 574, en sol mineur, BWV 578 et<br />

sol majeur, BWV 577 n’ont en soi rien de commun, mais se prêtent<br />

parfaitement à une conception en triptyque.<br />

La Fugue en ut mineur, BWV 574 est l’une de ces nombreuses fugues<br />

que Bach écrivit en empruntant les sujets et contre-sujets à d’autres<br />

compositeurs, tout en les développant selon sa propre fantaisie. Dans<br />

le cas précis, il s’agit d’une double fugue dont les deux sujets ont été<br />

repris de Legrenzi, dont justement l’une des sonates se trouve sur le<br />

même manuscrit. En guise de conclusion, Bach ajoute une toccata<br />

indépendante qui témoigne de l’influence nord-allemande, et qui<br />

atteste surtout qu’il s’agit là d’un ouvrage assez ancien.<br />

Parmi les œuvres les plus connues de Bach, l’adorable Fugue en sol<br />

mineur, BWV 578, semble presque une sorte de chanson populaire.<br />

Bien que l’on entende quatre entrées fuguées clairement séparées, la<br />

courte pièce se cantonne la plupart du temps à trois voix.<br />

Voilà bien une pièce virtuose, bourrée de vitalité, dansante avec son<br />

rythme endiablé de /8, que la Fugue en sol majeur, BWV 577.<br />

L’authent<strong>ici</strong>té de cette gigue est parfois mise en doute, mais qui autre<br />

que Bach aurait pu oser une telle écriture de pédalier, au début du<br />

8 ème siècle ? L’on sait que lors de son séjour à Weimar, le compositeur<br />

se vit commander bon nombre de transcriptions pour l’orgue ou le<br />

clavecin de concertos instrumentaux italiens. Selon toute évidence,<br />

le commanditaire n’était autre que le jeune prince Johann Ernst de<br />

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