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ne furent pas composées en même temps. La Toccata, sur un rythme<br />

endiablé de 3/8, est lancée par deux appels au clavier, respectivement<br />

sur la tonique puis sur la dominante, qu’interrompt soudain un solo de<br />

pédalier d’une grande virtuosité. Le mouvement musical est porté vers<br />

le bas par des accords parfaits brisés et de majestueux piliers sonores<br />

en accord, puis par un passage en triple contrepoint, de sorte que<br />

les voix changent de position à chaque fois que réapparaît la cellule<br />

thématique. Chose rare, Bach utilise le pédalier jusqu’au fa aigu, ce qui<br />

a fait dire à certains que l’œuvre pourrait avoir été écrite en 7 3 pour<br />

l’orgue de Weissenfels qui dispose de cette étendue ; cela dit, il n’existe<br />

aucune preuve tangible de cette supposition. Etant donné que l’orgue<br />

de l’église Kristine de Falun, sur lequel est réalisé cet enregistrement, ne<br />

monte que jusqu’au ré, quatre mesures du second solo de pédalier ont<br />

été supprimées tandis que quelques modifications ont été nécessaires<br />

dans le reste de l’ouvrage. La fugue, une double fugue, adopte le style<br />

dit « stilo antico » dérivé de la polyphonie vocale de Palestrina qui<br />

représentait, selon J. J. Fuix (dans son Gradus ad Parnassum de 7 5)<br />

les règles immuables de la construction musicale, dont Bach fit grand<br />

cas tout au long de son existence. Un premier volet, correspondant<br />

au premier sujet, le stilo antico domine clairement le discours de ses<br />

lignes à caractère vocal ; le second volet, de caractère résolument<br />

instrumental, donne énergie et vitalité en particulier lorsque les deux<br />

sujets se trouvent combinés.<br />

Bien qu’il soit inclus dans la Neue Bachausgabe, le Prélude en sol<br />

majeur, BWV 568 est d’attribution douteuse. Voilà une ouverture<br />

festive, chargée de mouvements de gammes aux claviers et une écriture<br />

de pédalier virtuose ; si tant est que Bach en est l’auteur, l’œuvre<br />

provient de sa jeunesse, mais l’harmonie semble appartenir à une<br />

période plus tardive : serait-ce le travail de l’un des élèves les plus doués<br />

du Kantor ?<br />

Normalement, le Prélude en ut majeur, BWV 943 appartient plutôt aux<br />

compositions pour clavecin, dans un recueil de cinq petits préludes,<br />

mais l’Edition Peters l’attribue à l’orgue, d’autant que la pièce s’achève<br />

sur une longue pédale harmonique. Cela dit, il est possible de la jouer<br />

autant à l’orgue qu’au clavecin ou au clavicorde.<br />

La Pièce d’Orgue, BWV 572 ou Fantaisie en sol majeur, sous lequel<br />

nom elle est plus connue, occupe une place particulière parmi les<br />

œuvres d’orgue, ne serait-ce que de par sa structure originale. Le<br />

premier volet – indiqué « vivement », en un seul bloc, expose de rapides<br />

accords brisés et des gammes tout en joie, puis mène au superbe second<br />

volet – indiqué « gravement » – à cinq voix, dans le style appelé « plein<br />

jeu ». Après une résolution d’accord assez surprenante, l’ouvrage se<br />

poursuit par un « Lentement » sur des accords brisés, souvent d’ailleurs<br />

des accords diminués (c’est-à-dire comportant une quinte diminuée,<br />

harmoniquement instable) au-dessus d’une ligne de pédalier en<br />

descentes chromatiques. Les diverses associations françaises, à<br />

commencer par le titre Pièce d’Orgue, donnent à penser que l’ouvrage<br />

est le résultat d’une commande d’un amateur français, ou qu’il a été<br />

écrit pour Louis Marchand – qui aurait un jour concouru contre Bach<br />

dans une joute musicale au clavier, même si la légende affirme qu’il se<br />

serait retiré au dernier moment –. La partie centrale comporte une note<br />

au pédalier qui n’existe pas sur les orgues allemands alors qu’elle existait<br />

sur les instruments baroques français, sous le nom de « ravalement ».<br />

Cela dit, rien ne permet d’affirmer avec certitude la destination de la<br />

pièce dont l’histoire restera à jamais enveloppée d’un voile de mystère ;<br />

toujours est-il que c’est l’une des œuvres d’orgue de Bach les plus<br />

fréquemment jouées.<br />

Le Concerto en mi bémol majeur, BWV 597 n’a rien à voir avec une<br />

transcription de concerto : c’est là en réalité une sonate en trio en deux<br />

mouvements d’après le modèle de J. L. Krebs. Naturellement, l’œuvre<br />

n’est pas de Bach, mais probablement de l’un de ses élèves. Le premier<br />

mouvement, en particulier, semble vraiment inadapté à l’orgue : peutêtre<br />

est-ce là une transcription à partir d’une sonate galante pour deux<br />

instruments et basse continue.<br />

Les Kanonische Veränderungen über das Weihnachtslied « Vom<br />

Himmel hoch da komm ich her » (Quelques variations canoniques sur<br />

le cantique de Noël « Du haut du ciel je suis venu), BWV 769 se rangent<br />

parmi les partitas ; en réalité, elles n’appartiennent pas au genre de la<br />

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