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majeur, BWV 594, d’après le Concerto en ré majeur pour violon, cordes<br />

et continuo, RV208 de Vivaldi, plaisantement appelé « Grand Mongol ».<br />

On a retrouvé le manuscrit de cette transcription assez récemment<br />

à Turin ; le contenu musical correspond en tous points à l’original,<br />

hormis les grandes cadences des deux mouvements rapides, qui sont<br />

à leur tour identiques avec un autre manuscrit conservé à Schwerin.<br />

Par conséquent, Bach devait disposer de deux versions différentes du<br />

concerto lorsqu’il réalisa sa transcription. Les premières recherches<br />

effectuées sur l’ouvrage ont pris comme point de départ la version<br />

imprimée à Amsterdam du Vivaldi (sous le numéro d’Op. 7/5, 7 6-<br />

7 ) qui contient un différent second mouvement, de sorte que l’on<br />

pense que Bach a lui-même composé l’Adagio, une sorte de récitatif.<br />

Bach s’attaque <strong>ici</strong> à une œuvre d’une imposante stature qui a dû lui<br />

lancer de nombreux défis : en effet, il n’est pas aisé de transférer à l’orgue<br />

une musique si intimement liée à l’écriture de violon. D’emblée, il lui a<br />

fallu transposer la majorité des phrases, bien trop aiguës, d’une octave ;<br />

l’organiste italien Luigi Ferdinando Tagliavini a suggéré une registration<br />

de 4 pieds (qui sonne donc une octave au-dessus de la notation) pour<br />

la partie de solo, ce qui fonctionne fort bien dans le mouvement central<br />

dans laquelle la mélodie solo est ainsi accompagnée de simples accords<br />

très marqués à la basse. Toutefois, les mouvements rapides ne sauraient<br />

se suffire de cet expédient qui donnerait au tout un aspect trop « léger »<br />

alors qu’une registration plus pleine semble de mise. La meilleure<br />

solution est donc une registration, pour le clavier jouant la partie solo,<br />

faisant appel à un plein jeu modérément fourni.<br />

Certains observateurs n’accordent guère d’importance à cette œuvre,<br />

en particulier l’organiste et musicologue Hermann Keller ( 885- 967),<br />

l’un des artisans de la renaissance de la musique d’orgue de Bach, et à<br />

qui il semblait inconcevable que Bach ait pu s’intéresser à un ouvrage si<br />

creux et insignifiant. Mais un œil plus moderne permet de saisir toutes<br />

les possibilités qu’offre à la fantaisie une telle pièce, si tant est que l’on se<br />

conforme aux modes d’exécution baroques.<br />

Le choral Allein Gott in der Höh sei Ehr devait sans doute être l’un des<br />

préférés de Bach, si l’on en juge par le fait qu’il en ait réalisé la bagatelle<br />

de dix arrangements différents pour orgue. Naturellement, on doit y<br />

voir également l’importance du choral dans la liturgie luthérienne ; le<br />

CD en propose quatre. Le premier, BWV 711, se présente sous forme<br />

de b<strong>ici</strong>nium (une pièce ou un passage à deux voix, souvent à usage<br />

didactique) où le thème choral est présenté en notes égales au-dessus<br />

d’une ligne de basse qui pourrait fort bien se prêter à un violoncelle ou<br />

une gambe. Le BWV 716 propose un fugato à trois voix sur la première<br />

phrase du choral, et lorsque le pédalier fait son entrée, il expose les<br />

deux premières lignes en valeurs longues. Ces deux réalisations<br />

appartiennent sans doute à la première période de Bach ; l’authent<strong>ici</strong>té<br />

du BWV 716 fait l’objet d’un certain doute…La troisième réalisation,<br />

BWV 717, témoigne d’une écriture en fugue autrement plus habile ; le<br />

cantus firmus expose les phrases du choral les unes après les autres tandis<br />

que le langage fugué les enveloppe de ses complexités contrapuntiques.<br />

Enfin, la variation de choral BWV 715 représente l’un des exemplaires<br />

de ce que l’on appelle les « Arnstädter Gemeindechoräled », les<br />

« Chorals pour la congrégation de Arnstadt », un ensemble de chorals<br />

pour orgue que Bach doit avoir écrits au début de 706 à son retour de<br />

Lübeck où il avait subi la très forte influence de Buxtehude. À l’époque,<br />

son jeu avait été critiqué sous prétexte que l’accompagnement semait la<br />

confusion ; il faut avouer que l’harmonisation, vraiment fantasque, ne<br />

manque pas de sel, et les quelques passages de virtuosité entre les versets<br />

ont dû donner des sueurs froides aux fidèles qui n’en demandaient pas<br />

tant. Pourtant cette manière d’accompagner la congrégation semblait<br />

naturelle pour un esprit tel que celui de Bach, et l’on peut déduire du<br />

fait qu’il existe d’innombrables copies d’élèves qu’il l’utilisa au titre<br />

d’exemple didactique. Autre réalisation dans la même veine, Herr Jesu<br />

Christ, dich zu uns wend, BWV 726.<br />

La Fantaisie sur « Christ lag in Todesbanden », BWV 718 est l’un des<br />

deux seuls exemples de Bach écrivant une véritable fantaisie chorale<br />

dans le plus pur style nord-allemand, l’autre était Wie schön leuchtet der<br />

Morgenstern (L’étoile du matin brille d’une telle beauté), BWV 739 (CD<br />

3). Chaque phrase est arrangée avec un nouveau motif sensé souligner<br />

le texte ; de nombreux changements de tempo, de passages en écho et de<br />

pauses entre les sections permettent de changer aisément de registration<br />

en cours de route. Le motif d’introduction, désespérément descendant,<br />

figure sans doute le séjour des défunts, et lorsqu’il remonte enfin lors de<br />

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