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ne furent pas modifiés. On les retrouve à nouveau dans la reconstruction<br />

effectuée en 984- 987, dont l’objectif était de restituer ou du moins<br />

de recréer l’un des orgues les plus importants du 8 ème siècle, avec la<br />

plus grande cohérence sonore possible. La restauration est l’œuvre des<br />

ateliers Grönlunds Orgelbyggeri.<br />

La Fantaisie en ut mineur, BWV 562 nous est parvenue sous forme<br />

d’un manuscrit datant probablement de la période de Leipzig. Elle<br />

est suivie par un fragment de fugue : soit l’ouvrage est resté inachevé,<br />

soit – plus probablement – la fin a été perdue, d’autant que la fugue<br />

s’interrompt subitement au bas d’une page. Selon certains analystes, le<br />

manuscrit pourrait être aussi tardif que 747, mais l’œuvre existait déjà<br />

auparavant, ainsi que l’attestent d’autres copies. Dans quelques-unes<br />

de ces copies, on la fait suivre de la Fugue en ut mineur, BWV 546.<br />

La Fantaisie, écrite à cinq voix, présente la particularité de croître en<br />

intensité et en agitation au fur et à mesure de son avancement, et ce<br />

dans les cinq voix. Naturellement, on note immédiatement l’influence<br />

française, sans doute celle de Nicolas de Grigny dont Bach avait<br />

copié le Livre d’orgue en 7 4 : l’écriture à cinq voix, la construction<br />

des sujets, l’ornementation délicate, tous ces éléments rappellent les<br />

fugues de Grigny, dans lesquelles chaque clavier se voit confier deux<br />

voix et le pédalier la dernière. La registration la plus habituelle était<br />

alors cornet à la main gauche, cromorne à droite, et flûte 8 au pédalier.<br />

Théoriquement, cette registration peut convenir à la Fantaisie de Bach,<br />

du moins jusqu’aux dernières mesures, après quoi la basse demande à<br />

être doublée à l’octave inférieure pour ne pas être croisée par la voix de<br />

ténor. On peut alors utiliser le « fonds d’orgue », parfaitement adapté au<br />

modèle français, et qui confère un peu plus de poids à l’atmosphère de<br />

Passion qui envahit toute l’œuvre.<br />

Faire suivre cette œuvre de grande maturité par la Fugue en ut mineur,<br />

BWV 575, une pièce de jeunesse joyeuse, presque frivole, peut sembler<br />

une hérésie. Pourtant, au même titre que la Fantaisie précédente était<br />

assurément couplée avec une fugue, la Fugue en ut mineur devait être<br />

précédée d’un prélude aujourd’hui perdu, pour former une toccata en<br />

trois volets. En effet, la présente fugue s’achève sur un passage d’une<br />

grande liberté, évocateur des toccatas dans le style nord-allemand. Qui<br />

plus est, elle débute par un la bémol, une chose rare – voire incongrue<br />

– pour une pièce en ut mineur, à telle enseigne que l’on peut vraiment<br />

penser qu’un prélude devait l’introduire. Par conséquent, la massive<br />

Fantaisie, suivie de cette joyeuse Fugue, semblent se compléter avec<br />

bonheur. On notera d’ailleurs que Schumann avait publié ces deux<br />

pièces dans sa Neue Zeitschrift für Musik dans les années 840, certes<br />

séparément…<br />

La Fantaisie et Fugue en ut mineur, BWV 537 présente une structure<br />

pleinement cohérente ; selon toute évidence, elle date de l’époque de<br />

Weimar. On ne la trouve que sur deux manuscrits, dont l’un noté<br />

conjointement par Johann Tobias et Johann Ludwig Krebs. L’œuvre<br />

comporte bien des points communs avec la Fantaisie en ut mineur,<br />

BWV 562, en particulier l’atmosphère tragique évoquant la Passion, et<br />

les nombreuses pédales harmoniques d’un effet sombre et désespéré.<br />

Mais là où la Fantaisie BWV 562 est dominée par des mouvements<br />

descendants, la BWV 537 se caractérise surtout par de grands bonds<br />

ascendants, dont la sixte mineure si douloureuse. On y trouve également<br />

de nombreux motifs de soupirs et de lamentation, des mouvements<br />

circulaires dénotant l’errance et l’incertitude, qui finissent pourtant<br />

par mener à la fugue, un ample et écrasant alla breve. Encore une fois,<br />

la sixte mineure joue un rôle prépondérant : le sujet en fait usage dès<br />

les premières notes, et martèle même la note dans une sorte d’effet de<br />

crescendo tout à fait impressionnant. Dans la partie centrale, Bach<br />

introduit un nouveau motif, un chromatisme ascendant très inquiet,<br />

qui retourne pourtant assez rapidement au matériau initial, ce qui<br />

permet de relâcher quelque peu la trop grande tension. Enfin, l’accord<br />

final accentue encore l’aspect tragique de l’ouvrage : en effet, au lieu de<br />

l’accord majeur qui termine habituellement les œuvres en mineur, Bach<br />

reste résolument en ut mineur.<br />

Le Prélude et fugue en si mineur, BWV 544, et celui en mi mineur,<br />

BWV 548 (CD ) nous sont parvenus sous forme de manuscrits<br />

autographes ; tous deux furent probablement composés aux alentours<br />

de 730. La première des deux œuvres semble frappée du sceau tragique<br />

par sa tonalité elle-même, et nombreux sont les mélomanes qui ont cru<br />

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