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Introitus, débute en ut majeur mais se déplace rapidement vers des
tonalités fort éloignées, à l’aide de passages quasi-improvisés, avant de
retourner vers l’ut majeur initial au détour d’un petit délire harmonique.
La conclusion ou Exitus subit le même traitement, mais le retour à la
tonalité initiale est assuré par une pédale de basse fort longue et une
cadence qui rassure définitivement l’auditeur.
Par contre, on peut affirmer sans l’ombre d’un doute que le Prélude en ut
majeur, BWV 567 est une imposture : elle est probablement l’œuvre de
J C. Kittel, un élève de Bach, écrite après 750. Les harmonies galantes
et l’atmosphère festive de cette courte pièce lui ont valu le privilège de
paraître ici malgré tout.
CD 0 : Chorals Neumeister BWV 08- 0 – Préludes
& Fugues, BWV 533 & 550 – Sonate en trio, BWV 5 7 –
Passacaille & Fugue, BWV 58
Als Jesus Christus in der Nacht, BWV 08
Ach Gott, tu dich erbarmen, BWV 09
O Herre Gotte, dein göttlich Wort, BWV 0
Nun lasst uns den Leib begraben, BWV
Christus, der ist mein Leben, BWV
Prélude & Fugue en mi mineur, BWV 533
Ich lab mein Sach Gott heimgestellt, BWV 3
Herr Jesu Christ, du höchstes Gut, BWV 4
Herzlich lieb hab ich dich, o Herr, BWV 5
Was Gott tut, das ist wohlgetan, BWV 6
Alle Menschen müssen sterben, BWV 7
Machs mit mir, Gott, nach deiner Güt, BWV 957
Werde munter, mein Gemüte, BWV 8
Wie nach einer Wasserquelle, BWV 9
Christ, der du bist der helle Tag, BWV 0
Prélude & Fugue en sol majeur, BWV 550
Sonate en Trio n° 3 en ré mineur, BWV 5 7
Passacaille et Fugue en do mineur, BWV 58
NB : les chorals « Neumeister » ont été discutés dans le texte du CD
précédent, qui traite de ces ouvrages de manière globale et synthétique.
Avec le Prélude et Fugue en mi mineur, BWV 533, qui existe d’ailleurs
dans plusieurs versions antérieures et assez différentes, Bach tente
pour la première fois une nouvelle formule : plutôt que de présenter
les deux pièces enchaînées et terminées par une conclusion sous
forme de toccata, il sépare le prélude et la fugue. Dans le cas présent, le
prélude débute dans le « Stylus Phantasticus » mais bientôt le langage se
concentre et perd son aspect improvisé ; la fugue, avec son sujet d’une
étonnante densité, est construite avec une telle maestria que Albert
Schweitzer n’hésite pas à l’attribuer à la période de Leipzig.
Le Prélude et fugue en sol majeur, BWV 550, lui aussi, garde un pied
dans la tradition nord-allemande avec sa fugue terminée en toute
liberté harmonique et formelle. Le degré de difficulté technique de la
fugue nous donne une excellente idée de l’extraordinaire virtuosité du
jeune Bach.
La troisième des Sonates en trio, la Sonate en trio en ré mineur, BWV
527, date des années 7 0 à Leipzig, à un moment où Bach se préoccupait
de l’éducation musicale de son jeune fils Wilhelm Friedemann, certes,
mais aussi et surtout d’opérer le transfert de la forme italienne initiale
de la sonate instrumentale en trio vers l’orgue. Le premier mouvement
adopte la forme d’une aria avec da-capo, tandis que le second reprend
le mouvement lent du Concerto pour flûte, violon et orchestre, BWV
1044. Enfin, le finale offre un Vivace tout en virtuosité et en élégance,
dans lequel le pédalier est traité comme une véritable basse continue,
ainsi d’ailleurs que dans toute la pièce.
L’œuvre qui termine le CD, la Passacaille en ut mineur, BWV 582,
est sans conteste l’un des grands chefs-d’œuvre de tous les temps. On
a longtemps cru qu’elle devait dater de l’époque de Leipzig, mais des
études récentes la situent plutôt aux alentours de 707 ou 708, à une
époque où Bach n’avait que 3 ans.
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