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voix, Du Friedefürst, Herr Jesu Christ (Seigneur Jésus Christ, prince<br />

de paix), BWV 1102 avec sa remarquable basse obstinée soutenant un<br />

cantus firmus dél<strong>ici</strong>eusement ornementé rappelant certains moments<br />

des partitas de Georg Böhm, ou d’ailleurs même les propres Partitas de<br />

Bach de l’époque de Lüneburg. Ach Herr, mich armen Sünder (Hélas,<br />

Seigneur, le pauvre pécheur), BWV 742 ainsi que Herr Jesu Christ, du<br />

höchstes Gut (Seigneur Jésus Christ, bien suprême), BWV 1114 (CD 0)<br />

témoignent de la même empreinte des chorals de Böhm ou des cantates<br />

de Buxtehude dont les cantus firmus se singularisent toujours par une<br />

étonnante brillance.<br />

On découvrira de nombreux effets d’écho dans deux des réalisations :<br />

Ich hab mein Sach Gott heimgestellt (J’ai confié ma cause à Dieu),<br />

BWV 1113 (CD 0) emprunte la forme d’un choral pour chœur et<br />

orchestre, chaque phrase étant précédée d’un passage quasi-orchestral<br />

et se terminant par un écho des dernières notes. Il en est de même<br />

dans Christ, der du bist der helle Tag (Christ, toi qui es la clarté du<br />

jour), BWV 1120 (CD 0), chargé d’effets d’écho, mais dans ce cas<br />

précis, l’arrangement se développe plutôt selon le modèle de la fantaisie<br />

chorale, où le cantus firmus divague d’une voix à l’autre.<br />

Le Prélude et fugue en ut mineur, BWV 549 existe également dans une<br />

version antérieure, en ré mineur, conservée sous forme de manuscrit.<br />

Il s’agit d’une œuvre tripartite selon le style nord-allemand, avec une<br />

introduction d’apparence improvisée que suit une fugue confiée aux<br />

claviers seuls. L’entrée du pédalier sur le thème principal annonce le<br />

début de la toccata finale, qui déploie tous les trésors harmoniques et<br />

techniques de la toccata d’Allemagne du Nord.<br />

La Fantaisie ou Concerto en sol majeur, BWV 571 occupe une place à<br />

part dans l’œuvre de Bach, ne serait-ce que parce que son authent<strong>ici</strong>té<br />

a été mise en doute alors qu’il s’agit d’une œuvre de toute première<br />

qualité. En termes formels, l’ouvrage reprend le modèle du concerto<br />

à l’italienne : mouvements rapide, lent, rapide, quand bien même le<br />

langage tonal présente immanquablement les caractéristiques de la<br />

musique nord-allemande. Le premier mouvement, dont le thème<br />

consiste en quelques notes répétées suivi des figurations traditionnelles,<br />

termine curieusement en si majeur ; le second, de par son harmonie<br />

expressive et douce, fait immédiatement penser à Buxtehude, une<br />

impression soulignée par le dernier mouvement en forme de chaconne<br />

– l’on sait que Buxtehude appréciait particulièrement ce genre –. Le<br />

langage tonal lui-même rappelle tellement Buxtehude, encore une fois,<br />

que l’on serait tenté de lui attribuer la paternité de l’ouvrage. Quoi qu’il<br />

en soit, de Bach ou de Buxtehude, une œuvre d’une telle vitalité et d’une<br />

telle inventivité mériterait de figurer plus souvent aux programmes des<br />

organistes.<br />

Il est fort possible que le Prélude en la mineur, BWV 569 soit la<br />

première partie d’une œuvre plus longue dont la suite aurait été perdue.<br />

D’un bout à l’autre de l’œuvre, une seule et unique idée rythmique<br />

forme la base de tout le discours, à la manière d’un ostinato. Vers la<br />

fin, on semble se diriger vers une chaconne ; serait-ce là une sorte<br />

d’expérience, permettant d’explorer les possibilités offertes par un<br />

rythme particulier ? Dans la même optique, la Fantaisie en ut majeur,<br />

BWV 570 pourrait bien représenter une tentative de construire tout<br />

une pièce sur un motif unique – dans le cas présent, la « figura corta »,<br />

une note longue suivie de deux brèves –, mais en tout état de cause, c’est<br />

là une œuvre de jeunesse. La Fugue, BWV 946 n’a, en réalité, rien à voir<br />

avec le prélude précédent mais les deux pièces semblent si aisément<br />

former pendant l’une de l’autre que Spitta, par exemple, n’hésita pas<br />

à penser qu’elles devaient bel et bien se suivre ; l’Edition Peters,<br />

d’ailleurs, les couple sans l’ombre d’une hésitation. Le sujet de la fugue<br />

est ce que l’on appelle un hexacorde, autrement dit une succession de<br />

six notes consécutives descendantes ou ascendantes ; le principe fut<br />

fréquemment utilisé au cours de la Renaissance tardive et du début du<br />

Baroque, par des mus<strong>ici</strong>ens tels que Frescobaldi ou William Byrd.<br />

S’il est une œuvre à l’attribution douteuse, c’est bien le Kleines<br />

harmonisches Labyrinth, BWV 591 : certains y voient l’œuvre de<br />

Heinichen, de Sorge, de Kirnberger, ce qui implique une date de<br />

composition assez tardive, au-delà de 750. Pourtant, il peut très<br />

bien s’agir également d’une expérience originale du jeune Bach qui<br />

ne craignait certes pas les hardiesses. La première partie de la pièce,

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