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temps ?) comment transformer une pièce pour trio en un ouvrage
d’orgue plausible et cohérent. Quoi qu’il en soit, l’œuvre mérite de
figurer parmi les arrangements d’œuvres d’autres compositeurs réalisés
par Bach lui-même.
À l’origine, on a estimé que les Huit petits préludes et fugues, BWV
553-560 étaient des œuvres de jeunesse mais cela semble impossible
si l’on considère que le style appartient résolument à celui en vogue
pendant les années 740 : dans ces circonstances, elles ne peuvent pas
être d’un compositeur au sommet de sa puissance créative. Le nom
de Johann Ludwig Krebs, l’un des élèves du Kantor, est fréquemment
avancé, voir même celui de son père Johann Tobias. Selon la théorie
la plus satisfaisante, les pièces furent écrites par les élèves de Bach
qui leur aurait indiqué les grandes lignes, ce qui explique d’ailleurs
que l’on ait pu les lui attribuer dans un premier temps. Leurs styles
diffèrent radicalement : on trouve un mouvement de concerto, des
menuets galants, un mouvement de plein-jeu à la française, des pièces
apparentées à la forme de la toccata… Chaque morceau est un petit
bijou en soi, hormis peut-être les fugues, assez malhabiles : leur
importance pédagogique ne doit pas être négligée, et il n’est d’ailleurs
pas un organiste de nos jours qui ne les ait étudiées au début de son
apprentissage, comme le firent les élèves de Bach.
CD 7 : Prélude et Fugue, BWV 539 – Concerto pour
orgue, BWV 593 – Aria, BWV 587 – Fugue, BWV 576,
705 – Fantasia, BWV 563 - Pastorale, BWV 590 – Chorals
Kirnberger, BWV 694-699, 70 , 703, 704, 705
Prélude & Fugue en ré mineur, BWV 539
Choral « Wo soll ich fliessen her », à claviers & pédalier, BWV
694
Christ lag in Todesbanden, choralis in alto manualiter, BWV 695
Fugue sur : Durch Adams Fall ist ganz verderbt, BWV 705
Fantasia con imitazione, en si mineur, BWV 563
Concerto en la mineur, BWV 593
Aria en fa majeur (d’après François Couperin), BWV 587
Prélude & Fugue en la majeur, BWV 536
Christum wir sollen loben schon, (ou) Was fürchtest du Feind,
Herodes, sehr, BWV 696
Gelobet seist du, Jesu Christ, BWV 697
Herr Christ, der einig Gottes Sohn, BWV 698
Nun komm, der Heiden Heiland, BWV 699
Prélude de choral « Vom Himmel hoch, da komm ich her », BWV
70
Gottes Sohn ist kommen, BWV 703
Lob sei dem allmächtigen Gott, BWV 704
Fugue en sol majeur, BWV 576
Pastorale en fa majeur, BWV 590
L’orgue de l’Eglise de la Mission de Uppsala en Suède fut construit en 985
par Nils-Olof Berg. Il ne s’agit pas d’une copie d’un instrument ancien,
mais d’une libre interprétation à partir des modèles de l’Allemagne du
Sud, le Plein jeu suivant plutôt le type italien du 8 ème siècle. Souci du
détails et homogénéité de sonorité confèrent à cet instrument moderne
la capacité à représenter les œuvres baroques avec grand bonheur.
L’harmonisation a été réalisée par Jan Ryde, l’architecture de l’ensemble
par Ulf Oldaeus.
Le Prélude et fugue en ré mineur, BWV 539 occupe une place à part
parmi les œuvres d’orgue de Bach ; la fugue est une transcription du
second mouvement de la Sonate pour violon, BWV 1001, originalement
en sol mineur. La Sonate date de Köthen, et la version pour orgue ne
doit pas être beaucoup plus tardive, même si elle peut déjà appartenir
au début de l’époque de Leipzig. Avec un sujet qui ne dure qu’une
seule mesure, la fugue ne peut que dégager une énergie rythmique
exceptionnelle, et c’est d’ailleurs là l’une de ses plus captivantes œuvres
du genre. Le Prélude, quant à lui, ne fait appel qu’aux claviers, dans le
caractère d’un passage lent de « voluntary » anglais (un court prélude
souvent improvisé). Bien que ce soit là l’unique pièce pour claviers
seuls parmi les œuvres majeures de Bach, elle déborde de musique
extraordinairement expressive, de riches inventions harmoniques
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