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Anbey kommt an<br />

Etwas Musik von Sebastian,<br />

Sonst genannt: Fantasia chromatica;<br />

Bleibt schön in alle Saecula.<br />

Sonderbar ist es, dass diese so ausserordentliche kunstreiche Arbeit auch<br />

auf den allerungeübtesten Zuhörer Eindruck macht, wenn sie nur irgend<br />

rein vorgetragen wird. »<br />

(« Fantaisie chromatique et fugue. Je me suis donné un mal infini<br />

pour découvrir ne serait-ce qu’une seule autre œuvre de Bach qui fût<br />

analogue. En vain. Cette Fantaisie est unique et il n’y en a jamais eu de<br />

pareille. Je l’ai obtenue par Wilhelm Friedemann [Bach] de Brunswick.<br />

L’un de nos amis communs, qui se pique de vers de mirliton, a écrit sur<br />

une feuille séparée :<br />

Vo<strong>ici</strong> pour vous mains<br />

Une musique de Sébastien<br />

Elle a pour nom Fantasia Chromatica<br />

Et restera belle dans les siècles des Saecula<br />

Il est singulier qu’un travail d’une telle science extraordinaire fasse effet<br />

sur l’auditeur le moins averti, pour peu qu’on lui joue dans les règles de<br />

l’art. » )<br />

Cette singulière prophétie se vérifie encore de nos jours : la Fantaisie<br />

chromatique et Fugue en ré mineur, BWV 903 reste l’une des œuvres<br />

instrumentales de Bach les plus jouées. Mais peut-être notre poète<br />

en herbe était-il influencé par le fait que même du vivant de Bach, et<br />

longtemps après sa mort, l’ouvrage était en circulation sous la forme<br />

d’un incalculable nombre de copies manuscrites, les clavecinistes<br />

puis les pianistes désirant tous s’accaparer ce monument de brillante<br />

virtuosité. Dans ces conditions, il est d’autant plus étonnant que la<br />

première édition dut attendre le début du 9 ème siècle pour voir le<br />

jour, tandis que tant de fadaises rococo se vendaient comme des petits<br />

pains.<br />

Selon toute évidence, c’est à Cöthen que Bach écrivit cette œuvre<br />

turbulente et expressive, donc entre 7 7 et 7 3. Sa force principale<br />

réside surtout dans le traitement chromatique et dans sa force<br />

expressive que dans son architecture, mais malgré cette puissance<br />

d’émotion et l’impression d’improvisation, l’œuvre possède bel et bien<br />

une forme logique. L’introduction, similaire à une toccata, regorge de<br />

gammes, d’accords brisés et d’arpèges ; la seconde partie ressemble<br />

plutôt à un récitatif instrumental, tandis que la troisième rassemble<br />

tous ces éléments. La fugue, de son côté, fait appel à de nombreux<br />

éléments chromatiques dans sa progression musicale ; et si le début<br />

reste strictement contrapuntique, Bach se libère progressivement des<br />

contraintes pour retrouver le caractère rhapsodique et improvisé de la<br />

fantaisie. L’œuvre s’achève dans un déluge d’impressionnants accords à<br />

huit sons et de puissantes octaves à la main gauche, un point culminant<br />

digne de cette œuvre hors pair.<br />

Bach fit paraître le second cahier des Clavier-Übungen en 735, peu<br />

après son cinquantième anniversaire. Il comprend le Concerto italien<br />

en fa majeur, BWV 971 et une grande Partita, l’Ouverture à la française<br />

en si mineur, BWV 931 pour clavecin à deux claviers, deux ouvrages<br />

conçus spécifiquement pour un clavecin à deux claviers. L’un comme<br />

l’autre reprend le modèle du concerto, mais d’origine différente : la<br />

première œuvre imite le concerto à la Vivaldi, la seconde plutôt la suite<br />

orchestrale très répandue en Allemagne pendant le Baroque tardif.<br />

Certains des préludes des Suites anglaises soulignent déjà combien Bach<br />

sait transférer au clavier les formes orchestrales italiennes : le Prélude<br />

de la Troisième suite, par exemple, reprend l’Allegro de concerto avec<br />

son alternance entre solos et tutti. En ce qui concerne l’adaptation de<br />

Bach à la forme concertante, elle est particulièrement éblouissante<br />

dans le Concerto dans le style italien, ou Concerto italien ; avec un art<br />

incomparable, Bach fait alterner les deux claviers du clavecin pour<br />

créer une impression de contraste entre tutti et solo selon le modèle<br />

orchestral italien.<br />

L’Ouverture à la française impose certains changements de clavier<br />

assez malaisés : le but est encore une fois d’obtenir des effets orchestraux.<br />

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