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final. Christ ist ertstanden (Christ est ressuscité), BWV 627 présente la
caractéristique d’avoir trois formats de réalisation différents pour chacun
des trois vers, avec une écriture presque extatique pour le dernier. La
mise en musique concentrée de Erstanden ist der heil’ge Christ (Le
Christ saint est ressuscité), BWV 628 déborde de symboles évoquant
la Résurrection : des mouvements de gammes ascendantes (anabasis)
dominent la partie d’alto en noires et de ténor en croches, tandis que
le pédalier présente des sauts de quarte et de quinte. Erschienen ist der
herrliche Tag (Il est venu, le jour splendide), BWV 629 forme un canon
entre le soprano et la basse, et le caractère joyeux provient des motifs de
« figura corta » dans les parties intermédiaires. Dans Heut triumphiert
Gottes Sohn (Le Fils de Dieu triomphe aujourd’hui), BWV 630, le
bonheur enthousiaste transparaît dans les sautillements du pédalier ;
à la toute fin, Bach ajoute un Alléluia souligné par un trait de pédalier
faisant usage de toutes les notes d’un bout à l’autre du pédalier.
Jusques et y compris les chorals de Pâques, Bach avait été plutôt
méthodique dans son processus de composition, mais à partir de la
Pentecôte, les pages blanches dans la partition se font de plus en plus
fréquentes. Il ne composa en réalité qu’un seul véritable choral de la
Pentecôte : Komm Gott Schöpfer, Heiliger Geist (Viens, Dieu créateur,
Esprit Saint), BWV 631, d’ailleurs identique avec l’un des chorals des
18 Chorals BWV 667. La distribution des trois entrées (le cantus firmus
étant considéré à part) en un très court espace de temps, un quart
de mesure, peut se voir comme un symbole de la Trinité : le Père à
la voix la plus élevée, l’alto pour le Fils et la basse pour la Trinité. Ce
même choral se retrouve également sur des manuscrits plus anciens.
On peut considérer les trois chorals suivants comme des chorals de
Pentecôte, mais également comme des pièces chantant le Verbe. Herr
Jesu Christ, dich zu uns wend (Seigneur Jésus-Christ, tourne-toi vers
nous), BWV 632 comporte un quasi-canon entre soprano et basse,
dominé par un motif en accords. Les deux versions de Liebster Jesu,
wir sind hier (Jésus bien-aimé, nous sommes ici), BWV 634 et BWV
635 semblent presque identiques : le même canon entre soprano et
alto, la même harmonisation, les mêmes motifs rythmiques. Bach
n’avait probablement pas l’intention de les jouer tous les deux, d’autant
que le second semble mieux réussi : le compositeur a d’ailleurs ajouté
« distinctius » au-dessus de ce choral dans son manuscrit.
CD 6 : Petit Livre d’orgue (BWV 635-644) – 8 Petits Préludes
et Fugues, BWV 553-560
Petit Livre d’orgue
Dies sind die heiligen zehn Gebot, BWV 635
Vater unser in Himmelreich, BWV 636
Durch Adams Fall ist ganz verderbt, BWV 637
Es ist das Heil uns kommen her, BWV 638
Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ, à claviers & pédalier, BWV 639
In dich hab ich gehoffet, Herr, BWV 640
Wenn wir in höchsten Nöten sein, à claviers & pédalier, BWV
64
Wer nun den lieben Gott lässt walten, BWV 64
Alle Menschen müssen sterben, BWV 643
Ach wie nichtig, ach wie flüchtig, BWV 644
Fantasia und Fuge en la mineur BWV 56
Trio nach Satz & einer Triosonate von Johann Friedrich Fasch,
BWV 585
Huit petits préludes & fugues
Do majeur, BWV 553
Ré mineur, BWV 554
Mi mineur, BWV 555
Fa majeur, BWV 556
Sol majeur, BWV 557
Sol mineur, BWV 558
La mineur, BWV 559
Si bémol majeur, BWV 560
Petit Livre d’orgue
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