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contrairement à ses habitudes, Bach a prescrit la registration lui-même :<br />

Principal 8 au clavier, Trompette 8 au pédalier. Herr Christ, der ein’ge<br />

Gottes Sohn (Christ notre Seigneur, le fils unique de Dieu) aussi Herr<br />

Gott nun sei gepreist), BWV 601 est l’un de ces chorals apparaissant<br />

dans le manuscrit de Yale récemment découvert ; l’écriture, bien que<br />

dominée par le motif dit « de soupir », semble tout à fait énergique et<br />

sure d’elle même. Enfin, Lob sei dem allmächtigen Gott (Loué soit le<br />

Dieu tout-puissant), BWV 602 retrouve le motif de chute (catabasis) au<br />

pédalier, tandis que le clavier énonce les motifs dits « figura corta » (une<br />

première note suivie de deux de la moitié de la valeur de la première,<br />

comme par exemple une noire et deux croches).<br />

Les dix chorals de Noël débutent par Puer natus in Bethlehem (Le<br />

petit-enfant né à Bethléem), BWV 603, un thème associé à l’Epiphanie.<br />

Au clavier, les motifs consistent surtout en de gracieuses notes de<br />

passage dans lesquelles on peut éventuellement voir l’image de la crèche<br />

de Jésus – un symbolisme déjà apparent dans l’Oratorio de Noël de<br />

Schütz –. Le motif principal au pédalier reprend encore une fois l’aspect<br />

d’une chute ou d’une descente, sous forme de gammes descendantes.<br />

Gelobet seist du, Jesu Christ (Loué sois-tu, Jésus-Christ), BWV 604<br />

recherche avant tout la simpl<strong>ici</strong>té du thème principal, le cantus firmus<br />

à la voix de soprano, tandis que la basse égrène d’assez étonnants sauts<br />

sur des intervalles inhabituels. La ligne mélodique de Der Tag ist so<br />

freudenreich (Ce jour est si plein d’allégresse), BWV 605, parfaitement<br />

égale rythmiquement, contredit les figures d’accompagnement : un<br />

rythme pointé pour l’un, des « figura corta » pour l’autre. Par manque<br />

de place sur le manuscrit, Bach dut écrire la conclusion de ce choral sous<br />

forme de tablature au bas de la page. Vom Himmel hoch, da komm ich<br />

her (Du haut du ciel je suis venu), BWV 606 est construit selon le genre<br />

le plus représenté dans le recueil : des doubles-croches pour les voix<br />

intermédiaires, et une basse en mouvement continu de croches. Bach<br />

a-t-il souhaité représenter la multitude des anges annonçant la bonne<br />

nouvelle aux pasteurs dans Vom Himmel kam der Engel Schar (Du ciel<br />

vint la légion des anges), BWV 607 ? La partie de ténor est dominée<br />

par un mouvement incessant de gammes montantes et descendantes<br />

– des doubles-croches allant d’un bout à l’autre du clavier tandis que la<br />

basse se limite à des gammes en croches. Dans In dulci jubilo (En douce<br />

joie), BWV 608, le cantus firmus apparaît en canon entre soprano et<br />

ténor, tandis que les voix d’accompagnement elles-mêmes offrent bon<br />

nombre d’imitations de type canonique. Le débat fait encore rage quant<br />

à savoir si l’on doit jouer les triolets tels qu’écrits, donc légèrement<br />

décalés par rapport aux rythmes pointés, ou « adoucir » les rythmes<br />

pointés pour les faire coïncider avec les triolets. La seconde solution<br />

semble la plus plausible, ne serait-ce qu’eu égard à la réverbération<br />

naturelle des églises dans lesquelles ce genre de détails risque de passer<br />

inaperçu. Lob Gott, ihr Christen, allzugleich (Louez Dieu, chrétiens,<br />

tous à la fois), BWV 609 comporte les habituelles croches au pédalier,<br />

souvent en mouvement descendant opposé à celui des doubles-croches<br />

des parties intermédiaires, ténor et alto. Curieusement, le choral Jesu,<br />

meine Freude (Jésus, ma joie), BWV 610 se trouve parmi les chorals<br />

de Noël alors qu’il appartient plutôt aux « chants de Jésus ». L’écriture<br />

semble dense et intense, d’autant que la pièce se joue « largo » ainsi<br />

qu’il est prescrit. Tout aussi introverti et mystique, le choral Christum,<br />

wir sollen loben schon (Nous devons déjà louer le Christ), BWV 611,<br />

marqué « adagio », est le seul du recueil dans lequel le cantus firmus<br />

se trouve à l’alto. L’écriture, initialement très éloignée et effacée, gagne<br />

progressivement en densité jusqu’à en devenir oppressante ; encore<br />

une fois, le motif principal d’accompagnement fait usage de gammes<br />

descendantes. Le dernier des chorals de Noël est Wir Christenleut<br />

(Nous les chrétiens), BWV 612, dans une écriture évoquant la gigue<br />

avec ses croches au pédalier et les figures descendantes en doublescroches<br />

au clavier, dérivées du cantus firmus.<br />

Après les dix chorals de Noël, vo<strong>ici</strong> trois chorals du Nouvel an ; le<br />

premier, Helft mir Gottes Güte preisen (Aidez-moi à célébrer la bonté<br />

de Dieu), BWV 613, est celui que Bach est sensé avoir écrit à Leipzig<br />

aux alentours de 740. Le motif dominant, outre naturellement le<br />

cantus firmus au soprano, semble dérivé justement du cantus firmus<br />

mais de nombreux passages en gammes viennent l’interrompre, peutêtre<br />

pour figurer le passage du temps. Das alte Jahr vergangen ist (La<br />

vieille année est passée), BWV 614 est l’un des plus célèbres morceaux<br />

du cahier : mélancolique, richement ornementé, sans oublier les<br />

abondants chromatismes montants et descendants, la pièce offre<br />

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