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plus ramassées, où toutes les lignes mélodiques étaient certes de même<br />

structure mais se voyaient transformer par le jeu des variations. En<br />

Allemagne du Nord, le propos était considérablement plus étiré,<br />

comme dans les chefs-d’œuvre de Georg Böhm, organiste à Lüneburg<br />

de la fin du 7 ème siècle jusqu’à sa mort en 733.<br />

Sans aucun doute, le jeune Bach eut fréquemment affaire avec Böhm<br />

durant ses années d’études : très impressionné par le style de son aîné,<br />

il a peut-être cherché à le reproduire dans les quatre partitas qui nous<br />

sont parvenues. Christ, der du bist der helle Tag, BWV 766 comporte,<br />

comme le choral, sept lignes, chacune marquée « partita ». On trouve<br />

<strong>ici</strong> tous les ingrédients typiques d’une partita de Böhm : un choral<br />

polyphonique en guise d’introduction, un b<strong>ici</strong>nium (pièce ou passage<br />

à deux voix, souvent utilisée comme instrument didactique) avec ses<br />

mouvements de basse caractéristiques et sa phrase d’introduction<br />

répétée selon le mode de l’aria napolitaine, ainsi que ses mouvements de<br />

danse tels que allemande, gigue etc. Chose plus remarquable, chacune<br />

des partitas comporte, à la fin de sa ligne mélodique chorale, une<br />

petite fantaisie entrecoupée de courts interludes. Autre particularité, le<br />

doublement de la partie de pédalier avec celle de la main gauche dans<br />

le dernier vers, afin de souligner le cantus firmus. Selon toute évidence,<br />

l’avant-dernière phrase est répétée, assurément une allusion au texte<br />

« Du heilige Dreifaltigkeit, wir loben dich in Ewigkeit » (« Toi, sainte<br />

Trinité, nous te louons pour l’éternité »).<br />

La petite Fugue en sol mineur, BWV 131a est une curieuse petite pièce<br />

isolée. En réalité, il s’agit de la transcription du chœur final de la Cantate<br />

BWV 131 « Aus tiefer Not », écrite à Mühlhausen en 708. On ne peut<br />

pas nommer l’arrangeur avec une certitude absolue, mais la complexité<br />

de la partie de pédalier laisserait imaginer que ce serait Bach lui-même.<br />

Quoi qu’il en soit, l’ouvrage figure dans l’Edition Peters et mérite sa<br />

place dans cette intégrale, ne serait-ce qu’au titre de curiosité assez<br />

intrigante.<br />

Les six Sonates en trio représentent un exemple tout à fait unique de<br />

« musique de chambre pour orgue seul » ; le modèle, naturellement,<br />

provient des sonates en trio instrumentales – deux violons et continuo,<br />

par exemple – plutôt que des trios d’orgue que l’on rencontre dans<br />

les répertoires allemand et français plus anciens (par exemple, tels<br />

que les chorals pour orgue de Pachelbel ou les sonates françaises de<br />

Grigny, Raison, Clérambault etc.). Les deux parties de clavier sont<br />

d’importance parfaitement égale, écrites en imitation la plupart du<br />

temps, tandis que le pédalier assume le rôle de la basse continue.<br />

D’un style remarquablement moderne et pourtant galant, les Sonates<br />

s’éloignent nettement des œuvres pour orgue de Bach dont on peut<br />

affirmer qu’elles présentent plutôt un caractère « poli » et « savant ».<br />

On peut probablement les dater des années 7 0, bien qu’elles<br />

apparaissent également dans un manuscrit établi vers 730 qui<br />

comprend également les 8 Chorals de Leipzig ainsi que les Canonische<br />

Veränderungen (copiées, il est vrai, vers la fin de 740 sur le même<br />

cahier). Parmi les autres sources importantes, il convient de citer les<br />

copies qu’en ont établi Wilhelm Friedemann et Anna Magdalena Bach.<br />

Selon le premier biographe de Bach, Forkel, les Sonates étaient destinées<br />

comme matériau d’étude pour Wilhelm Friedemann ; « welcher sich<br />

damit zu dem grossen Orgelspieler vorbereiten musste, der er nachher<br />

geworden ist » (« qui devait ainsi se préparer à devenir le grand organiste<br />

qu’il serait par la suite »). Certains des mouvements des Sonates en trio<br />

surviennent dans d’autres contextes, mais la première Sonate en trio en<br />

mi bémol majeur, BWV 525 ne contient que de la musique originale.<br />

Entouré par deux élégants mouvements rapides, Bach nous offre un<br />

adagio en ut mineur mélancolique et de caractère introverti.<br />

Avec la Fantaisie et Fugue en sol mineur, BWV 542, on atteint des<br />

sommets auxquels seuls peuvent prétendre les plus grandes créations<br />

du génie humain ; jamais Bach n’avait-il à ce point su faire sien puis<br />

développer le stylus phantasticus. Jusqu’<strong>ici</strong>, on croyait que l’œuvre datait<br />

de Cöthen dans les années 7 0 et qu’elle avait servi pour l’audition<br />

au poste d’organiste de St Jakobi à Hambourg cette année-là. L’une des<br />

raisons principales est que Johann Matheson, dans sa General-Bass-<br />

Schule (« Ecole de la basse continue », éditée à Hambourg en 73 ),<br />

cite un sujet et un contre-sujet remarquablement similaires, qu’il aurait<br />

soumis aux candidats au poste d’organiste à la cathédrale de Hambourg<br />

en octobre 7 5. Il ajoute par ailleurs : « ich wuste wol, wo dieses Them<br />

zu Hause gehörte, und wer es vormahls künstlich zu Papier gebracht<br />

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