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de voir dans les mouvements ascendants des dernières mesures une<br />
figuration de l’âme humaine s’élevant aux cieux. La seconde réécriture,<br />
BWV 736, est une version parmi les plus riches et élaborées de tous les<br />
chorals d’orgue de Bach. Les longues notes du cantus firmus, confiées<br />
au pédalier, servent de support à de riches et brillantes figurations aux<br />
parties supérieures, certainement sensées figurer le texte « Im Himmel<br />
ist gut wohnen, hinauf steht mein Begier, der wird Gott herrlich lohnen<br />
den, der inm dient allhier » (« Il fait bon habiter au ciel, mon désir tend<br />
vers les hauteurs, et Dieu récompensera royalement celui qui le sert<br />
<strong>ici</strong> bas »). L’œuvre s’interrompt assez abruptement, et il semble assez<br />
naturel de la poursuivre et de l’achever, comme c’est le cas <strong>ici</strong>, par les<br />
quelques harmonies de choral notées dans l’un des manuscrits qui nous<br />
sont parvenus.<br />
Selon toute évidence, le court arrangement pour clavier seul de Vater<br />
unser in Himmelreich, BWV 737 est une œuvre de jeunesse ; elle suit<br />
les exemples des pièces d’orgue dans le style du motet telles que les<br />
conçut Scheidt dans sa Tabulatura Nova de 6 4.<br />
CD 4 : Préludes & Fugues, BWV 55 -535 – Fantaisie et<br />
Fugue, BWV 54 – Sonate en trio, BWV 5 5<br />
Prélude & Fugue en la mineur, BWV 55<br />
Wer nun den lieben Gott lässt walten, BWV 69<br />
Wer nun den lieben Gott lässt walten, BWV 690<br />
Prélude & Fugue en sol mineur, BWV 535<br />
Partite diverse sopra : Christ, der du bist der helle Tag, BWV 766<br />
Fugue en sol mineur, BWV 3 a<br />
Sonate en trio en mi bémol majeur, BWV 5 5<br />
Fantaisie & Fugue en sol mineur, BWV 54<br />
Il est quasiment certain que le plus ancien des Préludes et fugues de<br />
Bach soit celui en la mineur, BWV 551 : le jeune compositeur s’inspire<br />
encore intégralement du modèle de Buxtehude dans la forme en cinq<br />
parties, et une structure thématique et harmonique représentative de<br />
la tradition nord-allemande. Les deux fugues ne possèdent aucun réel<br />
lien et, à la différence de Buxtehude qui écrit le plus souvent la seconde<br />
fugue en 3/4, l’œuvre entière est <strong>ici</strong> en 4/4. Sans doute l’œuvre fut-elle<br />
conçue comme étude de style et peut-être même date-t-elle d’avant<br />
700.<br />
Les deux arrangements de Wer nun den lieben Gott lässt walten, BWV<br />
691 sont repris d’un recueil de Kirnberger, qui rassemble de courts<br />
chorals, souvent réservés au clavier, d’origine assez ancienne, et copiés<br />
par (ou pour…) l’un des élèves de Bach, Kirnberger, aux alentours de<br />
760. Certains des chorals furent composés par J. G. Walther, même si<br />
on les a précédemment attribués à Bach. La première mise en musique<br />
de « Wer nun… » se trouve également dans le Klavierbüchlein de<br />
Wilhelm Friedemann Bach, noté en 7 0, et dans le Notenbüchlein de<br />
Anna Maria qui ne date pas d’avant 7 5. L’œuvre, en trois mouvements,<br />
comporte un cantus firmus délicatement ornementé que sous-tend un<br />
accompagnement très simple. Il s’agit probablement de la seule pièce<br />
d’étude permettant de comprendre comment l’on applique la table<br />
des ornementations donnée en début du Klavierbüchlein. Le second<br />
arrangement, BWV 690, présente toutes les caractéristiques d’un<br />
mouvement de partita avec ses traits en gammes qui courent autour<br />
du cantus firmus. Ici encore, le choral d’orgue est suivi d’une simple<br />
harmonisation chiffrée du même choral en guise de coda.<br />
Le Prélude & Fugue en sol mineur, BWV 535, une œuvre de jeunesse,<br />
est très inspiré de Buxtehude que Bach admirait énormément. Il<br />
rappelle, dans sa construction, le Prélude et Fugue en ré majeur, BWV<br />
53 . La Fugue est bâtie sur un thème d’un rythme très caractérisé,<br />
débouchant sur un riche développement.<br />
Déjà Sweelinck, Scheidt, Scheidemann, et tant d’autres compositeurs<br />
du 7 ème siècle allemands, avaient formulé l’idée de varier un choral<br />
en faisant alterner le chœur et la congrégation. Dans cette optique,<br />
chaque ligne du choral bénéf<strong>ici</strong>ait d’un traitement assez étendu, comme<br />
une petite fantaisie chorale. Par contre, la musique de Pachelbel, plus<br />
représentative du style de l’Allemagne du Sud, pouvait offrir des partitas