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« la loi de la colère de Dieu » alors que Steiglich préfère les interpréter<br />

comme « l’éloignement entre Dieu et les hommes ». Quoi qu’il en soit,<br />

ce genre d’intervalle se retrouve également dans l’arrangement que Bach<br />

a fait d’après le même choral dans le Clavierübung III, ce qui atteste qu’il<br />

devait avoir à l’esprit un objectif bien précis de figuration, de peinture<br />

musicale. C’est <strong>ici</strong> le dernier choral du recueil noté par Bach lui-même ;<br />

peut-être l’imposante cadence sur pédale, qui s’achève sur un grandiose<br />

accord de huit notes, permet-elle de juger qu’il devait s’agir du dernier<br />

morceau du recueil…<br />

La prochaine réalisation BWV 666 présente une structure analogue à<br />

celle de la précédente : une phrase clairement délimitée pour chaque<br />

motif choral ; mais le caractère général semble plus « objectif ». C’est<br />

l’unique choral parmi les dix-huit qui ne fait usage que des claviers ;<br />

on notera combien le discours se complique à chaque nouvelle phrase,<br />

autant techniquement que musicalement, de sorte que la dernière<br />

phrase représente rien moins que le tiers de la pièce. Il semble qu’elle<br />

soit l’une des plus anciennes du recueil.<br />

Komm Gott, Schöpfer, Heiliger Geist (Viens, Dieu créateur, Esprit<br />

Saint), BWV 667. Comme pendant de l’initial « Komm, Heiliger<br />

Geist », vo<strong>ici</strong> encore un hymne pour la Pentecôte, la paraphrase qu’en a<br />

établi Luther à partir du Veni Creator Spiritus du 9 e siècle. Le choral se<br />

présente en deux parties : une première dans laquelle le cantus firmus,<br />

au soprano, survole un accompagnement rythmé écrit en accords, très<br />

proche de l’arrangement du même choral dans le Orgenbüchlein. Enfin,<br />

une seconde partie présente le cantus firmus au pédalier, accompagné<br />

par de rapides saillies aux claviers : voilà encore une image très vivace<br />

du miracle de la Pentecôte. Peut-être est-ce ce choral et non pas le<br />

précédent qui devait initialement clore le cycle, puisque la boucle est<br />

bouclée par une nouvelle invocation de l’Esprit Saint, et parce que la<br />

séquences des chorals est interrompue par les variations canoniques<br />

sur « Vom Hommel hoch ».<br />

Vor deinen Thron tret’ ich hiermit (Je me présente ainsi devant<br />

ton trône), BWV 668. Ce choral final, dont le texte est une sorte de<br />

confession personnelle « pour le matin, le midi et le soir », est voilé<br />

d’un mystère romantique. Selon la tradition, Bach l’aurait dicté sur<br />

son lit de mort à un ami proche, mais la mort devait l’interrompre. Il<br />

n’existe aucun autre manuscrit, et le choral fut publié en 75 comme<br />

conclusion de L’art de la Fugue sous le titre « Wenn wir in höchsten<br />

Nöten sein » qui est d’ailleurs le texte normalement associé à cette<br />

ligne mélodique de choral. La présente version s’éloigne du fragment<br />

conservé avec les 7 autres chorals de par certains détails : en premier<br />

lieu, elle est complète, ce qui laisse accroire qu’elle fut composée bien<br />

avant, peut-être même déjà en 7 5. Le langage lui-même, plus proche<br />

du style de Pachelbel avec ses pré-imitations avant chaque phrase,<br />

accrédite encore cette thèse.<br />

Il est intéressant de noter que ce choral semble être une adaptation de<br />

la version très ornementée que l’on trouve dans le Orgelbüchlein : les<br />

ornementations sont toutes supprimées et chaque phrase précédée de<br />

pré-imitations. Il n’est pas impossible, par ailleurs, de voir quelques<br />

symbolismes numériques qui ne peuvent qu’étonner l’auditeur actuel :<br />

le cantus firmus du BWV 668 comporte 4 notes, ce qui correspond<br />

à « Sebastian Bach » selon l’alphabet numérique (A = , B = , C = 3<br />

etc.) alors que la version du Orgelbüchlein en comporte 58, soit la<br />

correspondance numérique de « Johann Sebastian Bach » ! La première<br />

phrase du BWV 668 compte 4 notes ( = valeur numérique de « Bach »),<br />

les deuxième et quatrième phrases en comptent 7 (3 x 3 x 3, la triple<br />

Trinité). De par son calme extatique et sa merveilleuse simpl<strong>ici</strong>té, voilà<br />

bien la véritable pierre de angulaire de cette imposante collection de<br />

chorals rassemblés et édités par Bach lui-même.<br />

Chorals Schübler<br />

Selon le titre même de Bach : « Sechs Choräle von verschiedener<br />

Art auf einer Orgel mit 2 Clavieren und Pedal vorzuspielen verfertigt<br />

von Johannes Sebastian Bach Königl: Pohln: und Chur-Saechs: Hoff-<br />

Compositeur Chapellm: u: Direct: Chor: Mus: Lips: In Verlegung Joh:<br />

Georg Schüblers zu Zella am Thüringer Walde, Sind zu haben in Leipzig<br />

bey Herr Capellm: Bachen, bey dessen Herrn Söhnen in Berlin und Halle,

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