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334<br />

Von Gott will ich nicht lassen (Je ne veux pas quitter Dieu), BWV 658.<br />

La mélodie est d’origine profane : « Ich ging einmal spazieren » (« une<br />

fois je m’en suis allé en promenade ») et le texte de L. Helmbold date<br />

de 563. En quatre parties, avec le cantus firmus confié au pédalier,<br />

ce choral présente la particularité d’user fréquemment de ce que<br />

l’on appelle la « figura corta » (que Schweitzer considérait comme le<br />

rythme de la fél<strong>ici</strong>té parfaite) alors que la sombre tonalité de fa mineur<br />

évoque plutôt le désespoir et le cœur brisé – selon Mattheson dans Das<br />

Neu-Eröffnete Orchestre de 7 3) –. S’agirait-il de l’image de l’homme<br />

cherchant désespérément à ne pas se détourner de Dieu ? Quoi qu’il<br />

en soit, l’instrumentiste est confronté au problème de savoir s’il doit,<br />

au pédalier, utiliser un registre de 8 pieds (hauteur réelle) ou de 4<br />

pieds (une octave au-dessus). Selon la distribution des parties, il serait<br />

logique d’opter pour le 8 pieds, ce qui place la partie dans le registre<br />

du ténor, mais la musique sonne infiniment mieux avec le 4 pieds et<br />

d’ailleurs, il existe un manuscrit (celui de Johann Oley, élève de Bach)<br />

qui comporte clairement l’indication « 4 pieds ».<br />

Nun komm der Heiden Heiland (Viens à présent, Sauveur des païens),<br />

BWV 659-661. Pour cet hymne de l’Avent, l’un des plus importants<br />

dans la liturgie allemande (que Luther a traduit d’après le Redemptor<br />

Gentium d’Ambroise), il existe trois mises en musiques différentes<br />

parmi les 8 chorals, quand bien même le lien organique entre elles<br />

paraît évident.<br />

Le premier arrangement (BWV 659) place le cantus firmus, richement<br />

orné, au soprano, au-dessus des voix de ténor et d’alto en imitation et<br />

une basse du style « continuo », dans une écriture radieuse et pourtant<br />

introvertie. Si l’on peut avancer un mot pour décrire ce choral, ce serait<br />

probablement « myst<strong>ici</strong>sme », et en comparant ce travail avec celui<br />

d’autres compositeurs sur le même choral, comme Buxtehude, ou même<br />

un second arrangement de Bach lui-même dans son Orgelbüchlein, on<br />

ne peut que remarquer la frappante similitude de langage. Selon toute<br />

apparence, l’âme baroque contemple <strong>ici</strong> en toute humilité le miracle de<br />

la naissance immaculée.<br />

En contraste marqué avec cette beauté introvertie, le second<br />

arrangement du même choral BWV 660 propose une sorte de trio<br />

quasiment grotesque avec ses deux parties de basse qui s’entrechoquent<br />

entre la main gauche et le pédalier, tandis que la main droite présente le<br />

cantus firmus orné. Plusieurs commentateurs semblent d’accord pour y<br />

voir une référence au troisième vers : « Sein Lauf kam vom Vater her…<br />

fuhr hinunter zu der Höll » (« son chemin le menait du Père… jusqu’à<br />

la descente aux Enfers ». Ce sont naturellement les deux parties de<br />

basse qui figurent le chemin chaotique vers l’Enfer. Il n’existe aucune<br />

autre pièce similaire parmi tous les chorals pour orgue de Bach, ce qui a<br />

fait dire à certains qu’il pouvait s’agir de la transcription d’un air extrait<br />

d’une cantate désormais perdue, écrite pour voix, gambe/violoncelle et<br />

continuo, d’autant que l’accord final à la main gauche est écrit dans le<br />

style de la viole de gambe.<br />

Le dernier arrangement de ce choral, BWV 661, propose une fugue<br />

dont le cantus firmus est confié au pédalier ; selon toute évidence, Bach<br />

fait référence aux louanges du troisième vers « Lob sei Gott den Vater<br />

g’tan » (« Loué soit Dieu le Père »), refermant ainsi ce triptyque que l’on<br />

peut considérer comme l’illustration de la vie du Christ : la naissance<br />

miraculeuse, la mort en Croix, puis la Résurrection et le triomphe du<br />

Sauveur. De la sorte, le choral forme un tout indissociable en trois<br />

parties réalisées d’après un seul et même thème. Spitta estime que<br />

Bach avait conçu l’ensemble dès le début, mais cela semble impossible<br />

puisque le manuscrit de Walther ne comporte pas le BWV 659. Cela<br />

dit, Bach a quand même regroupé les trois pièces dans le manuscrit de<br />

Leipzig pour les présenter comme une sorte d’unité.<br />

CD 2 : 18 Chorals pour orgue (Chorals de Leipzig), BWV<br />

66 -668 – Chorals Schübler, BWV 645-650<br />

Chorals de Leipzig<br />

Allein Gott in der Höh’, BWV 66<br />

Allein Gott in der Höh’, BWV 663<br />

Allein Gott in der Höh’, BWV 664<br />

Jesus Christus, unser Heiland, BWV 665

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