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plus virtuose. La version à cinq voix aurait été écrite lors d’une visite<br />

à Hambourg en 7 0 au cours de laquelle, dans la Katherinenkirche,<br />

il l’aurait élaborée en une demi-heure d’après un choral sur lequel<br />

l’organiste de l’église, le vieux Ranken – 97 ans ! – aurait lui-même<br />

composé une grande Fantasia. Selon Spitta, la version à cinq voix est<br />

une réécriture de la version b) mais une observation de la partie de<br />

pédalier révèle qu’il s’agit d’une sorte de mi-chemin entre les deux<br />

parties de pédalier de a). Cette dernière est donc sans doute la plus<br />

ancienne, remaniée ultérieurement, d’autant que le vieil usage d’écriture<br />

à deux voix au pédalier, cher à l’Allemagne du nord, tombait déjà en<br />

désuétude au cours de la première moitié du 8 ème siècle. Ici encore,<br />

Bach développe une sorte de sarabande dont les deux voix supérieures<br />

entrelacées énoncent un motif en ostinato tandis que la partie de ténor<br />

tisse une gracieuse dentelle autour du cantus firmus.<br />

Schmücke dich, O liebe Seele (Pare-toi, ô chère âme), BWV 654. Ce<br />

merveilleux choral de l’Eucharistie, basé sur une ligne mélodique de<br />

Johann Crüger, est l’un des plus célèbres de Bach, ne serait-ce que par le<br />

biais du commentaire de Schumann qui l’avait entendu sous les doigts<br />

de Mendelssohn à Leipzig en 840 : « Le cantus firmus survolait tel un<br />

feuillage doré, et avec un tel bonheur que si vous m’aviez affirmé que<br />

la vie devait vous voler tout espoir et toute foi, ce seul choral vous les<br />

aurait immédiatement restitués » (d’après une lettre à Mendelssohn).<br />

On remarquera le tendre balancement du ¾ sur lequel la partie de<br />

soprano présente le cantus firmus délicatement ornementé ; peut-être<br />

ces ornements figurent-ils le terme « schmücke dich » (« pare-toi ») du<br />

titre. Autre détail notable, le retour du motif initial telle une ritournelle<br />

à la fin du choral, ce que Bach avait normalement réservé presque<br />

exclusivement aux Chorals Schübler.<br />

Herr Jesu Christ, dich zu uns wend (Seigneur Jésus-Christ, tourne-toi<br />

vers nous), BWV 655. Bach a écrit de nombreuses pièces d’orgue d’après<br />

ce choral, fréquemment utilisé lors du service sacré pour préparer la<br />

congrégation au sermon tandis que le prêcheur monte en chaire. Dans<br />

le cas présent, Bach compose un élégant trio dans le style des six Sonates<br />

en trio ; le cantus firmus est confié au pédalier pour le dernier tiers de<br />

l’ouvrage. Il existe trois autres versions, dont deux semblent n’être que<br />

les deux moitiés de la troisième coupée en son milieu… À moins que<br />

ces deux pièces soient l’original et que la troisième ait été assemblée par<br />

un adaptateur anonyme.<br />

O Lamm Gottes, unschuldig (Toi, l’agneau de Dieu innocent), BWV 656.<br />

Ce choral, qui paraphrase l’Agnus Dei, était chanté à Leipzig le Vendredi<br />

Saint entre le sermon et la Saint communion. Les trois lignes musicales<br />

énoncent le même texte, hormis les ultimes paroles de la dernière ligne :<br />

« Gib uns Frieden, O Jesu » (« Donne-nous la paix, Ô Jésus ») au lieu<br />

de « Erbarme dich unser, O Jesu » (« Prends pitié de nous, Ô Jésus »).<br />

Bach transforme ce choral en un triptyque ininterrompu : les versets<br />

et sont confiés aux claviers, dans une écriture à trois voix assez<br />

traditionnelle, mais le troisième verset fait également appel au pédalier<br />

à qui échoit le cantus firmus dans une vision grandiose et éclatante.<br />

Chaque phrase est ciselée avec son propre motif varié, ce qui a donné<br />

naissance à de nombreuses interprétations. Tous les commentateurs<br />

s’accordent à dire que les chromatismes stridents de l’avant-dernière<br />

phrase symbolisent le passage « sonst müssen wir verzagen » (« sinon,<br />

nous devons désespérer ») alors que les lignes pures et aériennes de<br />

l’ultime phrase évoquent « Gib uns dein Frieden » (« donne-nous<br />

Ta paix »). Les autres motifs, par contre, ont donné lieu à bien des<br />

spéculations, en particulier le dessin fugué de la cinquième phrase qui,<br />

selon Hans Keller, évoquerait « la tête penchée du Sauveur », le « poids<br />

du péché » d’après Spitta ou encore « la multipl<strong>ici</strong>té du péché humain »<br />

si l’on en croit Schweizer.<br />

Nun danket alle Gott (Rendez à présent tous grâces à Dieu), BWV<br />

657. De cet hymne d’action de grâces, une seule version de la main<br />

de Bach nous est parvenue ; de plus, il s’agit du seul choral parmi les<br />

8 pour lesquels la version la plus ancienne est identique à la version<br />

définitive. Le cantus firmus, énoncé dans un immuable rythme de<br />

blanches au soprano, est orné de divers accompagnements enjoués, des<br />

pré-imitations de toutes sortes qui ont fait dire à certains analystes que<br />

c’était là la pièce la moins réussie du recueil. Selon Spitta, il reprend<br />

« strictement la manière de Pachelbel, lisse et clair et laborieusement<br />

travaillé jusqu’à la dernière note ».<br />

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