24.06.2013 Views

cliquez ici - Abeille Musique

cliquez ici - Abeille Musique

cliquez ici - Abeille Musique

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

l’humanité, la place qu’elle mérite. Et pourtant, une majorité d’œuvres<br />

de la première période, le « jeune Bach », ne sont pratiquement jamais<br />

jouées, hormis peut-être les Toccatas BWV 910-916 (CD 8) écrites<br />

entre 705 et 7 .<br />

Le spécialiste de Bach A. Basso définit ainsi les nombreux problèmes :<br />

« La sphère la plus chaotique et confuse dans laquelle Bach a exercé<br />

son talent est sans doute celle de la musique pour clavecin (…). Il<br />

existe d’innombrables pages isolées pour lesquelles il est diff<strong>ici</strong>le, d’une<br />

part, d’établir l’authent<strong>ici</strong>té, et d’autre part, de déterminer leur position<br />

chronologique ». À cet effet, il a été nécessaire d’établir des classifications<br />

historiques basées sur les informations d’ordre biographiques dont<br />

nous disposons, alors que la majorité des données ne sont que d’ordre<br />

général. » L’histoire a retenu bien des preuves de sa grande capacité<br />

à apprendre, mais peu de choses nous sont parvenues quant à ses<br />

premiers essais de composition. Friederich Blume, décrivant le jeune<br />

Bach, estimait qu’en ce qui concerne la période en question – entre 695<br />

et 700 –, on ne dispose de strictement aucun renseignement sur sa<br />

progression artistique. S’il est évident qu’à partie de l’âge de quinze ans,<br />

Bach maîtrisait suffisamment la technique instrumentale et musicale<br />

pour se lancer dans la composition, on doit garder à l’esprit que nous<br />

ne disposons d’aucun élément tangible.<br />

Pendant longtemps, l’origine de 9 parmi les 9 œuvres présentées<br />

sur les CD 7, 8 et 9 étaient considérées comme étant « d’attribution<br />

douteuse », quand bien même elles étaient publiées sous le nom de<br />

Bach par Breitkopf & Härtel et Peters : les mus<strong>ici</strong>ens hésitaient donc à<br />

les jouer. Pourtant, quelques-unes de ces œuvres – en nombre limité,<br />

certes – sont d’un intérêt primordial car elles jettent une lumière<br />

nouvelle sur la vie et le parcours musical de Bach adolescent et jeune<br />

adulte. Certes, il sera peut-être nécessaire d’attendre les conclusions<br />

de certains travaux musicologiques assez laborieux menés par la Neue<br />

Bachgesellschaft, qui sauront mettre un terme aux conjectures quant à<br />

l’authent<strong>ici</strong>té de telle ou telle œuvre. Plus de deux siècles ont déjà été<br />

passés à ces travaux, un peu de patience n’aura guère d’importance.<br />

Jusqu’à une période récente, il était généralement admis que la première<br />

œuvre de Bach – dont l’authent<strong>ici</strong>té a pendant longtemps été mise en<br />

doute – est le choral BWV 704 d’avant l’année 707, qui nous est parvenu<br />

sous forme de manuscrit original. Pourtant, il paraît maintenant acquis<br />

que les Partitas pour orgue, BWV 766, 767 et 78 sont antérieures au<br />

choral en question. Le Prélude de la Partita del tuono terzo, BWV<br />

833 (CD 7), dans un style volontairement archaïque, est à voir comme<br />

un morceau originalement conçu pour le clavecin entre 700 et 704.<br />

Cela étant dit, il n’en reste pas moins que la tâche d’établir un ordre<br />

chronologique et de déterminer où les œuvres ont pu être écrites relève<br />

plus de l’archéologie que de la musicologie ! Seules les techniques les<br />

plus avancées sauront apporter une réponse avec certitude : l’origine des<br />

papiers, les composants des encres, les formes calligraphiques, la forme<br />

des notes et des lettres, sans parler des comparaisons entre manuscrits,<br />

tout cela exige des moyens dont le 9 ème siècle ne disposait naturellement<br />

pas. Une fois que ce travail aura été accompli, les analystes pourront<br />

examiner sous l’angle musicologique le style, les sources musicales<br />

disponibles, et enfin les innombrables caractéristiques et paramètres<br />

dont témoignent les œuvres antérieures datées avec certitude. Jusqu’<strong>ici</strong>,<br />

on devait se borner à mettre en parallèle les styles en osant espérer que<br />

cela permettrait de définir un ordre chronologique cohérent…<br />

Spitta fut le premier à se baser sur ces observations – l’évolution<br />

stylistique – pour tenter d’établir une chronologie plausible. Mais<br />

l’imprécision du processus le mena à tirer des conclusions hâtives<br />

ou, du moins, erronées, qui ont été invalidées depuis. Malgré tout, les<br />

efforts incessants de spécialistes tout au long des 9 ème et 0 ème siècles<br />

tels que Spitta, Schaltzriedt, Krüger en 970, Eichberg en 975, Wolff<br />

en 980 et Basso en 983, ainsi que les éditions de la Neue Bach<br />

Ausgabe Kritischer Bericht de 98 (Rapport critique de l’édition de la<br />

Neue Bachgesellschaft), ont permis d’attribuer définitivement à Bach<br />

les œuvres suivantes (CD 7, 8, 9) : les BWV 820, 821, 822, 823, 832,<br />

833, 917, 922, 923, 940, 947, 948, 949, 950, 951, 951a, 954, 955, 963,<br />

965, 966, 967, 989, 992, 993 et 996. L’incertitude n’a pas été levée sur le<br />

Concerto e fuga, BWV 909 (CD 9), mais de sérieuses preuves semblent<br />

attester de son authent<strong>ici</strong>té.<br />

33

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!