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française et italienne, reportées dans un modèle de construction à<br />

l’allemande. On connaît trois séries de Suites : les Suites françaises et<br />

les Suites anglaises écrites à Cöthen, ainsi que les Six Partitas publiées<br />

isolément entre 7 6 et 730, puis rassemblées en 73 dans les Klavier-<br />

Übung au titre de Premier cahier.<br />

De son vivant, Bach ne publia qu’une toute petite partie de son œuvre<br />

immense. Cela peut paraître étrange à l’artiste ou au compositeur<br />

moderne, qui fait tout son possible pour voir ses œuvres éditées car<br />

c’est là l’unique manière de diffuser son travail. Bach, lui, jouissait déjà<br />

d’une réputation au niveau européen bien avant la mise sur le marché<br />

de ses six partitas – sa première publication. Dès 7 7, le très influent<br />

critique hambourgeois Mattheson avait parlé de lui en termes plus<br />

qu’élogieux. À travers l’Allemagne tout entière, Bach était reconnu<br />

comme un organiste et claveciniste sans pareil et sans précédent. Les<br />

facteurs d’orgue eux-mêmes le craignaient autant qu’ils le respectaient<br />

pour sa capacité à tester les nouveaux orgues et à rendre un verdict<br />

juste mais implacable. Tout jeune mus<strong>ici</strong>en qui pouvait se prévaloir<br />

d’avoir été élève de Bach ou qui détenait une recommandation de sa<br />

part était assuré d’un poste d’organiste, de Kantor ou de Kapellmeister.<br />

Dans ces conditions, on ne peut que s’étonner que Bach ait attendu<br />

sa quarantième année, en 7 6, avant de faire paraître son Opus .<br />

Et pourtant, les ventes restaient marginales : Bach en vendit quelques<br />

exemplaires lui-même, et le reliquat tomba entre les mains de Boetius<br />

puis de Breitkopf qui jusqu’en 760, dix ans après la mort de Bach,<br />

proposait encore des invendus dans son catalogue…<br />

Pourtant, d’un point de vue artistique, ces partitas furent un succès<br />

phénoménal. Car même si peu de personnes possédaient un exemplaire<br />

édité, de nombreuses copies manuscrites circulaient et maint claveciniste<br />

les inscrivait à son répertoire. Selon Forkel, qui écrivit en 80 la<br />

première biographie de Bach, la parution de l’Opus de Bach provoqua<br />

« un grand remue-ménage dans le monde musical de son temps. Nul<br />

n’avait jamais vu ou entendu rien de pareil au clavier. Quiconque<br />

apprenait à bien jouer quelques pièces de ce recueil pouvait alors tenter<br />

sa chance dans le monde musical, et même de nos jours, les jeunes<br />

artistes peuvent accéder à la renommée de cette manière, tellement<br />

elles sont brillantes, sonores, expressives et toujours nouvelles. »<br />

Le terme « partita » prête légèrement à confusion. Au 7 ème et 8 ème<br />

siècle, il désignait soit une suite, soit une série de variations. L’origine<br />

du terme, quoi qu’il en soit, est « variation ». Dans le recueil Ricercate,<br />

canzone, partite diverse de Trabaci ( 6 5) ainsi que dans les Toccate e<br />

partite d’intavolatura de Frescobaldi ( 6 4), partita signifiait toujours<br />

une série de variations, et pas une suite – c’est à dire une série de pièces<br />

de danse –. C’est (dans ce sens aussi que l’utilisait Pachelbel en 690,<br />

Böhm, et Bach lui-même dans ses Partitas en chorals pour orgue.<br />

Dans ces conditions, il est diff<strong>ici</strong>le de dire pourquoi le terme a fini par<br />

désigner une suite. Peut-être la dénomination « Parthien » (= suites),<br />

que l’on retrouve dans des éditions d’œuvres de Froberger dès 693, de<br />

Kuhnau en 69 et de Theophil Muffat en 7 6, ne provient-elle pas<br />

de l’italien « partita » mais du mot français « partie » (= mouvement),<br />

un mot qui peut décrire une partition sous forme de suite. Bach utilisa<br />

la désignation de Partita pour ses six Suites publiées dans son recueil<br />

Klavier-Übung I (publié par souscription entre 7 6 et 73 ), ainsi que<br />

pour les suites pour violon solo et pour flûte solo. Le titre de Klavier-<br />

Übung devait assurément lui avoir été inspiré par son prédécesseur<br />

Kuhnau qui avait rencontré un vif succès avec ses deux séries de Suites<br />

pour clavier, publiées en 698 et 70 également sous le titre général<br />

de Klavier-Übung, chaque suite portant le nom de Partita. Selon toute<br />

évidence, Bach se fit assister de son fils Emanuel pour la gravure des<br />

plaques : ce jeune homme de 7 ans avait déjà réalisé des plaques de<br />

cuivre pour ses premières œuvres.<br />

Cette troisième collection de suites (BWV 8 5-830) occupe une place<br />

particulière dans tout l’œuvre de Bach, car ce fut la première œuvre<br />

qu’il devait graver et publier lui-même dans toute la période s’étendant<br />

de 7 6 à 74 .<br />

Dans ces six Partitas, les séries de danses hautement stylisées sont<br />

précédées de toute une panoplie de mouvements introductifs :<br />

Praeludium, Praeambulum, Sinfonia, Fantasia, Ouverture ou même<br />

Toccata, des formes typiques de la musique pour clavier du Baroque<br />

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