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un motet pour finir par un cantique repris par les fidèles. À tout cela<br />

s’intercale encore un sermon, dans une église non chauffée alors qu’au<br />

mois d’avril il peut faire encore bien froid.<br />

Par ailleurs, l’on donnait ce même jour une Passion d’un collègue de<br />

Bach, Gottlob Fröber, dans un style galant et enjoué, Fröber dont le seul<br />

titre de gloire dans les siècles des siècles est d’avoir ravi, ce jour-là, la<br />

vedette à Bach. Pour ce dernier, l’assistance fut au contraire pétrifiée car<br />

elle venait de subir des heures de déferlement musical choral, textuel,<br />

de la part de deux orchestres (quatre flûtes, six hautbois, cordes,<br />

continuo, et une viole de gambe pour une aria dans le style lamentatoire<br />

à l’ancienne), deux orgues et deux chœurs disposés face à face, une<br />

éprouvante stéréophonie ! Les paroissiens les plus revêches estimèrent<br />

que c’était là de l’opéra – en effet, Bach a écrit de très nombreuses<br />

arias dans la Saint-Matthieu, bien plus que dans la Saint-Jean – dans<br />

un ton scandaleusement religieux, mystique, puissant, celui d’une foi<br />

inébranlable. Et pourtant, pour qui sait l’entendre…, d’une grande<br />

tendresse. À une époque où l’on prônait déjà une religion adoucie,<br />

plus galante, plus simple, moins dérangeante, l’ouvrage fait quasiment<br />

réactionnaire pour les uns, trop dramatique pour les autres, trop long<br />

pour tout le monde.<br />

Quelques jours après l’exécution, le conseil de Saint-Thomas convoque<br />

son Kantor, Herr Bach, pour lui faire savoir que ledit Kantor « ne fait<br />

rien, refuse toute explication, ne donne pas ses leçons de chant, que<br />

les plaintes s’accumulent, que des changements sont nécessaires, qu’il<br />

faut en finir, que l’on doit procéder à une réorganisation et que la<br />

rémunération du Kantor sera donc diminuée ». L’on taira le nom du<br />

conseiller qui a bavé de telles imbécillités.<br />

Huit des numéros de l’ouvrage (les n° 0, 47, 58, 66, 9, 6, 9 &<br />

78) proviennent d’une cantate écrite à la même époque, destinée au<br />

service funèbre de Leopold von Anhalt-Coethen, tandis que le choral<br />

« O Mensch bewein’ dein’ Sünde gross » introduisait initialement la<br />

Passion selon saint Jean. Il s’agit donc, dans la grande majorité, d’une<br />

œuvre originale et, quoi qu’il en soit, d’un travail de la très grande<br />

maturité. Magistrale autant par ses dimensions que par la richesse<br />

d’écriture, ne serait-ce déjà que par l’ampleur impressionnante du<br />

chœur d’introduction, elle est, dans l’ensemble, d’un ton plus souvent<br />

contemplatif que la Passion selon Saint Jean ; elle n’en comporte pas<br />

moins des moments où le drame est d’une grande intensité. À ce titre,<br />

beaucoup la considère comme l’œuvre la plus profonde, la plus forte et<br />

la plus puissante du compositeur, probablement son sommet musical,<br />

et indéniablement l’un des plus titanesques ouvrages de la musique<br />

occidentale. Rappelons que c’est Felix Mendelssohn qui, en 8 9, sortit<br />

l’ouvrage de l’oubli puisqu’il n’avait pas été rejoué depuis la disparition<br />

du Kantor.<br />

Matthaeus Passion, BWV 244<br />

Erster Teil<br />

1. Chor mit choral<br />

Kommt, ihr Töchter, helft mir klagen,<br />

Sehet – Wen ? – den Bräutigam.<br />

Seht ihn – Wie ? – als wie ein Lamm !<br />

Sehet, - Was ? – seht die Geduld,<br />

Seht – Wohin ? – auf unsre Schuld ;<br />

Sehet ihn aus Lieb und Huld<br />

Holz zum Kreuze selber tragen !<br />

Choral (Knabenchor)<br />

O Lamm Gottes, unschuldig<br />

Am Stamm des Kreuzes geschlachtet,<br />

Allzeit erfunden geduldig,<br />

Wiewohl du warest verachtet.<br />

All Sünd hast du getragen,<br />

Sonst müssten wir verzagen.<br />

Erbarm dich unser, o Jesu !<br />

2. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Da Jesus diese Rede vollendet hatte, sprach er zu<br />

seinen Jüngern :<br />

Jesus<br />

Ihr wisset, daß nach zweien Tagen Ostern wird,<br />

und des Menschen Sohn wird überantwortet<br />

werden, daß er gekreuziget werde.<br />

3. Choral<br />

Herzliebster Jesu, was hast du verbrochen,<br />

Daß man ein solch scharf Urteil hat gesprochen?<br />

Was ist die Schuld, in was für Missetaten<br />

bist du geraten ?<br />

4a. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Da versammleten sich die Hohenpriester und<br />

Schriftgelehrten und die Ältesten im Volk in den<br />

Passion selon Saint Matthieu, BWV 244<br />

Première Partie<br />

N° 1 Chœur avec choral<br />

Venez, mes filles, aidez-moi à pleurer,<br />

Regardez – Qui ? – Le fiancé.<br />

Regardez-le – Comment ? – Comme un agneau !<br />

Voyez – Quoi ? – Voyez sa patience,<br />

Regardez – Où ? – nos péchés ;<br />

Voyez-le, plein d’amour et de grâce<br />

Portant lui-même sa croix !<br />

Choral (chœur de garçons)<br />

O Agneau de Dieu innocent,<br />

Sacrifié au pied de la croix,<br />

Supportant tout avec une infinie patience,<br />

Combien tu subis le mépris.<br />

Tu as porté tous nos péchés,<br />

Sans quoi nous serions désespérés.<br />

Prends pitié de nous, o Jésus !<br />

N° 2 Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Lorsque Jésus eut achevé tous ces discours, il dit à<br />

ses disciples :<br />

Jésus<br />

Vous savez que la Pâque est dans deux jours, et que<br />

le Fils de l’homme sera livré pour être crucifié.<br />

N° 3 Choral<br />

Jésus bien-aimé, qu’as-tu donc fait,<br />

Pour qu’un tel jugement soit prononcé ?<br />

Quelle est la faute, de quels méfaits<br />

es-tu accusé ?<br />

N° 4a Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Alors, les grands prêtres, les scribes et les anciens<br />

du peuple se réunirent dans le palais du grand<br />

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