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naturellement bien plus au concerto vivaldien qu’à la sonate en trio,<br />

d’autant plus que le style lui-même de l’écriture évoque la forme<br />

concertante – à telle enseigne que certains analystes ont cru y voir<br />

une transcription d’un concerto plus ancien. Quoi qu’il en soit, cette<br />

sonate, même considérée sous sa forme plus intime, reste doublement<br />

intéressante du fait qu’elle aborde deux mondes bien différents qui<br />

dépassent largement son langage habituel.<br />

Le Prélude et Fugue en la mineur, BWV 894 présente un complément<br />

intéressant aux sonates pour viole de gambe. Il ne fait certes aucun<br />

doute qu’il soit d’une origine plus ancienne, probablement l’époque de<br />

Weimar, mais Bach n’hésita pas à en réutiliser largement le matériau<br />

dans son Triple concerto pour violon, flûte et clavecin, BWV 1044,<br />

aussi tardivement que pendant ses années à Leipzig. Il n’y a rien de<br />

surprenant à ce qu’il ait repris cet excellent ouvrage plus ancien : les<br />

deux mouvements présentent de fortes similitudes avec le concerto<br />

vivaldien, et la structure en ritournelle du Prélude procède autant du<br />

« concerto italien » que l’œuvre de Bach qui porte précisément ce nom<br />

(écrit aux alentours de 730). Bach et son cousin J. G. Walter avaient<br />

développé un genre assez spécial de musique pour clavier à partir de<br />

7 3 : la transcription de concertos d’origine italienne pour le clavecin<br />

ou l’orgue. Ce prélude semble être le stade suivant, où Bach écrirait des<br />

œuvres originales pour clavier dans le style du concerto. De par ses<br />

sections virtuoses qui s’enchaînent par difficulté croissante, le morceau<br />

semble une sorte de prototype du grand solo du Cinquième Concerto<br />

Brandebourgeois, le premier concerto jamais écrit qui fasse appel à un<br />

clavecin solo. Il est diff<strong>ici</strong>le de ne pas voir un lien direct entre le Prélude<br />

en la mineur et le premier mouvement de la Sonate BWV 1029 pour<br />

viole de gambe : les deux morceaux évoquent la forme du concerto, et<br />

le principe assez conventionnel de la ritournelle appliqué dans l’œuvre<br />

la plus ancienne semble être l’objet d’une nouvelle exploration, de<br />

digressions et d’une complète reconstruction dans la Sonate.<br />

John Butt<br />

CD 19 : L’offrande musicale, BWV 079 - Canons, BWV<br />

07 - 078 - Canons sur les Variations Goldberg<br />

Offrande Musicale<br />

(Ricercare a 3 - Ricercare a 6 - Sonate en trio « Sonata sopr’il soggetto reale<br />

a traversa, violino e continuo » (Sonate sur le thème royal pour traverso,<br />

violon et continuo) - Thematis Regii, Elaborationes Canonicae [9 Canons<br />

- Fugue canonica in Epidiapente])<br />

Canons, BWV 07 - 078<br />

Canon sans BWV<br />

Canons variés sur les 8 premières notes de basse de l’aria des<br />

Variations Goldberg, BWV 087<br />

L’une des plus célèbres rencontres de l’histoire de la musique est celle<br />

entre Jean Sébastien Bach et Frédéric II de Prusse en 747, trois ans<br />

avant la disparition du compositeur. Selon toute évidence, c’est le second<br />

fils de Bach, Carl Philipp Emanuel, qui l’arrangea, profitant de son<br />

poste de claveciniste auprès de la cour de Frédéric à Potsdam, près de<br />

Berlin. Bach ne voyageait pas seul : il était accompagné de son fils aîné<br />

Wilhelm Friedemann. Frédéric, qui donnait tous les jours un concert de<br />

flûte avec ses mus<strong>ici</strong>ens, n’hésita pas à l’interrompre ce 7 mai 747 au<br />

cri de « Le vieux Bach est arrivé ». Johann Nicolaus Forkel, le premier<br />

biographe de Bach, raconte comment Bach fut immédiatement invité à<br />

essayer quelques-uns des quinze forte-pianos Silbermann installés dans<br />

les diverses pièces du château. On imagine la scène : le roi de Prusse<br />

Frédéric II, peut-être sa jeune sœur la princesse Amalia, les deux fils<br />

Bach, les frères Benda, le flûtiste Quantz et les frères Graun, un auditoire<br />

de grand luxe. Bach fut invité à jouer de l’orgue puis à improviser sur<br />

un thème fourni par le roi : cet exploit fut salué avec la plus grande<br />

admiration. Dès son retour à Leipzig, Bach se mit immédiatement au<br />

travail, une série de pièces d’après le thème royal qu’il appela L’offrande<br />

musicale. Peut-être avait-il estimé n’avoir pas tiré toutes les possibilités<br />

dudit thème à Potsdam.<br />

L’offrande musicale est l’exemple-type des œuvres les plus tardives<br />

de Bach. Au même titre que dans l’Art de la fugue, il se concentre<br />

exclusivement sur les techniques d’imitation ; dans le cas présent, on

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