24.06.2013 Views

cliquez ici - Abeille Musique

cliquez ici - Abeille Musique

cliquez ici - Abeille Musique

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

de la chapelle de la cour de Dresde sous Auguste « le Fort » ; élève et ami<br />

de Vivaldi, et l’un des rares à savoir maîtriser les diaboliques difficultés<br />

des doubles-cordes et de l’ornementation. De nombreux compositeurs,<br />

parmi lesquels Vivaldi, Albinoni et Telemann lui dédièrent des œuvres<br />

originales. Etait-ce lui que Bach avait à l’esprit, ou bien ne pensait-il alors<br />

qu’à lui-même ? On pourrait être tenté de le croire car dans l’entourage<br />

du compositeur, artistes et auditeurs confondus, qui pouvait relever le<br />

défi mental, artistique et technique de ces chefs-d’œuvre ?<br />

On s’est souvent demandé quel avait été le modèle de Bach ; l’écriture<br />

polyphonique et harmonique au violon n’avait plus rien de nouveau<br />

à cette époque : Biber, Westhoff et Walter avaient déjà exploité cette<br />

technique. Mais, hormis peut-être Biber, nul ne pouvait se mesurer de<br />

près ou même de très de loin au génie de Bach en termes de qualité<br />

pure et de réussite musicale. Bach imposa un niveau qui n’avait alors<br />

jamais été atteint et que personne ne saurait jamais dépasser. Lorsqu’ils<br />

se risquèrent à écrire des œuvres pour violon solo, Reger, Ysaÿe et même<br />

Hindemith ne purent pas se débarrasser de l’ombre imposante de Bach,<br />

une inspiration mais aussi un poids. Des fanatiques de Bach tels que<br />

Mendelssohn et Schumann allèrent jusqu’à estimer que le trop modeste<br />

violon n’était pas taillé pour se mesurer au torrent musical de Bach, de<br />

sorte qu’ils composèrent tous deux des accompagnements pour piano<br />

– Schumann en écrivit même pour les six Suites pour violoncelle solo !<br />

Le manuscrit autographe de Bach est arrangé de telle sorte que<br />

chaque sonate est suivie d’une partita. Les sonates comportent<br />

quatre mouvements : lent-rapide, lent-rapide, conçus par paires. Les<br />

introductions lentes s’enchaînent avec une fugue rapide.<br />

La Sonate n° 1 en sol mineur comporte une première fugue à trois voix,<br />

un second mouvement lent sous forme de s<strong>ici</strong>lienne tripartite, et une<br />

fugue finale « Presto » d’une complexité polyphonique saisissante. En<br />

contraste marqué avec les strictes sonates, les partitas rassemblent des<br />

formes plus libres issues de la danse, toujours selon l’arrangement lentrapide<br />

lent-rapide par groupes de deux.<br />

Dans la Partita n° 1 en si mineur, chaque danse est suivie par son<br />

« double », une sorte de variation. Au lieu de l’habituelle gigue en guise<br />

de quatrième mouvement, Bach introduit une bourrée.<br />

Le très ample mouvement lent qui introduit la Sonate n° 2 en ré mineur<br />

est chargé d’ornements que Bach a tous notés et développés avec une<br />

précision absolue, interdisant ainsi à l’exécutant de rajouter quoi que<br />

ce soit. C’est un tout autre monde qui s’ouvre dans la fugue suivante,<br />

basée sur un sujet délibérément dépouillé en deux mesures et un<br />

contre-sujet d’un vertigineux chromatisme descendant. Déjà le critique<br />

musical Johann Matheson, au 8 ème siècle, soulignait l’immense diversité<br />

d’écriture et le naturel saisissant de cette fugue. Après un Andante dans<br />

la tonalité relative de ut majeur survient un final énergique, presque<br />

remuant, chargé d’effets d’échos à l’italienne.<br />

La Partita n° 2 en ré mineur se singularise par son cinquième<br />

mouvement, une Chaconne qui a maintenant accédé au statut d’œuvreculte.<br />

D’une ampleur inhabituelle avec ses 57 mesures, elle développe<br />

une fantaisie sans bornes jusqu’à son stupéfiant point culminant.<br />

La Sonate n° 3 en ut majeur possède la plus grande fugue parmi les trois<br />

sonates. Elle renferme un véritable trésor d’invention contrapuntique ;<br />

lorsque Bach arrive à la « pédale », l’auditeur est en droit de s’imaginer<br />

que le mouvement arrive à son terme mais en réalité, tout le matériau<br />

est présenté à nouveau, dans l’ordre inverse. Un véritable tour de force<br />

architectural. Après un Largo radieux et serein, l’ouvrage s’achève sur un<br />

tonnant perpetuum mobile. La grande force de cette sonate réside dans<br />

l’enchaînement parfait de mouvements pourtant très différents.<br />

La Partita n° 3 en mi majeur, dans le caractère de la suite à la française,<br />

s’ouvre sur un Prélude plutôt que sur l’Allemande comme les autres<br />

partitas. Si l’on considère le nombre considérable d’arrangements que<br />

Bach a réalisés lui-même de cette Allemande, on peut imaginer qu’il<br />

la portait particulièrement dans son cœur. Entre les mains de Bach, le<br />

Loure – une danse originaire de Normandie – devient un mouvement<br />

lent et quelque peu réservé. Après une Gavotte et un Rondeau avec ses<br />

deux Menuets, l’ouvrage s’achève sur une Gigue toute en transparence,<br />

5

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!