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dans un rythme de s<strong>ici</strong>lienne, un sublime duo de phrases tendrement<br />

enlacées.<br />

Le Concerto en la majeur pour clavecin et cordes, BWV 1055 est sans<br />

doute une transcription à partir d’une version antérieure pour violon<br />

et hautbois d’amour. Le musicologue W. Mohr avait en son temps<br />

suggéré que l’original pourrait être destiné non pas au hautbois mais<br />

à un instrument à cordes – en l’occurrence, un alto, puisque le violon<br />

ne dispose pas des notes les plus graves de la partition – mais en<br />

939, Donald Tovey suggérait à son tour, avec des arguments fort<br />

convaincants, que l’original du Concerto en la majeur était bien destiné<br />

au hautbois d’amour, un instrument très en vogue entre 7 0 et la fin<br />

du 8 ème siècle.<br />

CD 10 / 11 : Sonates et partitas pour violon solo, BWV 00<br />

- BWV 006<br />

Sonate n° 1 en sol mineur, BWV 1001<br />

Partita n° 1 en si mineur, BWV 1002<br />

Sonate n° 2 en la mineur, BWV 1003<br />

Partita n° 2 en ré mineur, BWV 1004<br />

Sonate n° 3 en ut majeur, BWV 1005<br />

Partita n° 3 en mi majeur, BWV 1006<br />

Vier arme Saiten ! - es klingt wie Scherz -<br />

Für alle Wunder des Schalles !<br />

Hat doch der Mensch nur ein einzig Herz,<br />

und reicht doch hin für alles !<br />

Quatre malheureuses cordes, cela semble une plaisanterie<br />

Pour toutes ces merveilles sonores !<br />

Mais l’homme n’a-t-il pas qu’un seul cœur<br />

Qui suffit à tout ?<br />

(Franz Grillparzer, poète autrichien, 79 - 87 )<br />

Un poème sur la pauvreté et la richesse du violon : quelques pièces<br />

de bois, quatre cordes, un archet, mais un son d’une invraisemblable<br />

beauté. Les lignes de Grillparzer évoquent plutôt l’immense capacité<br />

mentale de l’espèce humaine et tout ce qui peut être gagné avec un seul<br />

cœur simple. On peut toutefois douter que Grillparzer, contemporain<br />

de Beethoven et Schubert, ait connu les six œuvres pour violon solo de<br />

Bach, mais il semble en avoir involontairement perçu l’esprit dans son<br />

premier vers. Bach en demande beaucoup au violon, plus que ce qu’il ne<br />

peut apparemment donner. De nombreux passages, en particulier ceux<br />

faisant appel à des doubles-cordes, sont littéralement injouables. Mille<br />

et un musicologues et mus<strong>ici</strong>ens ont usé mille et une pages et mille et<br />

un flacons d’encre à force de se pencher sur ce problème et tant d’autres<br />

que pose l’exécution des œuvres pour violon solo de Bach, bien plus de<br />

papier et d’encre que le compositeur n’en a utilisé pour les écrire !<br />

Il est d’usage de considérer ses six œuvres pour violon solo (sonates et<br />

partitas confondues) comme des pièces de musique de chambre d’une<br />

grande intimité, réservées à de petites salles de concert. Mais selon toute<br />

évidence, trois d’entre elles – les sonates – furent destinées à être jouées à<br />

l’église. Johann Nikolaus Forkel, le premier biographe de Bach, souligne<br />

ce détail dès 80 . Et il suffit d’un petit chiffre, un simple doigté « 3 » de<br />

la main de Bach apposé sur son somptueux autographe de 7 0 – une<br />

œuvre d’art picturale en soi –, pour prouver qu’il avait lui-même joué la<br />

partie de violon.<br />

Naturellement, le violon était une tradition de famille chez les Bach ; le<br />

jeune compositeur n’avait-il pas été engagé comme violoniste à 8 ans, en<br />

703, à l’orchestre de la cour de Weimar, avant de devenir off<strong>ici</strong>ellement<br />

violoniste et claveciniste entre 708 et 7 7 ? Certes, Bach violoniste<br />

a été remplacé, dans nos esprits, par Bach compositeur, organiste et<br />

claveciniste et pourtant, il ne se bornait pas à jouer ses propres superbes<br />

œuvres pour clavier (ses immenses solos d’orgue, son Clavier bien<br />

tempéré et la partie de clavecin du Cinquième Brandebourgeois) : on<br />

pouvait l’entendre dans des concertos pour violon et dans ses partitas<br />

pour violon seul. Ces dernières pièces, d’ailleurs, posent tellement de<br />

problèmes techniques que l’on se demande qui d’autre pouvait bien les<br />

jouer à l’époque : peut-être Johann Georg Pisendel, le plus grand violoniste<br />

contemporain de Bach, premier violon solo (« Konzertmeister ») auprès<br />

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