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Les premier et dernier mouvements sont des versions étoffées du<br />

Prélude et Fugue pour clavecin solo en la mineur, BWV 894 qui, lui,<br />

date environ de 7 7. Le mouvement central, un Adagio, reprend le<br />

second mouvement de la troisième des Six sonates pour orgue, BWV<br />

525, écrites après 7 7 ou, selon d’autres sources, après 7 3. Il est<br />

généralement admis que ce concerto fut développé à partir des œuvres<br />

<strong>ici</strong> mentionnées. Toutefois, un récent article de Hans Eppstein suggère<br />

que le Prélude et Fugue lui-même reprenant un concerto pour clavier,<br />

aujourd’hui perdu, et que la Sonate pour orgue BWV 527 pourrait ellemême<br />

être un arrangement d’un trio instrumental, également perdu.<br />

Eppstein avance que les éléments stylistiques dans le Triple concerto<br />

en la mineur indiquent qu’il aurait pu être écrit au même moment que<br />

le Cinquième Concerto Brandebourgeois, aux alentours de 7 0, qui<br />

possède lui-même une partie concertante monumentale réservée au<br />

seul clavecin. Lorsque Bach reprit son ancien Prélude et Fugue pour<br />

former les deux mouvements rapides de son concerto, il élargit le propos<br />

tout en remodelant l’architecture d’ensemble. Ainsi faisant, il produit<br />

une œuvre dont les contrastes saisissants sont encore soulignés par la<br />

conception monumentale ; le dernier mouvement permet aux solistes de<br />

se confronter à l’orchestre d’une manière particulièrement dramatique,<br />

lorsque les lignes mélodiques d’une grande intensité, confiées aux<br />

solistes, viennent contredire les impacts brutaux de l’orchestre. Pourtant<br />

l’orchestre n’est pas conçu comme un simple contrepoids opposé au<br />

concertino : il développe son propre tissu d’accompagnement obligé.<br />

Bach met également en œuvre des effets orchestraux inhabituels, tels que<br />

le mélange du clavecin avec les pizzicatos juste avant la fin du premier<br />

mouvement. Afin d’obtenir une parfaite unité d’ensemble, en particulier<br />

dans les deux mouvements rapides, Bach combine adroitement la forme<br />

du concerto avec celle de la fugue, ce qu’il avait déjà fait dans certains<br />

Brandebourgeois.<br />

Le point culminant de l’œuvre est sans conteste la superbe cadence<br />

de clavecin du dernier mouvement. L’Adagio e dolce central vient en<br />

contraste saisissant avec les deux mouvements qui l’entourent. Et malgré<br />

sa rigueur contrapuntique, cette musique semble plus moderne et<br />

« galante » que l’on pourrait l’imaginer. Il n’est pas étonnant que Mozart,<br />

sur le conseil du baron Gottfried van Swieten, transcrivit la version<br />

originale, conçue à l’orgue, pour trio à cordes.<br />

Ainsi que nous l’avons mentionné plus haut, la majorité des quinze<br />

concertos pour clavecin (un, deux, trois ou quatre solistes) reprennent<br />

des œuvres antérieures écrites pour d’autres instruments, souvent le<br />

violon. Bach avait pour usage de transposer d’une seconde vers le bas, de<br />

sorte que la nouvelle version puisse s’adapter aux impératifs du clavecin<br />

de l’époque.<br />

La plupart des versions initiales ont été perdues, mais une étude<br />

minutieuse de la méthode de transcription de Bach (en particulier<br />

lorsque les deux versions nous sont parvenues, comme c’est le cas<br />

pour le célèbre concerto pour deux violons, arrangé ensuite pour deux<br />

clavecins) permet de reconstruire les versions originales à partir des<br />

transcriptions ultérieures, avec une assez petite marge d’erreur. C’est le<br />

cas pour le Concerto pour deux clavecins, BWV 1060, dont la version<br />

originale en ré mineur – perdue – pour violon et hautbois, BWV 1060<br />

était encore mise en vente par Breitkopf et Härtel aussi tard que 764 :<br />

« Bach, G(iovanni) S(ebastian), I. Concerto a Oboe concert(ato), Violino<br />

concert(ato), Violini, Viola, Basso. thaler. » Peut-être le charme<br />

de cette œuvre est-il plus apparent dans cette version, d’autant que la<br />

sonorité des clavecins dans la version postérieure ne peut que donner<br />

une idée très approximative de la ligne mélodique que chantent les deux<br />

instruments, en particulier dans le merveilleux mouvement lent.<br />

Le Concerto pour deux violons, cordes et basse continue en ré mineur,<br />

BWV 1043 est l’une des œuvres les plus sublimes dans la production<br />

concertante et même instrumentale de Bach. Du point de vue du<br />

style, l’œuvre semble singulièrement archaïque si on la compare aux<br />

concertos pour violon solo. On estime qu’elle fut écrite quelque temps<br />

avant les autres, aux alentours de 7 8. Le concerto est écrit selon une<br />

structure bien ordonnée dans chacun de ses trois mouvements, avec une<br />

utilisation fort habile des techniques d’imitation entre les deux solistes.<br />

Bach a réduit la part<strong>ici</strong>pation orchestrale au minimum afin de ne pas<br />

distraire l’attention de l’auditeur par rapport aux lignes solistes. Le gros<br />

du discours échoit aux deux violonistes dans plusieurs longs épisodes,<br />

entre lesquels les tuttis n’interviennent que très peu. Le point culminant<br />

de l’œuvre est sans nul doute le second mouvement, Largo ma non tanto,<br />

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