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Comme il vient d’être dit plus haut, le Concerto en ut mineur, BWV 1062
reprend le Concerto pour deux violons en ré mineur, BWV 1043. Dans
ce concerto et le Concerto pour deux clavecins, en ut mineur, BWV
1060 (CD 7), l’orchestre partage pleinement la charge musicale dans des
dialogues orchestre-solistes d’une grande beauté. En réalité, ce ne sont
pas toujours les solistes qui se chargent de la partie principale : parfois,
l’un ou l’autre – voire les deux – se replie dans le rôle traditionnel du
clavecin, à savoir le continuo. Parfois aussi, la main gauche est chargée
d’une voix intermédiaire dans l’harmonie (et non pas d’une basse), afin
d’enrichir la texture musicale.
Le Concerto pour deux clavecins en ut majeur, BWV 1061, quant à
lui, semble avoir été écrit d’emblée pour le clavecin. Les deux parties
de clavier nous sont parvenues sous forme d’un manuscrit autographe
de Bach, tandis que les parties de cordes sont d’une autre main ; elles
n’ont d’autre but, en réalité, que de renforcer le discours des deux
clavecins. Peut-être même s’agit-il d’une œuvre pour deux clavecins,
sans accompagnement, et l’orchestre aurait-il été ajouté ultérieurement.
Dans le mouvement lent, les cordes se taisent complètement, et même
dans le finale elles ne s’expriment que brièvement.
Le Concerto pour deux clavecins en ut mineur, BWV 1062 reprend,
comme on l’a dit précédemment, le Concerto pour deux violons en ré
mineur, BWV 1043. Tous les concertos pour trois et quatre clavecins
sont sans nul doute des arrangements, eux aussi, et il subsiste un doute
quant à savoir si les œuvres originales étaient de Bach ou d’autres
compositeurs.
Le Concerto pour trois clavecins en ut majeur, BWV 1064 est
évidemment basé sur un concerto pour trois violons, dont on a
récemment établi une reconstitution ; mais il est peu probable que
l’œuvre initiale soit de Bach.
Le Concerto pour trois clavecins en ré mineur, BWV 1063 provient
peut-être d’une œuvre pour flûte, hautbois et violon, dont la paternité
n’est pas réellement attribuable à Bach.
Bien que tous ces concertos fussent initialement destinés à d’autres
instruments que le clavecin, ils mériteraient plus d’attention de la part des
clavecinistes, et même de tous les autres instrumentistes sur clavier, ne
serait-ce que parce qu’ils occupent une place importante dans l’histoire
du concerto pour clavier. Peut-être même méritent-ils plus encore que
le Cinquième Brandebourgeois le titre de « premiers concertos pour
clavecin de l’histoire ».
Les fils aînés de Bach, Friedemann et Emanuel, prirent part aux exécutions
à Leipzig, et l’on peut dire d’eux qu’ils contribuèrent à développer le genre
lorsqu’ils s’installèrent comme compositeurs à Dresde et Berlin. Johann
Christian, naturellement, était trop jeune pour assister son père dans
les réunions hebdomadaires du Collegium Musicum, mais il semble
acquis qu’il joua – et imita – les concertos de son frère Emanuel à Berlin
après 750. Ses propre concertos pour clavecin ou forte-piano, publiés
à Londres, représentent le principal chaînon dans le développement du
genre entre Jean Sébastien Bach et Mozart.
CD 9 : Double concertos, pour cordes & basse continue,
BWV 043, 044, 055 & 060
Concerto pour flûte, violon, clavecin, cordes & b. c. en la mineur,
BWV 044
Concerto pour hautbois, violon, cordes & b. c. en ré mineur, BWV
060
Concerto pour hautbois d’amour, cordes & b. c. en la majeur, BWV
055
Concerto pour violons, cordes & b. c. en la majeur, BWV 043
Selon Schmieder, qui écrivit le Bach Werke Verzeichnis (BWV, le
catalogue raisonné de toutes les œuvres de Bach), le Triple concerto en
la mineur pour flûte, violon et clavecin, BWV 1044 est postérieur à
730.