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des plus grands mus<strong>ici</strong>ens. Le chœur d’ouverture est un pur moment<br />
de bonheur et de joie, avec ses clameurs « herrschet » (« régnez »)<br />
annonçant l’avènement du règne du vainqueur Jésus maintenant qu’Il<br />
est ressuscité. Les entrées vocales alternent continuellement entre altos<br />
et ténors, ténors et basses, altos et basses, vents et cordes s’échangent<br />
les motifs. Mais plus avant dans le même mouvement, une rupture se<br />
produit : un merveilleux et sombre duo entre alto et basse, chargé de<br />
chromatismes, qu’adoucissent quelques étonnantes interventions du<br />
chœur. Le récitatif de basse suivant comporte une section finale d’une<br />
admirable intensité, suivi de l’une des arias les plus joyeuses de tout<br />
Bach. Lorsque la voix chante l’éternelle fidélité de Dieu sur une note<br />
longuement tenue, la joie est transférée aux instruments. Le reste de<br />
la cantate, hormis le tendre choral final, présente un dialogue entre la<br />
Peur et l’Espérance. Toutes deux chantent des textes opposés sur les<br />
mêmes idées musicales, ce qui peut sembler illogique, mais ne change<br />
rien à la beauté pure. D’ailleurs, la musique s’adapte si bien au texte que<br />
si l’on ne savait pas que cette cantate avait son origine dans un ouvrage<br />
profane, on ne l’aurait jamais deviné.<br />
CD 27 : Cantates, BWV 148, 174, 112 & 68<br />
Bringet dem Herrn Ehre seines Namens, BWV 48, pour le 7 e<br />
dimanche après la Trinité<br />
Ich fürchte den Höchsten von ganzem Gemüte, BWV 74, pour<br />
le lundi de Pentecôte<br />
Der Herr ist mein getreuer Hirt, BWV , pour le dimanche de<br />
« Misericordias Domini »<br />
Also hat Gott die Welt geliebt, BWV 68, pour le lundi de<br />
Pentecôte<br />
D’entrée, la Cantate Bringet dem Herrn Ehre seines Namens (Apportez<br />
au Seigneur la gloire de son nom), BWV 148 pour le dix-septième<br />
dimanche après la Trinité (celui du 9 septembre 7 3 ?) annonce la<br />
tonalité de l’ouvrage : des thèmes solennels et festifs. On les retrouve<br />
dans le chœur qui suit l’introduction orchestrale, avant que ne démarre<br />
une première fugue dont la cinquième voix est donnée à la trompette,<br />
puis une seconde dans laquelle c’est la quatrième entrée qui est confiée<br />
à la trompette, avant même celle des basses ! Le ténor, dans son aria qui<br />
suit, nous explique en quoi il est bon de se rendre à l’église et de venir<br />
louer Dieu tous les dimanches. Comme toujours chez Bach, le terme<br />
« eile » (« célérité, empressement ») est dépeint avec de rapides traits<br />
virtuoses à la voix, qu’accompagne un solo de violon non moins agile.<br />
Vient ensuite un récitatif accompagné pour la voix d’alto, quasiment<br />
mystique, l’idée de Paix étant soulignée par un merveilleux tapis<br />
sonore. Cette notion de Paix transparaît également dans l’aria d’alto<br />
qui suit ; sur les mots « ich/mich » (« moi/je »), Bach prend garde de<br />
toujours donner des notes plus graves qu’à « du/dich ») (« Toi/Tien »).<br />
Un récitatif puis un simple choral referment cette belle cantate.<br />
La Cantate Ich fürchte den Höchsten von ganzem Gemüte (J’aime le<br />
Très-Haut de tout mon cœur), BWV 174 pour le lundi de Pentecôte,<br />
jouée le 3 février 7 4, débute par une Sinfonia qui réserve une suprise<br />
de taille : c’est le premier mouvement du Troisième Brandebourgeois,<br />
dans une orchestration et une texture complètement chamboulée,<br />
remaniée, redistribuée, ne serait-ce que par l’ajout de cors virtuoses<br />
et de hautbois. Certes, ce trait de génie absolu déstabilise quelque peu<br />
l’équilibre de la cantate mais aucun mélomane ne voudrait avoir manqué<br />
d’entendre cet arrangement d’une modernité orchestrale et sonore<br />
absolument phénoménale. L’aria suivante illustre l’amour de Dieu d’un<br />
doux chant d’amour et de confiance accompagné de merveilleuses<br />
tournures aux hautbois. Dans le récitatif de ténor suivant, Bach dépeint<br />
très clairement le tremblement des portes de l’Enfer mais bientôt, une<br />
aria de basse exprime la main du salut qui se tend vers la nôtre ; les<br />
cordes à l’unisson représentent-elles l’union des mains ? Quoi qu’il en<br />
soit, le finale reprend l’idée de l’amour de Dieu.<br />
La Cantate « chorale » Der Herr ist mein getreuer Hirt (Le Seigneur<br />
est mon berger fidèle), BWV 112, pour le Dimanche de Misericordias<br />
Domini, jouée la première fois le 8 avril 73 , reprend le choral du<br />
même nom qui, de son côté, est une version rimée du Psaume 23. Ce<br />
sont les sopranos qui énoncent la première mélodie du mouvement<br />
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