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les turpitudes des parties graves du discours musical. Ce discours,<br />

toutefois, s’interrompt un instant pour laisser entendre la suave et<br />

douce harmonie de « Seeligster Erquickungstag » (« jour de réconfort<br />

et de béatitude ») mais « schalle, knalle » (« retentis, éclate ») remet la<br />

machine infernale en route, sitôt interrompue à son tour par la douce<br />

parole de réconfort. Ce récitatif est de loin l’une des choses les plus<br />

étonnantes que Bach ait conçues dans ce genre. Enfin, un tendre choral<br />

à sept voix referme la cantate, le violon survolant le chœur tel un vol<br />

d’anges.<br />

CD 26 : Cantates, BWV 147, 181 & 66<br />

Herz und Mund und Tat und Leben, BWV 47, pour la Fête de la<br />

Visitation<br />

Leichtgesinnte Flattergeister, BWV 8 , pour le dimanche de la<br />

Sexagésime<br />

Erfreut euch, ihr Herzen, BWV 66, pour le lundi de Pâques<br />

Il semble acquis que la Cantate Herz und Mund und Tat und Leben (Cœur,<br />

bouche, action et vie), BWV 147 fut jouée pour la fête de la Visitation<br />

du juillet 7 3, mais elle existait déjà dans une version de 7 6. C’est<br />

là l’une de ses plus connues du public de nos jours. Elle débute par une<br />

fugue dont le sujet a été préparé par l’orchestre dans son introduction ;<br />

les mots « Furchte » et « Heuchelei » (« peur » et « hypocrisie ») se<br />

voient respectivement traiter avec dureté, sans égard pour le fait qu’ils<br />

sont précédés de « ohne », « sans » ! Le da capo fait entrer les voix dans<br />

le sens inverse, la trompette assumant le rôle de cinquième voix fuguée.<br />

Dans le récitatif de ténor qui suit, « Er » (« Lui ») se voit accorder la note<br />

la plus élevée, hormis le mot « Urteil » (« jugement ») ce qui en dit long<br />

sur l’importance que Bach accordait à cette ultime épreuve. Dans l’aria<br />

d’alto, le hautbois d’amour énonce une belle et tendre mélodie reprise<br />

ensuite par la voix, légèrement modifiée. « Vor des Vaters Angesicht »<br />

(« Devant le visage du Père ») dessine une figure ascendante, reprise au<br />

hautbois, ainsi d’ailleurs que « Herrlichkeit » (« majesté »). Suit un très<br />

expressif récitatif de basse, richement figuré, avant une aria de soprano<br />

comportant une magnifique mélodie de violon solo. Elle adopte une<br />

forme qui se rencontre souvent dans les cantates : le chant reprend le<br />

début de l’introduction instrumentale tandis que l’instrument obligé<br />

en donne la seconde partie, puis la voix reprend à nouveau et cette fois<br />

développe le matériau tandis que l’instrument souligne d’un contrechant.<br />

L’atmosphère pastorale du choral suivant, « Jésus que ma joie<br />

demeure », en a fait un véritable « tube » mondialement connu ; c’est<br />

là-dessus que s’achève la première partie de l’ouvrage.<br />

La seconde partie débute par une aria de ténor sur le motif « Hilf, Jesu »<br />

dont les triolets représentent sans doute le brûlant désir. Quant au<br />

récitatif d’alto suivant, il souligne musicalement les mots « hüpft und<br />

springet » (« gambadez et sautez ») de la manière que l’on imagine, puis<br />

la basse chante un joyeux air de reconnaissance et de remerciements.<br />

Par contre, il n’est pas clair d’après les manuscrits s’il fait allusion aux<br />

« Wundern » ou « Wunden » de Jésus : ses « miracles » ou ses « plaies »,<br />

mais les deux termes peuvent aisément entrer en ligne de compte. Le<br />

choral final reprend le premier, avec d’autres paroles.<br />

La Cantate Leichtgesinnte Flattergeister (Esprits légers, inconstants),<br />

BWV 181 pour le dimanche de Sexagesimae 7 4 évoque la parabole<br />

du semeur plus ou moins à chaque page de la partition. L’aria d’entrée<br />

discute de la description que fait Jésus des oiseaux volant les graines de<br />

la foi, tel le diable dérobant la Bonne Parole dans nos cœurs. La musique<br />

semble aussi « leichtgesinnt » (« légère ») que les « Flattergeister »<br />

(« esprits inconstants ») : Bach souhaitait-il figurer les oiseaux dont<br />

parle la parabole, toujours est-il que le discours volette dans tous les<br />

sens. Cela dit, de plus sombres accents surviennent sur le mot « Belial »,<br />

le Malin voleur, quand bien même le matériau musical ne change pas.<br />

Un beau récitatif d’alto, chargé de dissonances et d’enchaînements<br />

harmoniques délibérément incongrus représente les nombreux<br />

obstacles semés sur le chemin vers le Christ ; comme souvent, les<br />

triolets figurent les flammes. Un simple récitatif nous amène ensuite au<br />

choral final, un dél<strong>ici</strong>eux chant de réconfort.<br />

S’il ne devait plus survivre qu’une seule œuvre de Bach, la Cantate<br />

Erfreut euch, ihr Herzen (Réjouissez-vous, cœurs), BWV 66 pour le<br />

second jour de Pâques suffirait à lui assurer une place au panthéon

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