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6308 Complet.pdf - L'Informateur Corse Nouvelle

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PAR MARIUS MURACCIOLI<br />

VOYAGEENPOÉSIE<br />

Né en 1431, mort en 1463… François Villon a traversé comme un météore trente<br />

ans de l’histoire de son temps qui ont fait de lui l’un des plus grands poètes<br />

lyriques français. Toute une vie aventureuse au cours de laquelle il risqua plusieurs fois<br />

la potence pour avoir commis les actes les plus sublimes comme les plus atroces. Il a<br />

fréquenté les miséreux et les nantis, les curés et les assassins. Il a assisté aux supplices les plus barbares,<br />

vécu dans la saleté la plus infecte, fréquenté les prostituées les plus repoussantes. Et c’est dans tous ces<br />

miasmes qu’il a commencé à écrire des poèmes dès l’âge de quatorze ans. Jean Teulé a reçu le Prix du<br />

récit biographique pour son livre «Je, François Villon». Publié Chez Julliard, ce grand succès l’est à présent<br />

dans la collection Pocket. Extrait : «Lorsque le chanoine et le bedeau sont entrés dans la taverne flamboyante,<br />

pleine des cris des buveurs et du ricanement des ribaudes, moi, j’étais de dos, debout sur une table.<br />

A vingt et un ans, clerc tonsuré le matin même (…), j’avais les jambes écartées dans ma nouvelle robe de<br />

bure et les bras étendus de chaque côté (…). Il y avait là, des ouvriers, des étudiants, des marins du port de<br />

Saint-Landry, des clercs de la Cité et des putains qui allaient reprendre en chœur le refrain de mon poème.<br />

J’avais tendu un doigt vers la blouse plissée d’un apprenti coiffé du calot des tailleurs de pierre et, d’un débit rapide et saccadé, lui avais assené<br />

le début de ma «Ballade de bonne doctrine à ceux de mauvaise vie ».<br />

ANNE FRANK :<br />

LE JOURNAL EN ARABE<br />

Soixante deux ans après la première<br />

publication du journal<br />

d’Anne Frank en néerlandais, la<br />

bibliothèque Aladin la propose en<br />

arabe et en persan. Après sa naissance<br />

à Francfort, en Allemagne,<br />

le 12 juin 1929, sa famille s’installe<br />

à Amsterdam, aux Pays-Bas, pour<br />

fuir la persécution des Juifs avec<br />

l’arrivée d’Hitler en 1933. Sept ans<br />

plus tard, l’armée allemande occupe<br />

les Pays-Bas. La Gestapo et<br />

ses collaborateurs néerlandais<br />

avertis par un appel anonyme, arrêtenr<br />

les Frank dans leur cachette,<br />

le 4 août 1944. Anne et sa sœur<br />

Margot sont déportées dans le<br />

camp de concentration de Bergen-<br />

Belsen où elles meurent du typhus.<br />

«Le journal d’Anne Frank» a été<br />

traduit dans plus de 60 langues et<br />

est devenu l’un des livres les plus célèbres du vingtième siècle.<br />

LE CRÉTIN<br />

ET LE CYNIQUE<br />

Pascal Garnier est<br />

décédé le 5 mars dernier.<br />

Il avait 61 ans. Il nous<br />

a laissé de nombreux polars<br />

que nous savourons encore,<br />

parmi lesquels son premier<br />

roman «La Solution Esquimau»<br />

paru en 1996 au<br />

Fleuve Noir. D’autres ont<br />

suivi : «Nul n’est à l’abri du<br />

succès» ou «Flux» qui<br />

s’est particulièrement bien<br />

vendu en 2006. Cette<br />

année-là, un autre a tenu<br />

une place de choix à l’étal<br />

du libraire : «Comment va<br />

la douleur ?». L’auteur<br />

nous conte la rencontre<br />

entre Bernard, plutôt crétin,<br />

et Simon, cynique tueur à gages au bout du rouleau. Simon a<br />

de l’argent et Bernard tout son temps. Le second sera le<br />

chauffeur du premier pour sa dernière mission…<br />

LECTURES DANS LE MONDE ARABO-MUSULMAN<br />

Une série de lectures de l’œuvre de Primo Levi «Si c’est un homme » est organisée dans plusieurs villes du<br />

monde arabo-musulman. Il s’agit d’une initiative française qui s’inscrit dans un projet de lutte contre le négationisme.<br />

Le livre est un bouleversant témoignage sur l’extermination des Juifs d’Europe et l’univers concentrationnaire.<br />

«Avec la précision absurde à laquelle nous devions plus tard nous habituer, les Allemands firent l’appel (…).<br />

On nous fit alors monter dans des autocars qui nous conduisirent à la gare de Carpi. C’est là que nous attendaient<br />

le train et l’escorte qui devait nous accompagner durant le voyage. C’est là que nous reçûmes les premiers<br />

coups : et la chose fut si inattendue, si insensée, que nous n’éprouvâmes nulle douleur ni dans le corps ni dans<br />

l’âme, mais seulement une profonde stupeur : comment pouvait-on frapper un homme sans colère ? (…) Nous<br />

découvrons tous tôt ou tard dans la vie que le bonheur parfait n’existe pas, mais bien peu sont ceux qui s’arrêtent<br />

à cette considération inverse qu’il n’y a pas non plus de malheur absolu (…). C’est aussi l’assurance de la mort qui<br />

fixe un terme à la joie comme à la souffrance. Ce sont enfin les inévitables soucis matériels, qui, s’ils viennent<br />

troubler tout bonheur durable, sont aussi de continuels dérivatifs au malheur qui nous accable et, parce qu’ils le<br />

rendent intermittent, le rendent du même coup supportable. Ce sont justement les privations, les coups, le froid, la<br />

soif qui nous ont empêchés de sombrer dans un désespoir sans fond, pendant et après le voyage… ».

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