Le pape Benoît XVI à Chypre Le pape Benoît XVI à Chypre
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Du 4 au 6 juin 2010 71<br />
lancés au christianisme en Europe par la sécularisation. Quelle est votre position<br />
sur le dialogue, notamment du point de vue plus spécifiquement théologique ?<br />
Saint-Père : Je voudrais avant tout souligner les grands progrès que nous avons<br />
accomplis dans le témoignage commun des valeurs chrétiennes dans le monde<br />
sécularisé. Il ne s’agit pas uniquement d’une coalition - disons - morale, politique,<br />
mais il s’agit véritablement de quelque chose de profondément lié <strong>à</strong> la foi, car les<br />
valeurs fondamentales pour lesquelles nous vivons dans ce monde sécularisé ne sont<br />
pas des moralismes, mais sont la physionomie fondamentale de la foi chrétienne.<br />
Lorsque nous sommes capables ensemble de témoigner de ces valeurs, de nous<br />
engager dans le dialogue, dans le débat de ce monde, dans le débat pour vivre ces<br />
valeurs, nous apportons déj<strong>à</strong> un témoignage fondamental d’une unité très profonde<br />
de la foi.<br />
Naturellement, il existe également de nombreux problèmes théologiques,<br />
mais ici aussi, les éléments d’unité sont forts. Je voudrais indiquer trois éléments<br />
qui nous lient, qui nous voient toujours plus proches, qui nous rendent toujours plus<br />
proches.<br />
En premier lieu, l’Ecriture, la Bible, n’est pas un livre tombé du ciel, qui<br />
est l<strong>à</strong> <strong>à</strong> présent et que tout le monde utilise, mais c’est un livre qui a mûri dans le<br />
peuple de Dieu et qui vit dans ce sujet commun du peuple de Dieu et qui seulement<br />
en lui demeure toujours présent et réel, c’est-<strong>à</strong>-dire que la Bible ne peut pas être<br />
isolée, mais la Bible réside dans le lien entre tradition et Eglise. Cette conscience<br />
est fondamentale et appartient au fondement de l’orthodoxie et du catholicisme et<br />
nous offre une voie commune.<br />
En deuxième lieu, nous disons : la tradition, qui nous interprète, qui nous<br />
ouvre la voie <strong>à</strong> l’Ecriture, possède également une forme institutionnelle, sacrée,<br />
sacramentelle, voulue par le Seigneur, c’est-<strong>à</strong>-dire l’épiscopat ; elle possède une<br />
forme personnelle : c’est-<strong>à</strong>-dire que le collège des évêques est <strong>à</strong> la fois témoin et<br />
présence de cette tradition.<br />
Et, en troisième lieu, ce que l’on appelle la regula fidei, c’est-<strong>à</strong>-dire la<br />
confession de la foi élaborée par les anciens Conciles est la somme de ce qui se<br />
trouve dans l’Ecriture et qui ouvre la «porte» de l’interprétation.<br />
Il existe ensuite d’autres éléments : la liturgie, l’amour commun pour la<br />
Vierge nous lient profondément, et il devient toujours plus clair pour nous qu’ils<br />
représentent les fondements de la vie chrétienne. Nous devons être davantage<br />
conscients et approfondir également les détails, mais il me semble que même si<br />
les cultures différentes, les situations différentes ont suscité des malentendus et<br />
des difficultés, nous grandissons dans la conscience de l’essentiel et de l’unité