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Ali Lmrabet : “Le Sahara est marocain”
http://www.maroc-hebdo.com
Un livre à scandale
de Mahmoud Archane
“Avec la transition dynastique,
le bouleversement est total.
La hiérarchie des valeurs
se désagrège. Les langues
se libèrent de façon
anarchique. Quant à la classe
politique au Maroc,
elle est lâche et pourrie“
N°649 du 22 au 28 avril 2005
ARCHANE TIRE
DANS LE TAS
Maroc 15 DH - France 3 Euro - Belgique et Italie 3,90 Euro - Canada 5,95 $ - USA 6,25 $

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ÉDITO
Sacré Sahara
Par Mohamed Selhami
ACTUALITÉ
Visite du ministre algérien de l’Agriculture
De la concertation dans l’air
Une place Ben Barka à Paris
On attendant la vérité
Campagne de communication du ministère
de l’Education
Les graines de l’espoir
Le conservateur Ratzinger élu pape
Le Vatican se radicalise
POLITIQUE
Comment les Marocains voient l’Espagne
Nos cousins les Ibères
La chronique de Mustapha Sehimi
Le temps de l’évaluation
Décès de Haj Mohamed Lotfi
Mort d’un bâtisseur
Référendum sur la constitution européenne
Le non s’incruste en France
Portrait de Abdellah Ibrahim
Le vieil homme et la politique
ÉCONOMIE
Le chantier de la zone touristique El Ghandouri
Dix milliards de dirhams pour Tanger
Réunion des directeurs de Atlas Hôtels
Les ambitions de la RAM
8ème édition du SITEB
L’OFEC a perdu son aura
SOCIÉTÉ ET CULTURE
Zouhair Redwan, 11 ans, handicapé après
une ablation des amygdales
Fatalité ou erreur médicale ?
Entretien avec Hicham Daoudi, fondateur de
la CMOOA
“Les Marocains n’ont pas une culture de l’art”
La Fondation ONA célèbre le mois du
patrimoine
Les signes de l’authenticité
La chronique de Driss Fahli
Réveille-toi, l’Arabe
SOMMAIRE n°649
Couverture
Archane tire
dans le tas
Mahmoud Archane a
écrit un livre où il répond
à tous ses pourfendeurs.
Le livre a
pour titre «Pour la
patrie et pour l’honneur».
Tout le monde en
prend pour son grade. p.18-21
Les inscriptions dans les universités
et les grandes écoles françaises
Le parcours du
combattant
MAROC HEBDO INTERNATIONAL - 14 e ANNÉE - du 22 au 28 Avril 2005
Une nouvelle procédure
de délivrance
de visas
étudiants pour la
France vient d’être
mise en place.
S’achemine-t-on
vers un durcissement
? p.36-37
Entretien avec Ali Lmrabet
“Le Sahara est marocain”
Ali Lmrabet réagit à sa
condamnation à 10 ans
d’interdiction d’exercer
le journalisme. Il précise
qu’il a toujours
considéré le Sahara
comme partie intégrante
du Royaume.
p.16
4, rue des Flamants-Riviera- Casablanca — Maroc Internet: http://www.maroc-hebdo.com E-mail : mhi@maroc-hebdo.press.ma

ÉDITORIAL
Par les temps actuels, lorsqu’on
parle de “sacré”, cela
fait ricaner. L’histoire de
“la pierre sacrée” avait effectivement
fait rire, à juste titre, lors du
premier procès intenté à Ali
Lmrabet. Mis à part ce cas, il existe,
tout de même, des choses et
des causes que l’on peut qualifier
de sacrées sans provoquer l’hilarité
générale ou le sourire entendu.
L’intégrité du ter-
ritoire national par
exemple.
L’affaire du Sahara,
précisément, parlonsen.
Elle est de plus en
plus prise à la légère.
On lit de-ci, de-là que
la tendance séparatiste
monte en puissance
parmi la jeunesse
sahraouie; qu’un cer-
tain Tamek, qui vit au Maroc,
complètement libre de ses mouvements,
va entreprendre une tournée
en Espagne pour expliquer le
bien fondé des thèses du Polisario.
Que des étudiants qualifiés d’“indépendantistes”,
originaires du
Sahara, vont organiser une marche
à Rabat ; que Ali Lmrabet a
parfaitement le droit de s’acoquiner
avec Mohamed Abdelaziz, en
s’alignant sur les positions de ses
protecteurs algériens.
Évidemment, le droit à l’information
est invoqué, et la liberté
du commentaire est revendiquée.
En prenant pour sacrés, justement,
ces deux dogmes de la liberté de
4
Mohamed Selhami
Libre à chacun de formuler toutes les critiques possibles
et crédibles sur la gestion de l’affaire du Sahara,
sans pour autant faire de cette question nationale un enjeu
d’humeur politicien.
Sacré Sahara !
En clair, on ne
joue pas avec
une question
aussi déterminante
pour
notre devenir
commun que
celle du
Sahara.
la presse, le principe minimal–je
dis bien le principe- est de laisser
transparaître un rien de sentiment
national. Libre à chacun de formuler
toutes les critiques possibles
et crédibles sur la gestion de
l’affaire du Sahara, sans pour autant
faire de cette question nationale
un enjeu d’humeur politicien,
petitement personnel, par voie de
presse. En clair, on ne joue pas
avec une question aus-
si déterminante pour
notre devenir commun
que celle du Sahara.
Les adeptes de ce petit
jeu savent pertinemment
que si l’on voulait
servir les intérêts
de ceux qui nous disputent
notre territoire national,
on ne s’y prendrait
pas autrement. Ils
devraient également savoir
qu’il ne saurait y avoir
de Maroc sans le Sahara, et viceversa.
Alors un conseil, que les concernés
qui se seront reconnus se calment.
D’autant que, en matière de
liberté de presse sur ce registre,
nous les Marocains, n’avons de
leçons à recevoir de personne.
Même pas de l’Espagne qui est
revenue à de meilleurs sentiments
à notre égard depuis le débarquement
d’Aznar par son peuple.
Une Espagne pourtant toujours
engluée, aux plans sécuritaire et
politique, dans son conflit
basque.❏
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Ce numéro est tiré
à 21.000 exemplaires.
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005

© Ph: AFP
FIL DIRECT
Le parti populaire espagnol
et la torture au Maroc
Après la récente grâce royale décrétée
à l’occasion de la circoncision de son
Altesse Royale le Prince Héritier
Moulay Hassan et qui a profité à 7179
prisonniers dont quatre détenus espagnols,
des députés du Parti Populaire
espagnol (opposition) ont demandé
l’ouverture d’une enquête sur d’éventuels
actes de torture auxquels auraient
été soumis des détenus espagnols dans
les prisons marocaines. Cette proposition
tendant à polluer les bonnes relations
entre le Maroc et l’Espagne et
voulant surtout mettre dans l’embarras
le Parti socialiste de José Louis
Zapatero, s’est cependant heurtée au
scepticisme de certaines ONG, dont
l’association Ramon Rubial qui s’occupe
justement des conditions de
détention des prisonniers espagnols au
Maroc. Cette association a, en effet,
estimé que les prisonniers espagnols au
Maroc étaient parmi les plus choyés au
monde et qu’ils étaient beaucoup
mieux traités que ne le sont leurs compatriotes
détenus dans les prisons de
pays sud américains.
Tous contre
la peine de mort
Toujours en vigueur au
Maroc, la peine capitale suscite
une vive polémique. Ce
sujet, longtemps considéré
comme tabou, refait surface.
Le Comité National de
Coordination pour l’abolition
de la peine de mort envi-
Michel Taube sage de lancer une campagne
nationale sous le thème «Tous contre la
peine de mort au Maroc». Dans ce
cadre, une rencontre sera organisée le
jeudi 28 avril 2005 au siège du
Syndicat National de la Presse
Marocaine (SNPM) à Rabat en présence
de Michel Taube, président du
secrétariat exécutif de la Coalition
Mondiale contre la Peine de Mort.
Actuellement, plus de 140 condamnés
à la peine capitale attendent dans les
couloirs de la mort. Depuis l’affaire
Tabit, en 1993, le Royaume n’a plus
procédé à aucune exécution.
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• La SNEP primée
Le président du groupe Ynna Holding, Miloud
Chaâbi, a reçu, mardi 19 avril 2005, le premier prix de
l’environnement de Mohammedia, décerné par la
coopération maroco-allemande GTZ à la société
SNEP, filiale pétrolière du groupe. Le deuxième prix
est revenu à la société Maghreb Steel et le troisième à
Pechinney, un opérateur français dans l’industrie
métallurgique. La cérémonie de remise des prix a eu
lieu au nouveau siège de la préfecture de
Mohammedia, à l’occasion de la quatrième rencontre
Miloud Chaâbi. de la plate-forme du programme de gestion et de protection
de l’environnement (PGPE). Cet événement a
été marqué par la présence des autorités locales, des administrations
publiques, des opérateurs privés de la région ainsi que les membres de la
coopération marocco- allemande, GTZ.
© Ph: DR
• SM le Roi au sommet de Brasilia
Après les visites officielles que Sa Majesté le Roi Mohammed VI compte effectuer
entre le 25 et le 28 avril 2005 à Singapour puis à Oman, le Souverain se rendra
du 9 au 11 mai 2005 au Brésil où il participera au sommet entre les chefs d’État
d’Amérique latine et ceux des pays arabes.
Sommet dont la conférence préparatoire s’était déroulée en mars 2005 en présence
des ministres des Affaires étrangères des pays participant à ce grand événement.
Premier du genre, ce sommet, qui se tiendra dans la capitale du Brésil,
Brasilia, aura pour but le renforcement de la coopération Sud-Sud, entre les pays
de la Ligue arabe et ceux de l’Amérique latine. Durant les quatre dernières années,
beaucoup parmi ces derniers ont retiré ou gelé leur reconnaissance à la
RASD.
• Enquête judiciaire à la Direction des impôts
Quatre inspecteurs des finances de la sous-direction préfectorale
des impôts de Aïn Chok-Hay Hassani risquent
gros. Accusés dans plusieurs affaires de faux et usage de
faux, dilapidation de deniers publics et corruption, ces
fonctionnaires font l’objet d’une enquête judiciaire après
qu’ils aient été interrogés par les éléments de la Brigade nationale
de la police judiciaire (BNPJ). C’est suite à une
première enquête commanditée par Noureddine Bensouda,
le directeur des impôts, en 2004, que ces dysfonctionnements
ont été révélés au grand jour. Il est à signaler que cette
sous-direction préfectorale des impôts a sombré dans
plusieurs dossiers litigieux.
• Conférence de Mohamed Sassi
Noureddine Bensouda.
«La transition démocratique» est le thème de la cinquième conférence de
l’Université Libre de Rabat, organisée par l’association Ribat Al Fath pour
le développement durable. Cette conférence qui aura lieu vendredi 29 avril
à la salle de conférence du CNRA (Caisse nationale de retraite et d’assurance),
sera animée par Mohamed Sassi, professeur universitaire et membre du forum
fidélité à la démocratie.
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005
© Ph: DR

• L’AMITH rencontre Driss Jettou
Le bureau de l’AMITH
(Association marocaine de l’industrie
du textile et de l’habillement)
tiendra le 26 avril une importante
réunion avec le Premier
ministre, Driss Jettou, pour discuter
de l’état d’avancement du plan
de relance du secteur du textile. Ce
plan proposé par le bureau de l’association,
le 12 janvier, comporte
Karim Tazi.
une série de mesures économiques
visant à dynamiser le secteur qui plonge dans une crise
sans précédent à cause de la poussée des produits chinois
dans le monde. Le même plan a été remis par le Premier
ministre aux différents départements ministériels pour
récolter leurs propositions. Karim Tazi, nouveau président
de l’AMITH, estime que cette réunion est décisive
pour tous les opérateurs du secteur. Selon lui, l’ancien
contrat–programme n’a pas très bien fonctionné, et il
plaide pour la mise en place d’un nouveau plan capable
de sortir le secteur de sa crise actuelle.
© Ph: MHI
• Musée Mohammed V à Madagascar
Un musée marocain sur la période d'exil de feu SM
Mohammed V et de la famille royale, sera bientôt créé à
Antsirabe, à Madagascar. Ce projet fut lancé mardi 19 avril
à Rabat, lorsque le consul honoraire du Maroc à Madagascar,
Nour Ali Nizzar Ali a tenu une réunion avec le Haut commissaire
aux anciens résistants et anciens membres de l'armée
de libération, Mustapha El Ktiri. La confection de ce
musée historique commémore le cinquantenaire du retour
d'exil de feu SM Mohammed V et de l'indépendance, que le
Lors d’un séminaire qui avait réuni 65 responsables
marketing de la prestigieuse agence
Reuters au Club Med de la palmeraie de
Marrakech entre le 10 et le 14 avril 2005, un regrettable
incident est venu ternir cet événement. Il
s’agit du cambriolage de trois chambres des participants
à ce séminaire.
Alors qu’une quatrième l’a échappé belle, puisque
l’Anglaise qui l’occupait était dans son lit au moment
de la tentative de vol. Ceci étant, les trois victimes
ont perdu des ordinateurs portables, un ordinateur
de poche, une caméra vidéo, ainsi que des
cartes bancaires, entre autres objets dérobés.
L’une des victimes, le Marocain Karim Ahniche,
directeur des ventes des services de presse de
Reuters pour la région d’Afrique du Nord, Malte
Cambriolage
Rassemblé par Aïssa Amourag
peuple marocain fêtera les 16, 17 et 18 novembre 2005. Le
consul honoraire du Maroc à Madagascar est personnellement
chargé du bon déroulement de ce projet. Ce musée
gardera certainement vivaces les souvenirs de la période de
lutte commune des peuples marocain et malgache pour le triomphe
des causes de la liberté et de l'indépendance.
• Saisie de Batam Twin Center
Le magasin Batam, situé au centre commercial Twin
Center, à Casablanca, a été l’objet mardi 19 avril d’une
descente organisée par deux huissiers de justice qui ont
procédé à la saisie et la vente de toute la marchandise
qui se trouve dans le magasin. Le lendemain, mercredi
20 avril, trois camions sont venus dès 7 heures du matin
pour transporter la marchandise vers les domiciles de
ses acheteurs. Cette opération fait suite à une décision
de justice rendue à l’encontre de tous les magasins
Batam au Maroc. À rappeler que Batam, enseigne commerciale
tunisienne spécialisée dans la vente et la distribution
de produits électroménagers, a fait faillite au
Maroc en raison de ses difficultés d’écouler ses produits.
Ses actionnaires tunisiens se trouvent actuellement
en fuite à l’étranger.
• Un nouveau magazine de décoration
Du nouveau dans les Kiosques. Spécialisé dans la décoration
et l’ameublement, «Décoactuelle», puisque c’est de ce
magazine qu’il s’agit, sera mis en vente à partir du 1er mai.
Le premier numéro sera offert à l’achat d’un exemplaire de
la revue « Famille actuelle» appartenant au même propriétaire,
Abdelali Berrada, par ailleurs, Président Directeur
Général du groupe Palmeraie Golf Palace et du groupe
Dolidol. Le prix de vente public est fixé à 15 Dirhams.
et le Golfe, qui a bataillé fort
pour que ce séminaire ait lieu
au Maroc, n’en revient toujours
pas. «C’est moi qui ai
le plus perdu, mais c’est l’image
du Maroc, que je ne
cesse de défendre dans le
Golfe, qui en prend un sacré
coup.
C’est vrai que le matériel
qu’on m’a volé appartient à
la société, mais mes documents,
mes adresses, disons
tout mon capital de directeur
de ventes, est parti», déclare-t-il.❏
Karim Ahniche.
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005 7
© Ph: MHI

ACTUALITÉ
Visite au Maroc du ministre algérien de l’Agriculture
De la concertation dans l’air
Du réchauffement dans
l’air. Le Maroc et
l’Algérie vont-ils se
décider à coopérer ? Tout pousse
à le croire. Arrivé au Maroc
le 18 avril 2005 pour une visite
de trois jours, le ministre de
l’Agriculture algérien, Said
Barkat et son homologue marocain,
Mohand Laenser, ont
réitéré leur ferme volonté de
renforcer, dynamiser et intensifier
la coopération entre les
deux pays, d'une part, et avec
et leurs homologues maghrébins,
d'autre part. Dans un procès-verbal
signé, le 19 avril
2005 à Agadir, les deux
responsables ont souligné la nécessité
de se concerter en vue de coordonner
et d'harmoniser les positions
de leurs deux départements vis-à-vis
des organisations et partenaires multilatéraux
et de faire de l'agriculture
le moteur de la coopération bilatérale.
Ils ont ainsi décidé d'engager,
Avec l’aide du Maroc, le
Sénégal a réussi à mettre en
œuvre son projet de modification
artificielle du temps baptisé
«Bawaan» ce qui signifie pluies abondantes
en langue wolof.
En effet, l'inauguration de la station radar
des pluies provoquées a eu lieu le
vendredi 15 avril 2005 à Dakar en présence
de nombreuses personnalités politiques
sénégalaises et marocaines.
Cette nouvelle installation constitue un
maillon essentiel dans le processus d’ensemencement.
Les autorités sénégalaises
qui comptent expérimenter ce projet
en juin prochain, attendent davantage
de soutien du Maroc pour sa mise en
marche.
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Said Barkat. Faciliter l'échange d'expériences.
dans l'immédiat, des rencontres, des
échanges et des partenariats entre les
professionnels et les opérateurs économiques
agricoles et agro-industriels
des deux pays.
A cette occasion, Mohand Laenser a
réaffirmé la disposition de son département
à mettre tout en oeuvre
Le Burkina Faso était le premier pays
africain à faire appel en 1998 à l'expertise
marocaine pour élaborer selon
le modèle marocain El Ghait, son propre
programme des pluies provoquées
"Saaga", pluie en langue moré.
Sept ans après, le succès est impressionnant.
Les ensemencements ont donné
entre 13 et 14 % de pluie en plus, soit
une augmentation de plus de 10% par
rapport aux trente-sept années qui se
sont écoulées. D’autres pays du Comité
inter-Etats de lutte contre la sécheresse
au Sahel (CILSS) notamment la
Mauritanie, la Gambie et le Niger,
confrontés à de graves déficits pluviométriques,
sont intéressés par cette technique
et avaient conçu un programme
pour faciliter l'échange
d'expériences et d'expertise
entre structures technicoadministratives,
opérateurs
économiques et organisations
professionnelles et
l'encadrement des agriculteurs
ainsi que la coopération
dans les domaines de la
recherche agronomique entre
les institutions concernées
des deux pays.
La visite de Said Barkat,
qui s'inscrit dans le cadre
de la concrétisation des
orientations données lors
de la rencontre d'Alger
par SM le Roi
Mohammed VI et le président algérien
Abdelaziz Bouteflika, vise notamment
le renforcement de la
concertation et l'identification des
opportunités de coopération en matière
de développement agricole et
rural entre les deux pays.❏
BE.L
L’expertise marocaine en pluies provoquées intéresse l’Afrique
De l’eau pour le Sud
sous-régional d'augmentation des précipitations
par ensemencement des nuages
(APENS), qui sera monté avec le
soutien financier de la Banque islamique
de développement (BID).
Lancé en 1985 au Maroc dans le bassin
versant d'Oum Rbia, le projet «El
Ghait», développé par le secrétariat
d’Etat chargé de l’Eau, dirigé par
Abdelkebir Zahoud, a permis en effet
une augmentation de 17 % des précipitations.
Mais au-delà de l'augmentation des précipitations,
cette technique marocaine
contribue à résoudre la problématique
de la maîtrise de l'eau et permet de détecter
les essaims de criquets. ❏
BE.L
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005
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© Ph. AFP
© Ph. AFP
ILS ONT DÉCLARÉ
Fathallah Oualalou, ministre
des Finances
“Il faut encourager les
contributions volontaires,
organisées par des
ONG pour financer les
projets de développement,
ainsi que la mise
en place de mécanismes
à même de mobiliser les ressources financières
nécessaires à la réalisation des
objectifs du troisième millénaire ”.
Nadjib Mikati, nouveau
Premier ministre libanais
“C'est un gouvernement qui ne garde rancune
contre personne et qui marque le
début de la construction du futur”.
Jérôme Bonnafont, porte-parole de
Jacques Chirac
“Le vice-Premier ministre
israélien a présenté
le projet de
fonds social pour financer
les familles en
difficulté en Palestine
et a demandé le soutien
de la France pour
son financement ”
Hassan Aourid, dirigeant du
centre Tariq Ibn Zyad
“L’action culturelle n’est pas aisée au
Maroc. Elle fait de son auteur l’objet de
critiques acerbes et destructrices ”
Jalal Talabani,
président irakien
“Je ne signerai pas une
condamnation à mort
de Saddam Hussein.
Mais, vous savez, la
présidence de l’Irak,
c’est trois personnes. Je
peux être en vacances
et laisser les deux autres décider ” .
Phillipe Sollers,
intellectuel français
“Le livre qui m’encombre le plus en ce
moment, c’est le Coran. ”
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© Ph. AFP
Une place au nom de Ben Barka à Paris
En attendant
la vérité
Mehdi Ben Barka. Enlevé avec la complicité de fonctionnaires de police français
On en parlait depuis longtemps,
aujourd’hui ça se concrétise. Il
s’agit de la fameuse place Mehdi
Ben Barka qui va finalement être
aménagée à Paris.
En effet, le lundi 18 avril 2005, le
Conseil de Paris a voté en faveur de
la création d'une place dédié à l'opposant
marocain à l'intersection de
la rue du Four et de la rue Bonaparte,
au coeur de Saint-Germain-des-Prés
et à deux pas de la brasserie Lipp,
lieu où il fut enlevé en 1965.
La proposition de créer cette place
émane de la mairie de Paris, à l’initiative
de son maire socialiste
Bertrand Delanoë. Dans sa délibération
soumise aux élus parisiens,
celui-ci a par ailleurs précisé que
«l’enlèvement était "selon toute vraisemblance
à l’instigation d’Oufkir,
l’ancien ministre marocain de
l’Intérieur, avec la complicité de
fonctionnaires de police français
agissant à titre personnel. Il a été
très certainement assassiné peu
après son enlèvement». Cette proposition
a été défendue par une élue
communiste, qui s'est félicitée que
soit ainsi apporté un «soutien à la fa-
mille de Ben Barka et aux démocrates».
Cette même députée a en
outre souligné qu'il fallait encore
«agir pour apporter des réponses»
sur l’assassinat de Ben Barka. Il est
à rappeler qu’au début de cette année,
le ministère de la défense avait
enfin décidé de lever le secret défense
sur ce dossier. Il n’empêche,
face aux multiples zones d’ombre
qui continuent à caractériser l’affaire
Ben Barka, la famille du défunt
avait estimé que la démarche
du ministère français de la défense
rester insuffisante pour faire toute
la lumière sur cette affaire qui
émaille les relations franco-marocaine
depuis quatre décennies.
La place Ben Barka, qui va être inaugurée
prochainement, vient ainsi
s’ajouter a une autre place dédiée à
une autre personnalité marocaine.
En l’occurrence, la place
Mohammed V qui fut inaugurée en
décembre 2002 en présence de sa
majesté le Roi Mohammed VI et le
président français Jacques Chirac
au pied de l'Institut du monde arabe,
non loin de la Mosquée de Paris
et de Notre-Dame. ❏ MEL
Maroc Hebdo International N° 649- Du 22 au 28 Avril 2005
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© Ph. AFP
Lancement de la campagne de communication en faveur de l’école
Les graines de l’espoir
Habib El Malki, ministre de
l’éducation nationale, de
l’enseignement supérieur et
de la recherche scientifique a donné
le 13 avril 2005 le coup d ‘envoi
à la deuxième campagne de communication
autour du thème « Le
Maroc de l’éducation… qu’on sème
les graines de l’avenir ». A travers un
système éducatif réformé, souligne
le ministre de l’éducation nationale,
l’école de demain sera le creuset
d’une citoyenneté renouvelée et le
levier d’un développement économique
et social durable.
Le tout dans le cadre d’un nouvelle
vision . Cette campagne de communication
coïncide avec la deuxième
phase des réunions consacrées
au grand chantier de la réforme de
l’école.
Une école de qualité, qui reste à
construire, notamment dans le milieu
rural, ne cesse de rappeler le
ministre de l’éducation nationale.
Tous les efforts doivent être mobili-
Benita Ferrero-Waldner et Mohamed Benaïssa.
La Commission européenne veut
doubler d’ici 2010 l’aide en matière
d’éducation destinée aux pays
sés , observe t-il, pour donner
suite aux recommandations des
rencontres d’Azilal qui ont eu
lieu au début du mois d’avril
2005. Recommandations qui
vont toutes dans le sens du renforcement
du réseau de transport
scolaire et l’amélioration des services
de restauration scolaire
dans le milieu rural .
Sans oublier l’utilisation des nouvelles
technologies de l’information
et la généralisation des
activités sportives , théâtrales et
artistiques dans les écoles
rurales.
Les rencontres de l’Atlas ont
également mis en exergue les
efforts fournis par le ministère de
l’éducation nationale dans divers domaines
touchant notamment à la difficile
gestion des examens et à l’épineuse
question de l’orientation scolaire.
Habib El Malki n’a pas manqué aussi
de rappeler l’importance de la nou-
Le partenariat euro-méditerranéen se renforce
Prime à l’éducation
du pourtour méditerranéen. Par cette
mesure hautement symbolique
l’Union européenne entend aider ces
pays à améliorer l’accès de leur jeune
population à une éducation de qualité
.
Lors d’une rencontre le 11 avril 2005
avec quelques journalistes, Benita
Ferrero-Waldner, commissaire aux
Relations extérieures a fait savoir
que ce doublement de l’aide communautaire
est une sorte de prime
aux pays du pourtour méditerranéen
les plus engagés dans des réformes
politiques et démocratiques.
Cette majoration de l’aide s’inscrit
dans le cadre du dixième anniversaire
du processus Euromed, appelé
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005
© Ph.MHI
ACTUALITÉ
Habib El Malki. L’école de demain reste l’affaire de tous.
velle chaîne éducative en tant qu’instrument
de base au service du processus
de réforme de l’école.
Plus que jamais, souligne Habib El
Malki, l’école de demain reste l’affaire
de tous. ❏
S. Mouaffak
aussi processus de Barcelone.
Processus qui associe l’Union européenne
à l’Algérie, l’Egypte, Israël,
la Jordanie, le Liban, le Maroc,
l’Autorité palestinienne, la Syrie, la
Tunisie et la Turquie.
Cette aide est toutefois liée à l’engagement
des pays méditerranéens
à éradiquer non seulement l’illettrisme
dans la région d’ici 2015, mais
aussi de scolariser tous les enfants
dans l’enseignement primaire et, surtout
tout, faire pour éliminer les discriminations
entre garçons et filles
à tous les niveaux du système
éducatif. ❏
S.M.
11

ACTUALITÉ
Le conservateur Joseph Ratzinger élu nouveau pape
Le Vatican
se radicalise
Joseph Ratzinger. Le makhzen du Saint-Siège l’a emporté.
Voilà donc le cardinal allemand
Joseph Ratzinger élu
par le sacré collège de 115
cardinaux pour succéder à Jean-Paul
II comme nouveau Pape, Benoit XVI.
Le conclave a été le plus bref de toute
l’histoire pontificale - vingt-six
heures à peine.
Y avait-il vraiment suspense ? On
peut se le demander alors qu’il était
déjà présenté comme dauphin depuis
des lustres. Un Européen succède à
un autre et les informations mises en
avant à propos de “papabili”
–d’Afrique et surtout d’Amérique latine-
n’étaient sans doute qu’un rideau
de fumée si l’on ose
dire…L’observateur attentif du
Vatican ne pouvait, en effet, évacuer
par exemple son homélie, lundi 18
avril, à l’ouverture du conclave. On
avait eu droit, en cette circonstance,
à un véritable discours programme.
12
Il n’avait pas manqué de prôner avec
fermeté le retour au message de
Jésus-Christ, autrement dit “une foi
adulte (qui) ne suit pas les vagues de
la mode.“ Il est vrai que du fait de sa
fonction de préfet de la congrégation
pour la doctrine de la foi depuis 1981,
il ne pouvait, en principe, que se réclamer
de l’orthodoxie.
C’est son intransigeance doctrinale
qui a été aussi consacrée lors de cette
élection. Il s’était démarqué, durant
plus de deux décennies de l’esprit de
Vatican de Jean Paul II et des débats
d’ouverture sur le rôle des femmes,
le divorce, le célibat des prêtres, la
contraception et l’homosexualité.
Pas d’avantage, il ne cachait son hostilité
à l’adhésion de la Turquie à
l’Union européenne, relevant que ce
pays n’était guère éligible - malgré la
laïcité de son État – au référentiel
chrétien de ce continent. De quoi lui
valoir les voix de la majorité du
Vatican. Le makhzen du Saint-Siège
l’a emporté…❏
M. Sehimi
COMMUNIQUÉ
Monsieur Francis GHILES
Ancien correspondant du Financial Times Chargé du Maghreb
Membre du Conseil Scientifique de l’Institut Européen de la
Méditerranée animera une conférence-débat sur le thème
“Réflexions sur l’Influence des Médias
Anglo-Saxons”
jeudi 28 avril 2005 à 18h00
à l’ISCAE-Casablanca
Cette conférence est ouverte au public
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005

Contre toute attente, une récente étude consacrée à la perception
que les Marocains ont de l’Espagne a démontré qu’une majorité
de ceux-ci ont une très bonne image de leurs voisins du nord.
Nos cousins les Ibères
On ignorait que nos
compatriotes adoraient
l’Espagne à
un point tel qu’une majorité
d’entre eux déclarent en
avoir une image positive.
C’est en tout cas la révélation
apportée par une récente
enquête réalisée dans
le cadre d’un partenariat
entre l'Association de recherche
en communication
interculturelle (ARCI) et le
Centre d'information et de
documentation internationale
de Barcelone (CI-
DOB).
Noureddine Affaya, professeur
à l'Université
Mohammed V et membre
de la HACA (Haute autorité
de la communication
audiovisuelle), ainsi que
Driss Guerraoui, professeur
universitaire et
conseiller du Premier ministre,
sont les deux architectes
de cette enquête.
Pour mener leurs recherches,
ils ont sondé un panel
représentatif de 1.031
personnes et recueilli les
témoignages de quelques
personnalités marocaines
spécialistes de l'Espagne.
Les résultats de leur enquête,
qui a nécessité une
année de travail, de mars
2004 à avril 2005, ont été
présentés jeudi 14 avril,
lors d’une rencontre au siège
de la MAP, à Rabat.
Lors de cette rencontre, les
deux chercheurs ont révélé
que 69,4% des person-
nes sondées ont déclaré
avoir une image positive
de l’Espagne. 89,4 % d’entre
eux, et ce n’est pas une
surprise, trouvent que les
échanges entre le Maroc et
l’Espagne restent en deçà
des possibilités réelles.
Notamment en matière politique,
culturelle et économique.
Concernant les
attentes des Marocains,
21,5% du panel estiment
que ces attentes concernent
les facilités de déplacement,
le transfert de technologie,
la promotion des
échanges culturels et la délocalisation
de certaines entreprises
espagnoles au
Maroc.
Côté attentes espagnoles,
28% des Marocains interviewés
considèrent que la
lutte contre l'émigration
clandestine et le trafic de
drogue sont les deux fac-
Pour 89,4%
des sondés, les
échanges entre
le Maroc et
l’Espagne restent
en deçà
des possibilités
réelles.
teurs susceptibles de sensibiliser
l'opinion publique
espagnole sur les bonnes
intentions du Maroc, d'une
part, et de changer l'i-
mage négative que ces facteurs
véhiculent auprès du
citoyen espagnol, de l'autre.
Enfin, sur les questions
qui fâchent, notamment les
principaux problèmes qui
affectent le dialogue entre
l'Espagne et le Maroc, l'enquête
montre que le passé
colonial et le problème de
la pêche arrivent en tête
avec des parts respectives
de 16,3 % et 15,8 %, suivis
de la question du Sahara
marocain.
En fin de compte, les résultats
de cette enquête ne
font que conforter cette
idée selon laquelle ce qui
réunit l’Espagne et le
Maroc est plus fort que ce
qui les sépare. En effet, que
POLITIQUE
Les immigrés clandestins, un facteur de désaccord.
pèsent les malheureux quatorze
kilomètres du détroit,
devant les siècles d’échanges
culturels, commerciaux
et autres ? Malgré tout,
force est de se résoudre à la
réalité. Nos relations avec
nos voisins du nord évoluent
au gré des conjonctures
et des gouvernements
espagnols.
Il reste à attendre les résultats
d’une enquête similaire
qui sera menée prochainement
auprès des
Espagnols sur leur perception
du Maroc en général,
et des Marocains en particulier.
❏
Majdouline El Atouabi
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005 13

ÉCLAIRAGE
14
Mustapha Sehimi
La modernisation de l’action publique en question
Le temps
de l’évaluation
Il faut savoir gré aux deux fondations Abderrahim
Bouabid et Friedrich Ebert Stiftung d’avoir piloté
un programme de recherche sur “L’évaluation
de l’action publique” dans le cadre de leur programme
sur la modernisation de l’État et de l’administration.
Ali Bouabid, Larabi Jaïdi et Mohamed Harakat,
les trois auteurs qui ont mené cette entreprise, nous
livrent à cette occasion un document de travail d’une
centaine de pages qui devrait nourrir et relancer
de nouveau le débat national.
Que n’a-t-on pas parlé, depuis des décennies, de cet-
te problématique de la place et
du rôle de l’appareil de l’État
dans la dynamique du développement!
Pourtant, les textes et les organes
pertinents ne manquent pas:
directions de ministères, services
spécialisés… Rien n’y fait et
l’évaluation au Maroc reste marginale.
Même le cabinet d’alternance,
qui avait prôné en son
temps le “Pacte de bonne gestion”,
a dû baisser les bras.
Pourquoi ?
Parce que prédominent plutôt le
contrôle et l’audit et que “l’évaluation
est rarement appréhendée
comme une activité spécifique”;
mais aussi parce que le contrôle externe de
la compétence de juridictions financières nationales
et régionales, comme les cours de comptes, tarde à
se traduire en mesures opératoires.
C’est dire si la mise sur pied de processus évaluatifs
reste fortement à l’ordre du jour.
Que faire à cet égard ? Et comment ? Les auteurs
soulignent, à juste titre, après avoir rappelé certaines
expériences étrangères, qu’il n’y a pas de recette toute
faite en matière d’évaluation et qu’il convient d’institutionnaliser
de manière progressive cette démarche
au sein de l’administration en s’attachant à des programmes
plutôt qu’à des politiques.
Ils formulent, à ce sujet, plusieurs propositions qui re-
tiennent l’intérêt. La première d’entre elles a trait à
la création d’un Comité interministériel restreint d’analyse
des politiques publiques, présidé par le Premier
ministre. Cet organe serait doté d’une structure permanente
qui aurait ainsi une vocation transversale et
qui permettrait une meilleure coordination en amont,
tant pour ce qui est de la veille stratégique, du pilotage
des évaluations que de l’éclairage de la décision.
Il importe aussi que soit réaffirmé le rôle du ministère
chargé de la Modernisation des secteurs publics,
en tant que structure de pilotage
de la réforme de l’administration.
Dans le même temps, devra
être appuyée et développée
l’action conduite par la Direction
du budget en matière de réforme
de la procédure budgétaire.
De même, le Haut Commissariat
au Plan doit se hisser au niveau
d’un pôle stratégique de ressources
et d’analyse au service
du gouvernement. De son côté,
l’IGF (Inspection générale des
Finances) devra revaloriser son
rôle et son action et être un diffuseur
du réflexe évaluateur au
sein de l’administration. Une autre
proposition vise la création
d’un pôle d’évaluation indépendant du gouvernement,
adossé à la Cour des comptes, et qui serait au
service du Parlement pour stimuler la demande d’évaluation.
Une telle réforme, inscrite dans le processus de démocratisation
des institutions, ne peut que renforcer
la légitimité de l’État et des organes qui s’y attachent.
Elle élargit le champ de la délibération ; elle pousse
à une réarticulation des structures administratives
centrales et locales de l’administration ; elle diffuse
une culture du résultat. Elle responsabilise davantage
les décideurs publics en les soumettant à l’affichage
de leurs résultats. Un grand bonus pour la démocratie…❏
Que n’a-t-on
pas parlé, depuis des
décennies, de cette
problématique
de la place et du rôle
de l’appareil de
l’État dans la
dynamique du
développement !
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005

Stratégie de développement du tourisme interieur
Faire aimer le Maroc
Le touriste national est désormais
au centre des préoccupations
des professionnels du tourisme.
Après l’opération Kounouz Biladi, c’est
une nouvelle stratégie ambitieuse pour
le développement du tourisme interne
qui est née. Le département du
Tourisme et la Fédération nationale
du tourisme ont présenté, lun-
Adil Douiri.
di 18 avril 2005, un plan d’action
qui est une première dans la politique
du tourisme national et qui
se conforme aux orientations de
la Vision 2010. Cette stratégie,
fruit d’un véritable partenariat public-privé,
est prévue en deux étapes.
D’abord, la mise en place, dès
2005, d’un système de distribution
moderne et innovant pour
contrôler les prix des nuitées dans
l’hôtellerie. À ce propos, un appel
d’offres sera lancé en mai 2005
pour inciter les organismes intéressés,
agences de voyages ou professionnels
de la distribution, à se
constituer en Tours-Opérateurs
(TO) spécialisés du marché national.
La sélection finale de ces
TO se déroulera à la fin de cette année
et les premières conventions
seront signées.
Les différentes entités intéressées
disposeront assez de suffisamment
de temps pour étudier l’intérêt de
l’opération et de préparer leur candidature.
L’État prévoit d’accompagner
ces TO par des incitations
financières dans le cadre de campagnes
promotionnelles co-financées
par l’Office du tourisme.
La deuxième étape dans cette stratégie
consiste en la création, à partir de
2007, de nouveaux produits adaptés à
chaque segment à travers la création
de zones touristiques intégrées dans
différentes régions du Maroc. L’objectif
de cette stratégie est d’organiser la dis-
POLITIQUE
tribution et tirer les prix vers le bas à travers
la confection de packages attrayants
commercialisés à l’aide de
campagnes de promotion et la création
de zones intégrées. ❏
CN

POLITIQUE
Ali Lmrabet commente sa dernière condamnation et apporte des
précisions sur sa position sur le conflit du Sahara.
“Le Sahara
est marocain”
• Maroc Hebdo International :
Quelle est votre appréciation de la
condamnation dont vous venez de
faire l’objet ?
- Ali Lmrabet : C’est la plus grave
condamnation puisqu’elle donne la
preuve éclatante que la justice marocaine
est aux ordres du pouvoir politique.
Je n’ai jamais eu confiance en cette
justice, je vous avoue que cela me
laisse froid. Le même juge qui m’avait
condamné à quatre ans de prison
en mai 2003, Mohamed Alaoui,
a récidivé
cette
fois-ci.
Il a
ap-
Ali Lmrabet. Je
n’ai jamais eu
confiance en
notre justice
16
pliqué un texte de loi qui n’a aucune
relation avec mes opinions. Si j’étais
un vendeur de pastèques, m’auraitil
condamné à dix ans d’interdiction
de vente de pastèques?
• MHI : Apparemment, vous avez
soutenu que le Sahara n’est pas
marocain et que les Sahraouis de
Tindouf ne sont pas des séquestrés…
- Ali Lmrabet : Dans l’interview que
j’ai donnée à «AL Moustakil», je n’ai
à aucun moment dit que j’étais propolisario
ou pro-marocain, j’ai déclaré
que je n’étais «ni pro-Polisario
ni pro régime marocain». La nuance
a son importance. Cela fait trente ans
que les autorités marocaines butent
sur ce problème. En tant que marocain,
c’est mon droit de critiquer cette
incapacité à résoudre ce conflit.
Quant au terme «séquestrés», je précise
qu’aucun document officiel ne
définit les Sahraouis de Tindouf
comme étant des «séquestrés».
Le terme dans tous les documents
signés par le Maroc est
«Réfugiés». Ceci est vrai
pour le Plan de règlement,
les accords de
Houston ou les différents
Plans Baker…
• MHI : Ceci ne
nous éclaire pas
sur votre position
réelle sur le
Sahara ?
- Ali Lmrabet :
Permettez-moi de
vous renvoyer à
mon entretien
avec «Al Moustakil» daté du 12 janvier
2005 où j’ai déclaré que le Sahara
est marocain. Bien entendu, cette
phrase-là personne n’a voulu la lire
ou la relever. Du reste, beaucoup de
Sahraouis et non des moindres ne
sont pas d’accord avec ma position
sur la Sahara. Parce qu’à leurs yeux,
elle n’est pas conforme avec leurs
idées. Si je reprends ici ma déclaration
à «Al Moustakil» précisant mon
soutien à la marocanité du Sahara, ce
n’est nullement une faiblesse ou un
retournement de ma part. C’est tout
simplement la réalité. Ce qui renforce
encore plus ma conviction que ce
procès n’a rien à voir avec le conflit
du Sahara, mais il s’agit bel et bien
d’une machination de plus, pour
m’empêcher de lancer un hebdomadaire
satirique au Maroc.
• MHI : Pourquoi n'avez-vous pas
interjeté appel ?
- Ali Lmrabet : Parce que, comme je
vous le dis, je n’ai aucune confiance
en cette justice. Il y a d’autres justices,
notamment internationales, auxquelles
je vais m’adresser. Il s’agit
de savoir pourquoi un citoyen marocain
a été condamné à dix ans d’interdiction
de l’exercice du journalisme,
à 50.000 Dh d’amende et à la publication
de la sentence durant 21
jours dans un quotidien. Demandez
combien coûte une page de publicité
dans un journal et multipliez par 21.
Entre l’amende et la publication de la
sentence, je devrais débourser
quelque 700.000 Dh.❏
Propos recueillis
par Majdouline El Atouabi
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005

Haj Mohamed Lotfi, décédé à l’âge de 81 ans
Haj Mohamed
Lotfi, l’un des plus
grands entrepreneurs
que le Maroc ait jamais
connus, est décédé,
vendredi 8 avril 2005, vers
21 heures, à la clinique Al
Azhar, à Casablanca, à l’âge
de 81 ans.
Conformément à sa volonté,
il a été enterré, dimanche
10 avril, dans sa ville
natale, Tiznit, dans le quartier
Rasmouka, où il a vu le
jour en 1924. Plusieurs personnalités
politiques ont assisté
à ses funérailles, dont
Mohamed Abied, secrétaire
général de l’Union
Constitutionnelle (UC),
dans lequel il siégeait en tant
que membre du bureau politique.
Présent aussi, un autre
cadre de l’UC, Abdellah
Firdaous. Entrepreneur hors
du commun et homme d’af-
faires exceptionnel,
Mohamed Lotfi était propriétaire
de 13 sociétés qui
font chaque année un chiffre
d’affaires d’environ 700
millions de dirhams. Ses réalisations
dans le secteur du
BTP (Bâtiment et travaux
publics) l’ont rendu célèbre
non seulement au Maroc,
mais aussi en Afrique et
dans le monde arabe. On lui
doit notamment une bonne
partie de l’autoroute
Casablanca – Rabat, un
millier de kilomètres de routes
dans les provinces du
sud, le port de Sidi Ifni, le
nouveau terminal à conteneurs
de Casablanca ainsi
que toute l’infrastructure
technique de l’aérogare de
l’aéroport Mohammed V de
Casablanca. Grand mécène
et bienfaiteur généreux,
il faisait beaucoup de bien
autour de lui, particulièrement
à Tiznit, où il a financé
plusieurs projets sociaux.
Pieux et intègre, il est réputé
pour son honnêteté et
par son attachement à sa famille
et à ses proches. Sa
facilité de contact et ses relations
publiques développées
l’ont conduit en 1977
à entrer dans la vie politique,
devenant député sous
les couleurs du RNI
(Rassemblement national
des indépendants). En 1983,
il quitte le RNI pour participer
à la création de
DISPARITION
Mort d’un bâtisseur
Haj Mohamed Lotfi. Entrepreneur hors du commun.
l’Union constitutionnelle,
avec feu Maâti Bouabid, et
y reste jusqu’à sa mort.
Réélu sous les couleurs de
l’UC, il a quitté la vie parlementaire
en 1997, mais il
ne s’est jamais retiré de la
vie politique et associative.
Il était chargé d’assurer la
coordination des activités
de son parti dans la région
de Tiznit. Mohamed Lotfi
était marié et père de
15 enfants, 8 garçons et 7
filles. ❏
AA
A l’occasion de la circoncision de Son Altesse Royale
LE PRINCE HERITIER MOULAY AL HASSAN,
le Directeur Général et l’ensemble du personnel
de l’Office D’Exploitation des Ports
ont l’insigne honneur de présenter à
SA MAJESTE LE ROI MOHAMMED VI QUE DIEU LE GLORIFIE
leurs vœux les plus déférents de bonheur et de prospérité.
Ils saisissent cette heureuse occasion pour exprimer leur joie
et renouveler leur attachement
à SA MAJESTE LE ROI MOHAMMED VI.
Leurs vœux s’adressent également à SON ALTESSE ROYALE
LE PRINCE MOULAY RACHID et à tous les membres
de la FAMILLE ROYALE.
PUISSE LE TRES –HAUT BENIR SON ALTESSE ROYALE,
L’entourer de Son immense sollicitude et combler en Sa personne
SA MAJESTE LE ROI MOHAMMED VI.
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005 17

Chaque fois que Mahmoud
Archane parle politique, les réactions
pleuvent de toutes parts,
de la gauche “gouvernementalisée” à
l’ancienne extrême gauche “normalisée”.
Des réactions d’une rare violence
verbale qui ont parfois frisé l’appel
à la violence tout court. Cette fois-ci,
M. Archane fait mieux. Il ne s’est pas
contenté d’une déclaration à la presse.
Il a écrit un livre où il répond à tous
ses pourfendeurs. À virulence, virulence
et demi. Le livre a pour titre
«Pour la patrie et pour l’honneur». Il
aurait pu s’appeler «Le commissaire
et la politique». Car c’est de ce binômat
que tout est parti. Toute la polémique
autour du personnage et toutes
les empoignades dans les palais de justice,
dans l’enceinte du Parlement ou
par journaux interposés, dont il a fait
18
Un livre à scandale
de Mahmoud
Archane.
“Avec la transition dynastique,
le bouleversement
est total.
La hiérarchie des valeurs
se désagrège. Les
langues
se libèrent de façon
anarchique. Quant à la
classe politique au
Maroc, elle est lâche
et pourrie“.
Archane
dans le ta
l’objet, tantôt volontairement, tantôt à
son corps défendant. Les accusations
portées contre Mahmoud Archane sont
graves. Il est accusé d’avoir été un acteur
agissant, en tant qu’officier de police,
dans la répression de l’opposition
de gauche, pendant “les années de
plomb”. «Vous êtes un tortionnaire»,
lui a-t-on souvent lancé à la figure.
Il s’en est évidemment défendu, avec
acharnement. Mais il n’en est pas
moins conscient que le vent a tourné,
que ce genre de reproches prend une
autre dimension dans un contexte nouveau
où les droits de l’homme constituent
le fondement et la condition de
toute velléité démocratique, de tout
projet de société moderne.
Il n’empêche. Mahmoud Archane persiste
et signe. Il ne renie ni sa carrière
dans la Sûreté nationale, débutée en
1957 ; ni son engagement politique on
ne peut plus marqué à droite.
L’apurement du reliquat historique des
atteintes à la liberté d’opinion et à l’intégrité
physique des opposants au régime
de Hassan II, voici ce qu’il en
pense : «Avec la mort de Hassan II,
une poignée de déçus ont investi le terrain,
monopolisé l’information et organisé
un battage médiatique à sens
unique, sans précédent. Cette minorité
très active, trouve dans la presse
supposée indépendante un puissant levier
pour faire le procès du régime,
sans distinction de période… La
deuxième chaîne nationale se range
délibrement aux côtés des nouveaux
maîtres de l’intoxication».
S’agissant de l’Instance Équité et
Réconciliation (IER), M. Archane est
contre et sur le fond et sur la forme,
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005

comme on pouvait s’y attendre. Il a
tout de même un zeste de respect pour
Driss Benzekri; sa bête noire reste
l’AMDH, dont il ne nomme pas le président,
Abdelhamid Amine. «Benzekri,
dit-il, est peut-être animé de bonnes
intentions… mais en confiant cette
structure (l’IER) presque exclusivement
aux anciens détenus des années
controversées, on a installé dès le départ
une certaine suspicion et la tentation
de revanche…» Dans la foulée,
M. Archane dénonce l’inflation enclenchée
par le processus de l’IER,
«c’est ainsi que nous sommes aujourd’hui
en présence de presque vingtcinq
mille dossiers déposés…», dit-il,
avec un humour entendu. Au passage,
Mustapha Alaoui en prend pour son
grade: «celui qui se targue d’être le
tire
s
doyen des journalistes du Maroc et qui
dirige l’hebdomadaire de caniveau
“El Ousboue”… est un ancien employé
de “Radio Maroc” du temps de
l’occupation, il avait fustigé la famille
royale en exil et glorifié Ben Arafa, valet
du protectorat».
L’ancien commissaire sait qu’il est personnellement
concerné. Il retrace le
cheminement qui l’a transformé en cible
mobile par ses adversaires : «C’est
l’USFP qui a annoncé le début de l’offensive
par le biais de sa presse… elle
s’est concentrée piteusement sur mes
anciennes fonctions à la Sûreté nationale
et ma carte de résistant, me faisant
passer tantôt pour un tortionnaire,
tantôt pour un falsificateur de carte».
On se rappelle, effectivement, de
la polémique qu’avait provoquée la
carte de résistant de Mahmoud
Archane. Il exhibe d’ailleurs un témoignage
de Abdelkrim Khatib, ancien
président de la Commission provisoire
de la résistance, attestant sa
qualité de résistant.
Puis M. Archane hausse le ton : «cette
campagne, initiée par l’USFP, va
prendre des proportions incroyables
parce qu’elle va être relayée par … les
anciens déchets du communisme stalinien
disparu et le rebut de l’internationale
marxiste à la recherche d’un
nouveau statut et d’une réinsertion qui
faciliterait leur retour sur la scène politique,
en se réfugiant dans des secteurs
sensibles comme les droits de l’homme».
Mahmoud Archane a eu, bien sûr, les
honneurs de Ahmed Boukhari, au cours
du long feuilleton de ce dernier dans
Al Ahdat Al Maghribia: «tout le monde
sait, dit-il, que ce sont des “nègres”
qui lui ont rédigé sa prose… ce
Boukhari, grincheux et vantard, n’avait,
apparemment, même pas eu le
temps de compulser “son bouquin”,
avant sa mise sur le marché ; il ne savait
pas ce qui y avait été rapporté à
mon sujet.» M. Archane n’en veut pour
preuve que la déclaration du même
Boukhari à l’hebdomadaire
«Casablanca», du 22 au 29 mars 2002,
lorsque celui-ci se rétracte en avouant
que « je n’avais jamais exercé au sein
de la BNPJ, seule qualifiée à l’époque
pour enquêter sur les affaires de subversion
et de complots et que je n’ai
jamais été au fameux Derb Moulay
Chérif…».
Dans un chapitre intitulé «La fin de la
mystification», M. Archane attaque
comme ceci : «faut-il croire que le
Maroc, dans son histoire post-indépendance,
a eu la classe politique et
plus spécialement la gauche, la plus
bête et la plus stupide du monde».
Difficile d’imaginer de meilleures amabilités.
Mahmoud Archane passe alors
en revue les personnages les plus en
vue de la gauche à différents moments
Maroc Hebdo International N° 648 - Du 15 au 21 Avril 2005
COUVERTURE
«Faut-il croire que le Maroc a eu la classe politique
et plus spécialement la gauche, la plus bête et la
plus stupide du monde»
de leurs parcours et à différentes étapes
de leurs vies. L’éventail des jugements
portés et des “révélations” fourguées,
que chacun appréciera à l’aune
de ses propres informations et convictions,
va de l’accusation de haute trahison,
à la cupidité opportuniste, en
passant par la lâcheté innommable à
l’égard de Driss Basri. En voilà
quelques échantillons, par ordre chronologique.
Lors de “la Guerre des sables”, en
1963, entre le Maroc et l’Algérie, pour
l’éternelle question des frontières, M.
Archane dénonce la position des «barons
de l’UNFP, qui avaient planté un
coup de poignard assassin dans le dos
de toute la communauté nationale, en
optant pour le parti de l’Algérie et en
dénonçant les “menées impérialistes du
Maroc ; invitant la communauté internationale
à punir notre pays pour ses
actes criminels”. Leur chef de file était
Mehdi Ben Barka». Plus loin, M.
Archane y mettra aussi Fkih Basri,
Mohamed Elyazghi et quelques autres.
Comme accusation “d’intelligence
avec l’ennemi”, pas facile de faire
mieux. «Il faut, estime M. Archane,
que Elyazghi et les siens fassent leur
repentir, et demandent pardon au Roi
et à la nation marocaine pour leurs
aventures passées… »
La polémique autour d’une supposée
implication de l’UNFP dans les deux
tentatives de putsch de 1971 et 1972,
M. Archane la reprend à son compte,
pour mieux enfoncer le clou. «Le plus
effarant, dit-il, dans ce putsch manqué
de 1972, c’est l’impression de facilité
avec laquelle les gens de l’UNFP
avaient vendu leur âme pour concocter
un marché avec le général Oufkir
; ce qui consistait, pour eux, à oublier
l’affaire Ben Barka, en sacrifiant sa
mémoire ».
En gros, pour M. Archane, la gauche
n’a reculé devant aucun moyen dans sa
confrontation avec la monarchie : «terrorisme,
assassinats, camps d’entraî-
19

COUVERTURE
nement clandestins pour des opérations
de guérilla, complots avec ou
sans l’armée, collusion avec l’étranger
pour le financement de la subversion…
».
Mahmoud Archane fait ensuite défiler
un long cortège d’hommes de gauche.
Cette procession à sensation, il l’a
placée dans un chapitre intitulé «Mes
relations avec Driss Basri», qui constitue
le must du livre. Normal, ils étaient
tous les deux dans la police ; M.
Archane y a passé 25 ans, et Basri a
consommé la même période en tant
que ministre de l’Intérieur et patron de
tous les services.
Dans ce registre, Archane se sert le
premier. Il décrit comment lui et Basri
ont entamé leurs carrières, quasiment
à la même époque, l’un dans la Police
judiciaire, l’autre dans les
Renseignements généraux. «Je lui
avais fait la proposition de travailler
20
M. Archane raconte son amertume
personnelle, ses déboires politiques
et les “rabrouades” protocolaires.
ensemble, dit M. Archane, éventuellement
dans le même service. Sa réponse,
instantanée, était nette : deux éléments
brillants ne peuvent cohabiter
dans le même département». Driss
Basri était en effet connu pour sa modestie
légendaire. Il continue d’ailleurs
à en fournir la preuve depuis Paris et
son limogeage. C’était en 1965. Mais
Archane et Basri partageaient tout de
même le même étage au siège de la
Sûreté régionale de Rabat. Ils avaient
comme “voisin de palier” Taïeb Habi,
dont le nom a été cité dans l’affaire
Ben Barka.
Toujours est-il que M. Archane a bien
connu Driss Basri. Ils ont eu des hauts
et des bas dans leurs relations, dit-il, surtout
depuis que l’ancien commissaire
de police s’est piqué de politique.
L’important est qu’il a été témoin, toujours
d’après ses dires, des relations
des autres avec un Basri au sommet
de sa gloire. Les “autres”, ce sont surtout
“les gens de la gauche”, tels que
les nomme M. Archane. «J’avais vu
d’autres personnes, et non des moindres,
défiler au domicile de l’ancien
ministre à des heures avancées de la
nuit. Elles rentraient discrètement par
des portes dérobées et après de longs
entretiens avec Basri, qui nous abandonnait
dans le grand salon, pour les
recevoir; elles quittaient les lieux, toujours
à la faveur de la nuit, la plupart
du temps munies de samsonites ou de
gros cartables dont Dieu seul sait, hormis
Basri et les porteurs, ce qu’elles devaient
contenir». Vous voulez des noms
? en voici, en voilà, M. Archane vous
les livre sans l’ombre d’une hésitation.
«Il y avait là, affirme-t-il, parmi les visiteurs
nocturnes, feu Ali Yata, Bensaïd
Aït Idder, Habib Forkani et de nombreux
journalistes dont les publications
avaient été largement subventionnées
par Driss Basri et qui, aujourd’hui, livrent
de sales articles à son endroit
comme pour se dédouaner à bon compte».
M. Archane n’oublie personne dans
son inventaire dénonciateur, mais il
enfonce certains plus que d’autres.
«J’ai vu passer, dit-il, d’autres silhouettes
comme celles de Rih, Alioua,
Driss Lachgar», avec une mention spéciale
pour ce dernier. «J’ai vu dit-il,
Driss Lachgar, dans quelques apartés
furtifs avec l’ancien ministre, faire assaut
de courbettes et de supplications
pour quémander un poste de gouverneur».
M. Archane tire la conclusion
à partir de ses contemplations actuelles
: «À les voir aujourd’hui, alors
qu’ils lèvent la voix pour prétendre
qu’ils dénonçaient régulièrement les
agissements de Driss Basri au temps
de sa toute puissance, me dégoûte et
m’amuse en même temps…»
Dans son élan d’indignation publiée à
compte d’auteur, M. Archane se fait le
porte-parole d’un Driss Basri qui n’en
a plus : «Je me demande, dit-il, quelle
idée l’ancien ministre, dans ses mé-
Mahmoud Archane en compagnie de
Mohamed Labiad (au centre) et
Abdellah Kadiri.
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005

ditions solitaires, doit se faire aujourd’hui
de Ismaïl Alaoui, Thami Khyari,
Abdallah Saâf, Khalid Naciri,
Fathallah Oualalou, Aïssa Ouadghiri
et tant d’autres qu’ils privilégiait, dont
il faisait, à chaque échéance électorale,
des candidats sans soucis et des élus
à coup sûr». Encore une fois, les
concernés apprécieront.
Dans le lot, M. Archane y met aussi
quelques inimitiés de droite, tels
Mohand Laenser et Jalal Essaïd, avec
une “attention” particulière pour celui-ci,
dont il dit : «Le cas le plus typique
reste celui de Jalal Essaïd. Homme effacé
et sans intelligence, il a été fabriqué
de bout en bout par Driss Basri,
qui l’a imposé à tous les postes importants
de l’État». Un summum de
gentillesse.
Si Mahmoud Archane n’avait pas prolongé
sa carrière policière par une plate-bande
politique, on n’aurait peut-être
jamais entendu parler de lui. Il en
décide autrement et s’est exposé délibérément.
C’est que l’homme n’a pas
froid aux yeux, pas plus qu’il ne mâche
ses mots. Il rentre en politique par
sa bourgade natale, Tifelt, où il a vu le
jour en 1939 ; et par son appartenance
tribale au pays zaïane.
Il devient en juin 1983, président
du Conseil municipal
de Tifelt et adhère au
Mouvement populaire, pas
encore éclaté, sous la direction
de Mahjoubi
Ahrdane. Il est élu député
MP en 1984. Lors de la
scission du MP, en 1986,
il reste fidèle à Aherdane
sous étiquette MNP, avant
de s’en séparer pour créer
le MDS (Mouvement démocratique
et social), le 15 juin 1996.
C’était le temps de l’éclosion des partis
qui a traversé tout le règne de Hassan
II. Le parcours politique de M. Archane
s’inscrit dans cette “dynamique”, mais
il y est venu un peu sur le tard.
Le changement d’époque n’en a été
que plus dur. Il le dit lui-même : «Avec
la transition dynastique, nous assistons
à un bouleversement total dans
les comportements sociaux et dans les
COUVERTURE
Discussion animée entre Mahmoud Archane et Mohand Laenser.
mentalités. La hiérarchie des valeurs
se désagrège, de nouveaux courants
apparaissent, un nouveau discours se
désigne, les langues se libèrent de façon
anarchique… ».
M. Archane raconte dans son livre son
amertume personnelle, ses déboires
politiques et les “ra-
brouades”protocolaires dont il a fait l’objet
dans un chapitre qu’il
ne pouvait mieux titrer
: «La mort de Hassan
II et la conspiration du
mal».
À la mort de Hassan II,
M. Archane a été reçu
par le nouveau Roi, à
l’instar de tous les
chefs de partis, pour
présenter ses condoléances
et faire allégeance. «J’ai quitté
SM le Roi tout à fait revigoré par
cette audience qui m’a vraiment rasséréné…
». Mais voilà que quelques
semaines plus tard, M. Archane sent
comme «une sorte de crispation» à son
égard. Il demande audience au Roi.
Réponse favorable. Il est invité à rejoindre
Ifrane le lendemain.
La veille, il reçoit un appel téléphonique
du Palais royal pour lui dire que
Ils rentraient
discrètement
par des portes
dérobées et
procédaient à
de longs entretiens
avec Basri.
l’audience en question était reportée à
une date ultérieure.
Deuxième mésaventure. Abdelhak
Mrini, chef du protocole et de la Maison
royale, téléphone à Mahmoud Archane
pour l’inviter à une rencontre entre SM
le Roi et les responsables du Wifak, en
compagnie de Abdallah Kadiri du
PND, et Mohamed Abied de l’UC. M.
Archane se rend effectivement au Palais
royal, mais, juste avant que la délégation
ne soit reçue par le Souverain, le
même Mrini le convoque dans son bureau
pour lui signifier qu’il n’était pas
concerné par l’entrevue royale.
Le rideau était tombé. Mahmoud
Archane ne s’en est peut-être pas aperçu.
Il a évidemment tous les droits en
construction depuis la liquidation progressive
du “système Basri”, dans un
État de droit, de s’expliquer et de développer
sa vision du passé et sa représentation
du présent. Mais sa sortie
éditoriale, aussi sensationnelle soit-elle,
ressemble à un combat d’arrièregarde,
qu’il a pris le risque, comme à
son habitude, de personnifier.
Certains appelleront cela du “courage”,
d’autres, une auto-défense, certes
légitime mais à contre-courant.❏
Noureddine Jouhari
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005 21

COUVERTURE
Mahmoud Archane, secrétaire général du MDS, qui vient de publier
Pour l’honneur et pour la patrie, un ouvrage autobiographique, explique
les raisons de la publication de ce livre maintenant. Entretien.
“Je n’ai de compte
à rendre à personne’’
• Maroc Hebdo International :
Pourquoi ce livre et pour quelle raison
avez-vous attendu si longtemps
avant de le publier ?
- M. Archane : Votre question me surprend
et m’inquiète en même temps ;
vous me donnez l’impression d’être
dérangé, vous aussi, par cette publication.
Ce livre est un simple témoignage
sur mon parcours personnel que
je voulais mettre à la disposition du
public. Vous me permettrez donc de
prétendre que c’est mon droit.
22
• MHI : La publication
de
Pour la patrie
et pour
l’honneur,
doit-elle être comprise comme une
façon de vous blanchir des accusations
qui ont été proférées à votre
égard concernant vos activités pendant
les années de plomb ?
- M. Archane : Mon livre n’est pas un
plaidoyer destiné à telle ou telle fonction.
Je ne cherche ni à me blanchir, ni
à me justifier vis-à-vis de certains cercles
habitués au mensonge et à l’intoxication.
Je suis en paix avec ma
conscience et je n’ai de compte à rendre
à personne, d’autant plus que je
considère que je suis plus propre que
la plupart des responsables politiques
de la place, et notamment ceux qui
cherchent à me salir à tout prix.
• MHI : Comment doit-on définir
votre livre : est-ce un témoignage
historique ou bien un livre où vous
réglez des comptes personnels?
- M. Archane : Mon ouvrage
est effectivement un
document où je livre un témoignage
historique. Je n’ai
de comptes à régler avec
personne. Ce que je
rejette, par contre,
c’est la manière
scandaleuse avec
laquelle certains
milieux obscurs
cherchent aujourd’hui
à présenter
des épisodes
de l’histoire
contemporaine du Maroc.
Ces tentatives inacceptables
constituent une
véritable forfaiture et
une escroquerie his-
torique intolérable. Je serai toujours
là pour dénoncer cette mascarade.
• MHI : Pour la patrie et pour
l’honneur a été publié à compte
d’auteur. Doit-on en déduire que
vous n’avez pas trouvé d’éditeur
pour votre livre ?
- M. Archane : Vous voulez plaisanter,
je suppose. Dites-vous bien qu’un
grand nombre d’éditeurs se sont mis
sur les rangs pour publier mon livre.
Mais, en définitive, j’ai préféré m’en
occuper moi-même directement.
• MHI : Votre livre contient des passages
particulièrement virulents visà-vis
de personnalités politiques,
dont certaines sont toujours en exercice.
Ne craignez-vous pas des poursuites
judiciaires pour diffamation?
- M. Archane : Ce ne serait pas la première
fois que je serais attaqué devant
la justice. Un procès de plus ne m’empêchera
pas de dormir.
• MHI : Quel destin commercial et
éditorial prédisez-vous à votre livre?
- M. Archane : Je ne cherche pas à faire
de mon livre un succès de librairies.
Ce qui compte pour moi, c’est
qu’il soit sur la place. D’ailleurs, je
me propose de mettre une bonne partie
du produit de la vente à la disposition
de l’association des victimes de la
tentative de complot de Skhirat et de
la famille de Abbas Messâadi assassiné,
comme on sait, par les ennemis
de la stabilité du pays et de ses institutions.❏
Propos recueillis par
Majdouline El Atouabi
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005

Malgré de louables efforts de communication, le Non à la
Constitution européenne avance inexorablement en France. Il
règne une atmosphère de haine contre la «chose» européenne.
Le Non s’incruste
en France
En ces temps de fièvre
référendaire, la
scène politique française
est redevenue intéressante
à observer. Elle présente
les prémices d’une bataille
shakespearienne entre
les fanatiques aveugles du
Oui à la constitution européenne
et les intégristes radicaux
du Non. Le souffle
qui balaie l’Hexagone rappelle
étrangement la densité
des instants vécus par les
Français lors des dernières
élections présidentielles,
quand, par excès de confiance
ou par incivisme printanier,
ils avaient failli permettre
à l’extrême droite de
faire main basse sur la république.
Malgré de louables efforts
de communication, le Non
avance et s’incruste inexorablement,
jusqu’à installer
une atmosphère de haine à
la «chose» européenne, pourtant
étrangère à la culture
française. Derrière le drapeau
du Non se sont regroupés des
forces politiques éparses, si
diverses et si éloignées les
unes des autres que leur projet
possède les traits trompeurs
d’un mouvement de
résistance. L’argumentaire
électoral semble d’une redoutable
efficacité. Il mystifie
la perte de souveraineté
politique en dénonçant le
transfert des compétences
des institutions nationales dé-
mocratiquement élues vers
des officines de pouvoirs
peuplées de technocrates. Il
pointe la perte de la croissance
économique en dénonçant
un processus de délocalisation
qui déplace les
outils de productions de la
richesse vers des zones à basse
exigence sociale.
Malgré une mobilisation en
urgence absolue, le Oui rame
à rendre sa pédagogie
convaincante. Ses défenseurs
s’étaient laissé bercer par cette
douce illusion que la construction
de la maison commune
européenne était une
irréversible fatalité, et qu’il
suffisait de déclamer les vertus
de l’Europe pour que le
public, ébahi et en transe,
chante, à tue tête référendaire,
l’hymne à la Joie.
Le climat rappelleétrangement
les électionsprésidentielles,
quand
l’extrême droite
avait failli
faire main
basse sur la
république.
Magnifier l’Europe comme
puissance économique et po-
Bataille acharnée entre les fanatiques du Oui et les intégristes du Non.
litique, capable de livrer la
plus féroce des compétitions
aux géants asiatiques et américains,
est jusqu’à présent
dans l’impossibilité de renverser
la tendance. Décrire
la Zone Europe comme un
espace qui n’a pas connu la
guerre depuis plus d’un demi-siècle,
une zone pacifiée
«à force d’Europe» semble
sans influence aucune sur un
public plus préoccupé par les
réalités de l’instant que les
grands desseins de demain.
Devant ce rapport de force,
le Oui semble élitiste et institutionnel
et le Non populaire
et démagogique. Ce qui
n’empêche pas la France d’être
observée à la loupe par
l’ensemble des acteurs économiques
de la planète. Les
Européens, d’abord, appelés
à ratifier chacun à sa manière
la constitution. La crainte
d’un effet domino d’un éventuel
Non français est perceptible.
Les Américains, ensuite,
dont les républicains,
plus ironiques, avaient l’habitude
d’appeler la France
«The mother of the Blue
States» en référence à la couleur
électorale bleue des démocrates,
trépignent à l’idée
que la France puisse endosser
la responsabilité historique
d’entraver ou, du
moins, de ralentir la construction
européenne.❏
Mustapha Tossa
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005 23
© Ph. DR

Le vieil homme
et la politique
Adallah Ibrahim
en compagnie de sa femme
Né en 1918, à Tamesloht, dans le Haouz de Marrakech, Abdallah Ibrahim
est entré en politique comme on entre dans une congrégation spirituelle.
Désabusé, il se réfugiera dans l'érudition encyclopédique, à l'ancienne.
On peut avoir quitté la scène
politique officielle depuis plus
de quarante ans et demeurer
présent dans les annales et dans les
esprits, tout en étant toujours de ce monde.
C'est le cas, du reste rarissime, de
Abdallah Ibrahim. Un des huit survivants
sur les soixante-six signataires
du Manifeste de l'Indépendance,
Abdallah Ibrahim, ne pouvant se déplacer
pour cause de maladie, a été récemment
décoré du ouissam alaouite
par une délégation royale qui lui a rendu
visite à son domicile. Une marque
de reconnaissance qui vaut son pesant
d'histoire récente. Une opportunité pour
édifier les plus jeunes et rafraîchir des
mémoires moins jeunes sur l'un des
hommes qui ont tenté d'installer des
bases saines pour le Maroc indépendant.
24
Les premières années de l'indépendance,
celles de la mise en place des
structures de souveraineté, étaient tumultueuses.
Il fallait, entre autres, informer
sur ce Maroc naissant et faire travailler
les Marocains. Ce sont les
responsabilités que Abdallah Ibrahim
a prises dans le premier et le second
gouvernement de Bekkaï Ben M'barek
Lahbil, comme ministre de l'Information,
en décembre 1955, puis ministre
du Travail, à partir d'octobre 1956.
C'est le début des dissensions internes
au sein de la famille politique du mouvement
national. Formé le 12 mai 1958,
le cabinet Ahmed Balafrej ne tient pas
plus de huit mois. Il tombe le 24 décembre
1958, sous les coups de boutoir
de l'opposition.
Le nouveau gouvernement –on disait
encore à l'époque Présidence du
Conseil- est dirigé par Abdallah
Ibrahim. C'est une sorte de première
alternance politique en date, puisqu'il
s'agit d'une formation à dominante progressiste,
puissamment soutenue par
l'UMT, unique centrale syndicale de
l'époque.
Abderrahim Bouabid y dirigeait le
grand ministère de l'Économie et des
Finances. Au Conseil consultatif, qui
faisait fonction de Parlement, en 1957-
58, Mehdi Ben Barka campait la présidence,
avec Mahjoub Benseddik comme
adjoint. Un autre Maroc.
De grandes décisions sont prises sous
l'impulsion du tandem Ibrahim-
Bouabid. Le Maroc sort de la zone
franc; une mesure que la France ne digérera
pas au nom d'une interdépendance
monétaire qu'elle voulait entretenir.
Des négociations sont engagées
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005

pour l'évacuation des bases américaines.
Le Président Eisenhower se montre
compréhensif. Il va jusqu'à régler au
Maroc des arriérés de loyer de quarante
années. C'était le temps où
l'Amérique était dans le camp anti-colonial.
Sur le front social, plusieurs acquis
sont engrangés, dont principalement
la création de la CNSS. Abdallah
Ibrahim et son gouvernement sont néanmoins
destitués le 27 mai 1960. Sur instigation
française, disent les anciens.
C'est la fin d'un chapitre que Abdallah
Ibrahim appelle "le Maroc
des rendez-vous ratés avec
l'Histoire".
Né en 1918, à Tamesloht,
dans le Haouz de
Marrakech, Abdallah
Ibrahim est entré en politique
comme on entre dans une congrégation
spirituelle. Pour la vie. Dès la
période des études, dans les années trente,
il s'engage dans le mouvement national.
Il fréquentait alors l'Institut Ben Youssef,
qui a vu défiler sur ses bancs Fkih Basri,
Habib Forkani, Abdessalam Yassin,
Bensaïd Aït Idder, Abdeslam Jebli et,
plus tard, Noubir Amaoui, entre autres.
La ville ocre avait les couleurs rougesang
des affrontements avec la camarilla
du Pacha El Glaoui et les forces coloniales.
En France où il s'était inscrit
pour un cursus de philosophie à la
Sorbonne, Abdallah Ibrahim poursuit
son activisme nationaliste.
Malgré des convictions politiques chevillées
au corps, l'homme est d'un calme
olympien. Avec sa grande capacité
d'écoute, il donne l'impression d'être
en perpétuelle méditation. C'est dans
cet état d'esprit quasi-permanent et par
ce trait de caractère distinctif qu'il a négocié
les situations politiques les plus
délicates de sa carrière.
La séparation avec l'Istiqlal et la création
de l'UNFP (Union nationale des
forces populaires) se font en 1959, pendant
qu'il était à la tête du gouvernement.
Une scission dans la douleur.
Abdallah Ibrahim sera tout naturelle-
ment le numéro un du nouveau parti.
L'UNFP, un sigle qui sera associé à l'opposition
frontale des années 60 et début
des années 70. Celui qui mènera
cette transe putschiste autour du pouvoir
n'est autre que Fkih Basri, d'abord
à partir du Maroc, puis de l'étranger.
Le deuxième congrès, et le dernier, de
l'UNFP, en 1962, est l'occasion d'un affrontement
interne entre les modérés
et les radicaux. Abdallah Ibrahim parvient
à garder une certaine distance politique
avec le radicalisme ambiant. Et
Malgré des convictions chevillées au
corps, l'homme est d'un calme
olympien. Il donne l'impression d'être
en perpétuelle méditation.
ce, bien qu'il partage, dans ses grandes
lignes, l'idéologie baâsiste de l'UNFP.
Son amitié, à titre d’exemple, avec
Michel Aflak, un des fondateurs du parti
panarabiste Baâth, est connue.
Lorsque l'UNFP change de nom, pour
devenir l'USFP, à partir de l'appel lancé
par Abderrahim Bouabid, en juillet
1972, avant l'annonce officielle de 1974
et le congrès extraordinaire de décembre
1975, Abdallah Ibrahim refuse de
suivre le mouvement. Il s'en tient donc
à la formule UNFP, qui fait peau de
PORTRAIT
chagrin. Dans son isolement politique,
accusé d'immobilisme et d'adepte du
"tout ou rien", Abdallah Ibrahim se fera
littéralement squatter par Mahjoub
Benseddik. Il en deviendra une sorte
d'alibi, de partisan à son corps défendant,
pour que l'inamovible patron de
l'UMT fasse passer "son" syndicalisme.
Abdallah Ibrahim en est conscient,
mais reste impuissant. M. Benseddik
poussera le zèle possessif jusqu'à dépouiller
l'UNFP résiduel de son siège
casablancais à la rue Magellan.
Désabusé, dépité,
Abdallah Ibrahim se
réfugiera dans l'érudition
encyclopédique, à
l'ancienne. Il publie des
"Feuilles de la scène
militante", un corpus
d'articles de presse; "Par la force de la
parole et de l'intelligence", un essai sur
la poésie; "Résistance face aux tempêtes",
une réflexion sur l'histoire du
Maroc dans sa longue durée; "L'Islam
à l'horizon 2000", une projection prémonitoire
sur la ferveur pour l'islamisme
politique. Et il serait actuellement
en train de rédiger ses mémoires. À 87
ans, Abdallah Ibrahim, tel le "le vieil
homme et la politique", n'a pas dit son
dernier mot. Par la plume.❏
Abdellatif Mansour
Mohamed Bensaid, Abdallah Ibrahim,
Abderrahmane Youssoufi et M’hamed
Boucetta, du temps de la Koutla © Ph. DR
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005 25

ÉCONOMIE
Un grand chantier de Maroc Hôtels Villages, filiale de CDG, est en
cours de réalisation. Il s’agit de la Zone d’aménagement touristique
Ghandouri. Un sérieux coup de pouce au tourisme d’affaires.
Dix milliards pour Tanger
Heureuse initiative
que cette journée
d’information,
mardi 19 avril courant, de
Maroc Hôtels Villages, filiale
de la CDG, sur la Zone
d’aménagement touristique
Ghandouri à Tanger. Elle a
permis à près de deux cents
investisseurs nationaux et
internationaux d’avoir des
données précises sur l’état
d’avancement de ce grand
chantier ainsi que sur les
opportunités qu’il offre.
Dès le départ, Adil Douiri,
ministre du Tourisme, de
l’Artisanat et de l’Économie
sociale, a donné le ton
en soulignant que dans le
cadre de la Vision 2010,
quatre projets avaient été
lancés: Ghandouri, Cap
Spartel, Lac artificiel et
Tanger City Center. Ce qui
est visé, a-t-il relevé, c’est la
promotion d’un tourisme
d’affaires et d’investissement.
Dans ce même sens,
Mohamed Halab, wali de la
région, a dressé le tableau
des programmes d’équipement
et d’infrastructures devant
requalifier Tanger et sa
région dans l’offre touristique:
identification de douze
sites à fort potentiel; station
de traitement des eaux;
élargissement de l’attractivité
de la destination avec
la réalisation de deux nouveaux
golfs; un grand palais
de congrès; un parc
d’expositions internationales…
Pour Dahmane Derham,
maire de la ville du Détroit,
28
c’est une stratégie de développement
qui est désormais
mise en œuvre à travers le
vecteur du tourisme. Dans
cette perspective, la CDG
est engagée dans des programmes
d’aménagement
visant à mettre à la disposition
des investisseurs des
lots de terrain viabilisés et
équipés pour la réalisation
d’unités hôtelières, touristiques,
résidentielles et de
services. Mustapha
Bakkoury, qui dirige cette
institution, met l’accent à
cet égard sur l’importance
de ce challenge et sur la promotion
qu’il génère en faveur
de l’investissement
dans ce secteur. Mohamed
Yacoubi, directeur du
Centre régional d’investissement
(CRI) s’attache à
montrer que la région a une
vocation économique articulée
autour de ce triptyque:
Au total, c’est
une nouvelle
capacité de
6.000 lits qui
est ainsi programmée.
tourisme, industrie et services.
Quant à Mohamed
Hafnaoui, directeur délégué
de TMSA, société en charge
du projet Tanger-Med, il
a détaillé les étapes de ce
programme doté de plus de
10 milliards de Dh. Olivier
Brun (Amendis) a, lui, rap-
Mustapha Bakkoury. L’exigence d’un tourisme diversifié et intégré.
pelé l’état d’avancement réalisé
en matière d’assainissement
lesquels sont globalement
de 1.740 MDH.
Enfin, après Jawad Ziyat,
directeur des Aménagement
et des Investissements au
département du Tourisme,
et qui est revenu sur le plan
de développement de la destination
Tanger, c’est à
Mohamed Ouanaya, viceprésident
directeur général
de Maroc Hôtels Villages,
qu’est revenu l’exposé sur le
projet Ghandouri. Il porte
sur une zone d’une superficie
de 60 ha, à Tanger (commune
urbaine Chorf). Son
coût global est de 240 MDH
et il s’articule comme suit:
lors d’hôtellerie; lots «cité
des Cultures»; lots résidentiels;
lots pour équipements.
Au total, c’est une nouvelle
capacité de 6.000 lits qui
est ainsi programmée. Ce
chantier borde une bande
côtière de 1.200 m sur un
site exceptionnel qui surplombe
la mer, offrant ainsi
une vue dégagée sur la
baie, le détroit et la médina.
Il a été conçu sur la base
d’un concept culturel balnéaire
innovant, prenant en
compte l’exigence d’un tourisme
diversifié et intégré.
Il engendre des retombées
économiques et sociales importantes,
que ce soit au
cours des chantiers de travaux
- avec 1.400 emplois
directs et 1.200 emplois indirects
- ou après leur achèvement
– avec 750 emplois
directs et 3.750 emplois indirects
dans les unités hôtelières.
Il reste maintenant
aux investisseurs à s’impliquer
dans ce programme qui
offre à terme de grandes opportunités.
❏ DNES à
Tanger
Mustapha Sehimi
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005

Il devient de plus en plus clair que le développement de la RAM
passe avant tout par le renforcement de sa présence dans
le secteur hôtelier, via sa filiale Atlas Hôtels.
Les ambitions
hôtelières de la RAM
Tous les directeurs de la chaîne
Atlas Hôtels, filiale de la Royal
air Maroc (RAM) étaient réunis
dans les nouveaux locaux occupés par
Atlas Hospitality dans le campus de
l’aéroport d’Anfa. M. Berrada, Président
du groupe RAM, en a profité pour
confirmer son ambition dans le secteur
de l’hôtellerie en tant que vecteur de
croissance et d’expertise au sein des
métiers de la RAM, qui est en train de
se transformer en holding.
C’est en effet M. Berrada
qui a initié à partir de l’année
2002 un plan de restructuration
qui inaugurait
une stratégie de filialisation
tendant à développer le
chiffre d’affaires du groupe
qu’il préside. Une stratégie
dans le cadre de laquelle
l’activité hôtelière, menée
par Atlas Hospitality, est appelée à jouer
un rôle des plus importants.
Alors que Sotoram, l’ancienne filiale
de la RAM spécialisée dans l’hôtellerie,
ne possédait dans les années 1980
que deux unités hôtelières d’une capa-
Localisation des hôtels Atlas de la RAM.
cité de 1.400 lits. Sa nouvelle filiale, rebaptisée
Atlas Hospitality, est actuellement
en passe de devenir un groupe hôtelier
marocain leader, qui dispose d’une
capacité de 2000 lits et 450 collaborateurs
permanents. Atlas Hospitality
compte par ailleurs réaliser en 2006 un
chiffre d’affaires de 250 millions de dirhams,
soit une progression de 20% par
rapport à l’exercice 2005 où l’entreprise
va réaliser un chiffre d’affaires de
210 millions de dir-
Atlas
Hospitality est
actuellement en
passe de devenir
un groupe
hôtelier marocain
leader.
hams. En effet, sur la
base du budget annuel,
démarrant le 1er
novembre de chaque
année, Atlas
Hospitality est dans
ses objectifs à fin
mars 2005 et les résultats
enregistrés permettent
de constater
que les performances sont au rendezvous
avec un taux d’occupation cumulé
de 70%, une recette moyenne nuitée
en progression de 11% et une croissance
des nuitées de 18%. Bien que les
5 premiers mois englobent des périodes
de basse saison.
Après la cession de l’activité
Catering, Atlas Hospitality ambitionne
de retrouver avec l’hôtellerie
uniquement, et en l’espace de moins
de trois ans, le niveau de chiffre d’affaires
provenant des deux activités
historiques de l’ancienne SOTO-
RAM. Pour les trois prochains exercices,
son plan de développement
sera cadencé, avec une ouverture
tous les 6 mois environ, permettant
à Atlas hospitality de voir sa capacité
passer à 2.700 lits fin 2005 avec
8 unités opérationnelles, 3.100 lits en
Mohamed Berrada. Réaliser un chiffre d’affaires
de 210 millions de dirhams.
2006 et 4.400 lits en 2007, visant une
taille critique de 6.000 lits en 2009/2010.
Le montant de l’investissement à moyen
terme s’élève à 500 millions dhs, consacrés
à l’acquisition et à la rénovation
des hôtels acquis auprès de l’ONMT, la
construction de l’Hôtel Hub de
Nouaceur, du club d’Al-Hoceima, dans
le Nord, et de l’Hôtel Riad & spa
d’Essaouira. À Marrakech, Atlas
Hospitality prévoit à partir de 2008 l’aménagement
d’un terrain de 27 hectares
sur la route d’Ourika pour réaliser
un resort comprenant un club de vacances,
un hôtel 5 étoiles, des riads individuels
et un hôtel de vacances destiné
au personnel du groupe. ❏
Majdouline El Atouabi
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005 29

© Ph: MHI
ECONOMIE
Somaca ratifie une convention collective
Mise à niveau sociale
L’industrie
automobileopère
sa mise à niveau
sociale. La Somaca
(Société marocaine
de construction automobile)
qui va réaliser
sous peu le montage
de la voiture économique,
Logan, introduite
par le cons-
tructeur français,
Renault, a signé lundi
10 avril, une convention
collective. La cérémonie de la signature
s’est déroulée en présence de
plusieurs ministres, dont Salaheddine
Mezouar, ministre de l’Industrie, du
Commerce et de la Mise à niveau de
l’Economie, et Mustapha Mansouri,
ministre de l’Emploi et de la Formation
professionnelle.
Ratifiée par Larbi Belarbi, directeur
général de la société et les délégués
syndicaux affiliés à la CDT, la convention
conclue pour trois ans renouvelables
marque le début d’un nouveau climat
social au sein de la Somaca et sou-
• Distribution
L’office national de l’eau potable (ONEP), que
dirige Ali Fassi Fihri, œuvre depuis des décennies
à sécuriser et pérenniser l’alimentation en
eau potable à l’échelle nationale. C’est ainsi
que la population urbaine qui s’élève à 16,4
millions d’habitants, est totalement desservie en
eau potable, l’ONEP assurant à cet effet, l’essentiel
de la production nationale. Au niveau
Ali Fassi Fihri
du milieu rural ce sont 4 millions d’habitants qui
sont desservis par l’office à travers l’alimentation en eau
potable des petits centres.
• Trophée
L’équipe d’élèves ingénieurs de l’Université Al Akhawayn
d’Ifrane, que préside Rachid Belmokhtar, composée de
Khalil Honsali, Othmane Chhoul et Badr Molato, s’est distinguée
en remportant, jeudi 7 avril 2005 à Casablanca, la
30
© Ph: MAP
EN BREF…
Larbi Belarbi (D), lors de la signature de la convention.
ligne la cohésion et la motivation de
toute l’entreprise pour la réussite de
l’ambitieux programme Dacia/Logan,
promu par le nouvel actionnaire de référence,
le groupe Renault. Il s’agit
donc pour la Somaca d’une mise à niveau
sociale, incontournable, mais aussi,
essentielle pour réaffirmer son rôle
de locomotive dans l’économie marocaine.
Entreprise emblématique des activités
industrielles, Somaca, en signant cette
convention collective, veut être un
modèle d’entreprise citoyenne dans le
secteur automobile.
Son avenir dépend
désormais du
projet Logan, dont
la mise sur le marché
au Maroc est
programmée pour
juillet 2005. Ce projet,
qui remplace la
Fiat Uno, est attendu
par beaucoup de
Marocains, qui
espèrent enfin trouver
dans cette voiture
une solution à
leurs problèmes liés à la faiblesse du
pouvoir d’achat.
Proposée au prix de 70.000 dirhams
et plus, la Logan est le produit sur lequel
la Somaca mise énormément pour
doper son chiffre d’affaires. Déjà, depuis
quelque temps, la société produit
la voiture Dacia, du groupe Renault
également. Elle en écoule des dizaines
de milliers sur le marché car c’est
un produit qui marche très fort. À l’arrivée
de Logan, Somaca espère percer
un marché à très fort potentiel. ❏
AA
compétitition «Imagine Cup», organisée par Microsoft
pour la région du Maghreb. De ce fait, elle représentera le
Maroc au championnat du monde au Japon cet été.
«Imagine Cup» est une compétition internationale ouverte
aux étudiants dans les domaines de la technologie et de
l’innovation.
• Publicité
Omnigad Pub devient Komunik group. Cette agence de
communication, dirigée par Abdelkamel Oudghiri, est
l’une des plus importantes structures de publicité au
Maroc. Ce changement de nom est justifié, selon son
directeur général, par la décision de l’agence d’élargir son
champ d’activité initialement limité au secteur pharmaceutique.
Komunik group investira d’autres créneaux notamment
l’agroalimentaire, le tourisme, l’industrie et les services en
général.
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005

2M lance « Challengers » pour les entrepreneurs
Le défi de la création
La seconde chaîne 2M, que dirige
Mostafa Benali, innove
encore une fois avec son émission,
Challengers. Destinée aux porteurs
de projets dont l’âge varie entre
18 et 35 ans, cette émission conçue
sous forme d’un
concours se déroulera
sur six semaines jusqu’au
14 mai 2005 et
se prolongera au-delà,
à travers différents
programmes pour accompagnerefficacement
les projets retenus.
Le jury, composé
de cinq membres
dont un représentant
de 2M et un autre de
CRI (Conseil régional
d’investissement),
examine chaque dossier et vérifie que
le candidat est bien porteur d’un projet
de création ou d’extension d’une
entreprise de moins de 6 mois d’existence.
Il interroge ensuite le candidat
pour cerner sa personnalité et ses ambitions.
Le choix se fera en tenant
compte de l’intérêt et du sérieux du
projet, de son originalité et du niveau
La société Centrale laitière vient
de lancer, Danone Activia, un produit
différent des autres. Réponse naturelle
aux problèmes de digestion,
Danone Activia, aide à digérer en facilitant
le transit intestinal, grâce à un
fermement spécial exclusif à Danone,
le Bifidus Actiregularis. Depuis son
lancement en 1987, Activia n’a jamais
cessé de se développer dans le monde
entier. Le produit est aujourd’hui
présent dans plus de 30 pays, sous le
nom de marque BIO ou Activia. Ainsi,
chaque seconde, 87 pots sont consommés
dans le monde entier.
Quotidiennement consommé, Activia
© Ph: MHI
Mostafa Benali.
d’engagement du candidat. À l’issue
de chacune de ces journées de sélection,
le jury délibère pour proposer le
nom des candidats qui participeront à
la seconde phase qui se tiendra à
Casablanca. Chaque région peut proposer
de un à cinq candidats,
une présélection
nationale se faisant à
l’issue de ces sélections
pour ne retenir que vingt
candidats en tenant
compte de plusieurs critères.
Pendant cette seconde
phase, les candidats
seront invités à
Casablanca par groupe
de dix, les 28 et 29 avril.
La sélection portera sur
le choix de seulement
cinq finalistes qui se
disputeront la troisième et dernière
phase qui va durer quatre jours. En
ultime phase, il n’y aura qu’un seul finaliste
dont la chaîne 2M va financer
son projet. Il pourra également bénéficier
des soutiens des autres partenaires
dont des banques et des cabinets
de conseil. ❏
AA
Danone Activia sur le marché
aide à digérer en facilitant le transit
intestinal, laissant chez le consommateur
une sensation de bien-être dès
la fin de la seconde semaine. Au
Maroc, Activia répond à un besoin latent
chez les consommateurs, dus à
une alimentation non équilibrée (trop
épicée et pauvre en fibres), particulièrement
riche en matières grasses,
une vie stressée et un manque d’activité
physique. Les troubles digestifs et
le ballonnement constituent un mal
dont souffrent beaucoup de Marocains.
Danone Activia est désormais leur solution.
❏
IN
Mohamed Ali Ghannam,
PDG de Maroc Hôtels
villages
Né en 1956,
ingénieur de
formation,
Mohamed Ali
Ghannam vient
d’être nommé
PDG de Maroc
Hôtel Villages,
filiale de la CDG.
D’un naturel
réservé, à la dif-
LEADER
M. Ali Ghannam.
férence de tant d’autres qui se
dépensent sans compter pour se médiatiser,
l’homme jouit d’un excellente
réputation professionnelle.
Recruté tout d’abord au département
du Commerce et de l’Industrie –alors
dirigé par Azzedine Guessous- il y est
promu directeur de l’industrie en
1989.
En 1996, la voilà qui est appelé à la
tête de la SOMACA, qu’il redresse
et qu’il met à niveau. En 2001, dans
le cadre de la politique des «walistechnocrates»,
le Roi le nomme wali
de la région Souss-Massa-Drâa et
gouverneur d’Agadir. Il y restera durant
près de trois ans, lançant de
grands chantiers et soutenant la promotion
du développement à travers
de nombreux programmes: aménagement,
emploi, infrastructures,
tourisme…
Proche de Driss Jettou, sa feuille de
route aujourd’hui s’inscrit dans le
cadre de l’implication de la CDG
dans l’aménagement et la valorisation
de zones touristiques tels que
définis par le Plan Azur. Son expérience
technique ne sera pas de
trop pour transformer à terme Maroc
Hôtels Villages en un instrument efficace
d’extension de l’offre foncière
dans le domaine du tourisme, l’un
des axes stratégiques de la Vision
2010. De quoi le stimuler pour mener
à bien le nouveau cahier de charges
qui lui est ainsi imparti avec des obligations
de résultat ;-une culture
managériale qui a tant fait défaut par
le passé.❏ Mu.S
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005 31
© Ph: MHI

ÉCONOMIE
Selon certains participants, la huitième édition du Salon international
de l’informatique et de la bureautique (SITEB) a été un désastre.
Par la faute de l’Office des foires et expositions de Casablanca.
L’OFEC a perdu son aura
L’OFEC n’a pas réussi à attirer les grandes marques.
édition
du SITEB a
«Cette
été mal gérée
depuis le début jusqu’à la
fin alors que nous avons
payé une fortune pour y être
présents». C’est en ces
termes peu amènes qu’un
exposant a commenté la huitième
édition du salon des
technologies de l’information,
tenue du 12 au 16 avril
2005 à la Foire internationale
de Casablanca. Un autre
exposant, aussi furieux
que le premier, n’a pas mâché
ses mots : «l’OFEC est
le seul responsable de cette
mauvaise organisation».
Avant d’ajouter: «L’office
brasse beaucoup d’argent,
mais il ne l’investit jamais
dans les différents salons
qu’il organise».
Le SITEB, qui était un rendez-vous
incontournable
pour les opérateurs dans les
nouvelles technologies de
32
© Ph. DR
l’information, est devenu
une manifestation quelconque,
boycottée par les
grands constructeurs informatiques
et téléphoniques.
En déambulant dans les couloirs
du salon, le client trouve
des stands occupés par
des marques peu connues,
d’autres sont à moitié vides,
avec quelques brochures et
disques CD et DVD, sans
réelle importance.
Cependant, certains stands,
qui ont fait l’exception, ont
été de véritables showrooms
et ont présenté, avec
tout le décor artistique nécessaire,
une panoplie de
produits : téléviseurs, portables,
et autres engins technologiques.
C’était le cas
notamment de la société
Somil, qui vend les téléviseurs
de marque Prima.
Beaux, performants et technologiquement
puissants,
ces téléviseurs attiraient en
effet une bonne partie des
visiteurs qui venaient admirer
leur qualité de son,
d’image et de design. À cela
s’ajoute l’excellent rapport
qualité/prix proposé par
la société.
Mais, dans son ensemble, le
salon n’a pas attiré beaucoup
de monde sauf au dernier
jour, samedi 16 avril,
qui a été marqué par une forte
affluence des clients.
Si cette édition n’a pas tenu
ses promesses, c’est parce
que l’OFEC, l’organisme
public qui gère la foire
L’office brasse
beaucoup d’argent,
mais il ne
l’investit jamais
dans les différents
salons
qu’il organise.
internationale de
Casablanca, n’a pas réussi
à attirer les grandes marques
pour qu’elles viennent exposer
au SITEB. Véritable
machine à sous, «L’OFEC a
gagné en moyenne 15 à 20
millions de dirhams pour
chaque édition du SITEB»,
avance un professionnel.
Pour cette édition, ses recettes
sont tombées à 5
millions environ, en raison
de l’absence des grandes entreprises
comme Maroc
Telecom et Méditelcom.
Mais «où va cet argent ?»,
s’interroge le même professionnel,
qui n’hésite pas à
critiquer la politique de
l’OFEC pour la mauvaise
gestion des salons.
Toutefois, certains exposants
recommandent une solution:
privatiser l’OFEC.
De cette manière, l’office
pourra faire jouer les règles
de la concurrence pour améliorer
ses performances.
Seulement, «l’OFEC n’est
pas l’unique responsable»,
estiment d’autres professionnels.
L’Etat assume également
une bonne part de
responsabilité dans la mesure
où il a laissé prospérer
le secteur informel, comme
le marché Derb Ghalef, à
Casablanca, dans lequel sont
commercialisés tous les produits
technologiques.
Cette attitude de l’Etat marocain
vis-à-vis d’un secteur
économique ouvert sur l’avenir
et de surcroît créateur
d’emplois et de richesses
n’est pas de nature à encourager
les opérateurs à investir
de l’argent pour la participation
aux salons spécialisés.
Leur absence du SITEB en
est la preuve la plus éclatante.
Mais, celui qui en
souffre le plus, c’est l’entrepreneur
qui tient une affaire
structurée, paie ses impôts
et rembourse ses dettes.
Au SITEB, où a régné la
mauvaise organisation, personne
ne souffle mot sur ce
sujet.❏
AA
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005

Barid Al Maghrib annonce le plan “Vision 2008”
Une poste
en mutation
Mohamed Wakrim. proposer une panoplie de produits.
Barid Al Maghrib passe à la vitesse
supérieure. Après avoir
assaini ses comptes et diversifié
ses activités, l’entreprise dirigée par
Mohamed Wakrim concocte un plan
stratégique « Vision 2008 ». Dans ce
plan, Barid Al Maghrib vise un chiffre
d’affaires de l’ordre de 2 milliards de dirhams,
soit 500 millions de dirhams de
plus que son niveau actuel. À l’occasion
de la convention des cadres, tenue
à Skhirat, le patron de la société rappelle
que l’environnement concurrentiel
devient de plus en plus difficile. Pour y
La bourse reprend
Enfin une semaine positive pour la
place de Casablanca. Les deux indices
se sont inscrits en légère hausse sur
la période allant du 11 au 15 avril. Ainsi,
le Masi a clôturé sur une évolution de
0,73% à 4.410,63 points ramenant sa
contre-performance annuelle à -2,46%.
Le Moroccan Most Active Shares Index,
indice des valeurs du continu, gagne
0,64% à 3.402,88 points. Ses pertes year-
faire face, elle mise notamment sur
les services financiers qu’elle compte
développer pour en faire une activité
à part entière parmi la multitude
d’activités de la poste. La clientèle
qui va chez Barid Al Maghrib
est en général constituée de personnes
ayant des revenus limités. La
poste peut donc se servir des 21%
de part de marché qu’elle détient
dans la collecte de la petite épargne.
Autre créneau à développer : la monétique.
La poste qui est déjà membre
du centre monétaire interbancaire
a émis 80 000 cartes de retrait en
2004, doublant ainsi son parc de cartes
GAB en circulation.
Dans quelque temps, elle va procéder
au lancement d’une carte de paiement
dont les caractéristiques d’émission
ne sont pas encore connues.
Cependant, Mohamed Wakrim affirme
qu’il n’est pas question de faire de la
banque. Barid Al Maghrib conservera
toutes ses activités classiques.
Le travail de diversification, opéré par
la direction, s’inscrit dans la démarche
de la poste de proposer une panoplie de
produits financiers complémentaires
aux services postaux. La privatisation
de la poste, programmée depuis longtemps
par le gouvernement, n’est pas encore
à l’ordre du jour. Cependant, Barid
Al Maghrib est prête pour cette opération
stratégique . ❏
to-date s’établissent à 3,39%.
Côté valeurs, Papelera de Tetuan s’adjuge
le meilleur score encore une fois.
Elle affiche la meilleure progression de
la semaine avec une hausse de 15% à 38
DH. Suivant la même tendance, Balima
clôture la période sur une hausse de 12%
à 833 DH. Le CIH figure également
parmi les plus fortes hausses, s’appréciant
de 9,78% à 68 DH.❏
FINANCE
EN BREF
Télécoms
Vivendi Universal vient de
vendre en bourse
68.679.301 actions Maroc
Telecom, soit 7,81% du capital,
au prix unitaire de
87,36 dirhams, à sa filiale
marocaine la Société de participation
dans les télécommunications
(SPT). Cette
société en nom collectif dé-
Abdeslam Ahizoune.
tient désormais 31,14% du capital de
Maroc Telecom. Le groupe français
lui avait déjà fait apport, le 30 mars
dernier, de 205.122.220 actions, soit
23,33% du capital, d’une valeur nominale
de 10 dirhams chacune. Le
capital de SPT a été à l’occasion augmenté
de 60.000 dirhams à 17,92006
milliards de dirhams. L’apport a été
enregistré en bourse le 30 mars au
prix de 87,36 DH l’action.
Redressement
La Caisse marocaine des marchés
(CMM) arrive au bout de son processus
de redressement qui a été «difficile»,
selon les termes du directeur
général de la CDG, Mustapha
Bakkoury. Il s’exprimait ainsi devant
les membres de la Chambre française
de commerce et d’Industrie au
Maroc (CFCIM).
Micro finance
Le Conseil d’administration de l’association
Al Amana se réunira le 30
avril 2005 au siège. Il aura notamment
à examiner les rapports relatifs
à l’exercice 2004, y compris l’audit
et le rating récemment finalisés. Côté
financements, Al Amana a reçu les
13 et 18 avril, le second décaissement
de l’emprunt ICO de 33 millions de
DH et le premier décaissement du
nouveau prêt de la BEI, de 33 millions
de DH également. Moins d’une année
après un premier découvert à des
conditions compétitives, la Banque
Populaire vient de relever le plafond
de la facilité accordée de 10 à 30
millions de DH, en en revoyant le coût
à la baisse.
Maroc Hebdo International N° 649 - 22 au 28 Avril 2005 33
© Ph.MHI

Karima Elhazi et Thami
Zouhair sont mariés depuis
12 ans. Jeune couple de
condition modeste, ils ne se plaignaient
pas trop. Et ce malgré le fait
que Thami est depuis quelque temps
en situation de chômage. Pour autant,
les deux conjoints trouvaient leur
consolation dans leurs deux enfants,
un garçon de 11 ans et une fillette de
neuf ans. Le choix des rois, comme on
dit. Mais voilà, actuellement, après la
détérioration de l’état de santé de son
aîné, la famille Zouhair n’a plus d’autre
choix que de crier son désespoir
face au calvaire qui l’a affectée en ce
jeudi noir.
Redwan Zouhair était un jeune garçon
aussi remuant que le sont ses semblables
du même âge. Élève studieux,
il présentait en plus une nette prédisposition
pour les activités sporti-
34
Fatalité,
ou erreur
médicale ?
Redwan Zouhair , 11 ans, a subi une opération d’ablation des
amygdales. Il se retrouve tétraplégique. Les responsables de
l’hôpital 20 Août de Casablanca ne donnent pas d’explication.
ves, dont le cyclisme et le football où,
de l’avis de son papa, «il était un vrai
virtuose». Seul hic, les fréquentes crises
d’angines qui l’affectaient régulièrement,
risquant à long terme d’affecter
sérieusement son organisme.
Face à ces inflammations répétitives,
un médecin de l’hôpital de quartier
conseille à sa mère une ablation des
amygdales. Après plusieurs analyses
et autant de tests coûteux effectués
dans l’hôpital même où la vie de
Redwan allait basculer et qui ont tous
démontré que l’enfant était apte à subir
une opération chirurgicale, rendez-vous
a été fixé pour le jeudi 10
mars 2005.
En ce jour fatidique, la mère de
Redwan se présente très tôt à l’hôpital
20 Août. Après une brève attente,
son enfant est admis dans la salle des
opérations. Deux heures plus tard, la
mère attend toujours de voir son enfant.
Lorsqu’elle remarque le va-etvient
inhabituel des médecins devant
la salle des opérations, l’inquiétude
commence à l’envahir. D’autant plus
que l’intervention que son fils doit subir
est censée durer moins de vingt
minutes. Malgré tout, elle n’ose pas aller
demander des informations.
Intimidée par les blouses blanches,
Karima préfère, en effet, rester à sa
place jusqu’à ce qu’un médecin vienne
lui poser des questions sur les antécédents
médicaux de son fils.
«Il m’a demandé si notre famille
comptait des diabétiques, je lui ai répondu
que non. Il m’a ensuite posé
de nombreuses autres questions du
même genre. Face à mes réponses négatives,
il s’est précipité à la salle des
opérations sans même m’informer de
ce qui arrivait, au juste, à mon fils»,
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005

aconte Karima. À ce moment, la mère
ne peut plus réprimer sa panique et
se précipite, elle aussi, en direction
de la salle où son fils se débat entre vie
et trépas. Sur place, on l’informe que
lors de l’opération, Redwan a fait plusieurs
arrêts cardiaques, qui ont entraîné
des arrêts respiratoires. On lui
dit aussi que le staff médical a dû le
réanimer à trois reprises en utilisant un
défébrilateur (électrochoc). En vain,
le petit sombre dans un coma profond
dont il ne se réveillera que vingt jours
plus tard. Entre temps, ses parents
émettent nombre de questions pour
savoir ce qui s’était réellement passé
lors de l’opération pour que leur fils
se retrouve dans un tel état. Des questions
qui demeurent à ce jour sans réponse.
Le 31 mars 2005, au service de réanimation
de l’hôpital 20 Août,
Redwan émet les premiers signes de
vie depuis vingt jours.
En guise de réveil, l’enfant semble
plutôt en proie à une crise de spasmes
violents. Sa mère, qui est restée à son
chevet durant toute la période de coma,
éprouve à ce moment des sentiments
mitigés. «J’étais partagée entre
un sentiment de joie et d’effroi. Il
est vrai que Redwan s’était réveillé
de son coma, mais l’enfant qui se tortillait
devant moi, en émettant des cris
Les parents de Redwan: “une tentative de se débarrasser d’un dossier embarrassant”.
rauques, ne ressemblait en rien à celui
qui était venu sur ses pieds à l’hôpital,
à peine vingt jours aupara-
vant», déclare-t-elle.
Deux jours après son réveil
du coma, Redwan
s’est certes stabilisé,
mais quelle stabilisation
?
En effet, la famille
Zouhair découvre avec
effroi que son enfant était
devenu complètement
tétraplégique. «Il ne pouvait
plus marcher, ni parler
et encore moins manger.
Bref, notre fils, qui porte désormais
des couches, a été réduit à un
Les parents
émettent
nombre de
questions pour
savoir ce qui
s’était passé
lors de
l’opération.
état de légume complètement dépendant»,
explique son père Thami
Zouhair qui a, entre temps, déposé
une plainte pour erreur
médicale, le jeudi
24 mars 2005.
Le mardi 19 avril,
suite à la publication
de plusieurs articles
consacrés à cette affaire,
un substitut du
procureur du Roi près
de la cour d’appel de
Casablanca a convoqué
les parents de
Redwan pour leur signifier
son soutien et leur donner des
garanties concernant le suivi de leur
dossier. Quant aux responsables de l’hôpital
20 Août, ils n’ont toujours pas
daigné donner la moindre explication.
À peine s’ils ont conseillé aux parents
de Redwan, qui reste alité dans leur
hôpital, de le transférer vers le centre
de rééducation de Bouskoura, un
centre où ce genre de séjour est facturé,
au bas mot, à 50.000 dirhams.
De leur côté, les parents de Redwan,
qui ne disposent bien évidemment pas
de cette somme, interprètent cette proposition
comme «une tentative de se
débarrasser d’un dossier qui commence
à devenir embarrassant»,
conclut Thami Zouhair, le papa de
Redwan. ❏
Majdouline El Atouabi
Élève studieux, «il était aussi un vrai virtuose
du football».
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005 35

SOCIÉTÉ ET CULTURE
Une nouvelle procédure de délivrance de visas étudiants pour la
France vient d’être mise en place. Elle répond aux demandes
sans cesse croissantes.
Le parcours
du combattant
Tous les directeurs généraux
des offices publics,
des grands groupes privés
et des grandes entreprises
publiques ont suivi
leurs études supérieures à l’étranger.
De Abdeslam Ahizoune (Maroc
Telecom) à Saad Bendidi (ONA), en
passant par Mourad Chérif (OCP),
Khalid Oudghiri (Attijariwafa), l’élite
marocaine ne se recrute que parmi les
diplômés des grandes écoles françaises.
Ils sont tous ingénieurs de formation
française. Bien plus, par exemple,
dans le gouvernement actuel, on compte
un Adil Douiri, un Karim Ghellab ou
un Mohamed Boussaid qui sont de cette
jeune garde d’ingénieurs issus des
grandes écoles françaises.
Il est donc presque inutile de se demander
pourquoi les Marocains prennent
d’assaut les écoles françaises. Ces
dernières offrent nettement plus d’opportunité
de carrière. C’est pourquoi,
après avoir décroché le baccalauréat,
suivre une formation supérieure en
France en fait rêver plus d’un.
Malheureusement, le nombre de jeu-
nes marocains admis
pour des études dans
l'Hexagone a considérablement
reculé,
ces dernières années.
«Beaucoup voient
leur dossier rejeté du
fait de la mauvaise
orientation», explique
le consul général de
France à Casablanca,
Corinne Breuze. Bien
que ces propos tentent de rassurer, ce qui
relevait d’une simple formalité, il y a
quelques années, est devenu un véritable
parcours du combattant.
Pour pallier cette régression, la France
a penché pour une nouvelle procédure
de délivrance de visas étudiants. «A partir
du 1er juin 2005, la demande de vi-
En 2004, le
nombre de
visas étudiants
demandés a été
de 6.427, mais
seulement
2.957 ont été
accordés.
sa sera conditionnée par le passage
obligatoire au Centre pour les études en
France (CEF), accessible sur Internet»,
affirme Corinne Breuze. L’intérêt de
cette démarche serait de
pouvoir examiner les projets
d’étude individuellement
et, surtout, d’orienter
les étudiants vers les filières
qui correspondent le
mieux à leur formation initiale.
Ce centre permettra
également de tester le niveau
de l’étudiant et d’émettre
un avis académique
à l’attention du consulat,
qui, lui, prendra en compte ces remarques
pour délivrer le visa.
En 2004, le nombre de visas étudiants
demandés a été de 6.427, mais seulement
2.957 ont été accordés. Ce refus,
qui a touché plus que la moitié des demandes,
se justifie, selon le consulat de
France, par le manque de ressources financières,
mais également par les mauvais
résultats en bac et l’incohérence
de la formation demandée avec le cursus
suivi. En 2003, ils ont été 9.691 étudiants
à demander le visa et 3.319 parmi
eux ont passé cette épreuve avec
succès.
Les écoles d’ingénieurs, qui ouvrent les
inscriptions jusqu’à fin avril, comme
Polytechnique, Centrale, Ponts et chaussées,
ont longtemps été très cotées. Les
deux rudes années de classes préparatoires
après le baccalauréat ne découragent
pas les centaines de candidats
marocains de tenter leur chance. La
Sorbonne, avec ses mille et une formations,
est également très demandée.
Corinne Breuze. Des propos rassurants.

C’est pourquoi, historiquement, la plupart
des demandes concernent ces établissements.
Mais, il semble qu’il y ait
aujourd’hui une nouvelle orientation.
La gestion et le commerce ont désormais
la cote auprès des étudiants marocains.
C’est du moins ce qu’affirme le Consul
général de France à Casablanca. «Les
études les plus en vogue ces deux dernières
années, sont les écoles privées de
commerce, gestion et management telles
que HEC et ESSEC, qui font le bonheur
des jeunes bacheliers. Les écoles
d’hôtellerie attirent également de plus
en plus d’étudiants». Dans la tendance,
les étudiants sont également tentés par
les inscriptions dans les IAE (instituts
d’administration des entreprises), les
IEC (instituts des études commerciales),
qui sont affiliés à de grandes universités
de commerce et de gestion, et
l’ENA (Ecole Nationale
d’Administration).
«Face à cette grande diversité des formations
proposées en France, l’étudiant
est souvent mal orienté et peut se
voir refuser le visa à cause d’une inscription
incohérente, d’où l’importance
du centre d’orientation», souligne
Corinne Breuze.
Désormais, pour préparer son inscription
et son séjour en France, tout étu-
En France, le problème du financement des études se
pose à presque tous les étudiants marocains. À moins
que les parents disposent de revenus confortables, la question
devient vite angoissante. Il faudra jongler entre bourses,
aides familiales et prêts bancaires.
Mais, le budget nécessaire varie en fonction du type d'études
choisies, en faculté ou en école privée, mais aussi de la
ville et des conditions de vie. Les frais de scolarité, par
exemple, sont gratuits pour les étudiants des écoles normales
supérieures et de l'ENA (Ecole Nationale de
l'Administration). Ces derniers sont même rémunérés environ
1.500 DH par mois pendant leur formation. Les frais
restent peu élevés dans les universités d'Etat : 1.800 à 2.000
DH par an, en moyenne, mais jusqu'à 10.000 DH dans certaines
universités.
Dans le privé, ils explosent : à partir de 40.000 DH par an
et jusqu'à plus de 80.000 DH dans les grandes écoles de commerce
comme HEC ou l'ESSEC.
Le visa sera conditionné par le passage au CEF accessible sur http://ma.educationfr.fr.
diant marocain devra, obligatoirement,
passer par ce nouvel organisme. La procédure
est également valable pour les
étudiants étrangers résidant au Maroc.
Le CEF sera présent à travers deux antennes
à Rabat et Casablanca. Les étudiants
désirant poursuivre leurs études
supérieures en France peuvent donc
s'inscrire en ligne dès le 1er juin 2005,
sur l’adresse http://ma.educationfr.fr.
Une fois leur inscription enregistrée,
les frais du dossier pour l'obtention du
visa sont réduits de 50%, environ 700
DH au lieu de 1.100 DH. L’étudiant devrait
obtenir auparavant une inscription
ou une pré-inscription, dans un établissement
français avant de formuler
Combien ça coûte ?
une demande de visa étudiant. Un Test
de connaissances du français est exigé
pour tous les étudiants n’ayant pas obtenu
un baccalauréat français. Depuis
l'année 2003, il y a seulement deux
consulats qui délivrent le visa pour les
étudiants. Le consulat de Rabat et celui
de Casablanca, qui traitent les demandes
émanant de toutes les autres
régions du Maroc.
La question qui se pose est de savoir si
ce centre facilitera réellement les inscriptions
pour les Marocains. Cette expérience,
qui est déjà une réussite en
Chine, sera bientôt étendue à d’autres
pays du Maghreb et d’Afrique. ❏
Chifaâ Nassir
Une fois inscrit, il faut se loger. Les élèves ingénieurs sont
ainsi souvent hébergés par leur école pour un coût très faible.
Des chambres-studios sont également proposées dans
les cités universitaires pour un prix de 1.500 à 3.500 DH
par mois. Mais elles sont attribuées selon des critères sociaux,
donc inaccessibles à un non-boursier. Les maisons
pour étudiants, souvent groupés selon l'origine, disposent
aussi de chambres, entre 3.000 et 4.000 euros par mois.
Mais, pour l'essentiel, l'offre se trouve surtout dans le secteur
privé. Ce sont notamment les résidences étudiantes des
villes universitaires, pourvues de studios meublés avec services
collectifs. Le plus souvent, donc, l'étudiant devra se
débrouiller par ses propres moyens, seul ou en colocation.
Au budget logement s'ajouteront encore les dépenses d'équipement,
notamment l'ordinateur avec accès Internet,
désormais indispensable. Au total, le budget mensuel d'un
étudiant varie de 7.500 à 9.500 DH, sans doute plus à Paris.❏
CN
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005 37

© Ph. DR
SOCIÉTÉ ET CULTURE
Hicham Daoudi, 28 ans, fondateur de la Compagnie Marocaine
des Œuvres et Objets d’Art, explique le rapport des Marocains
aux les œuvres d’art.
“Les Marocains n’ont
pas une culture de l’art”
Hicham Daoudi. “Pourquoi il n’y a pas un seul musée au Maorc ?”
• Maroc Hebdo International:
Comment expliquez-vous l’engouement
des Marocains pour l’acquisition
des tableaux de peintres de grande
renommée?
- Hicham Daoudi : Cela s’explique
par une évolution des mentalités. Dans
le passé, pour décorer sa maison, on investissait
dans les tissus ou le cristal ou
encore la porcelaine. Aujourd’hui, la
tendance est plus à l’acquisition des tableaux.
Il faudrait dire aussi que les Marocains
prennent, de plus en plus, goût aux belles
choses et ne lésinent pas sur les
38
moyens pour les avoir.
• MHI : Au-delà de l’aspect décoratif,
l’acquisition d’un tableau n’estil
pas considéré comme un placement
financier sûr ?
- Hicham Daoudi : Difficile de le croire.
En tous les cas, jusqu’à aujourd’hui,
aucun de mes clients ne m’a confié
qu’il a acheté un tableau ou une sculpture
pour placer de l’argent. La première
motivation est souvent l’amour
du beau.
• MHI : De qui est composée votre
clientèle ?
- Hicham Daoudi : Ce sont essentiellement
des collectionneurs marocains
ou étrangers résidents au Maroc.
Ce sont des fidèles qui répondent présents
à toutes les ventes aux enchères
qu’organise la compagnie et qui apprécient
ses efforts. Nous partageons
ensemble de beaux sentiments et notre
relation est basée sur la confiance.
• MHI : D’où est-ce que les tableaux
mis en vente proviennent-ils ?
- Hicham Daoudi : Ce sont la plupart
du temps des particuliers qui font appel
à nos services pour mettre en vente
leurs objets d’art soit à cause d’un
divorce ou d’une dette ou encore d’un
décès. Ce qu’on appelle dans notre jargon
les «3D».
• MHI : Qui détermine la valeur du
tableau mis en vente ?
- Hicham Daoudi : Généralement, les
propriétaires ignorent la valeur réelle
des biens qu’ils possèdent. Ils me les
soumettent, d’abord, pour un examen
parce qu’il faut bien voir si c’est un bon
ou un mauvais produit. Par la suite, je
donne une première estimation avant
de faire appel à un expert international.
C’est à lui que revient la tâche d’attester
de l’authenticité et de fixer les prix
de l’objet mis en vente.
• MHI : Combien coûte une expertise
?
- Hicham Daoudi : Pour un tableau,
entre 15.000 et 20.000 euros. Faire appel
à un expert de renommée est primordial
dans une vente aux enchères,
car il offre des garanties de rigueur et
de sécurité dans les transactions. En
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005

plus, il est le garant de l’authenticité
d’un bien et donc responsable en cas de
litige.
• MHI : Comment êtes-vous rémunérés
?
- Hicham Daoudi : Nous touchons
un pourcentage sur l’acheteur et le vendeur.
Pour le premier, c’est de 14% à
18% et pour le deuxième de 8% à 12%.
• MHI : Est-ce que vous vendez des
peintures marocaines?
- Hicham Daoudi : Oui, celles de
peintres marocains décédés, comme
Ben Ali Rbati ou Gharbaoui, sont très
recherchées. Les peintres vivants se
vendent en Galerie d’art ou se chargent
de négocier directement le prix de leur
toile. Et souvent, il est variable selon l’humeur
du jour. D’ailleurs, le manque
de sérieux des artistes marocains est la
première cause de la fermeture de plusieurs
galeries.
• MHI : A combien vendez-vous un
tableau marocain ?
- Hicham Daoudi : Entre 150.000 et
200.000 dirhams. Lors de la dernière
vente aux enchères, une toile de Ben Ali
Rbati s’est vendue à 210.000 dirhams.
C’est le plus haut prix qu’un peintre
marocain a enregistré dans une vente
aux enchères organisée par la compagnie.
• MHI : On est bien loin du 1.450.000
dirhams des Allamates, de Majorelle.
À votre avis, pourquoi une telle différence
?
- Hicham Daoudi : C’est logique. La
peinture marocaine est jeune et manque
de technique. Le marché du faux casse
aussi les prix. Ce qui me chagrine,
c’est que le ministère de la Culture ne
fait rien pour changer cet état des choses.
J’espère que la nouvelle génération
de peintres marocains aura plus de
chances que l’ancienne.
• MHI : Outre les tableaux, vous
vendez autres objets d’arts ?
- Hicham Daoudi : Bien sûr, nous ne
pouvons pas nous contenter que des tableaux.
Nous vendons aussi d’autres
Les ventes aux enchères attirent du beau monde.
produits comme les tissus, les céramiques,
les manuscrits, les montres, les
bijoux, la vaisselle, les meubles et bien
d’autres objets d’art. Je fais aussi du
conseil d’acquisition et de création de
collections auprès des institutions et
des particuliers. Sinon, je ne pourrais
pas m’en sortir.
• MHI : Comment voyez-vous le
marché des ventes aux enchères au
Maroc ?
- Hicham Daoudi : Le marché est à
l’état embryonnaire, par conséquent
très fragile. On navigue à vue en essayant
de tenir la barre. Car, la marchandise
est rare au Maroc. Et, pour
l’importer, les taxes douanières sont
très élevées. Il faut payer jusqu’à 60%
de la valeur de l’objet. En plus, les
Marocains n’ont pas une culture de
l’art. Comment expliquez-vous que
dans ce pays il n’existe aucun musée et
aucune collection publique? Pourquoi
notre enseignement ne montre pas que
le Maroc a été la source d’inspiration
de plusieurs artistes comme Delacroix
ou Matisse ? Tenez, pourquoi il n’y a
pas un seul Delacroix au Maroc ? Il
faut faire des efforts pour qu’on avance.
Personnellement, je suis content de
travailler avec une élite culturelle qui
s’intéresse à l’art et cherche à approfondir
ses connaissances. ❏
Propos recueillis par
Loubna Bernichi
Le record de Majorelle
Un million quatre cent cinquante
mille dirhams, c’est le prix qu’a
payé un collectionneur d’œuvres d’art
anonyme pour la toile “Les
Allamates”, de Jacques Majorelle, lors
de la vente aux enchères, qui s’est déroulée
le 26 mars 2005 à 17 h à l’hôtel
de la Compagnie Marocaine des
Œuvres et Objets d’Art (CMOOA),
situé au quartier Bourgogne, à
Casablanca. Trois mois et quelques
jours auparavant, dans le même cadre,
le tableau “Femme noire”, nu de
dos de ce même peintre orientaliste,
s’est vendu à huit cent quatre-vingt-
quinze mille dirhams. Surprenant.
Jamais encore des sommes aussi faramineuses
n’ont été enregistrées dans
ce genre de transaction. Et, jusqu’à
aujourd’hui, on ignorait que les
Marocains sont aussi férus de peinture
orientaliste et qu’ils sont prêts à
payer le prix fort.
Il faudrait dire aussi que ce mode d’achat
est très récent au Maroc. En effet,
la vente aux enchères n’a fait son
apparition qu’il y a trois ans. Et, c’est
grâce à Hicham Daoudi, fondateur de
la CMOOA et pionnier dans ce domaine.❏
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005 39
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SOCIÉTÉ ET CULTURE
Rassemblé par Loubna Bernichi
Sponsoring
Royal Air
Maroc et sa filiale
hôtelière
Atlas Hotels
parrainent le
Marrakech
Cycling Club
depuis le début
de la saison
2004. Créé en
février 2004, le
Marrakech Cycling Club a réalisé
des performances encourageantes
sur le plan national, notamment
grâce aux résultats réalisés par des
coureurs tels que Nourredine El
Abidi, Mehdi El Mansouri,
Mustapha Saber, Kamal Kassine,
jeune coureur très prometteur, et
Adil Kharbouchi.
Si le Groupe Royal Air Maroc soutient
le Marrakech Cycling Club,
c’est pour la popularité de ce sport
et les valeurs de courage, de solidarité
et d’esprit d’équipe qu’il
véhicule.
Soutenance
C’est avec brio que Sanaa Mrabeti,
épouse Ahniche, a soutenu, mardi
19 avril 2005, sa thèse de doctorat
en médecine à la faculté de
médecine de Rabat. La soutenance
de la thèse, qui porte sur un thème
des plus actuels, à savoir L’asthme
et obésité chez l’enfant, a été
dirigée par le professeur Chafik
Mahraoui.
Théâtre
L'administration du 5ème Festival
du Printemps de théâtre d'Oujda
procède, du 22 avril au 06 mai
2005, aux éliminatoires de sélection
des meilleures pièces à présenter
à cette manifestation, qui se
déroulera du 14 au 20 mai.
Participeront à ce Festival des
troupes théâtrales locales et régionales,
en plus de 2 troupes nationales.
40
EN BREF
Youssou N’Dour à l’affiche
Le Festival Gnaoua
et Musiques du
tionaux comme le
poète-musicien réu-
Monde se déroule du 23
nionnais Danyel Waro,
au 26 juin 2005 à
le duo sénégalo-sué-
Essaouira. Cette
dois Elika et Solo, la
huitième édition ac-
magie des percussions
cueillera une belle bro-
indiennes avec le
chette parmi les plus
Singapourien Nantha
connus de l’art des
Kumar, le bassiste
Gnaoua : Mahmoud
guadeloupéen Étienne
Guinea, Hamid El Kasri,
Mbappé, du groupe Joe
Mustapha Bakbou,
Zawinul Syndicate, le
Abdeslam Alikane.
Autant de maîtres qui ti-
Youssou N’dour.
batteur franco-congolais
Roger Biwandu, le
ennent cette année à rendre un hom- flûtiste français Majik Malik et bien
mage spécial à un autre grand nom de d’autres. Parmi les heureuses et inédites
la musique, Abderrahman Paca, l’un rencontres, le métissage berbéro-cel-
des fondateurs du groupe Nass El tique du groupe Thalweg, incarné par
Ghiwane. Et, pour la première fois, l’É- 7 musiciens, dont Hocine Boukella,
gyptien Fathy Salama sera sur la scène chanteur et guitariste de l’ancien
d’Essaouira. Le pianiste compositeur, Orchestre National de Barbès, avec
considéré comme l’inventeur de la comme invité Aziz Sahmaoui, mem-
"jeel", la pop arabe, précieux collabobre de l’ex-ONB.
rateur de Youssou N’Dour sur son Enfin, la star sénégalaise Youssou
dernier album, "Egypt", offrira à N’Dour et son orchestre, Super Étoile
Essaouira un répertoire né de sa ren- de Dakar, clôtureront ce festival dans un
contre avec Hassan Bargamoun, aux show 100% africain.
côtés de ses musiciens gnaoua égyp- Rendez-vous est pris, donc, pour une
tiens. Au programme de cette édition programmation aussi fascinante que
également, de grands artistes interna- cosmopolite.❏
Le combat des exilés
Huit ans après la publication de
son livre, “Marocains des deux
rives”, consacré à la naissance de l'association
«Migrations et développement»,
Zakya Daoud rend un formidable
hommage aux immigrés marocains.
La journaliste, et anciennne rédactrice
en chef de la revue marocaine
Lamalif, a poursuivi son étude de
l’esprit de solidarité qui lie les
Marocains de part et d'autre de la
Méditerranée, pour signer Marocains
de l'autre rive, les immigrés marocains
acteurs du développement
durable, paru aux éditions Tarik.
Ils sont dévoués au travail social, contribuent
à améliorer le quotidien des
villageois de l'Anti-Atlas marocain.
Ils sont également membres d'une association
dynamique, Migration et
Développement, née en France et
dédiée totalement au bien être des
Marocains. Sur les traces du principal
fondateur de Migration et
Développement, Zakya Daoud nous
livre l’histoire d'un parcours attachant.
De l'usine chimique Péchiney de
Briançon dans les Hautes-Alpes en
France, aux montagnes de l'Anti-Atlas,
la journaliste revient sur vingt années
de courage, de tous ces Marocains
“héros anonymes du développement et
de la démocratie”.
Ainsi, le livre nous raconte le combat
de Jamal Lahoussain, arrivé en France
en 1970, rêvant d’une vie meilleure,
mais il est confronté à une toute autre
réalité. Celle des ouvriers-esclaves ne
bénéficiant d’aucun droit et payés
moitié moins que les ouvriers français.
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 30 Avril 2005

Ambiance marocaine à Paris
La soirée du samedi 9 avril 2005 à
l’espace lumière à Epinay-sur
Seine restera gravée dans la mémoire
de la communauté marocaine en
France, en particulier, et en Europe,
en général. En effet, ce jour-là fut marqué
par la soirée populaire organisée
par l’association Étoile du Sud, en
prévision de la circoncision de SAR le
prince héritier Moulay Hassan, qui eut
lieu quatre jours plus tard.
Dès la levée de rideau, la salle fut enflammée
par la prestation de Stati, le
virtuose de la chanson populaire marocaine.
Le public apprécia ensuite les
mélopées de Saïd Senhadji, celles de
Chaba Zina, ainsi que les déhanchements
de Abidat Errma, directement
venus de la région de Khouribga. La
soirée fut également marquée par la
prestation hilarante du comique maro-
Délégué syndical, Jamal va
militer durant les 15 ans qu’il
passe au service de l’usine
jusqu’à sa fermeture. Il ne
baisse pas les bras et motive
les 54 immigrés licenciés, candidats
au retour, à investir leur
prime de départ au Maroc.
Tout le monde s’est impliqué.
Un mouvement est né. En
1986, Jamal fonde l’association,
“Retour et développement”,
qui s’est transformée
en, “Migrations et développement”,
et prend son destin en
main. Il multiplie les actions
dans son village natal
d'Imgoun. Jamal est dynamique,
déterminé, tisse des
cain Abdelkhalek Fahid, dont les
facéties provoquèrent de grands éclats
de rires parmi une assistance enchantée
de renouer avec l’humour marocain.
Cependant, l’hilarité céda place
à l’émotion lorsqu’une minute de silence
fut observée en hommage à Fatna
Bent El Houssein, décédée trois jours
auparavant.
Aussitôt cette minute passée, le public
renoua avec la fête qui se prolongea
jusqu’à quatre heures du matin.
Ensuite, rendez-vous fut pris pour la
soirée «100% Raï» au Zentih de Paris,
le samedi 23 avril 2005. Une soirée
que la présidente de l’association Étoile
du Sud, Khadija Mhanna, définit de
la sorte : «Comme son nom l’indique,
c’est une soirée qui sera dédiée au raï.
Elle connaîtra la participation de
plusieurs stars du raï, dont la célébrissime
Chaba Zehouania et du « raïman»
marocain Mouss Mahir, qui se
produira aux côtés de chanteurs algériens.
Cette soirée entre dans le
même esprit que toutes les soirées que
nous organisons en Europe, afin de
perpétuer les liens entre les Marocains
vivant à l’étranger et leur culture d’origine».
❏
liens de confiance. Les autres
membres de l'association en
font autant. Ils favorisent la
création de coopératives et attirent
les touristes dans ces régions
enclavées du Maroc
Quelque temps après, Jamal
savoure le fruit de son militantisme.
Les dispensaires et
les bibliothèques voient le
jour, les barrages commencent
à se construire et permettent
l'irrigation des terres
desséchées.
C’est ce travail de solidarité
et de fraternité que Zakya
Daoud salue dans son livre de
248 pages. ❏
C.N
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 30 Avril 2005
EN BREF
Participation
Plusieurs films marocains
sont projetés
dans le cadre de deux
rencontres de cinéma
dédiées à l’Afrique à
Bruxelles, «l’Afrika,
film festival de
Louvain», prévu du 22 Faouzi Bensaïdi.
avril au 7 mai et le festival
« Afrique taille XL», du 28 au
30 avril 2005. Ainsi, "Tenja", de
Hassan Legzouli, "À Casablanca les
anges ne volent pas", de Mohamed
Asli, "Le Grand Voyage", d'Ismaël
Ferroukhi, et "L'Enfant Endormi",
de Yasmine Kassari, participent à
«l’Afrika, film festival de Louvain».
Quant à «la chambre noire», de
Hassan Benjelloun, et «la falaise»,
court-métrage de Faouzi Bensaïdi,
ils sont programmés à «l’Afrique
taille XL».
Photographie
Les œuvres du
photographe
Daoud Aoulad
Sayed et du photographeplasticien
Hicham
Benohoud sont
exposées au
Daoud A. Sayed.
Festival
"T'saouar: photographes du
Maghreb", organisé à Sainte-
Suzanne en France et qui se tient
jusqu’au 30 juin 2005.
La lumière de Marrakech habite les
images du photographe Daoud
Aoulad Sayed dont les cadrages intéressants
s'attachent à la magie de
certaines scènes de rue qui le ramènent
à son enfance et, partant, aux
sources de la photographie.
À l'univers attachant, intriguant et
très politique, Hicham Benohoud,
professeur d'arts plastiques à
Marrakech, expose le formidable travail
qu'il avait montré, voilà quelques
années, à l'espace "Vu", la plus
grande galerie parisienne privée
dédiée à la photographie.
41

SOCIÉTÉ ET CULTURE
La Fondation ONA célèbre le mois du patrimoine à la Villa des Arts
Les signes de l’authenticité
Après avoir été spolié,
folklorisé, le
patrimoine marocain
est en voie d’être réapproprié.
En présentant
au public du 26 avril au 26
mai 2005, deux expositions
thématiques, «le signe dans
l’art marocain» et «les costumes
régionaux en miniature»,
la Fondation
ONA, dirigée par Rachid
Slimi, œuvre dans le sens
de cette ré-appropriation.
Ainsi pour mieux sensibiliser
les Marocains à leur
patrimoine, les responsables
de la Fondation ONA
42
ont tenu à présenter, d’abord,
au cours d’une conférence
de presse, qui a eu
lieu lundi 18 avril 2005 à la
Villa des Arts, le programme
de ces deux expositions.
Les visiteurs de la Villa des
Arts auront, le plaisir, un
mois durant, de participer
à une véritable fête du patrimoine.
Un patrimoine riche
et diversifié qu’ils auront
à connaître et apprécier
à travers les deux expositions
thématiques. La
première, Le signe dans
l’art marocain, réunit, pour
les mettre en perspective,
des objets ethnographiques
et des peintures d’une vingtaine
d’artistes marocains
très connus.Quant à la
deuxième exposition intitulée
Les costumes régionaux
en miniature, elle est
un hommage à nos traditions
vestimentaires, à travers
les temps, les régions
et les tribus du Royaume.
Le public pourra admirer,
par la même occasion, les
costumes anciens provenant
des musées des
Oudayas et du judaïsme
marocain.❏ S.M
Rachid Slimi. Se réapproprier le patrimoine.
PREPARATION A LA MSTCF
(MAITRISE DE SCIENCES ET TECHNIQUES COMPTABLES ET FINANCIÈRES)
Dans le cadre de la convention signée entre l’ISCAE et l’INTEC PARIS, les candidats marocains intéressés par les carrières
financières et comptables et par la préparation du Diplôme d’Expertise Comptable (Filière Française) sont informés qu’ils ont la
possibilité de s’inscrire à la Maîtrise de Sciences et Techniques Comptables et Financières (MSTCF) de l’INTEC par l’intermédiaire
de l’ISCAE.
CONDITIONS D’INSCRIPTION
L’admission à la préparation de la MSTCF de l’INTEC est subordonnée à deux conditions bien spécifiques:
➽ En premier lieu, le candidat devra justifier de la possession de l’un des diplômes suivants:
• DPECF ou Certificat du premier cycle de l’INTEC;
• Tout titre ou diplôme dispensant de la totalité des épreuve du DPECF.
➽ En second lieu, le candidat devra réussir un examen préalable dénommé certificat préparatoire à la MSTCF (CP MSTCF).
ORGANISATION DU CP MSTCF:
• 1ère session: Le 16 juin 2005
• 2ème session: Le 18 septembre 2005
ORGANISATION DE LA SCOLARITÉ EN MSTCF:
La scolarité est organisée en unités d’enseignement (UE) indépendantes en cours à distance. Les élèves peuvent donc suivre le
nombre d’UE qu’ils souhaitent chaque année.
Le diplôme de la MSTCF de l’INTEC se compose de dix unités de valeur, dont les huit premières sont parfaitement identiques à
celles qui constituent le DEFC de l’INTEC (ou le DECF de l’État).
Les titulaires de la MSTCF peuvent bénéficier de deux valeurs supplémentaires du DESCF (grand oral et soutenance du compte
rendu de stage). Ils pourront s’inscrire s’ils le désirent, dans des troisèmes cycles universitaires (DEA, DESS).
➽ Une participation aux frais de préparation aux UV de la MSTCF est prévue.
FRAIS D’INSCRIPTION A L’EXAMEN DU CP MSTCF: 500,00 DH
PIECE A FOURNIR: la photocopie du diplôme requis. En cas de diplôme écrit en arabe, la copie devra être accompagnée de la
traduction en français.
DATE DE CLOTURE DES INSCRIPTIONS: 1ere session: Lundi 25 avril 2005.
RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS
INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET D’ADMINISTRATION DES ENTREPRISES
km 9,5, Route de Nouasseur BP.8114 Casa-OASIS
Tél.: 022.97.40.33 Fax: 022.33.54.95
e-mail: iscae@iscae.ac.ma
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005
© Ph. MHI

Cette semaine, je suis inspirée. Je
n’ai pas eu à choisir un restaurant,
c’était tout réfléchi d’avance.
J’avoue que c’est l’une des rares fois que
ça m’arrive. D’habitude, c’est toujours à
la dernière minute que je me décide.
Ce mardi, je déjeune au Café M de l’hôtel
Hyatt Regency Casablanca. Une brasserie
d’affaires, dont le concept fait déjà recette
sur les bords de la Seine, au Hyatt
Regency Paris Madeleine. Ouvert depuis
trois ans, on raconte que c’est un lieu idéal
pour les rencontres d’affaires tout comme pour les moments
de détente.
Je réserve une table avant de m’y rendre. Et, je vous
conseille vivement d’en faire autant. Car il affiche souvent
complet à midi. Même si une pancarte mentionne
que le service voiturier est disponible, je n’en trouve pas.
Apparemment, ma citadine ne fait pas le poids face aux
grosses berlines allemandes stationnées au parking. Je me
débrouille seule. Difficilement, je l’admets, parce qu’il
n’y a pas de place.
À l’accueil, j’attends une bonne dizaine de minutes avant
que l’hôtesse ne m’installe, tout en s’excusant du retard.
Mon nom ne figurait pas sur la liste.
Dans la salle, sobrement décorée en bois massif et en cuir
noir, une clientèle très select.
Des femmes «fashion», cheveux colorés et coiffés, bien
maquillés, avec de grosses lunettes et vêtues d’habits griffés
et des hommes en costumes sombres bien coupés et cravate
tendance. Avec mon jean délavé, mes baskets, ma
chemise en coton, on aurait pu jouer à chasser l’intruse.
Parmi les clients, je reconnais quelques personnalités économiques
et politiques influentes, entre autres, le général
Hamidou Laânigri, patron de la Direction Générale de la
Sûreté Nationale (DGSN), Kamal Lahlou, directeur de
groupe de presse, et mon voisin de palier, un homme d’affaire
qui ne dit jamais bonjour.
La carte, en deux feuillets, propose des formules buisness,
Sorties
Poulet à la broche
Loubna Bernichi
Ouverture
Du nouveau à Marrakech ! « Pasta Bar » ouvre ses
portes. Dans une très jolie villa au cœur du Guéliz,
Patrick et Loïc vous accueillent dans leur restaurant de
spécialités “Pâtes et Viandes’’. Plus de 64 sortes de pâtes
à déguster en Terrasse Lounge ou dans la salle aux
accents japonais. À l’étage, un pub attend les accros de
billard. Demandez le salon privé avec un bar privatif.
Adresse : Pasta Bar, 6 rue Lieutenant Lamure, Guéliz,
Marrakech. Tél : 044 42 01 58.
BON APPÉTIT
entrée et plat à 285 DH, plat et dessert à 245
DH, entrée, plat et dessert à 325 DH. Vous
avez le choix entre neuf entrées et autant de
plats et de desserts.
Mes gambas grillées au basilic, servies avec
un coulis de tomates, arrivent cinq minutes
après que j’aie passé ma commande. Le service
est rapide. La présentation du plat est excellente.
Je déguste la première gambas et la
deuxième sans problème. Au bout de la troisième
et dernière, je découvre un invité non
désiré. Il est noir, crépu et court. Je n’arrive
pas à déterminer si c’est un poil ou un cheveu. Ce qui est
sûr, ce n’est pas le mien. J’ai les cheveux longs. Déçue et
dégouttée, j’arrête de manger. Je ne fais aucune réclamation.
Je me suis contentée de le poser, bien en évidence,
sur le bord de l’assiette creuse. Personne ne l’a remarqué.
Pourquoi je n’ai rien dit ? Parce que c’est peine perdue.
Il auraient vite fait de me changer le plat ou de ne pas le
compter dans l’addition, mais mon opinion est faite, je ne
reviens plus. J’ai enchaîné avec un poulet rôti à la broche
et une purée de pommes de terre à l’ail. J’ai aimé la simplicité
de ce plat. Il est léger et savoureux. S’il n’y a pas
eu l’incident du cheveu, j’aurais dit que c’est parfait.
Pour le dessert, j’ai opté pour une tarte aux poires avec une
boule de glace caramel.
La pâte feuilletée est fine. Le fruit en dessus est bien caramélisé.
La glace est crémeuse avec des morceaux de
noisette. Avec un café et une bouteille d’eau, j’ai payé 395
DH. Pour ne pas rester sur une note négative, j’ai demandé
à voir le chef cuisinier pour discuter, bien sûr, du cheveu.
À ma grande surprise, c’est un jeune Marocain.
Il s’est excusé en m’expliquant que ce sont des choses qui
arrivent et que c’est en commettant des erreurs qu’on avance.
Nous avons parlé longtemps autour d’un café. J’ai découvert
que c’est un passionné et que son métier, c’est
toute sa vie. Il m’a plu et je me suis promis de faire son
portrait.
Pour le Café M, je verrai plus tard si je reviendrai. ❏
Poisson
Le «Riad des mer », restaurant 100% fruits de mer, ouvre
dans la Médina de Marrakech. Après s’être occupé des
«Bistrots de l’huître», en France, pendant 15 ans, Nicole accoste
à Marrakech. Grâce à une navette quotidienne et des
viviers d’eau de mer, le « Riad des Mers » propose des
huîtres, du poisson et des crustacés. À midi, des formules à
120 DH et le soir à 180 DH. «Riad des mers» 411, Derb
Sidi Messaoud, Médina, Marrakech.
Tél : 044 37 53 04 ou 072 41 82 64.
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005 43

CINÉMA
«Brice de Nice», de James Huth, avec Jean Dujardin, Clovis Cornillac.
Surfer
sur la vanne
Bienvenu dans le monde de Brice
! Bien sûr, Brice le surfeur casseur.
Vous ne pouvez pas le rater.
Car, comme Patrick Swayze dans
Point Break, il attend toujours la vague…
à Nice. Ce qui ne l’empêche pas
de déconner. Dans la peau de ce roi de
la vanne, Jean Dujardin, le gars de la série
culte « Un gars et une fille ». Fini les
scènes de ménage, cet ado de trente ans
s’éclate et arbore un style qui décoiffe.
Ce fils de riche imbu de sa personne ne
se prend pas du tout au sérieux. Surfant
sur un déluge de gags, il livre un concentré
de bonne humeur. Dommage qu’il
se noie de temps à autre dans la lourdeur.
Sans faire une succession de sketches,
l’histoire de « Brice de Nice » ne
décolle pas. Si le début est rythmé, la
fin s’essouffle et déçoit. Il est vrai qu’il
est difficile de déconner pendant 100
«BLADE TRINITY»
Film d’action réalisé par David Goyer,
Avec Wesley Snipes, Kris Kristofferson,
Ryan Reynolds.
A l'aide d'une manipulation d'image aussi
géniale que machiavélique, les vampires
ont réussi à piéger Blade : sur un document
vidéo, on le découvre en train de massacrer...
un humain. Pour le FBI, Blade devient
l'ennemi à capturer.Pourchassé par
les hommes et condamné par les vampires, Blade va devoir
se battre sur tous les fronts. Les vampires, qui multiplient
les alliances secrètes avec des humains renégats,
sont sur le point d'utiliser son propre ADN pour ressusciter
celui qui, il y a bien longtemps, fut le premier et le
plus puissant d'entre eux. Entre course contre la montre
et les pièges qui se multiplient, l'affrontement est total.
Cette fois, Blade aussi va devoir montrer les crocs...
Séances : 14H15 - 17H00 - 19H45 - 22H30
«L'ex femme de ma vie»
Comédie réalisée par Josiane Balasko ; avec Josiane
Balasko, Thierry Lhermitte, Karin Viard, Nadia Fares.
44
Dans les salles
minutes sans lasser. Un sketch
n’est pas un film. Heureusement
que les seconds rôles sont là.
James Huth, le réalisateur, peut
remercier Clovis Cornillac d’avoir
sauvé la deuxième partie. Le
génie comique de cet acteur est
époustouflant. Il n’a pas hésité à
plonger à fond dans la nature absurde
de son personnage.
Ce mec qui n’arrive pas à finir
ses phrases a permis au spectateur
de finir le film avec une bonne
impression. Quoi que l’on
puisse dire sur «Brice de Nice»,
avec ses enchaînements de gags frôlant
parfois le ridicule, sa mise en scène absente,
les répliques de Brice seront, désormais,
des phrases cultes dans les cours
de récréations. Car, c’est à un public
ado que cette comédie s’adresse.
Projeté actuellement au Megarama,
«Brice de Nice» fera sûrement rire un
public de moins de vingt ans.
Séances : 14H15 - 17H00 - 20H30 -
22H30
Après 7 ans de divorce sans contact et alors qu'il
parle mariage avec Ariane, sa fiancée, Tom
voit débarquer son ex, Nina, SDF et plaquée
par le géniteur du bébé qu'elle porte depuis 7
mois... Tom se retrouve contraint d'héberger
Nina, et surtout de supporter son amie Marie-
Pierre, une psychiatre aux méthodes plutôt spéciales...
Séances : 14H15 - 17H00 - 20H30 - 22H30
«Jusqu'au cou»
comédie réalisée par Steven Brill ; avec Matthew Lillard,
Seth Green, Dax Shepard.
Trois jeunes gens partent au fin fond de
l'Oregon à la recherche d'un trésor perdu.
Ils remontent une rivière en canoë
où les pires aventures les attendent.
Poursuivis par deux cultivateurs arriérés,
ils devront affronter des rapides
meurtriers, des filles baba-cool endurcies
et un vieil excentrique des montagnes.
Séances : 14H15 - 17H00 - 20H30 - 22H30
Pour plus d’info : www.megarama.info
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005

Plongée dans le Maroc
Le jeudi 14 avril
2005, France2 a programmé
un reportage
consacré aux années de
plomb au Maroc. Intitulé
«Années de plomb : la mémoire
retrouvée» et entrant
dans le cadre de la célèbre
émission «Envoyé Spécial»,
le reportage de Valérie Gaget
et de Abdel Zouioueche est
présenté comme un voyage
au pays des larmes et une
plongée douloureuse dans le
Maroc des années de plomb.
Menée entre janvier et février
2005, l’enquête se déroule
en marge des auditions
publiques de l’instance
Equité et Réconciliation qui
se déplaçait à l’époque dans
la région d’Errachidia. Le reportage
commence par une
scène poignante, celle de
Aïcha Ouharfou, une femme
originaire de Goulmima.
Une voix-off explique que
malgré son allure de centenaire,
Aïcha, n’aurait que 56
ans. Aïcha qui fera office de
fil conducteur de ce reportage
mené de main de maître,
livre ensuite un avantgoût
du témoignage qu’elle
fera quelques instants plus
tard devant l’IER. Dans sa
langue maternelle, le berbère,
elle raconte avec émotion
ses malheurs et explique
comment elle fut enlevée à
son domicile avec ses frères
et sa mère au cours des événements
de Mars 1973. Elle
raconte aussi comment son
père le défunt Moh Omouha
Ouharfou a été condamné
par le tribunal militaire de
Kenitra à la peine capitale et
Programmes TV
Biographie : Journaliste, documentariste,
longtemps correspondant de la
télévision allemande à Paris, Georg
Stefan Troller a contribué à travers son
Journal à forger l'image que l'Allemagne
s'est faite de la France après la guerre.
Né en 1921 à Vienne dans une famille
de fourreurs juifs, il doit fuir sa patrie
en 1938. Émigré en France puis aux
États-Unis, il revient en Autriche sous
l'uniforme des GI. Samedi, 23 avril
2005 à midi sur Arte.
Film : Jaurès, naissance d’un géant –
Biographie. Le 16 août 1892 à
Carmaux, deux mille mineurs se révoltent
parce que l'un des leurs, élu maire
socialiste de la ville, a été licencié.
Il s'agit de Jaurès, il a 34 ans, et c'est un
jeune notable. Normalien, agrégé, docteur
en philosophie, professeur d'université,
il a été élu député, puis battu;
c'est un des espoirs des républicains
modérés. Son destin, selon Jules Ferry,
est d'être ministre, voire président du
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005
passé par les armes le 27 août
1974. De son côté Aïcha a
été internée à Sountate, à
Bouzmou, puis à Goulmima
où elle a subi les pires sévices.
Enterrée trois jours durant
sous la neige, elle a en
plus essuyé de nombreux
coups et sévices dont elle a
gardé des séquelles inguérissables.
Les reporters se déplacent
par la suite à Casablanca où
ils recueillent un témoignage
d’Ahmed Boukhari.
Avant de se diriger vers
Rabat où ils sont reçus dans
la somptueuse demeure de
Mahmoud Archane qui leur
ressort son discours habituel
sur sa non-implication dans
les actes de torture. À la fin,
le reportage d’Envoyé
Spécial retourne à Errachidia
Conseil de cette peu sociale République.
Durant cette grève, parce qu'il choisit
le camp des opprimés, Jaurès joue son
destin: il est l'élu des pauvres, des sansgrade,
des exploités. Le lundi 25 avril
2005 sur France2 à partir de 20h35.
Documentaire : L’énigme du sommeil.
Germano, un ancien boxeur, souffre
de narcolepsie. Il contrôle mal son
sommeil paradoxal et peut s'assoupir à
des moments pas forcément propices.
Yuval Hamzani, lui, ne réussit plus à
entrer dans la phase de sommeil profond
depuis qu'il a été blessé à la tête pendant
la guerre des Six Jours. Illustré par des
cas très divers de troubles du sommeil
observés en Europe et en Israël, ce documentaire
scientifique explore, avec
l'aide de nombreux spécialistes, l'univers
encore mystérieux de Morphée.
Mardi 26 avril, sur Arte à partir de
18h40.
Politique : Question Ouverte. Dans
A VOS POSTES
France2 était à Errachidia.
et chute sur une image de
Aïcha Ouharfou à sa sortie
de la salle d’audience. La
vieille dame qui venait de témoigner
exprime alors tout
son soulagement, fermant la
parenthèse sur une note positive…
La seule d’ailleurs.❏
son édition du mardi 26 avril 2005,
«Question Ouverte», l’émission de débats
politiques accueillera Jean-Marie
Le Pen, le leader du Front National.
Sur France2, le mardi 26 avril 2005 à
18h35.
Péplum : Spartacus. Rome, en l’an
69 avant J.-C. Batiatus, le directeur d’une
école de gladiateurs de Capoue, rachète
l’esclave thrace Spartacus pour lui
apprendre à combattre et mourir dans
l’arène. Mais le jeune gladiateur refuse
de se soumettre et prend la tête d’une
révolte, regroupant des dizaines de
milliers d’esclaves. Tourné durant les
derniers soubresauts du maccarthysme,
ce film, mis en scène par Stanley
Kubrick avec la complicité de Kirk
Douglas, dénonce le fascisme à travers
la célèbre révolte d’esclaves. Un des
premiers péplums “adulte”, porté par la
magie du Cinémascope et une distribution
impeccable. Jeudi, 28 avril 2005
à 18h45 sur Arte.
45
© Ph. DR

RENDEZ-VOUS
46
Rassemblé par Chifaâ Nassir
EN BREF
Alimentation
Le salon mondial
de l'alimentation
«Anuga 2005»
se tiendra à
Cologne, en
Allemagne, du 8
au 12 octobre
2005, avec la
participation de près de quarante entreprises
marocaines représentant les secteurs
de la conserve de poissons et de la
conserve végétale. Cette manifestation à
laquelle vont participer plus de 6.000
exposants venant de nombreux pays, va
permettre de mettre en valeur la grande
importance de l'agriculture marocaine
et de l'industrie agroalimentaire associée.
En effet, ce salon spécialisé permet
aux acheteurs de la distribution et au
marché hors domicile de s'informer en
matière de produits alimentaires et boissons.
Cette édition connaîtra l'extension
de l'Anuga à dix salons indépendants dédiés
à dix grands secteurs alimentaires relatifs
notamment à l'alimentation fine, à
la viande et aux surgelés ainsi qu’à l'industrie
du lait et à la confiserie.
Anuga 2005 est organisé par la chambre
de commerce allemande.
Elec expo
La deuxième édition du salon international
de l'électricité, de l'éclairage et de
l'électronique, Elec expo, se tiendra du
22 au 26 novembre 2005 à Casablanca.
Organisée par la Fédération nationale de
l'électricité et de l'électronique (FENE-
LEC), cette manifestation verra la participation
d'une trentaine de pays et sera
distinguée par la présence de plusieurs
pavillons internationaux regroupant chacun
des exposants de même provenance.
Elec expo constitue une véritable vitrine
de l'offre du secteur de l'électricité
et de l'électronique et un espace de rencontre
unique entre les professionnels;
Au menu de ce salon figurent une exposition
représentative de matériels, de
produits et de services, des séminaires,
un espace partenariat et rencontre et un
autre, permanent, pour l’animation.
Rencontre avec Brigitte Smadja
Brigitte Smadja, auteur française de
talent, sera présente, jeudi 28 avril,
à 19h, et samedi 30 avril, à 15h, à la médiathèque
de l’Institut français de
Casablanca. Une rencontre exceptionnelle
avec le jeune public, qui sera charmé
par la qualité et la diversité des romans
de l’écrivain qui lui ont valu un
beau succès dans l’édition pour la jeunesse.
«Je n’écris pas pour les enfants
ou pour les adolescents ou pour les adultes…
Je dirais plutôt que j’écris à la
place de l’enfant, que j’invente», explique
Brigitte Smadja. Cette capacité à
écrire pour des âges très différents témoigne
d’une grande sensibilité à la vie
quotidienne des jeunes. Brigitte Smadja
est toujours attentive à des petits détails
qui font les joies et les peines dans la
Patrimoine
Le Centre Al Jazouli pour la Culture,
le Développement et le Patrimoine,
organise les 22 et 23 avril 2005 à
Marrakech, des manifestations culturelles,
scientifiques et musicales. Ainsi, des
conférences-débats auront lieu au Café
littéraire Dar Chérifa autour de thèmes
liés à «la cuisine arabe médiévale et son
apport aux arts culinaires de l'Europe occidentale»,
«la cuisine andalouse à tra-
Série maroco-espagnole
vie des enfants : l’école,
les copains, les parents,
l’amour, la solitude…
Brigitte Smadja est
née à Tunis en 1955. Elle
enseigne le français dans
un lycée parisien et a publié
de nombreux romans
à l’Ecole des loisirs,
dont elle dirige la
Brigitte Smadja
collection Théâtre.
Cette fenêtre sur l’univers de ses romans
et de ses personnages, Brigitte Smadja
l’ouvrira pour les enfants et adolescents
et partagera sa passion de l’écriture. Tous
ses livres sont disponibles à «Croque
Lire », espace de la médiathèque de l’IF
dédié aux enfants, et «Passerelle», l’espace
dédié aux ados. ❏
vers un manuscrit arabe du Moyen âge»,
«la Tenjiya : emblème de l'art culinaire
des corporations artisanales de
Marrakech» et «transe extatique, soufisme
et sainteté». Au programme de cette
manifestation figurent également des
concerts de musiques thérapeutiques traditionnelles,
animés par la confrérie des
«Aïsawa» et celle de «Hmadcha» de
Marrakech.❏
anan: du Maroc
“Hà la Galice, ce
La série raconte l'histoire
de Hanan, une petite fille
qui nous unit”, une série
galicienne de naissance et
télévisée coproduite par
berbère d'origine, qui cons-
le Maroc et l’Espagne,
tituera le fil conducteur de
est présentée en avant-
cette analyse de cultures
première le 26 avril au
différentes et pourtant si-
théâtre Mohammed V à
milaires.
Rabat. Fruit d’une col-
À travers la vie de Hanan,
laboration entre la RTM
cette série essaye de s'ouvrir
et IBISA TV, cette série Consuelo Rumi.
sur des horizons meilleurs
à caractère documentaire sera diffusée pour les relations maroco-espagnoles,
sur les télévisions marocaine et gali- basé sur le renforcement des valeurs de
cienne à partir de mai 2005.
cohabitation, de dialogue et de coopé-
«Hanan : du Maroc à la Galice, ce qui ration.
nous unit», tournée au Maroc et en Acet effet, la secrétaire d’État espagnol
Galice, compte six épisodes de 26 mi- à l’immigration, Consuelo Rumi a fait
nutes. Elle met en évidence les aspects l’éloge des efforts du Maroc dans l’a-
sociaux, économiques et culturels qui mélioration des relations entre les deux
unissent le Maroc et l'Espagne. pays. ❏
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005

“L’œuvre plus que jamais” EN BREF
Le patrimoine culturel
français sera présenté au
Maroc du 27 avril au 23
juillet 2005, par l’Institut
Français de Casablanca. Une
exposition, un colloque, des
ateliers et des rencontres sont
au programme de cette riche
représentation. L’espace 121
abritera ainsi une belle exposition
d'art contemporain,
de collections issues du service
public, nées il y a à peine
plus de vingt ans pour
soutenir la jeune création,
mais également pour diffuser
les oeuvres auprès des différents
publics.
Le choix des œuvres, délicat et difficile
dans cette collection de plus
de 1200 pièces, fut confié à Zhor
Rehihil, conservatrice et vidéaste, et
Youssouf Amine Elalamy, écrivain,
qui représentent une nouvelle génération
d'acteurs culturels marocains.
Le thème de l'exposition, «œuvres
politiques, politiques de l'œuvre »,
est de leur conception. Au-delà de
l’exposition, une réflexion plus approfondie
est prévue à travers un colloque,
dont la direction a été confiée
Investissement
es ren-
“L contres
de l'investissement
2005” se
poursuivent à
Marseille,
Milan, Paris,
Bruxelles,
Amsterdam,
Dusseldorf,
Ahmed Toufiq Hjira. Madrid et
Lisbonne.
Lors de cette campagne, le Maroc
participera à 4 salons et à 5 manifestations
de proximité avec les
Marocains de l'Europe.
La première étape, celle de Barcelone,
fut marquée par la participation au
salon CONSTRUMAT d'une impor-
à Abdellah Karroum. Pendant quatre
jours, seront réunis des spécialistes
marocains et français issus des
milieux de l'art de leurs pays. En tables
rondes, ils aborderont les questions
essentielles de la collection, de
l'enseignement de l'art et de l'apport
des nouvelles technologies.
«L'œuvre plus que jamais» est un
programme composé de différents
rendez-vous et de débats destinés à
un public curieux ou passionné
d’art.❏
tante délégation conduite par le ministre
chargé du Logement, Ahmed
Toufiq Hjira, composée de promoteurs
immobiliers et de chefs d'entreprises
marocaines des secteurs public
et privé. Ces rencontres visent à
encourager les opérateurs européens,
mais surtout la communauté marocaine
résidant à l'étranger, à investir
au Maroc. Cette initiative, vise la vulgarisation
de la stratégie du gouvernement
en matière de promotion de
l'investissement, notamment immobilier
et touristique, l'incitation au
partenariat entre secteurs privés national
et européen et l'organisation
d'actions de proximité avec les
Marocains Résidant à l'Etranger
(MRE). ❏
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005
RENDEZ-VOUS
• Ouverture
La nouvelle chaîne de magasins
Kshop, spécialisée en équipement
et en décoration, annonce l’ouverture
de son 9ème magasin à Fès
ainsi qu’un 10ème à Meknes, prévu
pour la dernière semaine d’avril.
Les magasins Kshop sont ouverts
tous les jours et proposent également
des articles cadeaux et d’art de
table.
Quotas
Une conférence
sous le thème
«l'Europe et la
politique des
quotas» aura lieu
le 28 avril, à
l'Institut du monde
arabe (IMA),
à Paris, avec la
participation de Malek Boutih.
plusieurs spécialistes
de la question migratoire.
Les quotas sont-ils de simples instruments
de régulation de la maind'oeuvre,
une garantie de protection
pour les travailleurs migrants
ou une manière de pallier les
manques de l'Europe?; qu'en est-il
des quotas par métiers et formations
professionnelles ? Autant d'interrogations
qui divisent l'opinion
publique et dont débattront les spécialistes
de l'immigration.
Cette conférence sera animée par
Mouloud Aounit, ancien secrétaire
général du Mouvement contre le
racisme et pour l'amitié entre les
peuples (MRAP).
Philippe Bernard, journaliste au
quotidien Le Monde, Malek Boutih,
secrétaire national du Parti
Socialiste français chargé des questions
de société, et Catherine Withol
de Wenden, politologue, juriste et
directrice de recherches au Centre
d'études et de recherches internationales,
participeront également à
cette rencontre.
47

Cherchez
le mouchard
J'ai lu avec intérêt l'article de Majdouline
El Atouabi intitulé «Histoire d'une transgression».
Il y est repris de manière synthétique
le contenu de l'article publié dans
Al Jarida Al Oukhra. Je pense effectivement
que les descriptions dont Al Jarida Al
Oukhra fait état constituent une intrusion
grave dans la vie royale et de la princesse.
Et même s'il s'agissait d'une intrusion, l'information
qui est fournie n'a été en aucun
moment démentie par Abdelhak Mrini, directeur
du protocole royal. Cela suscite
quand même une réflexion. Il me semble
que si Al Jarida Al Oukhra a pu donner de
telles informations avec force détails, c'est
parce qu'il y a eu quelqu'un que la princesse
Lalla Salma dérange. La question qu’on
se pose actuellement est de savoir qui a osé
faire ces révélations dans l’entourage de la
princesse ? Un employé mécontent ? Je
ne crois pas. Quelqu’un qui lui en veut ?
Qui en veut à la première épouse royale
connue de tous les Marocains ? Je crois
que c'est par là qu'il faudrait chercher.
Malheureusement, votre journaliste n'en
fait pas état. Peut-être est-ce volontaire de
sa part. ❏
Aziz F., Rabat
Désenclaver l’oriental
Avec la nomination de Mohamed El
Mabarki à la tête de l’agence pour
la promotion de la région de l’oriental,
SM le Roi Mohammed VI a eu une forte
pensée pour cette région longtemps
abandonnée.
Enfin, les habitants de l’oriental peu-
Mise à niveau des orphelinats
Les pensionnaires des 500 autres orphelinats
auront encore à attendre
quelques mois avant de se réjouir. Dans
les jours à venir, tous les établissements
essayeront de se mettre à jour et de servir
à leurs milliers de pensionnaires
des services plus ou moins adéquats.
Mais, encore une fois, il est dommageable
que l'on en arrive à une action
royale pour que ces pauvres enfants
puissent espérer avoir une vie décente.
Dans quelque temps, si l'on ne met
pas en place une loi sévère condamnant
les dérives, on verra poindre d'autres
scandales, d'autres Aïn Chok, et
vent espérer en une implication réelle
de l’état dans l’amélioration de leurs
conditions de vie comme c’est le cas au
nord et au sud qui disposent de leurs
propres agences de développement. Le
rôle de cette structure n’est pas négligeable.
D’autant plus que sa création
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d'autres sangsues vivant de la misère du
bas peuple et des déshérités.❏
Karima Jalal, avocate
Les familles Lahlou et Benchekroun remercient
Hadja Naïma, Hadja Najat, Abderrahim, Nabil, Professeur
Aziz et Docteur Naïm, très touchés par les nombreuses
marques de sympathie et d’amitié qui leur ont été témoignées
suite au décès de leur père, Hadj Mohamed Ben
Hadj Abdelkrim Lahlou, époux de la défunte Hadja
Amina Benchekroun, survenu le dimanche 6 mars 2005
à Casablanca à l’âge de 84 ans, expriment à tous ceux,
qui, par leur présence, par envois de lettres, ou par télégramme,
se sont associés à leur deuil, leurs très sincères remerciements.
«Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons».
dans l’oriental a coïncidé avec la signature
de deux conventions cruciales. Je salue
cette initiative royale qui permettra
à long terme, et si elle est sérieusement
appliquée, de désenclaver la région.❏
Saïd Fennich, Oujda
Maghreb & Europe
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Maroc Hebdo International N°649 du 22 au 28 Avril 2005 49

© Ph.. DR
COURRIER
Grave intrusion
J'ai lu avec intérêt l'article de
Majdouline El Atoubi intitulé «
Histoire d'une transgression ». Il y est
repris de manière synthétique le contenu
de l'article publié dans Al Jarida Al
Oukhra. Je pense effectivement que les
descriptions dont Al Jarida Al Oukhra
fait état constituent une intrusion grave
dans la vie royale et de la princesse.
Et même, s'il s'agissait d'une intrusion,
l'information qui est fournie n'a été en
aucun moment démentie par Abdelhak
Mrini, directeur du protocole Royal.
Cela suscite quand même une réflexion.
Il me semble que si Al Jarida Al Oukhra
a pu donner de telles informations avec
force détails, c'est parce qu'il y a eu quelqu'un
que la princesse Lalla Salma dé-
Le grand rêve de
Benkhadra
La directrice générale
de l’Office
national des hydrocarbures
et des mines a
beau être optimiste
quant à la prospection
pétrolière, je crains que
ses vœux de découvrir
le pétrole jaillir un jour,
en grandes quantités
comme ce fut le cas en
Mauritanie, ne soient
pas exhaussés.
On s’est déjà leurré
Amina Benkhadra. une première fois pour
encaisser une grosse
déception. Amoins de croire encore à un
miracle, les Marocains pensent plutôt à des
solutions concrètes pour améliorer leurs
conditions de vie plutôt que de s’accrocher
à une richesse virtuelle.❏
S.G
48
Vos lettres ou E-mails sélectionnés et présentés par Chifaâ Nassir
Cette rubrique est la vôtre. C’est un espace ouvert pour les lecteurs.
Faites-nous part de vos réactions, remarques ou suggestions
par courrier à : Maroc Hebdo International, 4 Rue des Flamants,
Riviera, ou par e-mail à chifaa@maroc-hebdo.press.ma.
SAR la Princesse Lalla Salma.
range. La question qu’on se pose actuellement
est de savoir qui a osé faire
Il ne m'est jamais arrivé d'être d'accord
avec les différentes condamnations
de Ali Lmrabet par la justice
marocaine. Je n'ai approuvé aucune
des interdictions dont ses différentes
publications ont fait l’objet de 2000 à
2003. Quand, en 2003, il a été condamné
pour outrage à la personne du Roi
ou quelque délit de ce genre, non, je
n'ai pas approuvé. Mais, cette fois, je
crois que Ali Lmrabet mérite bien d'être
condamné. Car affirmer que les séquestrés
de Tindouf ont délibérément
choisi de s'amputer de leurs enfants
et femmes, de leurs pères et mères me
semble un sérieux dérapage. En plus
d'être infâme, excusez du peu, Ali
Lmrabet est un «sous-informé». Car
tous les rapports d'organismes internationaux
des droits de l'homme se
sont élevés contre les conditions inhumaines
de vie et cette détention de
plus d'un quart de siècle de dizaines
de Marocains. Je crois que M. Lmrabet
ces révélations dans l’entourage de la
princesse ? Un employé mécontent ?
Je ne crois pas. Quelqu’un qui lui en
veut ? Qui en veut à la première épouse
royale connue de tous les Marocains
? Je crois que c'est par là qu'il faudrait
chercher. Malheureusement, votre journaliste
n'en fait pas état. Peut-être estce
volontaire de sa part. ❏
Aziz.F, Rabat
Réponse :
Nous nous garderons de commentaires.
Cependant, il est clair que les journalistes
ne révèlent jamais leurs sources.
Ce qui signifie que nul ne pourra extorquer
pareille information à Al Jarida
Al Oukhra. ❏
Ali Lmrabet, “sous-informé”
Prisonniers marocains à Tindouf.
a voulu faire sensation avant de revenir.
Cela lui aurait permis de doper sérieusement
ses ventes. Une malhonnêteté
déconcertante. ❏
Mustapha Gharib, Casablanca
Maroc Hebdo International N°649 du 22 au 28 Avril 2005
© Ph.. DR

CHRONIQUE
50
La glande au service du développement
Réveille-toi, l’Arabe
Le PNUD, dans son dernier rapport sur le développement
humain, nous permet de nous «délecter
de nos différences». Le rapport nous met
une couche et le World Economic Forum (WEF) nous
en rajoute une autre. Quand je dis nous, c’est les Arabes
musulmans, y compris ceux qui ont de grosses fesses
assises sur des nappes de pétroles pour lesquels ils
n’ont pas branlé un seul petit doigt !
Le rapport du Forum invite nos gouvernants à une
meilleure gouvernance et à se magner le popotin pour
ne plus tourner en dernière roue de la charrette de la
compétitivité. Dans ce rapport, Ismail
Serageldin nous présente la bonne
gouvernance avec 10 clichés « communément
admis ». C’est la transparence,
la responsabilité, le pluralisme,
la participation, la justice, la liberté de
la presse, la démocratie, le respect des
droits de l’homme, l’égalité des genres
et un enseignement qui respecte
et nourrit l’esprit inventif de la jeunesse.
Sur les 12 pays «mesurés», le
Maroc est au huitième rang juste avant
l’Égypte. Le WEF, c’est Davos. Ses
rapports sont basés sur des enquêtes psychologiques
auprès des chefs d’entreprises. La psychologie des
chefs d’entreprise n’est pas une science et la vision
Davos n’est pas désintéressée…
Par contre, le PNUD utilise des chercheurs arabes pour
évaluer des Arabes. Cela donne une certaine crédibilité.
Dans ce rapport ont trouve des trucs qui vous foutent
le moral au plus bas, genre : «Hé l’Arabe ! t’as
pas arrêté de dégringoler depuis 40 ans», « ta croissance
est nulle, c’est pas la peine de te casser le cul»,
«t’as pas honte de faire vivre ta populace avec moins
de 2 dollars jour !» «Comment se fait-il que la pauvreté
augmente dans une Algérie qui pète le gaz et pue
le pétrole?», «Comment se fait-il que 99% de tes frères
n’ont pas d’ordinateur quand 50% des Français en
possèdent au moins un !». La lecture du rapport nous
oriente cahin-caha vers l’équation Islam-sous-développement..
A tous ceux qui veulent nous faire croire que l’Islam
est rétrograde et antique, je réponds que le catholicis-
Pendant la période
catho-obscure,
l’Islam cohabitait
déjà avec la
science.
Driss Fahli
me a mis Copernic à l’index pour avoir soutenu l’idée
de mouvement de la terre autour du soleil. Le Pape
Paul III avait interdit aux croyants de l’époque de professer
cette vérité comme le Pape Jean Paul II a interdit
à ses ouailles le port de la capote comme remède
contre la propagation du sida..
Je dis que les protestants ne se portent pas mieux. Luther
traita Copernic de prétentieux et disait : «comme le
déclare l’Ecriture, c’est au soleil et non à la terre que
Josué a donné l’ordre de s’arrêter». John Calvin, citant
le premier verset du Psaume 93: «Aussi le monde
est ferme, il ne chancelle pas»… Cent
vint ans après Copernic, Galilée est
condamné par l’Inquisition, et «pourtant
elle tourne!» (Eppur, si muove !).
L’islam n’attendra pas 2 siècles pour
faire tourner sa planète. Pendant cette
période catho-obscure, l’Islam cohabitait
traditionnellement avec la science.
Tout le monde fait le lien entre croissance
et démocratie alors qu’en Chine
la croissance est à deux chiffres et la
démocratie est au congélateur. Pour la
démocratie tant criée, Je reprends les
paroles d’Oncle Bernard, de Charlie Hebdo, pour dire
que le capitalisme s’accommode très bien de toutes les
formes de dictature. Il cite à titre d’exemple la croissance
sous Pinochet et Franco.
Nos femmes ne sont ni plus brimées, ni plus analphabètes
que les femmes de Chine ou du Japon qui sont
deux pôles de développement et de compétitivité.
La glande n’est pas une spécificité musulmane. C’est
une caractéristique internationale. La semaine des 35
heures en France n’est pas faite que pour les musulmans
de France.
Alors pourquoi les Arabes ne peuvent-ils pas se développer?
Le même Oncle Bernard nous donne une plausible explication
: Les Arabes n’ont pas de bol, ils ont du pétrole.
La rente pétrolière perpétue des régimes incapables
et corrompus. Quant à moi, je vais simplement
vous poser une question en guise de conclusion : Avez
vous déjà vu un bédouin dilapidant une manne pétrolière
? ❏
Bruxelles le 20/04/05
Maroc Hebdo International N° 649 - Du 22 au 28 Avril 2005