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POURQUOI JE QUITTE L'EXIA.

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<strong>POURQUOI</strong> <strong>JE</strong> <strong>QUITTE</strong> L’EXIA.<br />

Rapport explicatif de ma démission de l’école exia du groupe Cesi.<br />

Tristan ZWINGELSTEIN<br />

Avril 2009.


PREFACE<br />

Pendant que j’étais au centre exia de Strasbourg (école privée d’Informatique du groupe<br />

Cesi), on m’a souvent encouragé à faire la publicité de ma personne et par la même occasion<br />

de mon école. Dans ce rapport, je ne ferai pas de publicité pour moi ni pour l’école exia mais<br />

je vais parler d’elle et des raisons pour lesquelles je la quitte.<br />

J’établis ce document après une demi-année scolaire (c'est-à-dire trois mois de cours...)<br />

passée dans cette école.<br />

Note : Je suis rentré en octobre 2008 dans l’école en première année de cycle supérieur (BAC<br />

+ 3).<br />

Tristan ZWINGELSTEIN<br />

Pourquoi je quitte l’exia.<br />

Octobre 2008 à Janvier 2009 Page 2/20


SOMMAIRE:<br />

I. Les promesses non tenues ............................................................................................................................ 4<br />

A. La presentation exagérée de l’école ......................................................................................................... 4<br />

B. Selection imaginaire ................................................................................................................................. 6<br />

II. La mise en pratique de la pédagogie APP ...................................................................................................... 9<br />

A. Le cadre professionnel .............................................................................................................................. 9<br />

B. L’enseignement, les « cours » ................................................................................................................. 10<br />

C. L’effet de groupe .................................................................................................................................... 11<br />

D. Evaluations .............................................................................................................................................. 12<br />

III. Le principe .............................................................................................................................................. 14<br />

A. Le(s) tuteur(s) ......................................................................................................................................... 14<br />

B. La réussite des élèves ............................................................................................................................. 15<br />

C. La publicité .............................................................................................................................................. 16<br />

D. Ecole privée, école basée sur l’argent .................................................................................................... 17<br />

IV. Résumé ................................................................................................................................................... 20<br />

Tristan ZWINGELSTEIN<br />

Pourquoi je quitte l’exia.<br />

Octobre 2008 à Janvier 2009 Page 3/20


I. LES PROMESSES NON TENUES<br />

Jeune école (création en 2004), l’exia se présente comme une école riche de 45 ans<br />

d’expérience grâce à un pseudo partenariat avec le groupe Cesi. Tout ce que j’ai pu voir du<br />

groupe Cesi en trois mois était leurs locaux, que l’école occupe. De la bouche d’une<br />

personne de l’école, le groupe Cesi serait en fait “jaloux” de l’école.<br />

Je vais essayer ici de résumer tous les points qui ont été mis en avant lors de la campagne<br />

pour me recruter et qui s’avèrent exagérés ou erronés.<br />

A. LA PRESENTATION EXAGÉRÉE DE L’ÉCOLE<br />

Mon premier contact avec l’école s’est fait lors d’un salon où j’ai pu discuter avec des<br />

étudiants qui étaient très persuasifs quant aux qualités de l’école.<br />

On me présente une école originale de par sa pédagogie et par ce qu’elle propose. Un cursus<br />

d’Ingénieur en 4 ans au lieu des 5 d’une école habituelle et une possibilité de faire une<br />

cinquième année plus orientée “management”. Le jour de la prérentrée, on nous annonce<br />

tout naturellement qu’à partir de cette année, il ne serait plus possible pour les nouveaux<br />

arrivants de suivre le cycle en 4 ans et qu’il n’y aurait qu’un diplôme en cinquième année. Je<br />

demande pourquoi car on nous a affirmé le contraire lors du recrutement. On me répond<br />

qu’on m’avait prévenu et que, de toute façon les Bac + 4 ne valent plus rien. On comprend<br />

surtout que l’école gagnera plus à avoir des élèves sur 5 ans que sur 4.<br />

Les étudiants insistent aussi sur le caractère “professionnel” et le “sérieux” de l’école. Ils<br />

semblent vraiment passionnés par leur école. En réalité, une fois dans l’école, on vient nous<br />

voir dès les premiers jours pour nous demander qui veut faire “assistant com” (assistant de<br />

communication) c’est à dire, comme eux, de faire la publicité de l’école lors des salons,<br />

portes ouvertes ou par tout autre moyen. Je suis étonné alors qu’on me demande d’entrée<br />

de jeu de faire de la publicité pour quelque chose que je ne connais même pas encore et<br />

auquel je ne suis pas sûr d’adhérer. On nous encourage en nous disant que c’est pour<br />

développer notre “fibre commerciale”. Je comprends par là qu’on doit “vendre” notre école.<br />

Les étudiants sur les salons ne font que répéter ce qu’on leur a dit de raconter.<br />

S’en suit l’obtention d’une brochure sur laquelle on peut voir un nombre impressionnant de<br />

matières étudiées complété d’une liste toute aussi impressionnante d’entreprises en<br />

“partenariat”. On peut comprendre alors qu’on aura un très large choix et beaucoup de<br />

Tristan ZWINGELSTEIN<br />

Pourquoi je quitte l’exia.<br />

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propositions de stages dans des entreprises prestigieuses. Une fois à l’école on nous dit<br />

rapidement de commencer à rechercher des stages (pendant les heures de cours).<br />

Interloqués, nous demandons à voir toutes les propositions de stages des entreprises en<br />

partenariat ou au moins d’avoir la liste de celles susceptibles de rechercher des stagiaires.<br />

On nous redirige sur les pages jaunes et sur des sites de recherche de stages en nous<br />

précisant que si à ce moment là nous n’arrivions pas à trouver, alors on nous donnerait les<br />

offres et contacts des prestigieux partenaires. Au final, tout le monde trouve tant bien que<br />

mal un stage par ses propres moyens et l’histoire est oubliée. Les étudiants reçoivent<br />

parfois des propositions de stages d’entreprises par l’école mais cela n’a rien à voir avec le<br />

soi disant “partenariat”. Il n’y a pas de partenariat avec des entreprises.<br />

On peut noter une anecdote à ce sujet. Pour une certaine filière, la majorité des étudiants<br />

n’avait pas encore trouvé de stage quelques jours avant celui ci. Pourtant, notre tuteur –<br />

recruteur continuait de certifié lors de ses présentations qu’il était facile de trouver des<br />

stages à l’exia dans cette filière.<br />

On croit également comprendre qu’on a des partenariats avec des écoles à l’étranger mais à<br />

part une poursuite d’études au Canada qui, apparemment est très difficile d’accès, il n’existe<br />

que des centres en France métropolitaine et encore une fois il n’y a aucun véritable lien<br />

avec des entreprises étrangères.<br />

Pendant mon inscription je demande si on a possibilité de faire des stages à l’étranger et si<br />

les offres sont intéressantes. On me désigne immédiatement une personne qui passe dans le<br />

couloir en la présentant comme l’enseignante d’anglais et qui peut avoir des contacts. A la<br />

rentrée, je me retrouve avec un enseignant français qui n’a jamais donné de cours et à<br />

aucun moment il n’a évoqué de stages à l’étranger.<br />

En fin de discussion avec les élèves sur le salon, on me dit qu’on ne peut pas m’en dire plus<br />

et que si je veux plus de renseignements il faut que je vienne à une des journées portes<br />

ouvertes très nombreuses (en général on a une journée portes ouvertes juste après un<br />

salon).<br />

Curieux, je me rends donc à cette journée porte ouverte. Une fois là bas, nous sommes<br />

accueillis comme des princes et on nous félicite tout de suite d’être venus aux portes<br />

ouvertes, que cela montre notre motivation, etc ... Après plusieurs plaisanteries pour nous<br />

détendre, on nous propose, avec un timing parfait, une présentation de l’école mais cette<br />

fois–ci faite par le “responsable pédagogique” de l’école. Au bout de cette présentation,<br />

n’importe quelle personne censée, qu’elle s’intéresse ou non aux formations de l’école,<br />

aurait envi de signer tout de suite (et j ‘exagère à peine)!<br />

Tristan ZWINGELSTEIN<br />

Pourquoi je quitte l’exia.<br />

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En effet, on nous sort des statistiques extraordinaires sur le salaire ou encore le pourcentage<br />

d’embauche à la sortie de l’école. On nous dit que certaines entreprises ne prennent plus<br />

que des élèves qui viennent de l’exia. Le présentateur met constamment en opposition les<br />

autres formations privées ou publiques en les rabaissant et en montrant en quoi l’exia est<br />

meilleure.<br />

Les emplois du temps hebdomadaires laissent penser à un rythme soutenu. On nous dresse<br />

à nouveau la gigantesque liste des partenariats avec de prestigieuses entreprises et on<br />

insiste sur la cohésion nationale de l’école. La présentation se termine par une mise en garde<br />

sur le fait que les places sont limitées et que la sélection est dure. Il va sans dire que tout ce<br />

qui est dit dans cette présentation est très largement exagéré. Je ne cite pas tout mais je<br />

pense que cela suffit à montrer l’image parfaite qui est donnée de l’école de manière ultra<br />

– commerciale.<br />

Pour résumer, quand on sort de ce genre de présentation, deux pensées s’imposent à nous :<br />

« super travail avec super salaire à la fin de l’école ! » et « voyage au ski en quatrième<br />

année ! ».<br />

B. SELECTION IMAGINAIRE<br />

Lors de la présentation de l’école, j’étais avec une personne qui semblait être en échec<br />

scolaire et loin d’être représentative du “passionné en informatique” que l’école cherche à<br />

recruter. J’ai donc été surpris de le voir à la rentrée et de constater que cette personne<br />

confirmait mes soupçons, à savoir qu’elle dormait toute la journée et ne fournissait<br />

absolument aucun effort. J’ai toujours du mal aujourd’hui à comprendre comment une telle<br />

personne a pu réussir non seulement ses tests de compétence mais aussi son entretien.<br />

A la fin de la présentation, on nous dit que pour nous inscrire il faut renvoyer en urgence les<br />

dossiers d’inscription car la sélection est dure et que les places sont limitées. En réalité, la<br />

place est libre dès lors qu’on la paye.<br />

Après la troisième année il y a deux filières, la filière « développement logiciels » et la filière<br />

« réseaux ». Fait aberrant, un candidat voulait s’inscrire dans la filière « développement<br />

logiciels », comme il y avait assez de monde dans la filière « développement logiciel » et pas<br />

assez dans la filière « réseaux », le recruteur l’a persuadé qu’il serait mieux dans la filière<br />

« réseaux ».<br />

Tristan ZWINGELSTEIN<br />

Pourquoi je quitte l’exia.<br />

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Pour nous “sélectionner” on nous demande un CV, une lettre de motivation et on nous fait<br />

passer des tests suivis d’un entretien.<br />

Les tests consistent en un QCM informatisé sur l’informatique mais aussi la logique, la langue<br />

française, l’anglais ... Chaque partie du test est censée être chronométré avec une limite de<br />

temps. Mais le recruteur nous permet de les passer sans limite de temps nous affirmant<br />

qu’il préfère cette manière car cela nous fait moins stresser (les tests sont surtout beaucoup<br />

plus faciles après). Puis il s’en va, nous laissant seuls pour passer les tests. On se dit qu’on<br />

pourrait tricher à loisir. Mais, au final, qu’on triche ou pas, qu’on réussisse ou pas les tests,<br />

les résultats seront déformés et embellis par le recruteur plus tard.<br />

En effet, pendant l’entretien, le recruteur décortique les résultats de nos tests et commente<br />

nos CV, résultats scolaires et lettres de motivations. Pour nos antécédents, le recruteur<br />

s’attarde à faire mine d’être impressionné par tout ce qu’il voit. Concernant les tests, nous<br />

étions trois à les passer pour la même section ce jour là. Le recruteur s’est attardé à pointer<br />

les parties du test où nous avions le mieux réussi pour nous congratuler d’éloges et mettre<br />

en avant le fait que nous étions les meilleurs dans des domaines particuliers. En fin<br />

d’entretien il nous laissait penser que chacun, nous étions plus “excellents” les uns que les<br />

autres et donc tout à fait adaptés à l’école. A peine quelques jours plus tard, nous étions<br />

informés de notre admission au sein de l’école.<br />

Note : Par moment peut être le recruteur nous valorisait un peut trop. Quand il disait “On<br />

adore prendre des gens de DUT, ils sont vraiment bien formés”.<br />

Quand j’y pense maintenant, j’aurais pu lui répondre : “Alors il vaut peut – être mieux allé en<br />

DUT qu’à l’exia ?”<br />

Petite anecdote rapportée par d’anciens élèves: l’école voulait faire redoubler un élève car il<br />

n’avait pas eu d’assez bonnes notes. L’élève en question a menacé de quitter l’école si<br />

jamais on le faisait redoubler. L’école a cédé au chantage de peur d’avoir quelqu’un qui<br />

démissionne et surtout quelqu’un en moins qui paye.<br />

Il est aussi raconté qu’à l’origine de l’école de Strasbourg, les élèves pouvaient jouer ou faire<br />

ce qu’ils voulaient sur leurs ordinateurs en toute liberté. Les tuteurs rentraient dans la salle,<br />

les surprenaient et rigolaient avec eux. Puis, année après année, plus les effectifs<br />

grossissaient, plus les règles se durcissaient. Le quantitatif prime donc bien sur le qualitatif.<br />

On nous dit que si on est à peine une centaine c’est un choix pour garder uniquement les<br />

meilleurs. En réalité les locaux sont trop petits.<br />

Pour finir sur la sélection et à ce que j’ai pu constater dans la grande majorité, l’étudiant<br />

« passionné d’informatique » est plutôt passionné de jeux – vidéos et des dernières vidéos<br />

Tristan ZWINGELSTEIN<br />

Pourquoi je quitte l’exia.<br />

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drôles trouvées sur la toile. Un étudiant m’a dit : « Avant de venir à l’exia je séchais le lycée<br />

pratiquement toutes les après midis pour jouer à des jeux vidéos». Comment une école qui<br />

se veut prestigieuse et prône l’assiduité puisse envisager de recruter un étudiant avec un<br />

dossier scolaire certainement plombé par l’absentéisme.<br />

Tristan ZWINGELSTEIN<br />

Pourquoi je quitte l’exia.<br />

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II. LA MISE EN PRATIQUE DE LA PEDAGOGIE APP<br />

Toute la pédagogie de l’école repose sur la méthode dite d’«Apprentissage Par Problème»<br />

(méthode APP). L’idée de cette méthode est d’apprendre par soi - même et par la pratique.<br />

Elle propose de conditionner l’étudiant comme si il était en entreprise. L’étudiant doit<br />

acquérir des connaissances tout seul et ensuite les mettre en commun avec ses camarades<br />

pour confronter les trouvailles de chacun.<br />

Le côté théorique de cette méthode m’a au début séduit mais je vais maintenant expliquer<br />

en quoi la mise en pratique est extrêmement laborieuse.<br />

Note : Au départ, on m’a présenté la méthode APP comme étant une méthode<br />

d’ « Apprentissage Par Projet » et non pas d’ « Apprentissage Par Problème ». On m’a<br />

présenté la formation comme étant une succession de travaux pratiques. Ce qui est loin de<br />

la vérité.<br />

A. LE CADRE PROFESSIONNEL<br />

Tout ce qui me faisait penser à une « entreprise » à l’exia était l’appel du matin pour vérifier<br />

notre ponctualité et le règlement très à cheval sur les horaires. Là encore cela était peut être<br />

vrai les toutes premières semaines. Par la suite, il arrivait que des journées entières durant,<br />

absolument personne du corps enseignant (composé de deux personnes) ne venait nous<br />

voir. S’en suivait un certain laissé aller qui sera décrit plus en détail par la suite.<br />

Une fois que j’étais décidé de quitter l’école le plus rapidement possible, j’ai choisi un jour<br />

de ne carrément pas aller à l’école. Quelle fût ma surprise le lendemain quand j’appris que<br />

ce jour là il n’y avait eut ni appel ni visite de notre tuteur (occupé à démarcher des étudiants<br />

dans des écoles). Dans n’importe quelle autre formation et qui plus est en entreprise, une<br />

absence d’une journée entière ne peut pas passer inaperçue. C’est d’autant plus déplorable<br />

que l’assiduité est un point très important pour l’école.<br />

On nous promet, lors de la présentation de l’école, une conférence par semaine réalisée par<br />

un professionnel sur un thème d’étude ou relatif à notre futur métier. En réalité ces<br />

conférences hebdomadaires se révèlent plutôt imaginaires. En effet, sur les trois mois<br />

passés en école, j’ai eu le plaisir d’assister à une et une seule de ces conférences à<br />

l’improviste, complètement en dehors du créneau prévu à cet effet.<br />

Tristan ZWINGELSTEIN<br />

Pourquoi je quitte l’exia.<br />

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B. L’ENSEIGNEMENT, LES « COURS »<br />

A l’exia, si on veut vraiment travailler on s’ennuie très vite. Une fois qu’on a reçu un sujet<br />

d’étude, on doit commencer par définir des mots et ensuite répondre à des questions et<br />

valider ou non des hypothèses et des pistes de solution pour répondre à nos propres<br />

questions. Une fois que cela est fait (en 1 heure environ), on nous laisse seuls pendant<br />

environ deux jours pour chercher des connaissances sur le sujet. Cependant, il est souvent<br />

arrivé que le sujet soit très mal défini et que, ni les élèves ni le tuteur ne voient vraiment ce<br />

qu’il fallait chercher. On se retrouve avec une liste de mots dont il faut chercher la définition<br />

et avec des questions plus ou moins vagues auxquelles il faut répondre. On passe donc deux<br />

jours sur un thème d’étude bancal ou bien que l’on peut traiter en 20 minutes.<br />

Un sujet est toujours conçu par un tuteur quelque part en France. Seulement tout le monde<br />

s’accorde à l’exia, y compris les tuteurs, pour dire que certains sujets sont sans aucun<br />

intérêt et très mal documentés ou alors qu’ils sont juste un prétexte à nous faire lire un<br />

cours récupéré quelque part dans une autre école ou université. On nous dit qu’il faut être<br />

compréhensif avec certains tuteurs car ils n’ont pas le temps de faire bien leurs cours car ils<br />

doivent s’occuper de beaucoup trop d’élèves.<br />

Pour nous aider dans nos recherches, on nous donne des « ressources ». Comme ressources<br />

nous avons, la majorité du temps, soit un lien vers une page internet (qui s’avère être bien<br />

souvent le premier résultat retourné par google sur le sujet), soit un document pdf de 2000<br />

pages avec des textes à lire sur des choses parfois extrêmement théoriques. Où est donc<br />

l’apprentissage par la pratique vanté par l’école ?<br />

D’autant plus que lire des documents énormes en format numérique est très difficile et il est<br />

prouvé qu’on a beaucoup de mal à retenir ce qui y est écrit. Alors quand on doit le faire<br />

pendant 8 heures par jour on peut comprendre que certains étudiants aient tendance à<br />

décrocher.<br />

Quand on est bloqué sur un problème ou qu’on trouve une erreur ou une incohérence dans<br />

un travail pratique, souvent on nous dit de constituer une liste de ce qui ne va pas pour que<br />

notre tuteur la transmette ensuite à la personne concernée. On ne peut pas avoir de<br />

contact direct avec le formateur. Un jour j’ai demandé par mail la solution d’un exercice à<br />

un tuteur pour voir si elle correspondait avec la mienne. Je n’ai jamais eu de réponse.<br />

Il faut aussi noter que certains étudiants dans certaines filières ou de certaines années se<br />

plaignent de n’avoir pratiquement rien à faire au niveau du travail.<br />

Tristan ZWINGELSTEIN<br />

Pourquoi je quitte l’exia.<br />

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La seule matière qui rejoint des méthodes d’enseignement plus « traditionnelles » est<br />

l’apprentissage de la langue anglaise. Une heure et demie par semaine, nous nous<br />

retrouvons dans une salle avec un enseignant qui nous passe la majorité du temps des<br />

vidéos. Chaque semaine, nous avons un travail écrit à lui rendre. Ce travail est toujours de la<br />

même forme et entièrement récupéré sur un site internet. Le plus « drôle » est que, non<br />

seulement on trouve les énoncés sur ce site mais on trouve aussi, juste à côté, les solutions !<br />

Toujours lors de la présentation de l’école, on nous affirmait que les cours d’anglais étaient<br />

entièrement orientés pour l’entrainement au TOEIC (test d’anglais de renommée<br />

internationale). Ce n’est pas le cas.<br />

C. L’EFFET DE GROUPE<br />

Le résultat de la sélection des élèves, qui n’en est pas une, plombe aussi indéniablement la<br />

réussite de la méthode APP.<br />

Quand je suis arrivé dans l’école, je suis rentré dans une section où il y avait des gens qui<br />

avaient déjà pratiqué l’école pendant deux années. Quand j’entends dès le premier jour<br />

« On pourrait jouer, en première année on a mis deux jours avant de commencer à jouer<br />

mais en deuxième année on a commencé dès le premier jour», je peux m’inquiéter quant à<br />

la suite des trois années à venir dans l’école. (J’aurais dût y rester de la troisième à la<br />

cinquième année).<br />

Pendant nos travaux en groupe (c’est à dire pendant toute la journée) nous sommes censés<br />

être en constante communication entre nous. Nous nous devons d’être les plus réceptifs et<br />

communicatifs possible. Pourtant on nous autorise à écouter de la musique dans des<br />

casques ce qui provoque indéniablement l’isolement des personnes. Les échanges se font<br />

quasiment uniquement lors des sessions de jeux en groupe.<br />

L’ambiance s’est d’entrée de jeu avérée puérile et impropre au travail. Ceci peut<br />

s’expliquer par le fait que la majorité des étudiants qui font des études en informatique sont<br />

plus ou moins accros aux jeux vidéo ou connaissent mille et une façons de se divertir devant<br />

un PC. Du coup, ils trouvent des activités beaucoup plus attractives que travailler afin<br />

d’écouler leurs 8 heures par jours passées devant leur ordinateur !<br />

Le fait d’être en groupe n’a donc pas encouragé le travail mais l’amusement et la distraction.<br />

En moins d’un mois, sur les 9 élèves de ma promotion, 8 jouaient plus que régulièrement<br />

(des fois des journées entières), le neuvième vaquait à des occupations complètement<br />

autres que le travail que nous étions supposés faire. Pour ma part, je me sentais parfois<br />

Tristan ZWINGELSTEIN<br />

Pourquoi je quitte l’exia.<br />

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exclu du groupe parce que j’étais le seul à travailler constamment et à ne pas enfreindre les<br />

règles. Le pire étant, que, malgré mon sérieux et mon implication dans le travail, j’étais loin<br />

d’être celui qui obtenait les meilleures notes. Cette situation est bien vite devenue<br />

insoutenable pour moi. J’avais intégré l’exia justement parce que je pensais travailler plus et<br />

apprendre plus qu’ailleurs et je me retrouve dans une atmosphère nonchalante, de chahut<br />

et d’amusement permanent.<br />

A l’IUT, je connaissais déjà ce genre de comportement (peut – être dû au manque de sérieux<br />

de ma génération). Mais le système était tel qu’il permettait de travailler par soi – même si<br />

on était motivé. A l’exia on ne peut pas, les tires au flanc ont le dessus sur les travailleurs. On<br />

se sent obligé, rien que pour s’intégrer, de céder à un moment aux doléances de ses<br />

camarades qui essayent sans cesse de vous persuader de rejoindre une quelconque partie<br />

de jeux – vidéo.<br />

La philosophie de l’exia veut et nous impose presque de ne pas travailler en dehors des<br />

cours. Comme en entreprise, nous ne sommes pas censés ramener du travail chez nous.<br />

Beaucoup d’étudiants m’avouaient pourtant commencer à travailler chez eux le soir en<br />

rentrant car ils étaient incapables de se concentrer la journée à cause de l’atmosphère<br />

ludique qui régnait en classe.<br />

Je me suis alors dit que je n’avais pas eu de chance et que ce phénomène était propre à ma<br />

promotion. J’ai appris alors que ceux qui jouaient le plus étaient « les dernières années car<br />

elles n’avaient de toute façon pas grand chose d’autre à faire ».<br />

D. EVALUATIONS<br />

Toujours lorsqu’on nous présente l’école, on met en avant le système d’évaluation. Celui – ci<br />

doit se dérouler sur machines et doit permettre de cerner précisément nos acquis et nos<br />

faiblesses pour que nous puissions les retravailler par la suite. En vérité il n’en est rien. On se<br />

retrouve avec une feuille et un stylo à faire des contrôles sur table qui seront la plupart du<br />

temps corrigés par la même et unique personne.<br />

Toutes les écoles de France sont censées être synchronisées pour le programme scolaire et<br />

les évaluations. Mais souvent on ne voit pas les mêmes choses sur un même sujet d’un<br />

centre à l’autre, voire d’un tuteur à l’autre car les sujets sont trop vagues et les tuteurs ne<br />

savent pas sur quoi nous faire travailler. Les évaluations quant à elles ne se déroulent pas<br />

toujours en même temps dans tous les centres, ce qui laisse porte ouverte à la tricherie.<br />

Tristan ZWINGELSTEIN<br />

Pourquoi je quitte l’exia.<br />

Octobre 2008 à Janvier 2009 Page 12/20


Pour certains contrôles, on a pu remarquer que les élèves qui avaient le mieux réussi étaient<br />

ceux fraîchement arrivés. Mais cela a aussi une autre explication. Les « anciens » élèves<br />

avouent se contenter de fournir des résultats moyens puisque ceux – ci sont largement<br />

suffisants. Ils savent comment s’en sortir en fournissant le minimum d’effort.<br />

Le plus navrant est que, ce sur quoi nous sommes interrogés dans une matière, couvre<br />

souvent un aspect totalement différent de ce qu’on nous a fait apprendre à travers nos<br />

séances de recherches. De même, beaucoup d’évaluations sont basées sur le par cœur. De<br />

plus, il est bien souvent difficile de cerner le thème sur lequel on sera évalué.<br />

Tout comme les sujets d’études, on retrouve couramment des erreurs dans les sujets<br />

d’évaluations.<br />

Tristan ZWINGELSTEIN<br />

Pourquoi je quitte l’exia.<br />

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III. LE PRINCIPE<br />

Dans cette dernière partie, je mettrai l’accent sur ce qui m’a le plus révolté quant au principe<br />

de fonctionnement de l’école.<br />

A. LE(S) TUTEUR(S)<br />

Le tuteur, à l’exia, se différencie d’un enseignant du fait qu’il n’est pas là pour nous apporter<br />

une connaissance mais pour nous guider dans nos recherches de connaissances. Chaque<br />

tuteur de chaque centre en France est censé être spécialisé dans un domaine ou un autre et<br />

c’est à lui d’écrire les sujets d’étude et les évaluations dans sa matière. Mais outre son travail<br />

de « guide » et de formateur, il doit aussi s’occuper du recrutement (portes ouvertes, salons,<br />

tests, entretiens ... ), des suivis et évaluations de stages, de surveiller les contrôles sur tables,<br />

de corriger ces mêmes contrôles, d’écrire – de surveiller et de corriger les contrôles de<br />

rattrapage, de coordonner les cours d’anglais, d’être attentif à nos problèmes, de s’occuper<br />

des associations d’élèves, de collecter la taxe d’apprentissage, de nous surveiller pendant la<br />

journée, de noter notre comportement ...<br />

Mais attention ! Ce n’est pas un tuteur personnel, loin de là. Sur les 94 élèves (chiffre à<br />

vérifier qu’il faut décrémenter de 1 maintenant) de l’exia de Strasbourg, 2 et seulement 2<br />

tuteurs s’occupent de l’ensemble des étudiants ... Rien que pour les soutenances de projets<br />

ou de stage il est alors difficile d’avoir des avis partagés et objectifs quand on a toujours<br />

affaire au même évaluateur. Qui plus est, la qualité de l’école dépend alors essentiellement<br />

de la qualité du tuteur.<br />

Vous l’aurez compris, absolument chaque moment du passage d’un étudiant à l’exia est<br />

placé sous le contrôle de son tuteur. Il doit être omniprésent. Ce qui veut dire que la<br />

relation que l’étudiant aura avec son tuteur déterminera beaucoup sur ses résultats et son<br />

bien être dans l’école. On peut être oisif et avoir de très bons rapports avec son tuteur et<br />

alors tout se passera bien pour nous. La complicité et la servilité priment sur le mérite. Si<br />

bien que le sujet de conversation le plus répandu en général, quand on parle de l’école entre<br />

élèves, ce n’est pas des cours ni des évaluations mais bel et bien du tuteur autour de qui<br />

tout dépend.<br />

Tristan ZWINGELSTEIN<br />

Pourquoi je quitte l’exia.<br />

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Au passage je trouve surprenant le fait que des élèves tutoient leur tuteur alors que celui -<br />

ci, supposé représenter le supérieur hiérarchique des étudiants, les vouvoie à chaque<br />

instant.<br />

Au vue du nombre de charges qu’il incombe aux tuteurs, ceux – ci se voient souvent<br />

dépassés par leur charge de travail. Pour les soutenir, il a donc été mis en place, comme<br />

également dans d’autres écoles, un système d’ « assistants tuteurs ». Les assistants tuteurs<br />

sont des élèves qui jouent le rôle des tuteurs pour les « séances de recherche ». Ainsi, on<br />

peut être en quatrième année et encadrer des élèves de première et deuxième années. Les<br />

assistants tuteurs de cinquième année peuvent même encadrer les élèves de troisième<br />

année. Ainsi, même avec très peu de tuteurs et beaucoup d’élèves, les « cours » peuvent<br />

être dispensés. Ce qui revient aussi beaucoup moins cher à l’école qui rémunère les<br />

assistants tuteurs au plus bas en passant par l’association des étudiants (car elle n’a pas le<br />

droit de payer directement les étudiants).<br />

B. LA RÉUSSITE DES ÉLÈVES<br />

En questionnant les élèves sur leur motivation à rester à l’exia voici ce qui ressort.<br />

Il y a tout d’abord ceux qui ne sont là que pour leur diplôme. Ils savent qu’en moyennant<br />

paiement, ils peuvent espérer, en toute tranquillité obtenir un diplôme Bac + 5 (non<br />

homologué par l’état soit dit en passant). Je m’attendais, en venant à l’exia, à trouver des<br />

personnes plus motivées à travailler qu’ailleurs étant donné le prix auquel elles payent<br />

l’école. Au contraire, l’argent semble être un moyen de s’assurer la réussite sans effort<br />

particulier.<br />

Puis, il y a ceux qui étaient en situation d’échec scolaire dans les autres formations qu’ils<br />

fréquentaient et qui se sont rabattus sur l’exia.<br />

Il y a aussi ceux qui remarquent et avouent s’être fait avoir une fois dans l’école mais qui se<br />

sont engagés financièrement et donc qui veulent un minimum rentabiliser leur<br />

investissement.<br />

Enfin il y a des étudiants qui ne connaissent que cette école, qui ont toujours été à l’exia<br />

depuis leurs études supérieures et qui, à force qu’on leur inculque le même baratin ultra<br />

commercial et qu’on diabolise les autres formations, sont convaincus de la suprématie de<br />

leur école et la défendent même avec la plus grande fierté. Ils sont formatés.<br />

Tristan ZWINGELSTEIN<br />

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Tout ce beau monde étant bien content puisque l’école permet d’effectuer un stage de 6<br />

mois en dernière année, ce qui, et dans n’importe quelle école, permet presque assurément<br />

de trouver un emploi en fin d’étude. La formation n’a rien à voir dans la réussite des élèves.<br />

Ce sont leurs stages qui leur permettent de s’insérer.<br />

Maintenant un exemple pour illustrer le fait que l’exia dévalorise le mérite : Le système de<br />

notation est basé sur les lettres A, B, C et D. Si l’on obtient les lettres A ou B à une évaluation<br />

on valide cette évaluation. Si on obtient la lettre C ou D on passe un rattrapage pour<br />

compenser. L’obtention d’une ou l’autre lettre dépend d’un nombre de points reçu lors<br />

d’une évaluation. Si on se trouve dans telle tranche on recevra telle lettre. Cependant ces<br />

tranches sont extrêmement variables et le tuteur peut décider librement de modifier le<br />

barème selon les résultats des uns des autres. Au final on aura toujours un petit groupe<br />

avec la mention A un autre avec la mention B et plus rarement certains avec la mention C.<br />

L’évaluateur adapte les notes pour qu’elles puissent montrer à quel point les élèves sont<br />

« excellents ». Mais avec ce système, et je caricature, on peut être mauvais élève dans un<br />

groupe d’autres d’élèves très mauvais et donc avoir un A ce qui correspond à une très bonne<br />

note. La notation ne reflète donc pas notre niveau ni le niveau du groupe.<br />

C. LA PUBLICITÉ<br />

Dès le séminaire avant l’intégration de l’exia, on est tout de suite encouragé à mettre en<br />

valeur l’école. Une présentation de l’école sur plusieurs jours où les futurs étudiants se<br />

doivent d’applaudir constamment ou de montrer leur engouement. Tout cela encadré par un<br />

cameraman professionnel chargé de créer une vidéo qui se veut attractive pour les<br />

potentiels futurs étudiants. Un séminaire où on nous pousse déjà à valoriser l’école et à<br />

reconnaître que nous faisons parti d’un groupe. Des procédés qui laissent penser à<br />

certaines pratiques religieuses pour ne pas dire sectaires.<br />

De la première à la troisième année, les étudiants sont tenus de réaliser un « projet<br />

d’intégration et de contribution sociale ». Officiellement, nous devons, à travers ce projet,<br />

réaliser ou organiser quelque chose qui sorte du cadre de la formation et qui puisse nous<br />

améliorer socialement ou humainement. Officieusement, il nous a clairement été imposé<br />

que ce projet doive, d’une manière ou d’une autre, contribuer à la promotion de l’école<br />

(organisation de soirées étudiantes, compétition sportives avec les T-shirts de l’école, soirées<br />

à thème dans les locaux de l’école ...).<br />

La collecte de la taxe d’apprentissage met les étudiants en compétition C’est une<br />

compétition puisque l’étudiant qui arrive à collecter la plus grosse taxe d’apprentissage<br />

Tristan ZWINGELSTEIN<br />

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gagne un lot en argent (j’ai aussi entendu dire qu’on pouvait, avant, gagner des voyages...).<br />

Encore un exemple qui montre comment l’école se sert des étudiants, non pas seulement<br />

pour sa renommée, mais aussi pour des rentrées d’argent.<br />

Régulièrement, même une fois à l’école, on continue à dénigrer et à comparer les formations<br />

supérieures équivalentes. Les autres écoles sont diabolisées. Cela passe même par des<br />

tentatives de soutirage d’informations. Par exemple un tuteur envoie un courriel aux élèves<br />

« assistants de communication », les plus à même d’être serviables, pour leur demander<br />

secrètement de lui communiquer des informations sur une école concurrente qui<br />

pourraient nuire à celle-ci. C’est une véritable ambiance de guerre !<br />

Les « assistants com », élèves chargés de suppléer les tuteurs pour la promotion de l’école,<br />

sont sollicités même pendant les heures de formation pour participer à des salons ou des<br />

journées portes ouvertes. Au total, les tuteurs et les assistants de communications<br />

participent à plus de 33 évènements sur l’orientation en 2008/2009 dont 8 journées portes<br />

ouvertes. On comprend mieux pourquoi on ne voit pas souvent notre tuteur.<br />

J’ai très vite été gonflé d’être continuellement sollicité pour faire la publicité d’une école que<br />

je ne connais même pas encore très bien. L’hypocrisie étant un comportement que je ne<br />

tolère pas, je ne peux pas évoluer dans cette école. Pour réussir à l’exia, il faut être<br />

hypocrite.<br />

D. ECOLE PRIVEE, ECOLE BASEE SUR L’ARGENT<br />

Je finirai ce rapport par ce dont on n’a pas le droit de parler à l’exia : les frais de scolarité.<br />

Car ce qui caractérise une école privée c’est surtout le montant de la formation.<br />

Voici, pour se faire une idée, un récapitulatif du coût de la formation sur les cinq années<br />

qu’on peut effectuer à l’exia. Pour chaque année, j’ai renseigné le montant des frais de<br />

scolarité, le nombre de jours qu’on passe à l’école (en dehors des stages) et enfin, dans la<br />

dernière colonne, est calculé le prix d’un jour à l’école.<br />

Note : ces calculs ont été effectués à partir de l’emploi du temps de l’exia 2008/2009.<br />

Tristan ZWINGELSTEIN<br />

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Année Prix à l’année Nombre de jours de<br />

présence à l’école<br />

1 ère<br />

2 ème<br />

3 ème<br />

4 ème<br />

5 ème<br />

Tristan ZWINGELSTEIN<br />

Pourquoi je quitte l’exia.<br />

5 000 €<br />

5 000 €<br />

6 000 €<br />

6 000 €<br />

6 000 €<br />

Prix par jour<br />

(arrondis)<br />

On remarque qu’on va jusqu’à 72 € pour une journée passée dans l’école à s’auto –<br />

former !<br />

J’ai essayé de comprendre pourquoi l’école coûtait si cher. Certains disent que c’est une<br />

jeune école et donc qu’elle a besoin de beaucoup d’argent pour commencer. D’autres disent<br />

encore que comme il y a du monde qui vient à ce prix là, l’école n’a pas intérêt à baisser les<br />

tarifs.<br />

Même pour la relative jeunesse de l’école, ces frais de scolarité sont démesurés étant donné<br />

ce qu’on coûte à l’école. Pour les 94 élèves il y a 3 salariés, (2 tuteurs + 1 secrétaire). L’école<br />

est logée dans les locaux du groupe Cesi et le seul bien que nous avons à notre disposition<br />

est un ordinateur avec une connexion internet. Le fait est que les frais d’apprentissage sont<br />

réduits au minimum. Alors où va l’argent ?<br />

Car l’exia se targue d’être une entreprise « non lucrative », c’est-à-dire que tous les<br />

bénéfices sont réinjectés dans l’école. De mauvaises langues diront alors que la voiture de<br />

fonction du directeur n’est pas si mal que ça. En tout cas si la rémunération des salariés de<br />

l’exia fait partie de l’ « école » on peut facilement imaginer où va l’argent.<br />

Enfin je finirai sur les belles paroles d’un membre haut placé dans la direction de l’école<br />

lorsqu’on lui demande pourquoi on ne peut pas toucher de bourse en étant à l’exia :<br />

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167<br />

93<br />

101<br />

103<br />

83<br />

30 €<br />

54 €<br />

59 €<br />

58 €<br />

72 €


“Pour la bourse on n’est pas agrée parce qu’il faudrait faire un dossier super long et que ça<br />

demande trop de travail. De toute façon on ne vous le cache pas, ici on fait une sélection<br />

par le fric.»<br />

Ces propos sont complètement révoltants. D’une part parce qu’ils remettent en cause<br />

l’égalité des chances pour l’éducation et donc la loi. D’autre part parce qu’ils sont<br />

complètement opposés à ce qu’on nous dit sur la sélection lors de notre recrutement (qu’on<br />

nous sélectionne parce que nous sommes les meilleurs).<br />

Tristan ZWINGELSTEIN<br />

Pourquoi je quitte l’exia.<br />

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IV. RESUME<br />

J’ai exposé ici la vision la plus objective que j’ai pu avoir de l’école. A aucun moment je n’ai<br />

voulu exagérer mon propos. J’ai essayé de traduire au plus juste et au plus objectif mon<br />

ressenti ainsi que mon vécu au sein de l’exia. J’assume l’entière responsabilité de tout ce qui<br />

est décrit dans le présent rapport. Si des faits sont avérés erronés, ce sont néanmoins de<br />

cette façon que je les ai vécus ou ressentis.<br />

J’en ai aussi conclu que, quelle que soit école où l’on se trouve, ce n’est pas la manière dont<br />

on nous enseigne les choses qui compte mais plutôt la manière dont on va les apprendre et<br />

les moyens personnels qu’on se donne pour y arriver.<br />

J’aurai au moins compris une chose, c’est que l’image prévaut toujours sur les compétences<br />

ou le contenu.<br />

Pour résumé, voici les principaux points qui m’ont poussé à quitter l’école :<br />

- Une école basée sur l’image, la publicité et l’hypocrisie.<br />

- Une méthode d’enseignement mal appliquée avec un contenu très médiocre au<br />

niveau de la formation.<br />

- Du personnel et des moyens réduits au minimum.<br />

- Un manque grave de sérieux des élèves.<br />

- Un recrutement malhonnête.<br />

- Ce sont les étudiants qui servent l’école et pas l’école qui sert l’étudiant. Ce<br />

serait donc à l’école de payer les étudiants et non pas l’inverse.<br />

Tristan ZWINGELSTEIN<br />

Pourquoi je quitte l’exia.<br />

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