24.06.2013 Views

Le dossier du participant - Anses

Le dossier du participant - Anses

Le dossier du participant - Anses

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Rencontres<br />

scientiques<br />

de<br />

l’<strong>Anses</strong><br />

Restitution <strong>du</strong> programme national de recherche environnement santé travail<br />

Risques sanitaires liés à la pollution<br />

des milieux aériens et hydriques<br />

16<br />

Dossier <strong>du</strong> <strong>participant</strong><br />

avril 2013<br />

Auditorium - Siège de l’<strong>Anses</strong><br />

Maisons-Alfort


2<br />

Éditorial<br />

Dans les pays développés, les affections inflammatoires des voies respiratoires ont considérablement<br />

augmenté depuis trois décennies. En France, les enfants sont particulièrement sensibles, ainsi par exemple,<br />

la prévalence de l’asthme est estimée à plus de 10 % et on préconise une augmentation constante d’ici 2020.<br />

La survenue de l’asthme et d’autres pathologies respiratoires est déterminée par des mécanismes de<br />

prédisposition génétique mais également par de facteurs environnementaux tels que l’exposition à la pollution de<br />

l’air extérieur, à des allergènes, à des polluants chimiques de l’air intérieur, etc. Dans ce contexte, la connaissance<br />

approfondie des mécanismes et des liens de causalité constituent des atouts précieux pour décliner les politiques<br />

de prévention ou de ré<strong>du</strong>ction des risques sanitaires les plus appropriées possible.<br />

<strong>Le</strong>s pathologies respiratoires feront l’objet d’une conférence plénière par Francine KAUFFMANN, directrice<br />

de recherche à l’Inserm. Elle fera le point sur l’état des connaissances et évoquera les questions actuelles. Ce<br />

paysage sera complété par la présentation des résultats obtenus récemment dans le cadre de plusieurs projets<br />

de recherche financés par le Programme national de recherche environnement santé travail (PNR-EST) 2009<br />

et 2010.<br />

Cette journée permettra d’élargir les débats sur l’exposition humaine à des polluants via d’autres milieux.<br />

C’est ainsi que des résultats récents sur la contamination par des agents biologiques ou des polluants chimiques<br />

des eaux usées et autres matrices complexes seront présentés.<br />

Depuis 2009, le PNR-EST finance des projets de recherche dits « études de faisabilité », projets de courte<br />

<strong>du</strong>rée, destinés à ouvrir des nouvelles portes vers des domaines, non-explorés bien que porteurs d’intérêt, sur<br />

des sujets pour lesquels le nombre insuffisant de données ne permet pas de proposer un projet complet. Il nous<br />

semble important de donner la parole aux chercheurs porteurs de telles études, dans la mesure où certaines<br />

d’entre elles préfigurent la recherche de demain.<br />

Enfin, il n’est pas rare que les évaluateurs de risques soient confrontés au choix des polluants de matrices<br />

polycontaminées à prendre en compte dans les évaluations des risques. Des travaux récemment réalisés par<br />

l’<strong>Anses</strong> sur ces aspects seront présentés, l’un traitera d’une approche de sélection des polluants issus <strong>du</strong> trafic<br />

routier, l’autre <strong>du</strong> transfert des polluants sols-végétaux-homme. L’ensemble de ces travaux est un apport<br />

précieux pour l’évaluation des risques.<br />

Nous souhaitons à toutes et à tous de trouver des éléments de réponses aux nombreuses questions qui se<br />

posent autour de la ré<strong>du</strong>ction des expositions et des risques sanitaires.<br />

Marc MORTUREUX<br />

Directeur général de l’<strong>Anses</strong>


Session 1<br />

Épidémiologie de pathologies respiratoires<br />

et exposition humaine<br />

Exposition des femmes enceintes aux polluants<br />

atmosphériques : estimation de l’exposition<br />

et conséquences sur la santé cardiovasculaire,<br />

les échanges materno-fœtaux et la croissance fœtale<br />

Rémy SLAMA 1 ; Johanna LEPEULE 2 ; Regina HAMPEL 3 ; Lise GIORGIS ALLEMAND 4 ; Vladislas NAVEL 5 ;<br />

Claire JACQUIER 6 ; Barbara HEUDE 7<br />

1 Inserm, équipe d’épidémiologie environnementale, U823, Grenoble. 2 Harvard School of Public Health, Harvard<br />

University, Boston (USA) et Inserm, U823, équipe d’épidémiologie environnementale, Grenoble. 3 Helmholtz Center<br />

Munich, German Research Center for Environmental Health, Institute of Epidemiology, Munich (Allemagne). 4 Inserm,<br />

équipe d’épidémiologie environnementale, U823, Grenoble. 5 Atmo Poitou-Charentes, La Rochelle. 6 Air Lorraine,<br />

Nancy. 7 Inserm, CESP, Villejuif. Contact : remy.slama@ujf-grenoble.fr<br />

Objectifs<br />

Nos objectifs étaient 1) sur le plan de l’expologie, de développer différents modèles d’exposition aux<br />

polluants atmosphériques (et notamment un modèle Land Use Regression ou LUR) et de les comparer aux<br />

modèles utilisés par le passé, à la fois en termes de niveau d’exposition et d’association avec le poids de naissance<br />

2) sur le plan étiologique, de caractériser l’impact de la pollution atmosphérique sur la pression artérielle de la<br />

femme enceinte, sur les échanges materno-fœtaux et sur la croissance fœtale.<br />

Matériels et méthodes<br />

Nous nous sommes appuyés sur la cohorte mère-enfants EDEN (Nancy, Poitiers) dans laquelle 1900<br />

femmes enceintes ont été suivies. <strong>Le</strong>ur pression artérielle a été mesurée de façon répétée en cours de grossesse.<br />

Un modèle Land-Use Regression (LUR) a été développé à partir de campagnes de mesures <strong>du</strong> NO2. <strong>Le</strong>s différents<br />

modèles disponibles (modèle géostatistique, modèle de dispersion et approche reposant sur la station de<br />

surveillance la plus proche) ont été comparés avec le LUR. L’effet à court terme des polluants atmosphériques<br />

sur la pression artérielle a été estimé à partir d’un modèle longitudinal ajusté sur les conditions météorologiques.<br />

<strong>Le</strong>s données de la cohorte EDEN ont aussi été incluses dans une méta-analyse incluant 13 cohortes européennes<br />

dans le contexte <strong>du</strong> projet européen ESCAPE.<br />

Résultats<br />

<strong>Le</strong> modèle LUR a été développé et implémenté dans les agglomérations de Poitiers et Nancy. La concordance<br />

entre les modèles LUR, dispersion et le modèle géostatistique ajusté temporellement était modérée à bonne<br />

en termes de niveau de dioxyde d’azote (NO2) prédit ; malgré cela, il y avait une certaine concordance entre<br />

modèles en termes d’associations entre polluants et poids de naissance. <strong>Le</strong>s niveaux de pollution avaient un effet<br />

à court terme sur la pression artérielle de la femme enceinte, ainsi que la température extérieure. Un effet de la<br />

pollution atmosphérique sur le poids <strong>du</strong> placenta a été observé, mais dans un centre seulement, et il doit donc<br />

être interprété avec prudence. Ces données ont été incorporées au sein <strong>du</strong> projet ESCAPE (sur plus de 50 000<br />

naissances dans 14 cohortes), dans lequel une augmentation <strong>du</strong> risque de petit poids de naissance (


4<br />

(PM2,5) pendant la grossesse ; après ajustement mutuel sur les deux polluants, seul l’effet estimé des particules<br />

fines se maintenait.<br />

Conclusion<br />

<strong>Le</strong> projet Eden-Air+ et les projets connexes ont permis de développer un ensemble très complet de modèles<br />

d’exposition aux polluants atmosphériques de façon standardisée dans les agglomérations de Nancy et Poitiers<br />

(approche stations, modèle de dispersion, modèle géostatistique saisonnalisé, modèle LUR). Ces travaux ont<br />

mis en évidence un effet à court terme des polluants atmosphériques sur la pression artérielle de la femme<br />

enceinte, ce qui illustre l’intérêt de poursuivre l’exploration des effets possibles de la pollution atmosphérique<br />

sur la santé cardiovasculaire et plus généralement sur les mécanismes par lesquels la pollution atmosphérique<br />

pourrait influencer la croissance fœtale. Ils confirment que le risque de petit poids de naissance augmente avec<br />

l’exposition aux PM2,5.<br />

Retombées sur le plan évaluation ou gestion des risques<br />

Nos travaux ont apporté une contribution majeure à l’évaluation de l’effet de l’exposition à la pollution<br />

atmosphérique sur les issues de grossesse, renforçant fortement le niveau de preuve concernant un effet de la<br />

pollution atmosphérique sur le poids de naissance.<br />

Projet 2009-97, en cours depuis décembre 2009. Fin <strong>du</strong> projet prévue : septembre 2013 : «Exposition<br />

des femmes enceintes aux polluants atmosphériques : détermination des indicateurs d’exposition<br />

pertinents et conséquences de l’exposition sur la santé cardiovasculaire, les échanges materno-fœtaux,<br />

et la croissance fœtale»<br />

Contribution des expositions professionnelles<br />

aux inégalités sociales d’incidence<br />

des cancers respiratoires<br />

Gwenn MENVIELLE ; Danièle LUCE ; Isabelle STÜCKER<br />

Inserm CESP, Villejuif. Contact : gwenn.menvielle@inserm.fr<br />

Objectifs<br />

L’objectif principal de ce projet était d’étudier le rôle des expositions professionnelles dans les inégalités<br />

sociales d’incidence des cancers <strong>du</strong> poumon et des voies aéro-digestives supérieures (VADS). Pour cela, il est<br />

important de caractériser au mieux l’association entre exposition à des cancérogènes et survenue <strong>du</strong> cancer.<br />

Un second objectif était donc d’étudier les interactions possibles entre consommation d’alcool et exposition<br />

professionnelle pour les cancers des VADS.<br />

Matériels et méthodes<br />

Ce projet s’appuie sur les données de l’étude Icare, une large étude cas-témoins multicentrique en<br />

population générale. <strong>Le</strong> recueil des données s’est terminé en septembre 2007. Cette étude inclut 2926 cancers


<strong>du</strong> poumon, 2415 cancers des VADS et 3555 témoins recrutés entre 2002 et 2007 dans 10 départements français<br />

couverts par un registre <strong>du</strong> cancer. Des informations détaillées ont été collectées sur les caractéristiques<br />

sociodémographiques (niveau d’études, statut marital), les différentes périodes de consommation de tabac<br />

et d’alcool (en distinguant différents types d’alcool), la totalité des emplois exercés pendant la vie active et les<br />

expositions professionnelles.<br />

Résultats<br />

Pour étudier l’interaction entre la consommation d’alcool et l’exposition professionnelle à des<br />

cancérogènes sur la survenue de cancer des VADS, nous nous sommes intéressés à l’exposition à l’amiante et au<br />

trichloroéthylène (TCE). L’amiante est une fibre minérale et un cancérogène reconnu pour une sous-localisation<br />

des VADS : le larynx. <strong>Le</strong> TCE est un solvant chloré, c’est un cancérogène suspecté pour les cancers des VADS.<br />

<strong>Le</strong>s analyses ont été con<strong>du</strong>ites chez les hommes en raison des trop faibles effectifs de femmes exposées aux<br />

substances. Nos analyses ont montré que l’association entre l’exposition aux cancérogènes et le risque de cancer<br />

ne différait pas selon le niveau de consommation d’alcool. <strong>Le</strong>s résultats ne différaient pas en fonction des souslocalisations<br />

étudiées. Par ailleurs, les effets conjoints de l’exposition à l’amiante et la consommation d’alcool<br />

ont été étudiés et ont mené aux mêmes conclusions.<br />

L’étude <strong>du</strong> rôle des expositions professionnelles dans les inégalités sociales d’incidence <strong>du</strong> cancer <strong>du</strong><br />

poumon chez les hommes a montré une contribution non négligeable de ces expositions, après prise en compte<br />

de manière fine de la consommation de tabac. Cette contribution semble plus importante que celle retrouvée<br />

dans les quelques études ayant porté sur le sujet. En effet, si la consommation de tabac permet d’expliquer 42%<br />

<strong>du</strong> risque élevé de cancer <strong>du</strong> poumon parmi les hommes ayant un niveau d’études primaires par rapport à ceux<br />

ayant un diplôme universitaire, la prise en compte de l’exposition professionnelle à l’amiante permet d’expliquer<br />

22% des inégalités sociales rési<strong>du</strong>elles. Ces résultats préliminaires sont en cours de finalisation avec la prise en<br />

compte d’autres substances (silice, ciment, HAP).<br />

Conclusion<br />

Nos travaux n’ont pas mis en évidence d’interaction entre la consommation d’alcool et l’exposition à<br />

l’amiante ou au TCE sur le risque de survenue des cancers des VADS. Par ailleurs, des résultats préliminaires et<br />

en cours de finalisation ont montré un rôle non négligeable des expositions professionnelles dans les inégalités<br />

sociales d’incidence <strong>du</strong> cancer <strong>du</strong> poumon, une fois la consommation de tabac prise en compte.<br />

Retombées sur le plan évaluation ou gestion des risques<br />

Il existe très peu d’études s’intéressant aux interactions entre la consommation d’alcool et les expositions<br />

professionnelles pour les cancers des VADS. Nos analyses ont montré que l’association entre l’exposition aux<br />

cancérogènes et le risque de cancer ne différait pas selon le niveau de consommation d’alcool. Nos résultats,<br />

s’ils sont confirmés par d’autres données, est une information importante dans le cadre de la reconnaissance<br />

de l’origine professionnelle d’un cancer <strong>du</strong> larynx. Actuellement en France, une personne atteinte d’un cancer<br />

<strong>du</strong> larynx et ayant eu une exposition à l’amiante peut déposer un <strong>dossier</strong> de reconnaissance de maladie<br />

professionnelle. Cependant, il n’existe pas de tableau officiel définissant les critères de reconnaissance et<br />

d’indemnisation et l’évaluation se fait donc au cas par cas sur <strong>dossier</strong>. Nos résultats montrent que le traitement<br />

des <strong>dossier</strong>s de demande de reconnaissance de maladie professionnelle ne devrait pas tenir compte <strong>du</strong> statut<br />

buveur ou non buveur de l’indivi<strong>du</strong> quant à la reconnaissance de l’origine professionnelle de son cancer.<br />

La ré<strong>du</strong>ction des inégalités sociales dans le domaine <strong>du</strong> cancer est un enjeu majeur de santé publique. <strong>Le</strong>s<br />

expositions professionnelles, inégalement distribuées selon la situation sociale des personnes, pourraient aussi<br />

intervenir dans la genèse des inégalités sociales des cancers respiratoires, mais leur rôle demeure largement<br />

méconnu. Ce projet a fourni des résultats nouveaux dans ce domaine, en suggérant un rôle non négligeable<br />

5


6<br />

de ces expositions dans les inégalités sociales d’incidence <strong>du</strong> cancer <strong>du</strong> poumon. Ainsi, les politiques de santé<br />

publiques visant à lutter contre les inégalités sociales dans le domaine <strong>du</strong> cancer ne doivent pas uniquement se<br />

concentrer sur les comportements de santé (tabac, alcool, activité physique…) mais doivent aussi prendre en<br />

compte les expositions professionnelles à des cancérogènes.<br />

Projet 2009-65, réalisé entre décembre 2009 et décembre 2012 : «Contribution des expositions<br />

professionnelles aux inégalités sociales d’incidence des cancers respiratoires»<br />

Expositions professionnelle et domestique<br />

aux pro<strong>du</strong>its de nettoyage et asthme : NETA<br />

Nicole LE MOUAL 1,2 ; O. DUMAS 1,2 ; X. BASAGANA 3 ; A. BERNARD 4 ; D. CHOUDAT 5 ; C. DONNAY 5 ;<br />

D. HEEDERIK 6 ; M. HERY 7 ; R. NADIF 1,2 ; M. RAVA 1,2 ; V. SIROUX 8 ; R. VARRASO 1,2 ; JP. ZOCK 3 ;<br />

F. KAUFFMANN 1,2<br />

1 Inserm, centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP) U1018, équipe d’épidémiologie<br />

environnementale, Villejuif. 2 Université Paris Sud, UMRS 1018, Villejuif. 3 CREAL, Barcelone, Espagne. 4 LTAP,<br />

Université Catholique de Louvain, Belgique. 5 Service central de médecine <strong>du</strong> travail, Université Paris Descartes,<br />

AP-HP, Cochin, Paris. 6 IRAS, Utrecht University, Utrecht, Pays-Bas. 7 INRS, Vandœuvre-Lès-Nancy. 8 Inserm U823,<br />

Centre de recherche Albert Bonniot, Université Joseph Fourier, CHU, Grenoble. Contact : nicole.lemoual@inserm.fr<br />

Objectifs<br />

La prévalence de l’asthme professionnel, pour lequel plus de 350 asthmogènes ont été identifiés, a<br />

augmenté ces dernières années dans les pays in<strong>du</strong>strialisés. Cette augmentation pourrait être causée en partie<br />

par l’intro<strong>du</strong>ction de nouveaux asthmogènes dans l’environnement. <strong>Le</strong> biais de sélection au travail (‘healthy<br />

worker effect’) est un problème méthodologique qui pourrait entraîner une sous-estimation des associations<br />

entre l’exposition et l’asthme. L’exposition au travail ou à domicile aux pro<strong>du</strong>its de nettoyage constitue un<br />

problème de santé publique émergent. L’objectif général <strong>du</strong> projet NETA était d’étudier le rôle des expositions<br />

professionnelles et domestiques aux pro<strong>du</strong>its de nettoyage dans l’asthme en cherchant à préciser la place de<br />

l’inflammation dans l’effet des expositions.<br />

Matériels et méthodes<br />

Dans l’étude épidémiologique des facteurs génétiques et environnementaux de l’asthme (EGEA, étude<br />

cas-témoins, 2047 sujets, http://cesp.vjf.inserm.fr/egeanet/), des données précises sont disponibles, à la 1 re<br />

enquête (EGEA1, 1991-1995) et au suivi (EGEA2, 2003-2007) pour l’histoire professionnelle complète et l’asthme.<br />

L’exposition aux pro<strong>du</strong>its de nettoyage a été évalué par (1) une expertise des métiers pour les personnels<br />

hospitaliers : les experts ont évalué par consensus les expositions par sujet à partir des données déclarées<br />

par questionnaire (métier, tâches, exposition) ; (2) la matrice asthme (http://cesp.vjf.inserm.fr/asthmajem/).<br />

L’asthme, l’activité de la maladie et les symptômes ont été définis par questionnaire standardisé et au plus près<br />

des recommandations internationales.


Résultats<br />

L’exposition professionnelle aux désinfectants ou aux pro<strong>du</strong>its de nettoyage est très courante et élevée<br />

en milieu hospitalier. Une forte sous-estimation de l’exposition par la déclaration des sujets et une mauvaise<br />

connaissance des composés des pro<strong>du</strong>its utilisés ont été observés chez les personnels hospitaliers. <strong>Le</strong>s femmes<br />

employées dans des hôpitaux sont exposées à de nombreux pro<strong>du</strong>its de nettoyage, dont certains (ammoniac,<br />

détartrants, pro<strong>du</strong>its sous forme de sprays) étaient fortement associés avec l’asthme actuel. L’évaluation de<br />

l’exposition par des experts est précise, moins biaisée que la déclaration des sujets mais probablement que la<br />

spécificité de l’estimateur n’est pas optimale. Chez les femmes, l’exposition professionnelle aux pro<strong>du</strong>its de<br />

nettoyage était associée à un asthme plus sévère ou plus symptomatique, ainsi qu’à des phénotypes d’asthme<br />

non allergique et non éosinophilique. L’exposition domestique aux pro<strong>du</strong>its de nettoyage était associée à un<br />

asthme plus sévère ou plus symptomatique, ainsi qu’à des phénotypes d’asthme allergique et non éosinophilique.<br />

<strong>Le</strong>s symptômes de sévérité de l’asthme dans l’enfance influençaient les choix professionnels. Nos résultats<br />

ont mis en évidence un biais <strong>du</strong> travailleur sain à l’embauche chez les sujets avec un asthme plus sévère dans<br />

l’enfance. <strong>Le</strong> biais <strong>du</strong> travailleur sain (‘Healthy worker effect’) semble entraîner une sous-estimation importante<br />

des associations entre l’exposition professionnelle et l’asthme au cours de la vie. Nos résultats suggèraient<br />

aussi pour l’exposition domestique un biais de sélection chez les asthmatiques ‘sensibles aux odeurs’. Un niveau<br />

d’utéroglobine (CC16) bas était associé à un asthme plus sévère et chez les jeunes a<strong>du</strong>ltes à un niveau plus bas<br />

de la fonction ventilatoire.<br />

Conclusion<br />

Nos résultats montrent que tant l’exposition professionnelle aux pro<strong>du</strong>its de nettoyage que l’exposition<br />

à domicile aux pro<strong>du</strong>its sous forme de sprays pourrait représenter un problème majeur de santé publique,<br />

notamment chez les femmes. <strong>Le</strong>s femmes travaillant en milieu hospitalier sont particulièrement exposées<br />

à ces pro<strong>du</strong>its. <strong>Le</strong>s biais de sélection semblent être importants tant pour les expositions domestiques que<br />

professionnelles. D’autres études sont nécessaires pour clarifier le rôle des irritants et des sensibilisants pour une<br />

meilleure identification des pro<strong>du</strong>its en cause, mieux caractériser le rôle des pro<strong>du</strong>its de nettoyage/désinfection<br />

dans les phénotypes spécifiques d’asthme, clarifier les mécanismes physiopathologiques et préciser la place de<br />

l’inflammation dans ces associations.<br />

Retombées sur le plan évaluation ou gestion des risques<br />

Il serait important de mettre en place des mesures de prévention pour l’exposition professionnelles aux<br />

pro<strong>du</strong>its de nettoyage ou de désinfection, notamment chez les personnels hospitaliers, et limiter l’utilisation<br />

de pro<strong>du</strong>its sous forme de sprays à domicile.<br />

Projet 2009-15, réalisé entre décembre 2009 et mars 2013 : « NETA - Rôle des expositions<br />

professionnelles ou domestiques aux pro<strong>du</strong>its de nettoyage et de désinfection dans l’asthme»<br />

7


8<br />

PAISARC+ (Pollution atmosphérique, inégalités sociales,<br />

asthme et risque cardiaque : influence <strong>du</strong> contexte<br />

de vie) : résultats obtenus<br />

Denis BARD 1 ; Wahida KIHAL 1 ; Christiane WEBER 2 ; Nadège BLOND 2 ; Charles SCHILLINGER 3 ; Clive SABEL 4 ;<br />

Isabella ANNESI-MAESANO 5 ; Dominique ARVEILER 6<br />

1 Départment d’épidémiologie et de biostatistiques, EHESP, Rennes. 2 Laboratoire Images, Ville & Environnement,<br />

ERL 7230, Strasbourg. 3 ASPA, Schiltigheim. 4 Department of Geography, College of Life and Environmental Sciences,<br />

University of Exeter, Grande-Bretagne. 5 Inserm U707, Paris. 6 Laboratoire d’épidémiologie et de santé publique EA<br />

1801, faculté de médecine, Strasbourg. Contact : denis.bard@ehesp.fr<br />

Objectifs<br />

Évaluer l’intérêt d’une approche extensive des inégalités de santé tenant compte <strong>du</strong> contexte de vue<br />

en mesurant ses effets sur le risque d’exacerbation de l’asthme (EA) et de déclenchement de l’infarctus <strong>du</strong><br />

myocarde (IM) liés à la pollution atmosphérique. La zone d’étude est la Communauté urbaine de Strasbourg.<br />

Matériels et méthodes<br />

1) Construire un nouvel indicateur de NSE incorporant de nombreuses variables de caractérisation <strong>du</strong><br />

contexte de vie, en utilisant des méthodes alternatives de segmentation spatiale (détermination de la zone<br />

sur laquelle les effets de contexte apparaissent (le ‘Modifiable Area Unit Problem’ de la littérature) ; 2) tester<br />

par analyse cas-croisés les effets de contexte (NSE) sur la survenue des évènements sanitaires étudiés par<br />

comparaison avec une approche utilisant un indicateur socio-économique. Dans les deux cas, l’analyse est<br />

écologique sur la base d’une très petite zone géographique ; 3) les données NSE et les données de pollution sont<br />

modélisées spatialement et temporellement afin de mettre en lumière un éventuel phénomène d’agrégation<br />

zonale de cas sur une <strong>du</strong>rée d’un an.<br />

Résultats<br />

<strong>Le</strong>s quartiers de défaveur moyenne, localisés à proximité des principales infrastructures routières et<br />

autoroutières, apparaissent comme les plus exposés à la pollution liée au trafic.<br />

<strong>Le</strong> risque d’IM (2134 cas) augmente avec la défaveur, chez les 2 sexes. On retrouve les facteurs de risque<br />

connus (âge, genre). Pour l’EA, on observe également un risque croissant avec l’âge pour les 2 sexes.<br />

Pour une augmentation de 10 µg/m 3 des différents polluants (lag 0-1 jour), il apparaît pour l’IM (approche<br />

1- unité spatiale : IRIS et indice de NSE) un risque accru lié au NO2 (OR=1,24 [1,06-1,45]), plus marqué chez les<br />

femmes OR=1,40 [1,01-1,93] et au CO chez les sujets les plus âgés <strong>du</strong> quintile médian (OR= 1,27 [1,00-1,62]).<br />

En revanche, les femmes les plus âgées et les plus défavorisées sont plus à risque pour les PM10 (OR=1,35 [1,02-<br />

1,78]). Dans l’approche 2, les populations de niveau socioéconomique moyen, à fort lien psychosocial et accès<br />

moyen aux ressources publiques, habitat centre-ville (profil C) ont un risque accru pour le NO2 : tous groupes<br />

OR=1,11 [1,02-1,21] ; >55 ans : OR=1,14 [1,01-1,27] ; femmes >55 ans : OR=1,24 [1,001-1,54)] ; hommes tous<br />

âges OR=1,10 [1,00-1,22]. Pour les PM10, les femmes >55 ans de ce profil ont un OR=1,29 [1,01-1,63]. Pour le CO<br />

(tous groupes, profil C), nous observons un OR=1,20 [1,04-1,38].<br />

Parmi 10296 cas d’EA (approche 1), on observe une sensibilité particulière <strong>du</strong> 4 e quintile pour les PM10<br />

(OR=1,05 [1,00-1,11]). Pour NO2, approche 2 tous groupes, profil C: OR=1,04 [1,00-1,08] ; pour le profil B (plutôt<br />

favorisé, lien psychosocial faible, accessibilité faible aux ressources publiques, habitat pavillonnaire et mixte)<br />

OR=1,10 [1,03-1,17] chez les >65 ans. Pour les PM10, le risque est plus marqué chez les >65, profil B (OR=1,09<br />

[1,01-1,18].


Conclusion<br />

<strong>Le</strong> projet PAISARC+ porte sur de très petites zones géographiques, limitant ainsi le biais écologique. Notre<br />

indicateur de contexte de vie est à ce stade le plus exhaustif de la littérature et construit sur la seule base de<br />

l’analyse des données, sans jugement a priori sur la typologie des variables. La pro<strong>du</strong>ction de zones géographiques<br />

ad hoc plutôt que l’utilisation de limites administratives existantes constitue une autre innovation.<br />

Retombées sur le plan évaluation ou gestion des risques<br />

Un travail important reste à pro<strong>du</strong>ire pour interpréter l’ensemble de ces résultats qui n’ont pas de base<br />

de comparaison à ce stade, à l’aide notamment des résultats atten<strong>du</strong>s de la 2 e partie de ce travail, financée par<br />

l’<strong>Anses</strong> en 2010.<br />

Projets 2008-15 et 2010-72, réalisés entre octobre 2008 et octobre 2011 : PAISARC+ (Pollution<br />

atmosphérique, inégalités sociales, asthme et risque cardiaque : influence <strong>du</strong> contexte de vie)<br />

Conférence plénière<br />

Environnement et maladies respiratoires :<br />

questions actuelles<br />

Francine KAUFFMANN<br />

Directrice de recherche. Inserm CESP/U1018, Université Paris-Sud Villejuif. Laboratoire international d’épidémiologie<br />

respiratoire et environnemental (ILRE). Laboratoire européen associé : CREAL-Inserm-IMAS-Université Paris11.<br />

<strong>Le</strong> Docteur Francine KAUFFMANN, directrice de recherches à l’Inserm (DRE) et épidémiologiste,<br />

spécialiste de l’asthme et des bronchopneumopathies chroniques obstructives. Elle con<strong>du</strong>it des travaux de<br />

recherche sur l’étiologie de ces maladies en considérant tant leurs facteurs environnementaux que génétiques.<br />

Elle est membre de l’équipe d’épidémiologie respiratoire et environnementale <strong>du</strong> Centre de recherches en<br />

épidémiologie et santé des populations (CESP/Inserm U1018), Villejuif. Co-directrice <strong>du</strong> laboratoire européen<br />

associé entre l’Inserm et le Centre de recherches en épidémiologie environnementale (CREAL) de Barcelone.<br />

9


10<br />

SESSION 2<br />

Études en appui à l’évaluation<br />

des risques sanitaires : réalisations <strong>Anses</strong><br />

Infrastructures routières : sélection des polluants<br />

à prendre en compte dans les évaluations des risques<br />

sanitaires réalisées dans le cadre des études d’impact<br />

Guillaume BOULANGER ; Marion KEIRSBULCK ; Groupe de travail <strong>Anses</strong> «infrastructures routières»<br />

<strong>Anses</strong>, Direction de l’évaluation des risques, Maisons-Alfort. Contact : guillaume.boulanger@anses.fr<br />

Objectifs<br />

Dans le cadre de la révision de la circulaire relative aux études d’impact concernant la construction ou<br />

l’aménagement d’infrastructures routières, l’<strong>Anses</strong> a été saisie afin d’actualiser la liste des substances à prendre<br />

en compte dans les évaluations des risques sanitaires. En effet, les réglementations françaises et européennes,<br />

prévoient que «les projets de travaux, d’ouvrages ou d’aménagements publics ou privés, qui, par leur nature,<br />

leurs dimensions ou leur localisation sont susceptibles d’avoir des incidences notables sur l’environnement ou la<br />

santé humaine sont précédés d’une étude d’impact». La réglementation prévoit que cette étude d’impact porte<br />

notamment sur l’analyse des effets <strong>du</strong> projet sur la pollution de l’air, de l’eau et des sols, le bruit, les vibrations<br />

et les déchets.<br />

Matériels et méthodes<br />

<strong>Le</strong>s travaux se sont appuyés sur une expertise collective et pluridisciplinaire en confiant l’instruction au groupe<br />

de travail « Infrastructures routières » rattaché au comité d’experts spécialisé (CES) «Évaluation des risques liés aux<br />

milieux aériens». Lors de ces travaux, une consultation européenne a, par ailleurs, été réalisée auprès des membres<br />

des réseaux «Qualité de l’air» et «Transport» de l’Agence européenne de l’environnement (AEE).<br />

Résultats<br />

Plus de 380 polluants ont été recensés en lien avec des infrastructures routières. L’identification de ces<br />

polluants couvrait différentes origines d’émissions, incluant celles issues des véhicules, celles liées à l’usure, au<br />

fonctionnement et à l’entretien des véhicules et de l’infrastructure routière. Parmi eux, 70 polluants disposaient<br />

d’informations quantitatives concernant les dangers pour la santé et les émissions issues des infrastructures.<br />

Ces polluants ont ensuite été hiérarchisés en prenant en compte les données d’émission et leurs effets<br />

sanitaires.<br />

<strong>Le</strong>s infrastructures routières constituent une source importante d’émission de particules (PM) et de<br />

dioxyde d’azote (NO2). Compte tenu de l’enjeu de santé publique qu’ils représentent, les PM et le NO2 sont<br />

à prendre en compte dans les études d’impact pour des expositions aigüe et chronique indépendamment de<br />

l’exercice de hiérarchisation.<br />

La méthode de hiérarchisation repose sur le calcul d’un indice de hiérarchisation établi à partir des données<br />

d’émission et des valeurs de référence (VTR et valeurs guides) en tenant compte des deux voies d’exposition<br />

et des effets à seuil et sans seuil de dose. Trois calculs de hiérarchisation ont été réalisés pour les situations<br />

d’exposition suivantes : voies respiratoires (exposition aiguë et chronique) et orale (exposition chronique).<br />

Pour l’exposition respiratoire aiguë, aucun polluant n’a été retenu car tous les ratios de risque calculés<br />

pour les polluants en tête <strong>du</strong> classement sont inférieurs à 1. Pour l’exposition respiratoire chronique, les ratios


de risque ont permis de retenir 20 polluants dont 9 hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Enfin, pour<br />

l’exposition orale chronique, les résultats de la hiérarchisation ont permis d’écarter les éléments métalliques.<br />

Conclusion<br />

Dans un avis publié en 2012, l’<strong>Anses</strong> a proposé une liste de 14 polluants et de 2 familles de polluants<br />

pour les études d’impact des infrastructures routières, incluant : particules, NO2, acétaldéhyde, acroléine,<br />

ammoniac, arsenic, benzène, 1,3-butadiène, chrome, éthylbenzène, formaldéhyde, naphtalène, nickel,<br />

propionaldéhyde, famille des HAP et famille des dioxines et furanes. Ces travaux ont été accompagnés de<br />

recommandations concernant entre autres la construction de VTR pour les particules et le NO2, la nécessité de<br />

réaliser des campagnes de mesures représentatives de la diversité des infrastructures routières qui justifient<br />

d’une étude d’impact pour mieux documenter la contribution <strong>du</strong> trafic aux concentrations dans l’air et dépôts<br />

atmosphériques, notamment pour les HAP, etc.<br />

Évaluation <strong>du</strong> risque pour le consommateur<br />

lié à certains contaminants de matières fertilisantes<br />

Nicolas BREYSSE ; Géraldine CARNE ; Claude VERGNET<br />

<strong>Anses</strong>, Direction des pro<strong>du</strong>its réglementés, Maisons-Alfort. Contact : nicolas.breysse@anses.fr<br />

Afin d’améliorer la méthodologie de l’évaluation des bénéfices et des risques liés aux utilisations<br />

agricoles des matières fertilisantes, des travaux méthodologiques ont été réalisés (cf. avis <strong>Anses</strong> n°2008-SA-<br />

0257a ; n°2008-SA-0257b ; n°2009-SA-0001). Ces travaux se sont appuyés sur les résultats d’une recherche<br />

bibliographique, les modèles d’évaluation <strong>du</strong> risque reposant sur une modélisation <strong>du</strong> transfert sol-plante de<br />

différents types de contaminants possibles des matières fertilisantes : éléments traces métalliques (ETM),<br />

hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). L’exposé concerne le modèle développé pour estimer a priori<br />

la contamination possible des aliments d’origine végétale par les ETM, et notamment ceux issus de l’épandage<br />

de boues de stations d’épuration. Il s’agit d’un modèle déterministe, qui repose sur une modélisation <strong>du</strong> transfert<br />

des contaminants <strong>du</strong> sol vers les parties comestibles de la plante, basée sur l’emploi de facteurs de transfert<br />

<strong>du</strong> sol à la plante.<br />

<strong>Le</strong> modèle proposé d’évaluation a priori des risques pour le consommateur est pertinent en première<br />

approche, néanmoins l’utilisation de données plus précises sur les niveaux de contamination des sols, sur les<br />

transferts vers les denrées d’origine animale, sur le transfert de chaque ETM en fonction de sa spéciation, etc.,<br />

pourrait permettre de l’améliorer.<br />

Cependant, les niveaux de contamination estimés par ce modèle s’avèrent en accord avec les résultats<br />

obtenus dans les études de surveillance, notamment avec ceux de la dernière étude d’alimentation totale (EAT2).<br />

En effet, ce modèle met en évidence une contamination potentiellement préoccupante par le cadmium pour<br />

certains aliments fortement consommés (blé, maïs et pomme de terre). Ces résultats montrent également une<br />

faible participation via les boues de stations d’épuration à la contamination des sols en comparaison avec les<br />

teneurs naturelles des sols en cet élément.<br />

11


12<br />

SESSION 3<br />

Environnements contaminés<br />

et exposition humaine<br />

<strong>Le</strong> milieu de vie des porcs infectés par Streptococcus suis<br />

et l’environnement des élevages : sources potentielles<br />

de contamination pour les professionnels<br />

de la filière porcine ? (ENVIRSUIS)<br />

Typhaine POEZEVARA 1 ; Maya BOURJAILY 1 ; Véronique TOCQUEVILLE 1 ; Anne-Marie POURCHER 3 ; Magalie<br />

KERVARREC 3 ; Christelle FABLET 2 ; Sonia LACOUTURE 4 ; Marcelo GOTTSCHALK 4 ; Corinne MAROIS-CREHAN 1<br />

1 Unité de mycoplasmologie-bactériologie, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané, <strong>Anses</strong>, Ploufragan. 2 Unité<br />

d’épidémiologie et bien-être <strong>du</strong> porc, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané, <strong>Anses</strong>, Ploufragan. 3 Unité de recherche<br />

«Gestion environnementale et traitement biologique des déchets», IRSTEA, Rennes. 4 CRIP, Université de Montréal,<br />

Faculté de médecine vétérinaire, Saint-Hyacinthe, Canada. Contact : corinne.marois@anses.fr<br />

Objectifs<br />

Streptococcus suis, qui in<strong>du</strong>it des pathologies graves chez le porc, est l’agent d’une zoonose émergente.<br />

<strong>Le</strong> contact direct avec l’animal, lors des nombreuses interventions effectuées en élevage et à l’abattoir, semble<br />

jouer un rôle majeur dans la contamination de l’Homme. Dans ce contexte, nous avons analysé en 2008-2009,<br />

le transfert de la bactérie, <strong>du</strong> porc vers l’Homme, par une étude descriptive (référence Afsset 2007-47). <strong>Le</strong> projet<br />

ENVIRSUIS avait pour objectifs 1) d’évaluer le danger que représente S. suis pour les professionnels des élevages<br />

de porcs via l’étude de la dissémination de la bactérie dans le milieu de vie des animaux et l’environnement de<br />

l’élevage et la caractérisation de souches françaises par MLST et 2) de proposer des mesures de prévention de<br />

l’infection.<br />

Matériels et méthodes<br />

L’étude a été con<strong>du</strong>ite dans les 25 élevages de porcs de type « naisseur-engraisseur » suivis également<br />

dans le cadre de l’étude « Afsset 2007-47 ». Ainsi, pour chaque élevage, le statut des animaux et <strong>du</strong> personnel<br />

d’élevage vis-à-vis de l’infection à S. suis était connu : présence d’ADN de S. suis dans 17 élevages chez 3,3 % à<br />

76,7 % des porcs et chez aucun éleveur.<br />

Au laboratoire 4 méthodes innovantes ont été utilisées : deux tests PCR en temps réel développés lors de<br />

l’étude « Afsset 2007-47 » et deux méthodes développées dans le cadre <strong>du</strong> projet ENVIRSUIS : 1) une méthode<br />

bactériologique, associant une technique d’immuno-capture à l’aide de billes magnétiques (IMS), un milieu de<br />

culture sélectif et la méthode <strong>du</strong> Nombre le Plus Probable et 2) la méthode <strong>du</strong> MLST (Multi Locus Sequence<br />

Typing).<br />

Résultats<br />

Des cellules viables de S. suis ont été détectées dans l’environnement immédiat des porcs, (déjections,<br />

poussières sédimentaires) et dans l’environnement de l’élevage (lisier, contaminé également par Salmonella<br />

enterica). L’utilisation <strong>du</strong> biocapteur CIP10-M a permis d’objectiver également la présence de S. suis viable dans<br />

des échantillons de bioaérosols. <strong>Le</strong>s sérovars 2 et 14 de S. suis, principalement mis en cause lors d’infections<br />

humaines, ont été peu détectés et ne sont donc vraisemblablement présents que transitoirement dans<br />

l’environnement.


<strong>Le</strong>s résultats bactériologiques ont été mis en relation avec les caractéristiques de l’élevage et les<br />

conditions de vie des animaux renseignés à l’aide de questionnaires en élevages. Ces analyses statistiques à<br />

visées exploratoires et préliminaires ont permis de proposer des leviers d’action permettant de diminuer la<br />

diffusion de S. suis dans l’environnement des porcs et de l’élevage et donc, par voie de conséquence, d’éviter la<br />

contamination des éleveurs ou des personnes entrant dans l’élevage : 1) diminuer les mortalités et les lésions<br />

<strong>du</strong>es à S. suis et la fréquence de colibacillose en adoptant une prophylaxie vaccinale ou médicamenteuse et des<br />

pratiques d’élevages appropriées, 2) diminuer la densité des porcs en quarantaine et 3) utiliser des détergents<br />

homologués pour nettoyer les locaux d’élevage.<br />

La caractérisation moléculaire par MLST de 95 souches de sérovar 2 (4 isolats «ENVIRSUIS» et 91 souches<br />

de collection) a permis de révéler l’absence en France <strong>du</strong> ST7 (responsable de nombreux cas humains mortels<br />

en Chine). Au total, 12 ST ont été identifiés : cinq déjà décrits (ST1, 19, 20, 25, 28) et sept nouveaux (ST140, 141,<br />

142, 143, 144, 145, 238).<br />

Conclusion<br />

L’isolement de S. suis à partir de prélèvements de lisier et de plusieurs échantillons de déjections, de<br />

poussières sédimentaires et de bioaérosols démontre sa diffusion dans un état «viable» dans l’environnement<br />

immédiat <strong>du</strong> porc et dans l’environnement de l’élevage. Notre étude confirme donc que S. suis peut être transmis<br />

de porc à porc de manière indirecte. Elle met également en évidence l’exposition potentielle des éleveurs à un<br />

environnement contaminé par S. suis. Cependant, la transmission aérienne de S. suis est vraisemblablement<br />

limitée vu l’absence de S. suis au niveau des amygdales des éleveurs au contact de porcs malades ou porteurs<br />

sains.<br />

Retombées sur le plan évaluation ou gestion des risques<br />

Des mesures de protection pour le personnel d’élevage peuvent être préconisées : porter une tenue<br />

spécifique à l’élevage, porter un masque (FFP2) dans les salles d’élevage et lors <strong>du</strong> nettoyage des bâtiments<br />

d’élevage, porter des gants jetables permettant d’éviter les blessures cutanées qui sont des voies d’entrée de<br />

la bactérie dans la circulation sanguine et l’organisme, désinfecter toutes plaies cutanées et les protéger d’un<br />

pansement imperméable (mise à disposition d’une trousse de secours).<br />

Projet 2008-18, réalisé entre juin 2009 et septembre 2011 : «<strong>Le</strong> milieu de vie des porcs infectés<br />

par Streptococcus suis et l’environnement des élevages : sources potentielles de contamination pour les<br />

professionnels de la filière porcine ?»<br />

13


14<br />

Évaluation <strong>du</strong> rôle de la filière « eaux usées »<br />

dans l’épidémiologie de Escherichia coli<br />

pro<strong>du</strong>cteur de BLSE<br />

Caroline BRECHET ; Julie PLANTIN ; Xavier BERTRAND<br />

CHRU Besançon. Contact : xbertrand@chu-besancon.fr<br />

Objectifs<br />

Explorer le rôle potentiel de la filière eaux usées dans la dissémination des Escherichia coli pro<strong>du</strong>cteurs de<br />

bêta-lactamases à spectre éten<strong>du</strong> (ECBLSE) en recherchant et quantifiant les souches de ECBLSE tout au long<br />

de la filière « eaux usées » de l’agglomération de Besançon.<br />

Matériels et méthodes<br />

Onze points <strong>du</strong> réseau d’assainissement (3 effluents communautaires, 2 effluents hospitaliers, 4 prélèvements<br />

au niveau de la station d’épuration (STEP), rivière en amont et en aval de la STEP) ont fait l’objet de 10<br />

prélèvements hebdomadaires sur 3 mois. <strong>Le</strong>s E. coli totaux ont été quantifiés selon la norme AFNOR, tandis que<br />

les ECBLSE ont été recherchés et quantifiés par culture. <strong>Le</strong> typage moléculaire a été réalisé par deux approches<br />

complémentaires : électrophorèse en champ pulsé (PFGE) et Multi-Locus Sequence Typing (MLST). <strong>Le</strong>s gènes<br />

codant les BLSE ont été caractérisées par PCR et séquençage.<br />

Résultats<br />

<strong>Le</strong>s concentrations en E. coli totaux étaient moins élevées dans les effluents hospitaliers que dans les<br />

effluents communautaires. Des souches de ECBLSE ont été retrouvées dans 95,5% des prélèvements avec une<br />

proportion relative très variable en fonction des sites (0-61%) et <strong>du</strong> temps, et une nette prédominance dans les<br />

effluents hospitaliers par rapport aux communautaires. <strong>Le</strong> pourcentage d’épuration entre les eaux brutes et les<br />

sorties de la STEP était de 97,5% pour les E. coli totaux et de 94,4% pour les ECBLSE.<br />

L’analyse génotypique réalisée sur 244 souches montrait une grande diversité clonale avec 144 clones (107<br />

pulsotypes uniques, 37 pulsotypes multiples). L’analyse par MLST portant sur 165 souches a permis d’identifier<br />

79 Sequence Type (ST), dont 42 uniques et 4 récurrentes (ST 361, ST 38, ST 10, et ST 88).<br />

Conclusion<br />

0,3% des souches de E. coli détectées à l’entrée de la STEP sont des ECBLSE. <strong>Le</strong>s processus de traitement<br />

au niveau de la STEP permettent une ré<strong>du</strong>ction des ECBLSE avec toutefois un enrichissement relatif des ECBLSE<br />

en comparaison des E. coli totaux. Chaque jour, 6. 1011 ECBLSE sont rejetées dans le Doubs.<br />

Retombées sur le plan évaluation ou gestion des risques<br />

Cette étude a permis de quantifier la quantité de BLSE déversée dans l’environnement, elle a permis<br />

également une caractérisation des différents clones de E. coli BLSE.<br />

Projet 2011-10, en cours depuis janvier 2012. Fin <strong>du</strong> projet prévue : décembre 2013 : «EUCOLIB,<br />

évaluation <strong>du</strong> rôle de la filière « eaux usées » dans l’épidémiologie de Escherichia coli pro<strong>du</strong>cteur de BLSE»


Impact de la photodégradation sur les rési<strong>du</strong>s<br />

de médicaments dans les effluents de station<br />

d’épuration et les effets toxiques potentiels<br />

Patrick MAZELLIER 1 ; Hélène BUDZINSKI 1 ; Selim AÏT-AÏSSA 2<br />

1 LPTC - EPOC, UMR CNRS 5805, Université de Bordeaux, Talence. 2 ECOT - Ineris, Verneuil-en-Hallatte<br />

Contact : patrick.mazellier@u-bordeaux1.fr<br />

Objectifs<br />

<strong>Le</strong>s rési<strong>du</strong>s de médicaments sont intro<strong>du</strong>its dans les eaux de manière quasi continue principalement par<br />

les rejets des stations d’épuration, non conçues pour leur élimination. Ces molécules, relativement complexes,<br />

subissent des processus de phototransformation et donc génèrent des pro<strong>du</strong>its de dégradation. <strong>Le</strong> projet<br />

TOXSTEP vise donc à acquérir des données concernant la présence de rési<strong>du</strong>s de médicaments dans les effluents<br />

traités et à mettre en évidence des effets toxiques potentiels des effluents par l’utilisation de tests in vitro<br />

spécifiques d’un mode d’action. Enfin, il s’agit de connaître l’impact des réactions de phototransformation sur<br />

le devenir de différents rési<strong>du</strong>s de médicaments mais aussi sur l’évolution des caractères toxiques potentiels<br />

des effluents.<br />

Matériels et méthodes<br />

Quatre stations d’épuration ont été échantillonnées à huit reprises. <strong>Le</strong>s rési<strong>du</strong>s de médicaments sont<br />

dosés en phase dissoute des effluents par extraction solide/liquide - chromatographie liquide - spectrométrie<br />

de masse en tandem. <strong>Le</strong>s expériences de phototransformation ont été effectuées à l’aide de deux réacteurs<br />

photochimiques : réacteur fermé équipé d’une lampe UV avec des doses pouvant être utilisées en traitement<br />

des eaux ; simulateur solaire équipé d’une lampe à arc Xénon de 1500 W équipée de filtres et créant une réelle<br />

simulation <strong>du</strong> rayonnement solaire reçu à la surface de la Terre. <strong>Le</strong>s bioessais ont ciblé des effets perturbateurs<br />

endocriniens à activité hormono-mimétique et les composes dioxin-like.<br />

Résultats<br />

<strong>Le</strong> screening des rési<strong>du</strong>s de médicaments dans les eaux rési<strong>du</strong>aires nécessite la maîtrise de protocoles<br />

analytiques multi-rési<strong>du</strong>s complexes et longs à mettre en œuvre. Deux méthodologies distinctes ont été<br />

utilisées permettant respectivement de cibler 20 molécules d’usage courant et 77 autres molécules délivrées<br />

sur prescription médicale, avec des limites de détection quasiment toujours inférieures à 10 ng/L en matrice<br />

effluent. La carbamazépine est systématiquement détectée ainsi que des anti-inflammatoires non stéroïdiens<br />

et, dans une moindre mesure, des béta-bloquants. Parmi les antibiotiques, les quinolones et les macrolides<br />

sont très souvent représentés. <strong>Le</strong>s expériences de photodégradation montrent les différences de sensibilité des<br />

molécules aux rayonnements UV ou solaire. Il apparaît globalement que les doses UV appliquées ne sont pas<br />

suffisantes pour dégrader significativement la plupart des molécules en matrice (sauf le diclofenac, le ketoprofen<br />

et des quinolones dont la photosensibilité est bien connue). Pour les expositions solaires simulées, la situation est<br />

plus complexe et de nombreuses molécules sont dégradées sur des <strong>du</strong>rées d’exposition relativement courtes (2<br />

jours d’exposition). <strong>Le</strong>s analyses par bioessais in vitro ont montré la présence, dans les effluents, à des teneurs<br />

variables, de composés capables d’interagir avec les récepteurs hormones stéroïdiennes. Lors de l’irradiation des<br />

effluents, les réponses obtenues dans les bioessais peuvent montrer soit une diminution, soit une augmentation<br />

des effets toxiques potentiels.<br />

15


16<br />

Conclusion<br />

<strong>Le</strong>s travaux, non encore achevés, confirment la présence atten<strong>du</strong>e des rési<strong>du</strong>s de médicaments dans<br />

les effluents des quatres STEP échantillonnées avec des concentrations variant dans un domaine éten<strong>du</strong> de<br />

quelques ng/L à quelques µg/L. Lors des expériences de photodégradation, des différences sont observées<br />

entre l’utilisation de radiations UV ou de simulation solaire. De plus, si les bioessais ont montré la présence de<br />

molécules interagissant avec les récepteurs stéroïdiens, les évolutions des réponses lors des irradiations varient<br />

d’un effluent à l’autre et d’un test à l’autre.<br />

Projet 2009-57, en cours depuis janvier 2010. Fin <strong>du</strong> projet prévue : octobre 2013 : « Contribution de<br />

polluants émergents et de leur pro<strong>du</strong>its de dégradation à la toxicité des effluents de station d’épuration»<br />

Complémentarité de modèles végétaux et animaux<br />

pour la detection d’effets clastogéniques<br />

par le test de comètes<br />

Annabelle DERAM 1 ; Sébastien LEMIERE 2 ; Fabien BERNARD 1,2 ; Sylvain DUMEZ 1 ; Anne PLATEL 3 ; Fabrice<br />

NESSLANY 3 ; Franck VANDENBULCKE 2 ; Damien CUNY 1<br />

1 LSVF/ILIS, EA 4483, Université Lille 2, Faculté de pharmacologie, Lille. 2 LGCgE, EA 4515, Université Lille 1, EcoNum-<br />

Ecotox, Villeneuve d’Ascq. 3 Laboratoire de toxicologie, Institut Pasteur de Lille<br />

Contact : annabelle.deram@univ-lille2.fr<br />

Objectifs<br />

<strong>Le</strong>s objectifs de ce programme étaient de mieux apprécier les risques génotoxiques in<strong>du</strong>its par des<br />

expositions à des matrices contaminées complexes (sols) et le développement d’outils d’évaluation de la fraction<br />

toxique susceptible de porter atteinte à l’ADN. La génotoxicité environnementale a été évaluée par le test<br />

des comètes permettant la quantification des cassures de l’ADN dans des populations cellulaires. Ce test a<br />

été réalisé, après des expositions aux mêmes sols contaminés, de quatre organismes de niveaux trophiques<br />

différents : Trifolium repens, Brassica oleracea, Eisenia fetida et le rat. L’étude concomitante de ces organismes<br />

végétaux et animaux devait permettre d’apprécier ainsi la sensibilité et la variabilité des réponses obtenues en<br />

termes de détection <strong>du</strong> caractère génotoxique.<br />

Matériels et méthodes<br />

Des expositions (3, 10 et 56 jours) ont été réalisées en conditions contrôlées à partir d’un sol péri-urbain<br />

de référence artificiellement contaminé par différentes concentrations de cadmium et de plomb, seul ou en<br />

mélange. Ensuite, des expositions (10 j) à des sols pollués urbains et in<strong>du</strong>striels ont également été effectuées.<br />

Pour le rat, les animaux ont été traités par voie orale pendant cinq jours consécutifs avec ces mêmes sols dilués<br />

à l’eau distillée afin d’obtenir une suspension administrable. A l’exception de l’étape de lyse absente chez<br />

les végétaux, le test de comètes a été réalisé sur la base d’un protocole commun, sauf quelques adaptations<br />

mineures spécifiques. Parallèlement, les traits de vie et la bioaccumulation chez les organismes exposés ont<br />

été mesurés.


Résultats<br />

T. repens se révèle être une espèce très sensible aux conditions d’exposition : le taux de dommage à l’ADN<br />

est important pour les noyaux des parties aériennes alors que la translocation en cadmium est faible. Cette<br />

caractéristique de l’espèce laisse présager la possibilité de tester de faibles doses mais néanmoins implique<br />

également une variabilité dans les résultats qui limite l’observation des effets de faible ampleur.<br />

Pour B. oleracea, les métaux entrent dans le système racinaire mais seul le cadmium atteint les parties<br />

aériennes. <strong>Le</strong>s dégâts provoqués par cet élément sont limités. D’une manière générale, le chou est une espèce<br />

assez peu sensible aux contaminants des sols mais aussi atmosphériques.<br />

<strong>Le</strong>s résultats obtenus avec E. fetida en conditions contrôlées illustrent que le test des comètes peut mettre<br />

en évidence une « bio-disponibilité génotoxique » des contaminants dans les sols. <strong>Le</strong>s réponses mesurées sont<br />

précoces (dès 3 j d’exposition) mais aucune relation effet-dose et effet-temps n’a pu être observée.<br />

<strong>Le</strong>s résultats in vivo sur le rein et le colon chez le rat ont mis en évidence une génotoxicité <strong>du</strong> sol de<br />

référence sans contamination. Alors le potentiel génotoxique de la matrice sol artificiel OCDE a été testé et les<br />

résultats sont en cours d’analyse.<br />

Concernant les effets <strong>du</strong> cadmium et <strong>du</strong> plomb en mélange, une tendance, similaire chez T. repens<br />

est observable chez E. fetida : le cadmium est clastogène, le plomb apparemment pas et les co-expositions<br />

engendrent des dommages intermédiaires à ceux observés lors des expositions mono-métalliques.<br />

Pour les sols anthropiques, les niveaux de contamination des sols et manifestement les disponibilités<br />

environnementales des contaminants sont trop faibles pour permettre l’observation d’effets génotoxiques.<br />

Conclusion<br />

<strong>Le</strong>s réponses en termes de génotoxicité sont spécifiques et soulignent la complémentarité de nos<br />

modèles : B. oleracea apparaît comme l’espèce la plus robuste comparativement à E. fetida et T. repens pour<br />

lesquels cadmium apparaît clairement génotoxique. L’acquisition des résultats chez le rat est partielle et ne<br />

permet pas de conclusions définitives. Concernant les effets des mélanges, nos résultats (avec E. fetida et T.<br />

repens) montrent une limitation de l’action toxique <strong>du</strong> cadmium en présence de plomb. L’étude des mécanismes<br />

de fractionnement de l’ADN, initiée par le biais d’essais complémentaires portant sur des marqueurs de stress<br />

oxydant (activités enzymatiques, oxydation de la guanine, variation <strong>du</strong> profil d’expression génique) permet de<br />

mieux interpréter les réponses observées.<br />

Retombées sur le plan évaluation ou gestion des risques<br />

Ce projet de recherche s’inscrit au niveau de la caractérisation de la génotoxicité environnementale.<br />

Il concourt à développer des outils biologiques susceptibles de détecter la disponibilité environnementale des<br />

génotoxiques au sein de la matrice sol. Ils regroupent des travaux à temps d’exposition variable (courts : 3 jours<br />

et longs pour les organismes étudiés : 56 jours). Ils apportent également des résultats vis-à-vis des interactions<br />

potentiels entre le cadmium et le plomb, ce qui permet d’aborder la question des pollutions environnementales<br />

complexes.<br />

<strong>Le</strong>s résultats obtenus à ce jour sont encore partiels mais contribuent à ces objectifs. <strong>Le</strong>s espèces végétales<br />

ont encore été peu utilisées pour le test des comètes (moins de 200 publications, à ce jour) et un effort de<br />

recherche en génotoxicité environnementale sur des modèles végétaux était nécessaire. <strong>Le</strong> présent programme<br />

y a largement contribué. Ils soulignent également toute l’importance et la faible compréhension des mécanismes<br />

de fraction de l’ADN ce qui ouvrent des perspectives d’études fondamentales dans ce domaine.<br />

Projet 2009-13, en cours depuis décembre 2009. Fin <strong>du</strong> projet prévue : décembre 2013 : «Marqueurs<br />

de génotoxicité environnementale pour l’évaluation des risques de matrices polycontaminées»<br />

17


18<br />

SESSION 4<br />

Projets de recherche exploratoires<br />

Influence de l’environnement biologique domestique<br />

des premières semaines de vie sur le risque allergique<br />

et le développement physique et cognitif de l’enfant.<br />

Étude nichée EBRA (Environnement biologique et risque<br />

allergique) de la cohorte ELFE (Étude longitudinale<br />

française depuis l’enfance)<br />

Gabriel REBOUX 1,2 ; Steffi ROCCHI 1 ; Émeline SCHERER 1,2<br />

1 UMR/CNRS 6249 Chrono Environnement Université, Franche-Comté ; 2 Laboratoire de Parasitologie Mycologie CHU,<br />

Besançon. Contact : gabriel.reboux@univ-fcomte.fr<br />

Objectifs<br />

Des études ont déjà montré que les micro-organismes de l’environnement intérieur peuvent avoir, soit<br />

un rôle délétère sur la santé [Kuhn et Ghannoum, 2003] soit un rôle bénéfique assurant une protection contre<br />

certaines pathologies allergiques [von Mutius, 2010]. En revanche, les espèces impliquées, leurs rôles ainsi que<br />

les seuils déclencheurs des symptômes ou ayant un effet vaccinal sont encore à définir.<br />

<strong>Le</strong> suivi épidémiologique de 20 000 enfants de la cohorte ELFE et l’étude microbiologique nichée EBRA<br />

de 5000 chambres d’enfants doit permettre l’analyse croisée des questionnaires de santé et de mode vie et<br />

les concentrations de dix micro-organismes. L’étude d’une large cohorte, suivie de la naissance à l’âge a<strong>du</strong>lte,<br />

devrait permettre d’acquérir des connaissances d’une ampleur nouvelle.<br />

Matériels et méthodes<br />

En 2011, 7000 capteurs électrostatiques de poussières (CEP) ont été envoyés sur quatre saisons aux<br />

342 maternités de l’étude. 6390 familles ont placé un CEP dix semaines dans les chambres des nourrissons.<br />

Parallèlement les parents ont répon<strong>du</strong> à 150 pages de questions à la maternité, puis à domicile à six semaines.<br />

Avec 52% d’échantillons conformes, 3317 CEP ont été quantifiés par qPCR (quantitative Polymerase Chain<br />

Reaction).<br />

Ainsi les concentrations de six moisissures (Aspergillus fumigatus, Aspergillus versicolor, Alternaria<br />

alternata, Cladosporium sphaerospermum, Penicillium chrysogenum, Stachybotrys chartarum), trois groupes de<br />

bactéries (Enterobacteriaceae, Mycobacteria et Streptomyces) et un acarien (Dermatophagoïdes pteronissynus) de<br />

l’environnement immédiat <strong>du</strong> nouveau-né ont été obtenues.<br />

Résultats<br />

Une quantification repro<strong>du</strong>ctible par qPCR a été garantie par l’établissement de seuils correspondant à<br />

7 quantifications identiques sur 7 essais.<br />

83% des logements ont in<strong>du</strong>it au moins un signal vis-à-vis d’une des 10 cibles.<br />

<strong>Le</strong>s espèces les plus souvent quantifiées ont été les Streptomyces (61%) A. alternaria et les entérobactéries<br />

(52%). L’espèce la moins souvent quantifiable a été S. chartarum (4%). <strong>Le</strong>s fréquences des autres espèces<br />

sont les suivantes : A. fumigatus (5%), A. versicolor (10%), C. sphaerospermum (11%), D. pteronissynus (27%),<br />

Mycobactéries (39%), P. chrysogenum (6%).


Pour caractériser les logements, les concentrations en ADN ont été exprimées par tranche de concentration<br />

pour chaque espèce, un code a été affecté à chaque tranche (0 pour les négatifs, 1 pour la tranche 1, etc. jusqu’à<br />

4). Ces codes ont été additionnés pour obtenir un score par logement. Ainsi 14% des logements sont négatifs,<br />

64% des logements sont très peu contaminés (score ≤4), 19,% sont modérément contaminés (4


20<br />

- Quel lien y a-t-il entre la présence de moisissures capables de pro<strong>du</strong>ire des mycotoxines et certaines<br />

pathologies comme les cancers ou le syndrome des bâtiments malsains ?<br />

- <strong>Le</strong>s populations défavorisées sont-elles exposées à des allergènes particuliers ou à des concentrations<br />

plus élevées que le reste de la population ?<br />

- Existe-t-il des différences régionales dans l’exposition aux micro-organismes ?<br />

- Certains facteurs environnementaux (comme les ondes électromagnétiques) sont-ils capables de modifier<br />

la flore intérieure des logements et donc l’exposition des habitants ?<br />

Projet 2010-40, en cours depuis décembre 2010. Fin <strong>du</strong> projet prévue : décembre 2013 : « Environnement<br />

biologique et risque allergique»<br />

AICHA : Air intérieur et pollution chimique<br />

dans les hôpitaux<br />

Luc MOSQUERON 1 ; Vincent BESSONNEAU 2 ; Olivier THOMAS 2<br />

1 Veolia environnement recherche et innovation. 2 LERES/IRSET, UMR 1085 Inserm, EHESP Rennes<br />

Contact : olivier.thomas@ehesp.fr<br />

Objectifs<br />

L’objectif principal est l’amélioration des connaissances sur le niveau d’exposition des personnels et<br />

patients dans un établissement de soins à la pollution chimique. En pratique il s’agit de tester dans un hôpital la<br />

faisabilité de la mise en œuvre de mesures d’ambiance dans divers secteurs, de manière à éviter toute gêne ou<br />

modification des habitudes de travail, à respecter les règles d’hygiène hospitalière, etc., afin d’estimer la nature<br />

de la contamination chimique de l’air intérieur d’un établissement hospitalier à l’aide des méthodes analytiques<br />

spécifiques (approche par screening complétée par des mesures quantitatives).<br />

Matériels et méthodes<br />

Une enquête in situ a permis de préciser les zones et paramètres à suivre pour un établissement donné.<br />

Six zones d’activités ont été choisies, au sein desquelles les typologies d’activités (type de pro<strong>du</strong>its, <strong>du</strong>rée et<br />

fréquence d’utilisation) sont nettement différenciées :<br />

- hall d’accueil ;<br />

- chambre d’hospitalisation (service de neurochirurgie) ;<br />

- salle de soins infirmiers (service de neurochirurgie) ;<br />

- salle de coprologie (laboratoire de parasitologie) ;<br />

- salle de réveil post-opératoire (bloc opératoire <strong>du</strong> service d’urologie) ;<br />

- unité de désinfection et de stérilisation des endoscopes.<br />

Un plan d’échantillonnage incluant des mesures d’ambiance et de débits d’air a été mis en œuvre. <strong>Le</strong>s<br />

analyses réalisées sur les prélèvements effectuées ont concerné une centaine de substances environ.


Résultats<br />

La campagne de prélèvement s’est déroulée sur trois jours. <strong>Le</strong>s résultats obtenus montrent que la contamination<br />

de l’air des différentes zones étudiées est dominée par les alcools. <strong>Le</strong>s concentrations d’éther et d’acétone<br />

mesurées sont également assez élevées par rapport aux autres composés. Pour un grand nombre de molécules,<br />

notamment certains hydrocarbures halogénés, alcools, cétones et éthers, l’écart-type est très élevé et supérieur<br />

ou égal à la valeur moyenne, ce qui indique une grande variabilité des concentrations mesurées entre les<br />

différentes zones et au cours des différentes périodes de prélèvement. L’ensemble des concentrations des molécules<br />

mesurées sont cependant largement en dessous des valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP)<br />

réglementaire en France. De plus, les valeurs moyennes <strong>du</strong> benzène (1,72 ± 1,48 µg/m 3 ) et <strong>du</strong> formaldéhyde<br />

(5,87 ± 3,93 µg/m 3 ) sont inférieures aux valeurs guides fixées par le décret n°2011-1727 pour les établissements<br />

recevant <strong>du</strong> public (ERP).<br />

L’analyse qualitative (screening) d’échantillons d’air collectés dans chaque zone de l’hôpital a permis<br />

d’estimer l’ensemble des composés organiques volatils présents. <strong>Le</strong>s résultats obtenus montrent que très peu de<br />

molécules non mesurées (13) sont identifiées dans les zones étudiées. La chambre, la salle de soins infirmiers et<br />

la salle de réveil post-opératoire sont les zones pour lesquelles le plus grand nombre de molécules a été identifié.<br />

Conclusion<br />

Cette étude n’avait pas pour objectif de répondre à une demande réglementaire précise. Cependant les<br />

valeurs moyennes de benzène et de formaldéhyde mesurées sont inférieures aux valeurs guides <strong>du</strong> récent<br />

décret concernant les ERP. Par ailleurs, l’ensemble des concentrations des molécules mesurées est largement<br />

en dessous des valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) réglementaires en France. Ces premiers<br />

résultats demandent à être confirmés sur d’autres sites et des périodes de suivi plus longues. La réussite de<br />

cette étude est en grande partie <strong>du</strong>e à la très forte adhésion <strong>du</strong> personnel hospitalier (staff et équipes), qui a<br />

nécessité une phase d’enquête et d’information préliminaire.<br />

Retombées sur le plan évaluation ou gestion des risques<br />

Cette étude de faisabilité est une première mondiale dont les résultats ont été publiés dans PlosOne<br />

(Bessonneau et al. 2013). Une meilleure connaissance de la contamination chimique de l’air est un pré-requis<br />

indispensable à la formulation de recommandations à destinations des gestionnaires des établissements de santé<br />

ou à la mise en place d’éventuelles stratégies visant à ré<strong>du</strong>ire l’exposition chronique <strong>du</strong> personnel hospitalier.<br />

De par son approche intégrée, l’étude de faisabilité con<strong>du</strong>ite propose les premiers éléments de cartographie<br />

de la nature de la contamination chimique de l’air à l’hôpital. Des données complémentaires permettront de<br />

préciser la variabilité de la contamination en vue d’une évaluation de l’exposition des professionnels hospitaliers.<br />

Projet 2010-113, réalisé entre décembre 2010 et juin 2012 : «AICHA : Air intérieur et pollution chimique<br />

dans les hôpitaux : étude de faisabilité de l’évaluation de l’exposition professionnelle <strong>du</strong> personnel<br />

hospitalier»<br />

21


22<br />

Santé respiratoire et allergique d’enfants vivant<br />

en milieu viticole en Gironde<br />

Ghislaine BOUVIER ; Isabelle BALDI ; Chantal RAHERISON<br />

LSTE, ISPED, Centre Inserm U897, Université Bordeaux Segalen, Bordeaux<br />

Contact : chantal.raherison@isped.u-bordeaux2.fr<br />

Objectifs<br />

De nombreuses incertitudes demeurent concernant l’exposition de la population générale aux pesticides.<br />

<strong>Le</strong> lien entre l’exposition des riverains d’exploitations agricoles et l’impact sur leur santé respiratoire et allergique<br />

reste à explorer. Plusieurs études épidémiologiques en milieu professionnel agricole ont retrouvé une association<br />

significative entre les expositions professionnelles aux pesticides et des pathologies respiratoires (aigües et<br />

chroniques) ou allergiques. L’objectif de l’étude AIRES est d’évaluer l’impact de l’exposition aux pesticides sur la<br />

prévalence et la gravité des manifestations respiratoires et allergiques (asthme, rhinite, eczéma) chez les enfants<br />

de 3 à 11 ans vivant en milieu rural viticole, en prenant en compte les autres facteurs de risque de ces affections.<br />

Matériels et méthodes<br />

La santé respiratoire d’enfants vivant en milieu viticole en Gironde a été comparée à deux périodes, en<br />

dehors et pendant la période de traitement sur vigne. <strong>Le</strong>s groupes scolaires de quatre communes viticoles<br />

ont été sélectionnés ; tout élève de 3 à 11 ans pouvait participer. Un questionnaire à chaque période a permis<br />

de renseigner les symptômes et maladies respiratoires et allergiques de l’enfant, leur prise en charge et les<br />

facteurs de risque potentiels (tabac, animaux domestiques, utilisations de pesticides au domicile, expositions<br />

professionnelles des parents, etc.). A chaque période, le souffle a été mesuré pour tous les enfants de 6 ans<br />

et plus, et des mesures atmosphériques de pesticides et d’autres polluants ont été effectuées dans chaque<br />

commune.<br />

Résultats<br />

Au total, 439 enfants, sur les 665 enfants scolarisés de la petite section de maternelle au CM2 dans ces<br />

quatre communes ont participé à la phase I de l’étude (taux de participation de 66%) c’est à dire hors période<br />

d’épandage. Il y avait 51,7% de garçons et 47,2% de filles âgés en moyenne de 7,4 ans. La fréquence des<br />

symptômes respiratoires était élevée, avec 16% des enfants ayant déjà eu de l’asthme, 23,5% des sifflements<br />

au cours de leur vie, 27,3% des enfants ayant déjà eu une toux sèche hors infection et 15,2% des enfants souffrant<br />

de rhinite allergique saisonnière.<br />

<strong>Le</strong>s fongicides étaient prédominants dans l’air ambiant et parmi eux, le folpel, avec une forte saisonnalité<br />

(niveaux très faibles hors période de traitement). <strong>Le</strong>s résultats obtenus pour l’ozone et les PM2,5 montrent un<br />

comportement à grande échelle (fortes corrélations avec les station fixes AIRAQ), un comportement très local<br />

pour le dioxyde d’azote, très influencé par la présence d’émetteurs à proximité, et en particulier par les axes<br />

routiers. On notera la quasi-absence de dioxyde de soufre, polluant retrouvé désormais quasi-exclusivement en<br />

proximité in<strong>du</strong>strielle ainsi que des niveaux faibles en métaux, comme observé sur la région.<br />

<strong>Le</strong>s résultats de l’analyse <strong>du</strong> lien entre santé respiratoire des enfants et période de l’enquête seront<br />

détaillés lors de la présentation.<br />

Conclusion<br />

<strong>Le</strong>s maladies respiratoires sont fréquentes en population générale, et touchent plus de 10% des enfants<br />

en France, et sont le résultat d’une interaction complexe entre la prédisposition génétique et l’exposition à des<br />

facteurs environnementaux. Au cours de ces dernières décennies, l’impact de la pollution atmosphérique sur la


santé respiratoire et allergique a été largement étudié et est maintenant bien documenté. En revanche, l’impact<br />

des pesticides est méconnu, et notamment, très peu d’études se sont intéressées aux effets sanitaires à court<br />

terme des épandages chez les riverains d’exploitations agricoles.<br />

L’étude AIRES contribue à améliorer les connaissances sur cette thématique, plus particulièrement dans<br />

le contexte viticole en Gironde et chez les enfants d’âge scolaire.<br />

Retombées sur le plan évaluation ou gestion des risques<br />

Au niveau national comme au niveau local, des plaintes et sollicitations émanant de particuliers, de<br />

professionnels et de collectivités concernant les épandages de pesticides sont régulièrement recueillies par<br />

les autorités sanitaires. Au niveau national, la santé environnementale et plus particulièrement l’exposition<br />

aux pesticides de la population générale et ses conséquences sur la santé sont au cœur des problématiques<br />

développées par le PNSE. Dans le cadre <strong>du</strong> PNSE2 2009-2013, le projet répond particulièrement à l’action 6<br />

(améliorer les connaissances sur les expositions aux pesticides).<br />

<strong>Le</strong> projet s’inscrit au niveau local dans les axes <strong>du</strong> PRSE2 2009-2013 (Fiche action 6 : évaluer et gérer les<br />

risques et les nuisances des épandages de pro<strong>du</strong>its phytosanitaires pour les riverains). Dans ce cadre, un groupe<br />

de travail puis un comité de pilotage ont été mis en place en 2009, regroupant des personnels de diverses<br />

institutions impliquées et concernées par les risques liés à l’usage de pesticides et aux activités agricoles. En<br />

outre, dans le cadre <strong>du</strong> PRSP, l’accent a été mis sur la nécessité d’étudier la prévalence et les déterminants des<br />

maladies respiratoires et allergiques en Aquitaine.<br />

<strong>Le</strong>s résultats sont donc atten<strong>du</strong>s, afin d’apporter des éléments de réponse aux préoccupations de la<br />

population et aux gestionnaires <strong>du</strong> risque, concernant l’éventuel lien entre la santé respiratoire et allergique<br />

des riverains et les activités agricoles.<br />

Projet 2009-28, réalisé entre décembre 2009 et mars 2012 : «Exposition aux pesticides et santé<br />

respiratoire et allergique de l’enfant en milieu rural»<br />

23


24<br />

Partenaires<br />

MINISTÈRE DE L'ÉCOLOGIE,<br />

DU DÉVELOPPEMENT<br />

DURABLE<br />

ET DE L'ÉNERGIE<br />

MINISTÈRE<br />

DU TRAVAIL, DE L'EMPLOI,<br />

DE LA FORMATION<br />

PROFESSIONNELLE<br />

ET DU DIALOGUE SOCIAL

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!