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Les fossés défensifs en Gaule méditerranéenne protohistorique

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Alexandre Beylier, <strong>Les</strong> <strong>fossés</strong> <strong>déf<strong>en</strong>sifs</strong> <strong>en</strong> <strong>Gaule</strong> méditerrané<strong>en</strong>ne <strong>protohistorique</strong> (ixe-iie s. av. n. ère) : formes et fonctions<br />

d’un glacis, une douzaine de mètres <strong>en</strong> avant. Ce<br />

dernier se poursuit à l’est sous le tracé de l’avant mur<br />

édifié lors de la phase III, ce qui explique pourquoi<br />

il ne fut à aucun mom<strong>en</strong>t repéré par Y. Solier. Son<br />

exist<strong>en</strong>ce est <strong>en</strong> tout cas désormais établie et atteste<br />

la perman<strong>en</strong>ce et l’importance des ouvrages fossoyés<br />

dans le système fortifié de Pech Maho.<br />

Le Moulin de Peyriac-de-Mer<br />

Figure 13. Plan général de l’habitat du Moulin à Peyriac-de-Mer<br />

(relevé des structures d’habitat d’après Dellong 2002: fig. 804, p. 559).<br />

Situé à moins de 10 km au nord de Pech Maho,<br />

le petit établissem<strong>en</strong>t lagunaire du Moulin à Peyriacde-Mer<br />

(Aude) s’avère égalem<strong>en</strong>t protégé par un<br />

fossé (inédit). Mis au jour fortuitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 2001 lors<br />

de travaux de voirie et id<strong>en</strong>tifié par H. Barbouteau,<br />

l’ouvrage s’étire d’est <strong>en</strong> ouest sur le pourtour nord<br />

du gisem<strong>en</strong>t, au pied du plateau de faible hauteur<br />

sur lequel est installé l’habitat. Observé sur près de<br />

19 m de longueur, il se prés<strong>en</strong>te sous la forme d’un<br />

creusem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> « V » très marqué. Bi<strong>en</strong> qu’aucun mobilier<br />

n’ait été récolté dans son comblem<strong>en</strong>t, il date<br />

très certainem<strong>en</strong>t de la phase d’occupation principale<br />

du site, c’est-à-dire du iv e s. av. n. ère. 3<br />

La découverte de cette structure déf<strong>en</strong>sive règle<br />

définitivem<strong>en</strong>t la question de l’exist<strong>en</strong>ce d’une fortification<br />

sur cet établissem<strong>en</strong>t et amène de ce point<br />

3. Quelques rares fragm<strong>en</strong>ts de céramiques témoign<strong>en</strong>t d’une<br />

fréqu<strong>en</strong>tation des lieux au vi e s. av. n. ère, mais les fouilles<br />

m<strong>en</strong>ées par <strong>en</strong>droits jusqu’au substrat n’ont révélé d’autres<br />

structures que celles se rapportant au iv e s.<br />

Revista d’Arqueologia de Pon<strong>en</strong>t 21, 2011, 253-274, ISSN: 1131-883-X<br />

de vue à reconsidérer les aménagem<strong>en</strong>ts fouillés <strong>en</strong><br />

bordure de plateau. En sommet de p<strong>en</strong>te, la colline<br />

est <strong>en</strong> effet ceinturée à l’ouest et au nord par une<br />

zone de 4 à 5 m de large légèrem<strong>en</strong>t surélevée par<br />

rapport aux îlots d’habitations qu’elle circonscrit. Il<br />

se trouve que sur cette « terrasse » limitrophe a été<br />

notée <strong>en</strong> plusieurs <strong>en</strong>droits la prés<strong>en</strong>ce d’amas d<strong>en</strong>ses<br />

de pierres mêlés à de la terre argileuse donnant l’impression<br />

parfois d’être organisés (Solier, Fabre 1969:<br />

96; Solier 1970: 3), amoncellem<strong>en</strong>ts qu’il est fortem<strong>en</strong>t<br />

t<strong>en</strong>tant d’interpréter comme les vestiges arasés d’un<br />

rempart constitué d’un soubassem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> pierres et<br />

d’une élévation <strong>en</strong> terre (Granier 2004: 52). Au vu du<br />

tracé de cette probable muraille et de la topographie<br />

des lieux, on peut sérieusem<strong>en</strong>t supposer que le fossé<br />

s’infléchissait vers le sud-ouest, suivant <strong>en</strong> cela le relief<br />

(fig. 13). L’<strong>en</strong>ceinte que ces deux ouvrages formai<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>serrait ainsi au moins tout le côté occid<strong>en</strong>tal du<br />

site ainsi que sa bordure sept<strong>en</strong>trionale. En revanche,<br />

elle ne se prolongeait pas forcém<strong>en</strong>t sur les flancs<br />

sud et est qui bénéficiai<strong>en</strong>t vraisemblablem<strong>en</strong>t de la<br />

protection naturelle que représ<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t les marécages<br />

et les étangs <strong>en</strong>vironnants.<br />

Montlaurès<br />

Toujours dans cette région du littoral narbonnais,<br />

l’oppidum de Montlaurès (Narbonne, Aude) occupe<br />

lui aussi une position naturellem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> déf<strong>en</strong>due. Il<br />

est installé sur les p<strong>en</strong>tes et les bas de versants d’une<br />

colline assez élevée, délimitée par des falaises abruptes<br />

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