Carte Boisvert.jpg - CRMT en Limousin

Mais des gens qui étaient sabotiers et qui fabriquaient des violons?
Non, j'en connaissais pas.
Vous n'avez pas vu quelque menuisier dans le coin qui aurait essayé d'en faire un ou
deux?
Oh je crois pas.Je connais pas tout moi!
Et tous les combien vous jouiez? toutes les semaines?...pour aller faire des bals ou des
veillées?
Oh ça dépend. des fois deux par semaine, d'autres fois quatre jours. On savait pas pour ça.
aprés la guerre...quand ça a été l'armistice, on allait danser au Cheix, on faisait bien des bals
trois jours par semaine. Ca a duré longtemps. mais c'était la bonne vie, aprés, on allait, les
gens payaient pas dans les bals. Quand on allait faire la fête, on était invité chez les gens, on
allait manger ailleurs. C'était la camaraderie à fond. Maintenant, c'est la débauche, y'a plus
rien. Je vois mes cousines, elles galopent, elles dépensent des sous comme tout, parce qu'elles
ont un trop de phono qui joue à Super-Besse. C'est tout changé!
Y'a quelques bals bien sûr comme Fernand Reynaud. C'est mon cousin.
Et ils vous payaient combien pour faire un bal?
Dix francs. Dix francs, vingt francs pas toujours.
Vous étiez payé par le patron du café?
Ah, ça dépend. quand c'était une noce, c'étaient les mariés qui payaient...et quand c'était les
paysans, on faisait une quête. On donnait les billets aprés. En dernier lieu à Picherande quand
j'allais à La Mûre, j'y allais tous les jours presque, jouer, et je faisais un peu de vin. J'avais des
vignes là-bas chez moi. j'étais vigneron...Avec les bistrots on s'arrangeait, je lui apportais du
vin, je faisais un bal. avec Serre.
...Vous m'avez crevé vous!"
(enquête José Dubreuil et Anne Garzuel).
76