Carte Boisvert.jpg - CRMT en Limousin

Laurence Limier
Issy-les-Moulineaux - 92
____________________________________________________________________
Compte-rendu enquêtes sur le violon
/...
J'ai cherché dans mes souvenirs les éléments qui pourraient t'être utiles et ce que j'ai à te
communiquer n'est pas trés important: quelques tirages de photos (papiers et diapos) dont je
te donne un exemplaire* et que tu pourras utiliser, si l'occasion se présente, sans aucune
restriction de ma part. Je tiens les négatifs à ta disposition.
D'autre part, j'ai donné à J.F. Vrod deux bobines de film super 8, réalisées lors des
rencontres de Saint Salvadour, dans la grange de Léon Peyrat, mais elles n'étaient pas
développées. Peut-être ne pourra-t-on pas en tirer grand-chose, soit à cause des conditions
de prises de vues, soit parce que le film est trop vieux...à toi de voir avec lui...
En ce qui concerne les photos prises aux Rencontres de Saint Salvadour, je te laisse le soin
d'indentifier les personnes présentes car en fait je ne les connais pas toutes.
Quelques lignes suffiront à définir ma position par rapport aux recherches sur le violon:
Mon parcours est assez banal: j'ai commencé à jouer du violon à l'époque où le courant folk
était à son apogée. Le répertoire était "folk", la définition qu'en avaient bon nombre
d'amateurs et de "fans" était assez grossière: populaire, française, pas folklorique, leur origine
était ancienne mais souvent imprécise. Ce qui caractérise cette époque, ce courant, est à mes
yeux l'aura de convivialité qui émanait de toute rencontre musicale. A cette époque des
groupes étrangers témoignaient d'une musique traditionnelle toujours vivante et en matière de
violon les irlandais, les québecquois nous faisaient découvrir un répertoire riche et une
technique élaborée dont la tranmission s'était faite oralement et de personne à personne;
Il semblait pour le commun qu'en France ces pratiques s'étaient perdues depuis longtemps et
c'est pour cela que les premières recherches effectuées dans le Massif Central ont eu l'effet
d'une bombe auprés du public moyen. La publication du disque "Violoneux Corréziens"
offrait - aux folkeux dont j'étais - l'exemple d'une pratique du violon encore vivante en
France, originale et porteuse de spécificités.
Donc avant même de rencontrer des violoneux, j'ai rencontré les "pionniers" de ces
recherches qui rapidement ont essaimé ce répertoire inédit. Par leur intermédiaire j'ai
rencontré quelques violoneux mais je me suis toujours située à la périphérie de ces
recherches.
En effet, leur rapport aux musiciens ne se limitant pas à la collecte d'informations, la
recherche se trouvait de fait accompagnée d'une relation à caractére humain et convivial qui
pouvait prendre diverses formes: soit un suivi dans les visites par pur plaisir de se voir, un
interêt porté aux savoirs autres que les savoirs purement musicaux, soit une association des
violoneux à des événements du type fête du violon, banquets, stages...
Quand je me suis associée modestement à cette démarche je n'ai pas cherché à continuer le
travail d'exploration des techniques et répertoires des violoneux (démarche que d'autres
accomplissaient avec brio) mais j'ai essayé de contribuer à une démarche d'approche globale
de l'individu en donnant à mes interventions auprés de deux violoneux (Martial Ceppe et
Joseph Perrier) un caractére avant tout relationnel et humain.
189