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Jean-Jacques Le Creurer<br />
Sous Parsat - 23<br />
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Compte r<strong>en</strong>du d'<strong>en</strong>quêtes<br />
Mes recherches ont porté sur les pratiques musicales <strong>en</strong> Creuse, principalem<strong>en</strong>t le Sud Est du<br />
départem<strong>en</strong>t, territoire choisi pour des points d'attaches familiaux.<br />
Au départ <strong>en</strong> quête de repertoire, j'ai <strong>en</strong>suite été am<strong>en</strong>é à considérer les styles de jeux, les<br />
conditions de la musique, la place du musici<strong>en</strong> et ce d'autant plus que je me suis vite retouvé<br />
<strong>en</strong> situation d'acteur de cette musique avec ceux auprés de qui je m'informais.<br />
Mes <strong>en</strong>quêtes ont débuté <strong>en</strong> 1976 et ont montré une implantation relativem<strong>en</strong>t faible du<br />
violon sur ce secteur correspondant aux cantons d'Aubusson, Felletin, Crocq, La Courtine,<br />
Bellegarde <strong>en</strong> Marche,Auzances, G<strong>en</strong>tioux et Royères de Vassivière.<br />
Le violon ne semble pas y avoir joui d'une trés grande popularité (hormis vers G<strong>en</strong>tioux) et<br />
les violoneux, même les plus réputés n'ont pas atteint la notoriété et la dim<strong>en</strong>sion quasimythique<br />
de certains vielleux notamm<strong>en</strong>t, puisque la vielle est nommé comme l'instrum<strong>en</strong>t du<br />
pays. On m'a dit à plusieurs reprises: "La Creuse, c'est le pays de la vielle" et égalem<strong>en</strong>t "on<br />
n'aimait pas le violon ici".Il y a même l'exemple de deux vielleux r<strong>en</strong>ommés (Eugène<br />
Thomas et François Muravaud) qui ont d'abord t<strong>en</strong>té le violon avant d'adopter la vielle<br />
devant le peu de succés de leur premier instrum<strong>en</strong>t.<br />
Il m'a été donner d'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre quatre violoneux dont deux se connaiss<strong>en</strong>t fort bi<strong>en</strong> puisqu'ayant<br />
appris avec le même professeur, mais sans pouvoir <strong>en</strong> dégager de réelles spécificités de jeu.<br />
Leur repertoire :<br />
-surtout des valses dont de nombreuses chansons des années 20 à40.<br />
-assez peu de bourrées<br />
-quelques polkas et polkas piquées<br />
-bon nombre de scottish et mazurkas<br />
-des airs g<strong>en</strong>re marches, fox-trot...<br />
-les habituelles danses d'imitation comme "La Chévre"...<br />
Il semblerait que les violoneux r<strong>en</strong>contrés se soi<strong>en</strong>t trouvés à une époque où, devant la<br />
demande d'un nouveau répertoire et l'aptitude de leur instrum<strong>en</strong>t à l'interpréter, ils ai<strong>en</strong>t<br />
délaissé le repertoire "régional". Mais ils ont conservé le jeu de "routine" et ses particularités.<br />
J'ai pu voir et <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre:<br />
-Joseph Jabut à Lachaud de Royère:<br />
M<strong>en</strong>uisier et sculpteur sur bois à l'occasion, il avait fabriqué un violon primé lors d'une<br />
exposition.<br />
-Alfred Gasne à Néoux:<br />
Il avait, lui, surtout joué <strong>en</strong> duo avec un saxophoniste. Il avait même acheté un violon<br />
trompette pour se faire mieux <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre à ses cotés.<br />
Arséne Courty à Bosroger:<br />
Il avait appris avec le même professeur qu'Alfred Gasne, Mr Barbet de Juchefaux.<br />
Pour avoir plus de "son" il avait doublé sa chanterelle (comme sur une mandoline) et<br />
supprimé la corde de sol dont il n'avait pas l'usage.<br />
-Luci<strong>en</strong> Chaput à Char<strong>en</strong>sat:<br />
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