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André Gravière, Chastreix (Les Garneires).<br />
- “Huguet, il jouait tout le répertoire traditionnel Auvergnat. Ca se passait à la veillée, il jouait<br />
pour faire danser. Huguet, quand il était jeune, il jouait les noces, les bals. Il disait que c’était<br />
l’archet qui donnait le rythme.”<br />
- Est-ce que pour vous appr<strong>en</strong>dre à jouer, il jouait un petit peu moins vite ?<br />
- “Ah oui, il jouait bi<strong>en</strong> moins vite pour nous montrer. Il disait que le son v<strong>en</strong>ait de la qualité<br />
d’un violon aussi. Il m’a appris à faire trembler le doigt sur la corde. Monsieur Huguet ne<br />
savait pas danser. Moi, j’ai comm<strong>en</strong>cé le violon à 17-18 ans, je voulais faire l’accordéon,<br />
mais à ce mom<strong>en</strong>t c’était le début de la guerre, et on ne trouvait que des violons.”<br />
- Quand vous aviez une dizaine d’années, qui est-ce qui jouait ?<br />
- “Ah il y avait des petits bals là, <strong>en</strong> bas de la boucherie de chez Gravière, le restaurant,<br />
Eti<strong>en</strong>ne Gaidier il y jouait du violon, c’était le père de François Gaidier. Et il y avait aussi son<br />
oncle qui s’appelait François Gaidier aussi, il jouait très bi<strong>en</strong>. Il avait un surnom, on l’appelait<br />
“Le bleu” à La Tour. L’été, il allait jouer au casino de La Bourboule. Il y avait le grand-père<br />
de ma femme aussi, Hautier qui jouait au casino de La Bourboule. Il aurait plus de c<strong>en</strong>t ans. Il<br />
devait jouer <strong>en</strong>tre 1920 et 1928 à peu près. Il était payé par le casino.”<br />
Madame Gatignol, née Hautier, Chastreix (Machazet).<br />
- “Mon père avait 17 ans quand il est allé chercher son violon à pied à Clermont. Il est parti à<br />
trois heures du matin, il est rev<strong>en</strong>u le soir, à pied, à travers les montagnes pour aller chercher<br />
son violon. Il est décédé <strong>en</strong> 1936, et il est né <strong>en</strong> 1861. D’ailleurs ici la maison a toujours porté<br />
le nom, on l’appelait “Tzai Violounaire”. Son prénom, c’était Antoine. Le nom était aussi<br />
écrit Authier, mon père a été <strong>en</strong>registré comme ça. Il y avait Huguet qui jouait aussi, mais<br />
c’était pas un virtuose. Mon père, il jouait pour les mariages, mais il avait un <strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t<br />
formidable. Il a fait beaucoup de bals aussi. A La Tour, il y avait un nommé François Gaidier<br />
aussi qui jouait très bi<strong>en</strong>, et qui était facteur. Les g<strong>en</strong>s qui organisai<strong>en</strong>t les veillées<br />
demandai<strong>en</strong>t à mon père de v<strong>en</strong>ir jouer, mais c’était les danseurs qui payai<strong>en</strong>t. Au bout d’une<br />
heure, il tapait sur le violon, il y avait une boite, et tout le monde mettait ce qu’il voulait. Mon<br />
père, on v<strong>en</strong>ait le chercher dans tout le canton pour faire les noces. C’est comme Ferdinand<br />
Estrade, il était assez r<strong>en</strong>ommé. Et égalem<strong>en</strong>t, il y avait un nommé Bonhomme à La Tour,<br />
Donat Bonhomme. Mon père, il avait passé un concours à La Bourboule, il a eu le premier<br />
prix. Et Eti<strong>en</strong>ne Gaidier avait eu le deuxième prix ; le troisième prix, c’est un gars de la<br />
Bourboule.”<br />
Roger Mathieu, La Tour d’Auvergne.<br />
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