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Le mois de mai s’est bi<strong>en</strong> passé<br />
Et mon rosier n’a pas fleuri (alors on mettait le torchon devant)<br />
Et la voici la voici la voilà<br />
Celle que mon coeur aime<br />
Et la voici la voici la voilà<br />
Celle que mon coeur aimera<br />
Moi j’ai joué, et losqu’il y avait beaucoup de monde qui dansait, je tapais là avec mon archet,<br />
“par ici la monnaie, vous serez considérés !”. J’ai eu jusqu’à 50 F. C’était les filles qui<br />
allai<strong>en</strong>t commander le musici<strong>en</strong>.<br />
Pour les noces à la mairie, il y avait le violon. Le cortège <strong>en</strong>trait à la mairie, la musique <strong>en</strong><br />
tête, et le musici<strong>en</strong> jouait jusqu’à ce que tout le monde soit r<strong>en</strong>tré. Pour aller à la messe c’était<br />
pareil, il y avait le violon devant.<br />
Moi, celui qui m’a accordé le violon la première fois, c’est Entraigues, de Tauves.”<br />
Joseph Perrier, Champs sur Tar<strong>en</strong>taine (Pérols)<br />
- “J’ai fait des bals sur Champs, sur Marchal, La Crégut, Montboudif, Saint G<strong>en</strong>es. On faisait<br />
à pied ou <strong>en</strong> vélo. J’ai comm<strong>en</strong>cé à faire les bals à 16 ans. J’ai bi<strong>en</strong> fait ça au moins dix ans,<br />
samedi et dimanche. J’<strong>en</strong> ai fait des noces, ça durait trois jours, et je jouais pratiquem<strong>en</strong>t tout<br />
le temps.”<br />
- Vous jouiez à l’église ?<br />
- “Non. Mais je m<strong>en</strong>ais le cortège. Puis, <strong>en</strong> partant, on allait d’abord pr<strong>en</strong>dre le marié, <strong>en</strong>suite,<br />
on passait chez la mariée. Des fois, c’était loin, et toujours avec le violon devant. Il y <strong>en</strong> avait<br />
un de Marchal qui s’appelait Auguste Trapp<strong>en</strong>ard, il était à peu près de l’époque de mon père,<br />
et mon père m’avait dit qu’il jouait bi<strong>en</strong>. Joseph, Rivet, il était de Champs, je l’ai toujours<br />
connu. Il m’a montré un peu quand j’avais 16 ans, avant c’était mon père qui m’avait montré,<br />
mais il m’avait ri<strong>en</strong> fait voir. Mon père, moi j’écoutais quand il jouait les veillées. Le plus<br />
dur, c’était le rythme, la cad<strong>en</strong>ce. J’avais travaillé pour y arriver. Fallait comm<strong>en</strong>cer d’abord<br />
par appr<strong>en</strong>dre à danser. Avec Rivet malgré tout, il m’avait appris beaucoup de choses, il<br />
m’avait appris à jouer, à faire le vibrato, parce-que les violoneux des coins par là ne faisai<strong>en</strong>t<br />
pas le vibrato. Il m’avait appris à pas jouer à cordes vides. Les vieux violoneux, il y <strong>en</strong> a<br />
beaucoup qui coulai<strong>en</strong>t les bourrées. J’avais un oncle moi qui jouait les bourrées coulées<br />
comme ça. Il était charron. Mon père aussi,les bourrées il les coulait. Louis Juillard, du Mas,<br />
c’<strong>en</strong> était un célèbre, c’était un des bons, il était sabotier. Il y avait Marcel Mercier aussi qui<br />
était bon. Quand il jouait une noce et qu’il était devant le cortège, moi j’étais à l’école, j’allais<br />
les att<strong>en</strong>dre, pour écouter jouer Mercier.”<br />
Odette Gatignol, Bagnols (Cros).<br />
- “F<strong>en</strong>ou, il était du Fraysse, et Franceloup, il s’appelait Lachaise, il était de La Tour, mais il<br />
dormait dans les granges. Je ne sais pas si il jouait vraim<strong>en</strong>t du violon, mais il se prom<strong>en</strong>ait<br />
toujours avec un violon étant démonté. Mon père avait fait les bals aussi. Mais F<strong>en</strong>ou, c’était<br />
sûrem<strong>en</strong>t un des plus célèbres par là. Il y avait Lanla aussi, son vrai nom, c’était Jules<br />
Gatignol, il habitait à Léoty (commune de Bagnols). Lanla faisait des bals et il nous faisait<br />
danser. Moi j’étais stupéfaite parce-qu’il jouait juste, il rajoutait beaucoup de fioritures. Il<br />
jouait plutôt avec l’archet saccadé, et plutôt sur la pointe. Ca devait être difficile d’<strong>en</strong> vivre,<br />
car, vous savez, il y <strong>en</strong> a qui ne se gênai<strong>en</strong>t pas pour ne ri<strong>en</strong> donner.”<br />
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