Carte Boisvert.jpg - CRMT en Limousin
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- “Il avait appris avec Monsieur Gatignol à Saint-Donat, Moyse il s’appelait, Le Canet. Il jouait bien aussi Gatignol, pour faire danser, impeccable !” André Gatignol, Saint Genes - “Moi, j’ai repris le violon pour ainsi dire en 1975. Tant que j’avais le domaine, je voulais pas aller jouer. Maintenant je joue, et encore, je n’ai pas de voiture, mais je te garantis que si j’avais une voiture, je jouerais tous les jours, une fois par ci une fois par là. J’aime ça moi, et le violon, j’ai appris ça tout seul. Mon frère jouait, alors il posait le violon, je le prenais. Il disait, “ce gars il veut sortir quelque chose, il jouera un jour”. Mon frère m’a acheté un violon, un petit trois quart, alors là, j’y avais pris goût. On allait à Bastide, ça faisait deux kilomètres, prendre des leçons, et après, j’avais guère de temps. Je passais aux bals, j’avais 16-17 ans. Après, la guerre est venue, on a fait des bals clandestins, la dernière fois, on a été pris.” - Et qui est-ce que vous aviez entendu, qui vous a donné envie de jouer ? - “Pour moi, c’est un don que j’ai porté comme ça. Ils jouaient des vieilles routines, ils dansaient la danse des ours eux, ils faisaient des fausses notes, des canards, c’était pas le violon d’aujourd’hui. Moi, j’ai connu Vaissières, de Bastide, il jouait pas mal celui-là. Il jouait pour faire danser les gens dans les veillées, les dimanches, comme la Saint-Sébastien qu’il y avait ici, le 20 janvier. Comme Picherande et Saint Donat, c’était la Saint Blaise pour les bêtes. Alors Vaissières, il jouait les airs, ça m’apprenait moi. Je me chantais les airs dans la tête, j’apprenais le morceau par petit bout. Papon à Coussonnou et Alphonse Coudert jouaient du violon. Alphonse Coudert, il restait là en bas. Il y avait Antoine Guérin, il restait à Chavol, Albert Vuillaume, il restait à Charlus. Il y avait un Laurent de Condat, La Chapelle, et un certain Armand de Saint Peyrigat.” - Et parmi ces musiciens, il y en a qui jouaient en laissant traîner l’archet ? - Oui, comme Perrier. Il y en avait, ils avaient un violon, ils faisaient glisser l’archet, mais tu ne savais pas si c’était une valse ou une bourrée. Pour ainsi dire, je me suis entraîné avec mon père comme ça. J’aimais la musique et amuser les gens. Mais le mieux qui m’interessais moi au violon, c’était les réveillez. Les airs étaient jolis, et puis, la nuit, ça porte loin tu sais ! Je te garantis que le son était plus beau. Je jouais tout seul, et les autres chantaient.” - Et est-ce qu’il y avait des chanteurs ou des violoneux avec qui vous aimiez jouer ? - “Il y en avait pas beaucoup, parce que les chansons qu’ils savaient, c’était des vieilles, vieilles chansons. On pouvait pas les faire. Parce que moi, ce qui m’interessait , c’était les valses pour faire danser. Mon père chantait, ma mère aussi, des chansons qu’on pouvait pas danser. Qui n’avait pas son violon dans le temps ? T’en avais un pour 30 F. Mon frère en rapportait un tous les ans. Il allait au marché aux puces là-bas. Alors moi, j’ai récupéré celuilà.” 179
Alfred Rochon, Bagnols - “Un beau jour, mon père il entend que j’en sais quelques mots, il m’emmène à Tauves, il y avait un magasin qui vendait de l’horlogerie et puis des instruments de musique, et mon père m’achète un violon, que j’ai là et qu’il a réparé. A partir de ce jour j’ai fait des progrès tous les jours. Il faut y avoir du goût. Si vous aimez des vieilles danses, des vieilles chansons, il faut les apprendre par coeur. J’ai commencé le violon à 10 ans. Moi, dés que j’entendais un violoniste qui me plaisait, j’y aurais passé la nuit.” - Quels violonistes vous ont marqué le plus ? - “Oh ils sont plus de ce monde. Il y avait Bonhomme à La Tour, Gustave Bonhomme. Ils jouaient même à deux avec un nommé Gaidier, ils accordaient les violons ensemble et ils s’éxerçaient, c’est-à-dire qu’après ils allaient faire des bals tous les deux. Et alors, ces Bonhomme, ils étaient trois de la même famille. Il y en a un qui s’appelait Alfred, il y avait pas de goût, mais il savait jouer. Il y avait l’autre, qui s’appelait Donat, qui jouait très bien, et Gustave. Il y avait une autre famille qui habitait à Longjuchau, sur le route de La Bourboule, ils étaient trois aussi, ils s’appelaient Martin, et il y avait encore un autre endroit à Longjuchau où je crois qu’ils étaient trois aussi. Ils s’appelaient Vallières, ils jouaient très bien aussi.” - Et quel était le violoniste que vous écoutiez le plus pour apprendre ? - “Ah, vous savez c’était variable parce-que dans la région il y en avait beaucoup. Par exemple il y en a un qui s’appelait Lanhyar, mais moi je l’ai pas connu, car moi j’étais de la commune de La Tour d’Auvergne. Alors dans la région il y en avait beaucoup, et dés que je pouvais rentrer en contact pour écouter, ça me suffisait.” - Vous avez fait des noces ? - Non, j’en ai jamais fait parce-que c’était les types qui en gagnaient leur vie, et , les gens avaient des préférences. Le père de Gaidier, par exemple, il vivait de ça, Etienne, alors il jouait les noces, les gens avaient toutes les préférences envers lui.” Marie Bonhomme, La Tour d’Auvergne. - “Mon mari et François Gaidier jouaient ensemble. Après la guerre de 14-18, il allait jouer au foirail, et puis après, il est descendu chez Tissandier. Après, ils ont acheté un piano mécanique. Mes parents aussi en avaient acheté un, mais un grand, tandis que chez Tissandier, il était tout petit. Mon mari, il avait commencé à jouer tout petit. Alors il gardait les vaches, il avait 10-11 ans, et son frère Alfred lui avait rapporté un violon de la guerre de 14. Alfred, il jouait bien, mais c’était pas le coup d’archet. C’est le coup d’archet qui fait la différence.” - Etienne Gaidier était né en quelle année ? - “François le jeune, était né en 1899, alors son père devait être né vers 70. Mon mari l’écoutait comme ça. Mon mari a fait beaucoup de bals. La musique étéit innée avec lui. Au début, il jouait sur le violon de son frère Donat, alors je lui en ai fait venir un de la manufacture de Saint-Etienne. Tous les gens qui se mariaient, ils venaient le chercher, il menait le cortège.” 180
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Alfred Rochon, Bagnols<br />
- “Un beau jour, mon père il <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d que j’<strong>en</strong> sais quelques mots, il m’emmène à Tauves, il y<br />
avait un magasin qui v<strong>en</strong>dait de l’horlogerie et puis des instrum<strong>en</strong>ts de musique, et mon père<br />
m’achète un violon, que j’ai là et qu’il a réparé. A partir de ce jour j’ai fait des progrès tous<br />
les jours. Il faut y avoir du goût. Si vous aimez des vieilles danses, des vieilles chansons, il<br />
faut les appr<strong>en</strong>dre par coeur. J’ai comm<strong>en</strong>cé le violon à 10 ans. Moi, dés que j’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dais un<br />
violoniste qui me plaisait, j’y aurais passé la nuit.”<br />
- Quels violonistes vous ont marqué le plus ?<br />
- “Oh ils sont plus de ce monde. Il y avait Bonhomme à La Tour, Gustave Bonhomme. Ils<br />
jouai<strong>en</strong>t même à deux avec un nommé Gaidier, ils accordai<strong>en</strong>t les violons <strong>en</strong>semble et ils<br />
s’éxerçai<strong>en</strong>t, c’est-à-dire qu’après ils allai<strong>en</strong>t faire des bals tous les deux. Et alors, ces<br />
Bonhomme, ils étai<strong>en</strong>t trois de la même famille. Il y <strong>en</strong> a un qui s’appelait Alfred, il y avait<br />
pas de goût, mais il savait jouer. Il y avait l’autre, qui s’appelait Donat, qui jouait très bi<strong>en</strong>, et<br />
Gustave. Il y avait une autre famille qui habitait à Longjuchau, sur le route de La Bourboule,<br />
ils étai<strong>en</strong>t trois aussi, ils s’appelai<strong>en</strong>t Martin, et il y avait <strong>en</strong>core un autre <strong>en</strong>droit à<br />
Longjuchau où je crois qu’ils étai<strong>en</strong>t trois aussi. Ils s’appelai<strong>en</strong>t Vallières, ils jouai<strong>en</strong>t très<br />
bi<strong>en</strong> aussi.”<br />
- Et quel était le violoniste que vous écoutiez le plus pour appr<strong>en</strong>dre ?<br />
- “Ah, vous savez c’était variable parce-que dans la région il y <strong>en</strong> avait beaucoup. Par<br />
exemple il y <strong>en</strong> a un qui s’appelait Lanhyar, mais moi je l’ai pas connu, car moi j’étais de la<br />
commune de La Tour d’Auvergne. Alors dans la région il y <strong>en</strong> avait beaucoup, et dés que je<br />
pouvais r<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> contact pour écouter, ça me suffisait.”<br />
- Vous avez fait des noces ?<br />
- Non, j’<strong>en</strong> ai jamais fait parce-que c’était les types qui <strong>en</strong> gagnai<strong>en</strong>t leur vie, et , les g<strong>en</strong>s<br />
avai<strong>en</strong>t des préfér<strong>en</strong>ces. Le père de Gaidier, par exemple, il vivait de ça, Eti<strong>en</strong>ne, alors il<br />
jouait les noces, les g<strong>en</strong>s avai<strong>en</strong>t toutes les préfér<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>vers lui.”<br />
Marie Bonhomme, La Tour d’Auvergne.<br />
- “Mon mari et François Gaidier jouai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble. Après la guerre de 14-18, il allait jouer au<br />
foirail, et puis après, il est desc<strong>en</strong>du chez Tissandier. Après, ils ont acheté un piano<br />
mécanique. Mes par<strong>en</strong>ts aussi <strong>en</strong> avai<strong>en</strong>t acheté un, mais un grand, tandis que chez<br />
Tissandier, il était tout petit. Mon mari, il avait comm<strong>en</strong>cé à jouer tout petit. Alors il gardait<br />
les vaches, il avait 10-11 ans, et son frère Alfred lui avait rapporté un violon de la guerre de<br />
14. Alfred, il jouait bi<strong>en</strong>, mais c’était pas le coup d’archet. C’est le coup d’archet qui fait la<br />
différ<strong>en</strong>ce.”<br />
- Eti<strong>en</strong>ne Gaidier était né <strong>en</strong> quelle année ?<br />
- “François le jeune, était né <strong>en</strong> 1899, alors son père devait être né vers 70. Mon mari<br />
l’écoutait comme ça. Mon mari a fait beaucoup de bals. La musique étéit innée avec lui. Au<br />
début, il jouait sur le violon de son frère Donat, alors je lui <strong>en</strong> ai fait v<strong>en</strong>ir un de la<br />
manufacture de Saint-Eti<strong>en</strong>ne. Tous les g<strong>en</strong>s qui se mariai<strong>en</strong>t, ils v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t le chercher, il<br />
m<strong>en</strong>ait le cortège.”<br />
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