Carte Boisvert.jpg - CRMT en Limousin

- “Ca permet d’accorder plus précisément.”
- Et autrefois, vous en aviez des tendeurs ?
- “Non, j’en avais qu’un sur le mi. Machin est jamais d’accord avec son violon, Gatignol, je
sais pas comment il s’arrange. La cabrette c’est la vraie comédie pour s’accorder avec. J’ai vu
jouer Montboisse à Condat, Cantal, c’était un champion. Il jouait de l’accordéon. Puis j’ai
joué même avec Ségurel à Condat. Il jouait avec un violon. C’est son frère qui l’a incité à
jouer de l’accordéon chromatique et il s’y est mis. Il a jamais touché les basses, mais c’était
un meneur. Il a joué ici Ségurel, aux Vayssètes chez mon neveu. Et alors en dernier lieu il
s’était mis à la cabrette.”
- Est-ce que vous jouiez des réveillez ?
- “Oui bien sûr. Ca faisait l’occasion d’aller voir les filles. On jouait jusqu’à deux ou trois
heures du matin. Et après on allait dans un café, on faisait faire l’omelette. J’ai eu chanté les
réveillez à Chastreix. Quand mon frère chantait les réveillez à Chomeil, les gens sortaient du
lit pour suivre, il chantait bien.”Il y avait Lanlaire aussi qui jouait du violon. Son nom, c’était
Richard. Lanhyar et Lanlaire avaient pris les deux soeurs. Le père de Mouret, Lanhyar, il
sortait des Anglards de Besse, alors les voisins quand il s’est marié ici, ils l’ont appelé
Lanhyar parce-qu’il sortait des Anglards. Et alors sur la marche qu’il jouait ils ont fait des
paroles.”
Jules Lacoste, Saint-Donat (Caux)
- “Quand j’étais jeune, je m’entrainais avec d’autres tous les dimanches. Presque tous les
dimanches je faisais des bals. J’en ai fait longtemps à Saint Genes. J’aimais surtout les
mazurkas et les valses. Pendant les bals, j’étais assis sur une chaise au fond de la salle, plutôt
sur une estrade. Je jouais pendant tout le bal. J’étais payé, je passais parmi les danseurs, les
garçons. On me donnait 1,50 F ou 2 F. Je faisais danser pendant trois ou quatre heures. En
une soirée j’avais 250 à 300 F, c’était en 1931-32. J’ai fait les bals de 18 ans jusqu’à 25-26
ans, je jouais tout seul. Quelquefois j’ai joué avec Laurent, je me suis appris sur lui. Je jouais
chez Monsieur Charbonnel sur la route de Condat. C’était un café, il avait une grande salle.
C’était tous les dimanches après-midi, on commençait vers trois heures jusqu’à sept heures le
soir. Les jours de foire de Saint Genes, ça dansait toute une partie de la nuit, jusqu’à trois ou
quatre heures du matin. Il y avait des grands violonistes là, il y avait Laurent et un autre qui
s’appelait Armand, il était d’Egliseneuve. Il jouait drôlement bien. Son prénom c’était
Armand, je ne me rappelle plus son nom. Laurent, il faisait que çà, c’était son métier. Après il
est parti à Paris, je ne l’ai pas revu.C’est lui qui m’a donné envie de jouer. Il s’était appris sur
Jean Bapt, un autre violoniste qui jouait ici. Ils jouaient bien, surtout Laurent. Il faisait parler
davantage le violon, ça sortait plus joli. Il avait beaucoup plus d’entraînement que les autres.
Ici, on pouvait danser attention! A Bagnols y’en avait un qui s’appelait Marcel qui jouait bien.
Alphonse d’Espinasse, de Cros jouait bien, je ne sais plus son nom de famille. Ce que j’aime
dans le violon, c’est l’air, il faut faire trembler les doigts, ça fait très joli ce son là. Monsieur
Perrier le fait. J’avais appris ça avec Laurent. Jean Bapt le faisait, mais moins bien, Laurent,
impeccable alors ! Monsieur Bapt m’avait appris à tenir le violon et à le mettre d’accord. Il
m’a montré comment mettre les doigts, chercher les notes.”
- Et lui, comment il avait appris ?
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