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Accessibilité des docum<strong>en</strong>ts.<br />
Les <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>ts ainsi que les docum<strong>en</strong>ts photographiques sont disponibles <strong>en</strong> s’adressant<br />
à Anne Garzuel, 27-29, quai Félix Maréchal, 57000 METZ, tél : 87 36 78 03, qui est disposée<br />
à les communiquer aux personnes intéressées.<br />
Le mémoire est consultable à l’Ag<strong>en</strong>ce des Musiques Traditionnelles d’Auvergne; au Musée<br />
National des Arts et Traditions Populaires (Départem<strong>en</strong>t de la musique); ainsi qu’à la<br />
bibliothèque de musicologie de l’université de Paris-Sorbonne IV, Institut d’art et<br />
d’archéologie, 6, rue Michelet, 75006 PARIS.<br />
Transcription partielle des collectages effectués <strong>en</strong>tre juillet 1987 et juillet 1988.<br />
Eugène Amblard, Picherande.<br />
- “Mon père m’a acheté un violon quand il a vu que j’aimais ça, à Eglis<strong>en</strong>euve chez Perrier.<br />
Un médiofino, qui était un machin itali<strong>en</strong>. J’étais ravi, c’était peut-être le plus beau jour de ma<br />
vie, et il coûtait 30 F. Au bout d’un mois ou deux, je suis arrivé à être invité par les filles du<br />
pays. Mes par<strong>en</strong>ts étai<strong>en</strong>t fermiers au Bois Noir à Eglis<strong>en</strong>euve, parce-que mon père, ça lui<br />
faisait mal au coeur de nous louer, parce-qu’on était loués à huit-dix ans, nous, pour garder les<br />
vaches. Alors mon père a loué une ferme qu’on exploitait <strong>en</strong> même temps que la nôtre. Et<br />
c’est là que j’ai eu la marotte de jouer du violon. Mes par<strong>en</strong>ts avai<strong>en</strong>t reçu des dattes et des<br />
mandarines d’amis d’Algérie. Il y avait une boite <strong>en</strong> bois, avec des planches bi<strong>en</strong> minces.<br />
Alors j’ai percé des trous pour faire sortir le son. J’ai mis une queue. J’ai acheté des cordes<br />
dans le commerce. J’ai mis des chevilles <strong>en</strong> bois que j’ai taillées au couteau comme j’ai pu, et<br />
le violon marchait.”<br />
- Pourquoi vouliez-vous fabriquer un violon ?<br />
- “J’<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dais souv<strong>en</strong>t. J’allais au bal par ci par là, où je savais qu’il y avait un musici<strong>en</strong><br />
qui jouait, comme Gatignol et d’autres, et Armand Charbonnel qui jouait bi<strong>en</strong>.”<br />
- Armand Charbonnel, il était d’Eglis<strong>en</strong>euve ?<br />
- “Ah oui, Armand Charbonnel était d’Eglis<strong>en</strong>euve, et Gatignol était un peu de partout parceque<br />
lui, il louait une ferme et il faisait les bals, et alors il faisait les bals avec un aveugle du<br />
Valbeleix. Ils jouai<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t tous les deux. Il jouait un peu bi<strong>en</strong> l’aveugle, c’était un<br />
champion. Y’<strong>en</strong> avait que ça dans la tête. Et alors des fois il allait au bourg et il y allait<br />
comme ça avec son bâton.”<br />
- Vous aviez quel âge à cette époque ?<br />
-”Moi j’avais treize-quatorze ans.”<br />
- Est-ce-qu’il y avait un musici<strong>en</strong> que vous admiriez particulièrem<strong>en</strong>t et qui vous a donné<br />
<strong>en</strong>vie de jouer du violon ?<br />
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