Carte Boisvert.jpg - CRMT en Limousin

Anne Garzuel
Metz -57
_____________________________________________________________________
Le violon en Artense
Motivation et intérêts initiaux de la recherche.
Les enquêtes de terrain concernant la pratique du violon ont été réalisées entre juillet 1987 et
juillet 1988, au cours de trois séjours sur l’Artense, dans la perspective d’un travail
universitaire (mémoire de maîtrise) sur l’apprentissage de transmission orale. Le choix du
terrain a été proposé par l’Agence des Musiques Traditionnelles d’Auvergne, sur les
suggestions de son directeur, André Ricros. L’objectif de cette phase de travail était donc de
recueillir le maximum d’informations et de témoignages de musiciens sur leur propre
expérience d’apprentissage. Les enregistrements recueillis, une trentaine d’heures au total,
réunissent, outre un répertoire de jeu, des entretiens tantôt libres, tantôt directifs avec chacun
des informateurs, sur les conditions dans lesquelles ils ont abordé l’acquisition de leur savoirfaire
sur le violon, sur leur expérience “professionnelle” de musicien de bal, sur les pratiques
festives et occasions de jeu, ainsi que sur les musiciens de la région. (Un fichier d’une
centaine de noms a ainsi été constitué. Son exploitation nécessiterait un recoupement des
diverses informations recueillies par les différents collecteurs, car il est parfois très imprécis -
orthographe dun nom incertaine, prénoms différents selon les informateurs, incertitude sur
l’origine géographique - Ont également été répertoriées sous forme de fiches quelques
informations telles que : “J’ai vu jouer une femme à Tauves”, sans plus de précisions). Par
ailleurs, il faut souligner le fait que ces enregistrements sont le fruit d’une première
expérience de collectage sur un terrain au départ complètement méconnu. Ce qui peut
expliquer certaines “erreurs de jeunesse” : absence de carnet de terrain, questionnement
parfois trop insistant, et souvent, oubli de demander le nom des morceaux.
Les différentes données accumulées au cours de ces trois séjours sur le terrain, ont débouché
sur la conception d’un mémoire d’une centaine de pages, divisé en cinq chapitres : un premier
chapitre sur la présentation socio-économique de la région ; un deuxième chapitre intitulé
“Société rurale et contexte musical” constituant un descriptif de l’organisation
communautaire sur l’Artense et les relations très étroites entre la répartition de l’habitat, et la
vie musicale ; troisième chapitre : présentation des violoneux rencontrés, et évocation du
cadre de leur pratique de jeu ainsi que du statut social du musicien sur l’Artense ; au
quatrième chapitre est abordé l’apprentissage de type autodidacte (motivation, démarche
d’apprentissage, mémorisation), et enfin au chapitre cinq sont analysées les conditions de
transmission du savoir au cours de toute une phase qui peut revêtir un caractère initiatique.
Ce travail devait constituer la première étape d’une réflexion plus approfondie et plus
exhaustive sur l’apprentissage d’un savoir transmis oralement. La continuité de la démarche
envisagée n’a jusqu’à ce jour pas été engagée.
173