Carte Boisvert.jpg - CRMT en Limousin

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Jean François Dutertre Arcueil - 94 ____________________________________________________________________ Enquête violon en Massif Central 1. Motivation et intérêts initiaux, chronologie et situation des enquêtes, documents réalisés, descriptifs des documents. Dans le cadre des collectages qu'ont entrepris les membres du Folk Club "Le Bourdon" à la fin des années 60, j'ai été amené à m'intéresser, outre les recherches sur la chanson traditionnelle et sur l'épinette des Vosges qui constituaient mes sources d'intérêt principaux, à porter mon attention sur d'autres domaines et notamment le violon populaire. En 69 et 70, j'avais enregistré dans le contexte mentionné ci-dessus, de nombreux violoneux dans les comtés de Charlevoix, Beauce et Wolf au QUEBEC. Emmanuel Lazinier dont une partie des attaches familiales sont situées à Brioude (Haute-Loire) avait été l'un de mes premiers professeurs de vielle. Il avait commencé de son coté quelques enregistrements en Haute- Auvergne. A partir des ses pistes, nous sommes partis l'été 73 pour une série de collectages en Haute et Basse Auvergne ainsi que dans le Rouergue. Nous avons commencé à rayonner autour de Brioude et c'est à cette occasion que nous sommes allés enregistrer Monsieur Léon MAZIERE à Terret, prés de Blesle (Haute-Loire).Ce violoneux était assez connu à l'époque des quelques rares personnes qui s'intéressaient au violon traditionnel, notamment de John Wright et de Catherine Perrier. Nous avions emmené le magnétophone de collectage du Bourdon, un UHER de reportage, modèle bien connu à qui l'ont doit la plupart des collectages des années 70. L'enregistrement a donc été réalisé en une après-midi du mois de juillet 73 sur le bord d'une petite départementale. Monsieur MAZIERE avait la particularité, comme c'est assez fréquent, d'utiliser du câble de bicyclette détorsadé comme chanterelle. Nous avons enregistré 35 pièces instrumentales ainsi qu'une suite de bourrées chantées et 1 marche de noce chantée. Les pièces instrumentales se répartissaient de la façon suivante: - 15 bourrées - 5 mazurkas - 3 scottisch-valses - 3 valses - 2 marches - 2 divers (Varsovienne, Escargot) - 1 polka - 1 polka-piquée - 1 pièce non identifiée (à l'époque). Il n'a pas été tenu de carnets sur le moment. J'ai effectué une mise sur fiche de la totalité de l'enquête réalisée cette année là et qui est conservée à mon domicile. Les originaux (bandes magnétiques) sont en la possession d'Emmanuel Lazinier. Une copie a été effectuée sur bande magnétique et est conservée à mon domicile (la copie défile légèrement plus vite que l'original). Après avoir enregistré dans le Velay un joueur d'accordéon, Monsieur Albert Pralong, nous avons quitté cette région pour le Cantal afin de rencontrer Monsieur Antoine CHABRIER. La 165

piste de ce violoneux avait été découverte par Emmanuel Lazinier qui avait appris qu'il avait servi d'informateur à Jean Ségurel. Emmanuel était allé quelques mois plus tôt pour un premier contact. Il en avait ramené un enregistrement sur cassette de mauvaise qualité mais qui nous avait émerveillé. Nous sommes donc allés à Riom-ès-Montagnes, avec notre UHER, pour enregistrer ce violoneux qui avait à l'époque 80 ans. Il nous attendait et le violon couvert de colophane témoignait d'une pratique régulière. Nous n'avons eu aucun problème pour l'enregistrer. J'avais amené mon violon et il paraissait ravi de jouer pour nous et de nous recevoir. L'enregistrement a duré toute l'après-midi. Il a joué par petites séquences entre lesquelles il se reposait et me demandait de jouer un peu à sa place. Il a d'ailleurs utilisé mon violon pour quelques pièces mais il est bien vite revenu au sien. Il préférait son accord, descendu de prés d'une quarte - et donc le son plus grave et moins agressif qui en résultait - à l'accord normal qui selon son expression "criait". Nous n'avons pas eu de réel entretien avec lui et nous ne l'avons guère interrogé. Il semblait surtout désireux de jouer le plus possible. Nous avons enregistré ce jour-là, en ce même mois de juillet 1973, 44 pièces instrumentales qui se répartissaient de la façon suivante: - 27 bourrées - 9 valses - 5 marches de noces - 2 scottisch-valses -1 polka Quelques temps plus tard, comme nous regrettions de ne pas avoir de document photographique de Monsieur Chabrier et que nous en parlions avec Jean Rouvet, alors responsable de l'animation au Parc National des Cévennes, nous l'avons convaincu de se rendre à Riom-ès-Montagnes avec du matériel du Parc. Il a donc réalisé en 74 un petit reportage photo qui a servi à illustrer le Volume 1 de "L'Anthologie de la Musique Traditionnelle Française". J'ai utilisé une photo dans le livret intérieur et une photo pour le recto de couverture. malheureusement, je n'ai pas retrouvé les tirages et je ne sais pas ce que sont devenus les négatifs, n'ayant pas revu Jean Rouvet depuis 1975 (par contre les films de la pochette de ce disque doivent se trouver en possession de l'Agence Auvergne qui a racheté à Chant du Monde l'intégralité des sept volumes de l'Anthologie). Trois pièces ont donc été publiées sur ce disque (deux bourrées et une valse) en 1975. Trois autres morceaux ont été publiés sur cassette depuis dans le coffret "Cantal - Musiques Traditionnelles" (AMTA). Les documents concernant Monsieur CHABRIER sont sous la même forme que ceux sur Léon MAZIERE (bandes magnétiques en 19 cm/s) et conservés aux mêmes endroits (originaux chez Emmanuel Lazinier et copie chez moi) 166 Arcueil, le 22 Janvier 1993.

piste de ce violoneux avait été découverte par Emmanuel Lazinier qui avait appris qu'il avait<br />

servi d'informateur à Jean Ségurel. Emmanuel était allé quelques mois plus tôt pour un<br />

premier contact. Il <strong>en</strong> avait ram<strong>en</strong>é un <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t sur cassette de mauvaise qualité mais<br />

qui nous avait émerveillé. Nous sommes donc allés à Riom-ès-Montagnes, avec notre UHER,<br />

pour <strong>en</strong>registrer ce violoneux qui avait à l'époque 80 ans. Il nous att<strong>en</strong>dait et le violon couvert<br />

de colophane témoignait d'une pratique régulière. Nous n'avons eu aucun problème pour<br />

l'<strong>en</strong>registrer. J'avais am<strong>en</strong>é mon violon et il paraissait ravi de jouer pour nous et de nous<br />

recevoir. L'<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t a duré toute l'après-midi. Il a joué par petites séqu<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre<br />

lesquelles il se reposait et me demandait de jouer un peu à sa place. Il a d'ailleurs utilisé mon<br />

violon pour quelques pièces mais il est bi<strong>en</strong> vite rev<strong>en</strong>u au si<strong>en</strong>. Il préférait son accord,<br />

desc<strong>en</strong>du de prés d'une quarte - et donc le son plus grave et moins agressif qui <strong>en</strong> résultait - à<br />

l'accord normal qui selon son expression "criait". Nous n'avons pas eu de réel <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> avec<br />

lui et nous ne l'avons guère interrogé. Il semblait surtout désireux de jouer le plus possible.<br />

Nous avons <strong>en</strong>registré ce jour-là, <strong>en</strong> ce même mois de juillet 1973, 44 pièces instrum<strong>en</strong>tales<br />

qui se répartissai<strong>en</strong>t de la façon suivante:<br />

- 27 bourrées<br />

- 9 valses<br />

- 5 marches de noces<br />

- 2 scottisch-valses<br />

-1 polka<br />

Quelques temps plus tard, comme nous regrettions de ne pas avoir de docum<strong>en</strong>t<br />

photographique de Monsieur Chabrier et que nous <strong>en</strong> parlions avec Jean Rouvet, alors<br />

responsable de l'animation au Parc National des Cév<strong>en</strong>nes, nous l'avons convaincu de se<br />

r<strong>en</strong>dre à Riom-ès-Montagnes avec du matériel du Parc. Il a donc réalisé <strong>en</strong> 74 un petit<br />

reportage photo qui a servi à illustrer le Volume 1 de "L'Anthologie de la Musique<br />

Traditionnelle Française". J'ai utilisé une photo dans le livret intérieur et une photo pour le<br />

recto de couverture. malheureusem<strong>en</strong>t, je n'ai pas retrouvé les tirages et je ne sais pas ce que<br />

sont dev<strong>en</strong>us les négatifs, n'ayant pas revu Jean Rouvet depuis 1975 (par contre les films de la<br />

pochette de ce disque doiv<strong>en</strong>t se trouver <strong>en</strong> possession de l'Ag<strong>en</strong>ce Auvergne qui a racheté à<br />

Chant du Monde l'intégralité des sept volumes de l'Anthologie). Trois pièces ont donc été<br />

publiées sur ce disque (deux bourrées et une valse) <strong>en</strong> 1975. Trois autres morceaux ont été<br />

publiés sur cassette depuis dans le coffret "Cantal - Musiques Traditionnelles" (AMTA).<br />

Les docum<strong>en</strong>ts concernant Monsieur CHABRIER sont sous la même forme que ceux sur<br />

Léon MAZIERE (bandes magnétiques <strong>en</strong> 19 cm/s) et conservés aux mêmes <strong>en</strong>droits<br />

(originaux chez Emmanuel Lazinier et copie chez moi)<br />

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Arcueil, le 22 Janvier 1993.

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