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L'ARTICULATION TEMPORO-MANDIBULAIRE

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L’ARTICULATION <strong>TEMPORO</strong>-<strong>MANDIBULAIRE</strong><br />

I- DEFINITION<br />

L’articulation temporo-mandibulaire est une articulation paire qui unit la mandibule au<br />

temporal.<br />

C’est une articulation de type synovial complexe. Elle est de type ellipsoïde prise<br />

individuellement et bicondylaire lorsqu’on envisage le fonctionnement simultané des deux<br />

articulations.<br />

C’est la seule articulation qui peut se luxer spontanément sans l’action d’une force extérieure.<br />

Du fait de sa complexité de fonctionnement, il n’existe actuellement aucun traitement<br />

satisfaisant.<br />

II- SURFACES ARTICULAIRES<br />

Les surfaces articulaires appartiennent d’une part à la mandibule, c’est le condyle<br />

mandibulaire et d’autre part au temporal, ce sont le tubercule articulaire et la fosse<br />

mandibulaire du temporal.<br />

Ces surfaces articulaires sont recouvertes d’un fibro-cartilage.<br />

SURFACE ARTICULAIRE DU TEMPORAL<br />

La surface articulaire du temporal est constituée de deux parties : le tubercule articulaire du<br />

temporal et la fosse mandibulaire qui le prolonge en arrière.<br />

La fosse mandibulaire est divisée en deux parties par la scissure pétro-tympano-squameuse :<br />

une portion antérieure appartenant au temporal et faisant partie intégrante de l’articulation<br />

temporo-mandibulaire et une partie postérieure, en arrière de la fissure qui appartient à l’os<br />

tympanal et qui n’est pas articulaire.<br />

- Le tubercule articulaire du temporal est une saillie transversale arrondie à grand<br />

axe transversal. Sur l’os sec, celui-ci est convexe dans le sens antéro-postérieur et<br />

légèrement concave transversalement. La concavité transversale est comblée sur<br />

l’os frais par le cartilage articulaire qui rétablit une convexité dans tous les sens du<br />

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tubercule articulaire. Si la convexité transversale persiste, c’est un facteur<br />

favorisant des luxations mandibulaires.<br />

- La fosse mandibulaire correspond à une partie fortement concave et amincie de<br />

l’os temporal en arrière du tubercule articulaire. Elle est aussi recouverte de<br />

cartilage articulaire. Sa limite postérieure est constituée par la fissure pétro-<br />

tympano-squameuse.<br />

CONDYLE <strong>MANDIBULAIRE</strong> OU TETE <strong>MANDIBULAIRE</strong><br />

Il constitue le prolongement postéro-supérieur de la branche mandibulaire. Le condyle est<br />

relié à la branche mandibulaire par une zone amincie, le col du condyle. Globalement convexe<br />

dans tous les sens a une forme générale ovoïde dont le grand axe est oblique en arrière et en<br />

dedans. Les deux axes des condyles droit et gauche se croisent au niveau du 1/3 antérieur du<br />

foramen magnum selon un angle de 130 à 140°.<br />

Dans le sens antéro-postérieur, le condyle présente une convexité irrégulière constituant<br />

deux versants :<br />

- Un versant antérieur, régulièrement arrondi à grand rayon de courbure, donnant<br />

une surface presque plate regardant en avant et en haut.<br />

- Un versant postérieur, presque vertical qui forme avec le précédent une crête<br />

mousse transversale. Cette partie n’est pas fonctionnelle.<br />

Dans le sens transversal, le condyle mandibulaire est régulièrement convexe.<br />

Par rapport à la branche mandibulaire, le condyle mandibulaire est déjeté en dedans.<br />

Au niveau des pôles latéral et médial du condyle (ou processus condylaire) se trouvent une<br />

petite éminence : les processus condylaire latéral et médial sur lesquels se fixent le ligament<br />

latéral et le ligament médial de l’articulation temporo-mandibulaire.<br />

III- DISQUE ARTICULAIRE<br />

Le disque articulaire partage l’articulation en deux compartiments l’un supérieur dit disco-<br />

temporal et l’autre inférieur dit condylo-discal. Chacun de ce compartiment est le siège de<br />

mouvements particuliers au cours des mouvements mandibulaires. Le compartiment inférieur<br />

est le siège des mouvements de rotation pure retrouvés au début de l’ouverture buccale et le<br />

compartiment supérieur est le siège de mouvement de translation antéro-postérieur lors de la<br />

poursuite de l’ouverture buccale.<br />

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TERMINOLOGIE<br />

On parle de disque articulaire et non de ménisque. Le mot disque vient du latin « discus »,<br />

« palet », structure aplatie verticalement et à bord arrondie. Le nom de ménisque vient du<br />

grec « meniskos » qui signifie croissant. On parlera donc de disque de l’A.T.M. et de<br />

ménisque du genou.<br />

Au plan fonctionnel, les deux structures ont des rôles différents :<br />

- Un ménisque facilite les déplacements articulaires sans être déterminant dans les<br />

mouvements. Le disque de l’ATM, est actif lors des déplacements,<br />

- Le disque de l’ATM sépare l’articulation en 2, ce n’est pas le cas d’un ménisque,<br />

- Les altérations d’un ménisque ne modifient pas totalement la fonction de<br />

CONSTITUTION<br />

l’articulation ce qui n’est pas le cas au niveau de l’ATM.<br />

Le disque est constitué d’une trame collagénique disposée de manière variable selon les zones<br />

au sein de laquelle se trouvent des protéoglycanes et de l’eau.<br />

On y trouve aussi :<br />

- Du dermatane sulfate dans la matrice extracellulaire, à la périphérie du disque<br />

(stricto sensu). Il régulerait l’assemblage des fibres de collagène et influerait sur<br />

leur résistance,<br />

- Dans l’épaisseur du disque, on trouve: du chondroïtine sulfate, de l’acide<br />

MORPHOLOGIE<br />

hyaluronique, des glucosaminoglycanes (5% du poids du disque) qui jouent un rôle<br />

capital dans la rétention de l’eau.<br />

On compare la forme générale du disque articulaire à un globule rouge c’est-à-dire, aplati<br />

verticalement avec un bourrelet périphérique et un centre aminci. Le bourrelet périphérique<br />

est d’épaisseur irrégulière : le bourrelet postérieur est le plus épais puis, c’est le bourrelet<br />

antérieur, le bourrelet médial et enfin le bourrelet latéral qui est très peu marqué.<br />

Cette lentille bi-concave présente dont 5 zones distinctes :<br />

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1. La zone discale antérieure ou pré-discale , ne fait pas partie à proprement parler du<br />

disque. Appelée par Rees « expansion antérieure du ménisque », elle donne selon<br />

de nombreux auteurs (Couly, Gaudy, Gola, Le Toux, Scheffer) insertion aux<br />

muscles masséter, temporal et ptérygoïdien latéral. Pour Couly, elle est la<br />

continuité histologique du disque mais, en diffère fonctionnellement car elle est<br />

riche en corpuscules proprioceptives,<br />

2. Le bourrelet discal antérieur est constitué de fibres de collagène orientées dans les<br />

trois directions de l’espace. Cette disposition complexe permet au disque de<br />

résister aux cisaillements transversaux,<br />

3. La zone intermédiaire dont la structure est voisine de celle du bourrelet antérieur,<br />

mais du fait de sa faible épaisseur, les fibres de collagène sont orientées<br />

longitudinalement. Cette région est dépourvue de vascularisation et d’innervation.,<br />

4. Le bourrelet postérieur est le bourrelet le plus important. Il a la même structure que<br />

le bourrelet antérieur,<br />

5. La zone bilaminaire présente, comme son nom l’indique, après un segment<br />

commun, deux feuillets :<br />

a. Le feuillet ou lame supérieure.<br />

Le feuillet supérieur se dirige verticalement en haut et en arrière pour se<br />

terminer sur la lèvre antérieure de la fissure pétro-tympanique. Ce feuillet<br />

contient des fibres élastiques qui permettent un rappel postérieur du disque<br />

b. Le feuillet inférieur est quant à lui dépourvu de fibres élastiques, les fibres<br />

suivent le versant postérieur de condyle mandibulaire pour se fixer au<br />

niveau du col.<br />

Entre les deux feuillets de la zone bilaminaire se trouve une zone constituée<br />

d’un tissu fibro-vasculaire de texture lâche alimenté par le plexus ptérygoïdien<br />

et la veine maxillaire qui joue un rôle d’amortisseur lors du recul mandibulaire.<br />

Ce coussin se remplit lors de l’ouverture buccale et se vide lors de la fermeture.<br />

IV- CAPSULE ARTICULAIRE ET SYNOVIALE<br />

CAPSULE<br />

La conception classique définit la capsule est classiquement définie comme un manchon<br />

fibreux en forme de tronc de cône, d’épaisseur variable, entourant l’articulation se fixant en<br />

haut sur le pourtour de la surface articulaire du temporal et en bas sur le col du condyle.<br />

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La conception actuelle est qu’il n’existe pas de capsule entant qu’entité fermant l’articulation.<br />

Ce que l’on peut considérer comme capsule est en fait constitué par les muscles et ligaments<br />

environnants entre lesquels des fibres complémentaires viennent combler les vides. Il ne s’agit<br />

pas à proprement parlé d’une capsule individualisée.<br />

TISSUS SYNOVIAL<br />

Il est constitué d’une membrane plissée tapissant la face interne des deux cavités articulaires<br />

de chaque A.T.M.<br />

Il sécrète la synovie (mucine + dialysat de plasma) qui permet le glissement des surfaces<br />

articulaires et qui nourrit par imbibition les structures non vascularisées de l’articulation<br />

comme la partie centrale du disque.<br />

Il est constitué d’une membrane plissée tapissant la face interne des deux cavités articulaires<br />

de chaque A.T.M.<br />

Il sécrète la synovie (mucine + dialysat de plasma) qui permet le glissement des surfaces<br />

articulaires et qui nourrit par imbibition les structures non vascularisées de l’articulation<br />

comme la partie centrale du disque.<br />

V- SYSTEME LIGAMENTAIRE<br />

La stabilité des surfaces articulaires est assurée par un double système ligamentaire :<br />

L’un dit intrinsèque au voisinage direct de l’articulation temporo-mandibulaire, ce sont les<br />

ligament latéral et médial.<br />

L’autre dit extrinsèque, plus à distance complète la stabilisation de l’articulation. Ce sont : les<br />

ligaments : sphéno-mandibulaire, stylo-mandibulaire et ptérygo-mandibulaire ou raphé<br />

ptérygo-mandibulaire.<br />

LIGAMENTS INTRINSEQUES<br />

Ligament latéral Court épais, fibreux, il a la forme d’un éventail ouvert vers le haut. Il est<br />

tendu de l’arcade Zygomatique jusqu’au tubercule condylien latéral.<br />

On lui décrit classiquement 2 faisceaux :<br />

• Postérieur : la corde zygomatico-mandibulaire<br />

• Antérieur: la bandelette zygomatico-mandibulaire<br />

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Ligament médial<br />

Tendu du bord interne de la fosse mandibulaire au tubercule condylien médial, il est très ténu<br />

et se confond avec les insertions du ptérygoïdien latéral sur la face médiale du col du condyle<br />

mandibulaire.<br />

LIGAMENTS EXTRINSEQUES<br />

Ligament Sphéno-mandibulaire<br />

Ligament constant de l’aponévrose inter-ptérygoïdienne va de l’épine du sphénoïde à la<br />

lingula et l’anti-lingula. Constant et souvent puissant c’est un moyen de contention important<br />

de l’articulation.<br />

Ligament stylo-mandibulaire<br />

Chez les carnivores, ce ligament est très puissant.<br />

Chez l’homme, il est constant mais plus gracile. Il joue le rôle d’une bande d’arrêt lors du<br />

mouvement d’abaissement mandibulaire en propulsion.<br />

Il va du bord antérieur du processus styloïde au bord postérieur de l’angle mandibulaire<br />

Raphé ptérygo-mandibulaire<br />

Extrêmement inconstant, il n’est en fait qu’un renforcement exceptionnel de l’intersection<br />

entre l’aponévrose buccinatrice et les aponévroses du ptérygoïdien médial et l’aponévrose<br />

intra-pharyngienne. Quand il existe, il n’entrave jamais les mouvements mandibulaires.<br />

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