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L'usufruit et le nu-propriétaire d'un fonds agricole - Le Journal des ...

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Jdm3_061-062-FT Usufruit 8/08/05 11:43 Page 61<br />

<strong>Le</strong> démembrement du droit de propriété peut présenter<br />

de nombreux avantages, notamment en matière de transmission<br />

successora<strong>le</strong>. En pratique, un occupant peut se<br />

réserver <strong>le</strong> droit de jouissance de son bien, <strong>et</strong> céder à une<br />

autre personne simp<strong>le</strong>ment la <strong>nu</strong>e-propriété (qui comprend<br />

<strong>le</strong> droit de céder <strong>le</strong> bien), dont la va<strong>le</strong>ur est alors<br />

considérab<strong>le</strong>ment minorée. Dans ce cadre, la commune<br />

dispose d’un droit de préemption sur la cession à titre onéreux<br />

de l’usufruit ou de la <strong>nu</strong>e-propriété. Un moyen pour<br />

el<strong>le</strong> de constituer une réserve foncière à moindre coût…<br />

<strong>Le</strong> démembrement de propriété confère plusieurs<br />

droits réels sur un même bien au <strong>nu</strong>-<strong>propriétaire</strong> <strong>et</strong> à<br />

l’usufruitier. Juridiquement, <strong>le</strong> <strong>nu</strong>-<strong>propriétaire</strong> est<br />

celui qui a <strong>le</strong> droit de disposer du bien, mais qui ne peut ni<br />

en user ni en jouir. Ces deux dernières prérogatives sont cel<strong>le</strong>s<br />

de l’usufruitier. L’artic<strong>le</strong> 578 du Code civil définit précisément<br />

l’usufruit comme « <strong>le</strong> droit de jouir <strong>des</strong> choses dont<br />

un autre à la propriété, comme <strong>le</strong> <strong>propriétaire</strong> lui-même,<br />

mais à charge d’en conserver la substance ». C<strong>et</strong>te jouissance<br />

peut être limitée dans <strong>le</strong> temps ou revêtir <strong>le</strong> caractère<br />

viager, de sorte que <strong>le</strong> décès m<strong>et</strong>te fin au démembrement de<br />

propriété par réunion, entre <strong>le</strong>s mains d’une même personne,<br />

de l’ensemb<strong>le</strong> <strong>des</strong> attributs de la propriété. L’intérêt est<br />

qu’aucun droit de mutation n’est dû lorsque la réunion<br />

résulte de l’extinction naturel<strong>le</strong> de l’usufruit (art. 1133 du<br />

Code général <strong>des</strong> impôts) par expiration du temps prévu<br />

pour l’usufruit ou par <strong>le</strong> décès de l’usufruitier.<br />

Mais plusieurs autres questions se posent. <strong>Le</strong> bien peut-il<br />

être mis en location par <strong>le</strong> seul usufruitier ? Faut-il distinguer<br />

selon qu’il s’agit d’un bail d’habitation ou d’un bail<br />

professionnel ou selon qu’il y a bail rural ou bail commercial,<br />

en raison <strong>des</strong> droits à renouvel<strong>le</strong>ment du locataire à la<br />

fin de la période contractuel<strong>le</strong> ? A qui incombent <strong>le</strong>s charges<br />

grevant <strong>le</strong> bien ? <strong>Le</strong> droit d’usufruit ou de <strong>nu</strong>e-propriété<br />

est-il cessib<strong>le</strong> à titre onéreux ? La commune <strong>et</strong> <strong>le</strong><br />

fermier disposent-ils alors du droit de préemption ?<br />

1. <strong>Le</strong>s pouvoirs de l’usufruitier <strong>et</strong> <strong>le</strong> bail rural<br />

AFFAIRES RURALES<br />

L’usufruit <strong>et</strong> <strong>le</strong> <strong>nu</strong>-<strong>propriétaire</strong> d’un <strong>fonds</strong> agrico<strong>le</strong><br />

L’usufruitier peut accomplir seul <strong>le</strong>s actes d’administration<br />

qui relèvent d’une exploitation norma<strong>le</strong> du bien. Il s’agit<br />

donc d’une gestion conservant au patrimoine sa va<strong>le</strong>ur <strong>et</strong><br />

<strong>le</strong> faisant fructifier. Par opposition, l’acte de disposition<br />

revient au <strong>nu</strong>-<strong>propriétaire</strong> (vente tota<strong>le</strong> ou partiel<strong>le</strong>, prise<br />

d’une servitude…).<br />

> Droit de jouissance<br />

<strong>Le</strong> droit de jouissance dont dispose l’usufruitier lui perm<strong>et</strong><br />

de récolter <strong>le</strong>s fruits :<br />

✗ naturels : l’artic<strong>le</strong> 583 du Code Civil <strong>le</strong>s définit comme<br />

« ceux qui sont <strong>le</strong> produit spontané de la terre. <strong>Le</strong> produit<br />

<strong>et</strong> <strong>le</strong> croît <strong>des</strong> animaux sont aussi <strong>des</strong> fruits naturels » ;<br />

✗ industriels : il s’agit, précise <strong>le</strong> 2° alinéa de ce même artic<strong>le</strong>,<br />

<strong>des</strong> fruits « qu’on obtient par culture », c’est-à-dire, par<br />

fiches techniques<br />

exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s récoltes de céréa<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s fruits du verger ou de<br />

la vigne ;<br />

✗ civils : ce sont « <strong>le</strong>s loyers <strong>des</strong> maisons, <strong>le</strong>s intérêts <strong>des</strong><br />

sommes exigib<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s arrérages <strong>des</strong> rentes. <strong>Le</strong>s prix <strong>des</strong><br />

baux à ferme sont aussi rangés dans la classe <strong>des</strong> fruits<br />

civils » (art. 584 du Code civil).<br />

> Entr<strong>et</strong>ien du bien<br />

L’usufruitier n’est te<strong>nu</strong> qu’aux réparations d’entr<strong>et</strong>ien. <strong>Le</strong>s<br />

grosses réparations demeurent à la charge du <strong>propriétaire</strong>,<br />

à moins qu’el<strong>le</strong>s n’aient été occasionnées par <strong>le</strong> défaut de<br />

réparation d’entr<strong>et</strong>ien, depuis l’ouverture de l’usufruit<br />

(art. 605 du Code civil). L’artic<strong>le</strong> 606 du même Code civil<br />

précise que <strong>le</strong>s grosses réparations sont cel<strong>le</strong>s <strong>des</strong> gros<br />

murs, <strong>des</strong> poutres, charpentes <strong>et</strong> couvertures.<br />

> Conclusion d’un bail<br />

L’artic<strong>le</strong> 595 du Code civil prévoit, en son dernier alinéa,<br />

que « l’usufruitier ne peut, sans <strong>le</strong> concours du <strong>nu</strong>-<strong>propriétaire</strong>,<br />

donner à bail un <strong>fonds</strong> rural ou un immeub<strong>le</strong> à usage<br />

commercial, industriel ou artisanal. A défaut d’accord<br />

du <strong>nu</strong>-<strong>propriétaire</strong>, l’usufruitier peut être autorisé par justice<br />

à passer seul c<strong>et</strong> acte ».<br />

C<strong>et</strong> accord du <strong>nu</strong>-<strong>propriétaire</strong> à la conclusion du bail<br />

concerne tous <strong>le</strong>s baux de biens ruraux, qu’ils soient ou non<br />

soumis au statut du fermage (Cass. civ. 3, 27 février 1973),<br />

mais pas <strong>le</strong>s conventions d’occupation précaire (Cass.<br />

civ. 3, 29 novembre 1995). Ces dernières sont prévues par<br />

l’artic<strong>le</strong> L. 411-2 du Code rural <strong>et</strong> visent notamment l’exploitation<br />

temporaire d’un bien dont l’utilisation principa<strong>le</strong><br />

n’est pas agrico<strong>le</strong> ou dont la <strong>des</strong>tination agrico<strong>le</strong> doit<br />

être changée. Il peut donc s’agir de réserves foncières<br />

acquises par la commune <strong>et</strong> exploitées par <strong>des</strong> agriculteurs<br />

dans l’attente par exemp<strong>le</strong> d’un proj<strong>et</strong> d’aménagement.<br />

<strong>Le</strong> <strong>nu</strong>-<strong>propriétaire</strong> peut, s’il n’a pas donné son accord<br />

– pourtant nécessaire en l’espèce –, demander la <strong>nu</strong>llité<br />

du bail sans même devoir attendre la fin de l’usufruit (Cass.<br />

civ. 3., 16 décembre 1987). Cependant, <strong>le</strong> preneur pourra<br />

échapper à l’an<strong>nu</strong>lation de son bail en arguant qu’il y a eu<br />

mandat apparent dans <strong>le</strong>s pouvoirs de l’usufruitier, qu’il ne<br />

lui appartient pas de vérifier lors de la conclusion du bail<br />

(Cass. civ. 3, 5 avril 1995).<br />

A r<strong>et</strong>enir : l’accord du <strong>nu</strong>-<strong>propriétaire</strong> est nécessaire pour<br />

la conclusion d’un bail rural.<br />

Ce dispositif ne s’applique qu’aux baux ruraux <strong>et</strong> aux<br />

immeub<strong>le</strong>s à usage commercial, industriel ou artisanal soumis<br />

au statut de la propriété commercia<strong>le</strong> (art. L. 145-1 <strong>et</strong><br />

suiv. du Code de commerce). Il ne concerne pas <strong>le</strong>s baux<br />

d’habitation ou professionnels, <strong>le</strong> locataire ne disposant<br />

pas d’un droit au renouvel<strong>le</strong>ment ou au maintien dans<br />

<strong>le</strong>s lieux.<br />

En matière forestière, il convient de signa<strong>le</strong>r que l’artic<strong>le</strong><br />

R. 222-31 du Code forestier, modifié par l’artic<strong>le</strong> 5 du décr<strong>et</strong><br />

n° 2003-941 du 30 septembre 2003, nécessite que la<br />

présentation d’un plan simp<strong>le</strong> de gestion, <strong>le</strong>s deman<strong>des</strong><br />

d’autorisations de coupes <strong>et</strong> l’engagement d’exploiter<br />

suite page 62 ><br />

www.journal<strong>des</strong>maires.com – mars 2005 – <strong>Journal</strong> <strong>des</strong> Maires – 61


Jdm3_061-062-FT Usufruit 8/08/05 11:43 Page 62<br />

fiches techniques<br />

> suite de la page 61<br />

soient validés conjointement par <strong>le</strong> <strong>nu</strong>-<strong>propriétaire</strong> <strong>et</strong> par<br />

l’usufruitier.<br />

> Renouvel<strong>le</strong>ment du bail<br />

<strong>Le</strong> renouvel<strong>le</strong>ment est assimilé à la conclusion du bail initial<br />

(Cass. civ. 3, 24 mars 1999). <strong>Le</strong> <strong>nu</strong>-<strong>propriétaire</strong> doit, en<br />

conséquence, intervenir pour chaque renouvel<strong>le</strong>ment d’un<br />

bail commercial, mais pas d’un bail rural. En eff<strong>et</strong>, <strong>le</strong> statut<br />

du fermage prévoit que <strong>le</strong> bail rural se renouvel<strong>le</strong> par tacite<br />

reconduction. L’artic<strong>le</strong> L. 411-46 du Code rural précise à<br />

c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> que « <strong>le</strong> preneur a droit au renouvel<strong>le</strong>ment du<br />

bail, nonobstant toutes clauses, stipulations ou arrangements<br />

contraires, à moins que <strong>le</strong> bail<strong>le</strong>ur ne justifie de<br />

l’un <strong>des</strong> motifs graves <strong>et</strong> légitimes mentionnés à l’artic<strong>le</strong><br />

L. 411-53 ou n’invoque <strong>le</strong> droit de reprise dans <strong>le</strong>s conditions<br />

prévues aux artic<strong>le</strong>s L. 411-57 à L. 411-63, L. 411-66 <strong>et</strong><br />

L. 411-67 ». Hors <strong>le</strong>s cas limitativement é<strong>nu</strong>mérés, <strong>le</strong> fermier<br />

a droit au renouvel<strong>le</strong>ment de son bail. C<strong>et</strong>te disposition<br />

étant d’ordre public, toute disposition contractuel<strong>le</strong><br />

contraire est réputée non écrite <strong>et</strong> devient, dès lors, sans<br />

eff<strong>et</strong>. Dans ces conditions, il n’est pas nécessaire de faire<br />

intervenir <strong>le</strong> <strong>nu</strong>-<strong>propriétaire</strong> au renouvel<strong>le</strong>ment (Cass. civ. 3,<br />

10 avril 2002).<br />

> Congé<br />

En sa qualité de bail<strong>le</strong>ur, l’usufruitier peut seul donner<br />

congé au preneur en place, sans que <strong>le</strong> concours du <strong>nu</strong>-<strong>propriétaire</strong><br />

soit requis (Cass. civ. 3, 15 mars 2000).<br />

> Autorisation de cession du bail rural<br />

L’autorisation de cession du bail rural peut être accordée<br />

par l’usufruitier sans <strong>le</strong> consentement du <strong>nu</strong>-<strong>propriétaire</strong><br />

(Cass. civ. 3, 7 juin 2000). L’artic<strong>le</strong> L. 411-35 du Code rural<br />

précise que « nonobstant <strong>le</strong>s dispositions de l’artic<strong>le</strong> 1717<br />

du Code civil, toute cession de bail est interdite, sauf si<br />

la cession est consentie, avec l’agrément du bail<strong>le</strong>ur, au<br />

profit du conjoint du preneur participant à l’exploitation<br />

ou aux <strong>des</strong>cendants du preneur ayant atteint l’âge de la<br />

majorité… »<br />

> Améliorations apportées au <strong>fonds</strong> loué<br />

Seul l’usufruitier peut autoriser <strong>des</strong> améliorations sur <strong>le</strong><br />

<strong>fonds</strong> loué. Ces dernières donnent droit, en fin de bail, à<br />

une indemnisation à la charge du seul usufruitier (Cass. civ. 3,<br />

5 mars 2003). L’usufruitier étant considéré comme <strong>le</strong> bail<strong>le</strong>ur<br />

du <strong>fonds</strong>, c’est à lui qu’il incombe d’effectuer <strong>le</strong>s réparations<br />

qui ne sont pas à la charge du fermier.<br />

2. La vente de l’usufruit <strong>et</strong> <strong>le</strong> droit de préemption<br />

> Va<strong>le</strong>ur du démembrement du droit de propriété<br />

Lorsque <strong>le</strong> droit de propriété est viager, la va<strong>le</strong>ur de son<br />

démembrement est fixée par l’administration fisca<strong>le</strong>, en<br />

fonction d’un barème qui tient compte de l’espérance de<br />

vie statistique (voir tab<strong>le</strong>au ci-contre, en haut).<br />

Lorsque l’usufruit n’est que temporaire, sa va<strong>le</strong>ur est estimée<br />

à 23 % de cel<strong>le</strong> de la p<strong>le</strong>ine propriété pour chaque<br />

période de 10 ans de la durée de l’usufruit, <strong>et</strong> ce quel que<br />

soit l’âge de l’usufruitier.<br />

L’usufruit <strong>et</strong> la <strong>nu</strong>e-propriété peuvent être vendus isolément<br />

62 – <strong>Journal</strong> <strong>des</strong> Maires – mars 2005 – www.journal<strong>des</strong>maires.com<br />

AFFAIRES RURALES<br />

ou concomitamment. L’artic<strong>le</strong> 621 du Code civil dispose à<br />

c<strong>et</strong> égard que « la vente de la chose suj<strong>et</strong>te à usufruit ne<br />

fait aucun changement dans <strong>le</strong> droit de l’usufruitier ; il<br />

conti<strong>nu</strong>e de jouir de son usufruit s’il n’y a pas formel<strong>le</strong>ment<br />

renoncé ».<br />

Va<strong>le</strong>ur du démembrement du droit de propriété<br />

Age de Va<strong>le</strong>ur de Va<strong>le</strong>ur de la<br />

l’usufruitier l’usufruit <strong>nu</strong>e-propriété<br />

Jusqu’à 20 ans 90 % 10 %<br />

De 21 à 30 ans 80 % 20 %<br />

De 31 à 40 ans 70 % 30 %<br />

De 41 à 50 ans 60 % 40 %<br />

De 51 à 60 ans 50 % 50 %<br />

De 61 à 70 ans 40 % 60 %<br />

De 71 à 80 ans 30 % 70 %<br />

De 81 à 90 ans 20 % 80 %<br />

Au-delà de 91 ans 10 % 90 %<br />

> Droit de préemption<br />

La cession à titre onéreux d’un démembrement de propriété<br />

est-el<strong>le</strong> soumise au droit de préemption urbain ?<br />

Bien que la jurisprudence n’ait pas eu à connaître du problème,<br />

il est admis que la commune peut préempter la vente<br />

de la <strong>nu</strong>e-propriété <strong>et</strong>/ou de l’usufruit. El<strong>le</strong> peut ainsi<br />

disposer <strong>des</strong> droits sur <strong>le</strong> bien, dans la limite, bien entendu,<br />

<strong>des</strong> attributs du démembrement de propriété.<br />

<strong>Le</strong> fondement juridique repose sur l’artic<strong>le</strong> L. 313-1 du Code<br />

de l’urbanisme, qui précise que sont soumis au droit de préemption<br />

urbain « tout immeub<strong>le</strong> ou ensemb<strong>le</strong> de droits<br />

sociaux donnant vocation à l’attribution en propriété ou<br />

en jouissance d’un immeub<strong>le</strong> ou d’une partie d’immeub<strong>le</strong>,<br />

bâti ou non bâti, lorsqu’ils sont aliénés volontairement, à<br />

titre onéreux sous quelque forme que ce soit ».<br />

<strong>Le</strong> fermier dispose éga<strong>le</strong>ment (mais en second rang) du<br />

droit de préemption. L’artic<strong>le</strong> L. 412-2 du Code rural prévoit<br />

que <strong>le</strong> droit de préemption du preneur en place s’exerce<br />

« en cas de vente portant sur la <strong>nu</strong>e-propriété ou l’usufruit,<br />

à moins que l’acquéreur ne soit, selon <strong>le</strong> cas, <strong>nu</strong>-<strong>propriétaire</strong><br />

du bien vendu en usufruit ou usufruitier du bien vendu<br />

en <strong>nu</strong>e-propriété ».<br />

Autrement dit, <strong>le</strong> fermier ne peut pas préempter lorsque<br />

l’opération consiste à regrouper entre <strong>le</strong>s mêmes mains <strong>le</strong>s<br />

démembrements de propriété.<br />

Soulignons, enfin, que l’exception de parenté fait échec au<br />

droit de préemption. L’artic<strong>le</strong> L. 412-1 du Code rural indique<br />

que ce droit est inopérant en cas d’aliénation à titre onéreux<br />

consentie à <strong>des</strong> parents ou alliés jusqu’au troisième degré<br />

inclus, à moins que <strong>le</strong> fermier n’ait lui-même c<strong>et</strong>te qualité.<br />

Aucune réserve n’est prévue par <strong>le</strong> texte concernant la cession<br />

<strong>des</strong> ventes d’usufruit <strong>et</strong> de <strong>nu</strong>-propriété. Dès lors, l’existence<br />

d’un lien de parenté peut faire obstac<strong>le</strong> à l’exercice du<br />

droit de préemption (Cass. civ. 3, 16 juin 1991).<br />

Michel Casassus<br />

chargé d’enseignement en DESS de droit agrico<strong>le</strong><br />

université Paris I – Panthéon-Sorbonne<br />

s<strong>et</strong>ac@journal<strong>des</strong>maires.com

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