N° 252 - Recherche et Technologie

sur orbite deux satellites de l’Esa: le Smos (Soil
Moisture and Ocean Salinity) qui doit, dans le
cadre du programme scientifique Earth
Explorer, mesurer l’humidité des sols et la salinité
des océans, ainsi que Proba-2 qui est le
deuxième micro-satellite «made in Belgium».
Réalisé par Verhaert Space (maîtrise d’œuvre,
intégration) et Spacebel (informatique de bord),
cet observatoire solaire, petit et compact, de 130
kg utilise un bus miniaturisé avec deux instruments
de fine technologie qui permettront d’en
savoir plus sur les influences de notre étoile sur
notre planète: Swap (Sun Watcher using Aps
detectors and image processing) du Centre spatial
de Liège et Lyra (Lyman alpha Radiometer)
de l’Observatoire royal de Belgique. Ces deux
instruments ont obligé l’industrie belge (optique
et électronique) de se surpasser.
À bord de Proba-2, se trouvent des équipements
technologiques à tester en vue de missions
futures dans l’espace: un senseur numérique
du Soleil, un pointeur stellaire (star
tracker), la nano-caméra X-Cam, des fibres sensitives
de température et de pression, un magnétomètre
de grande précision, un propulseur
électrique au xenon et un générateur de gaz
froid… La mission Proba-2 se déroulera sur
une orbite héliosynchrone (synchronisée avec le
Soleil) à 728 km d’altitude. Elle sera contrôlée
depuis la station Esa de Redu (province du
Luxembourg) par Redu Space Services au
moyen de systèmes fournis par Spacebel. À
noter que Proba-1, en orbite depuis le 22 octobre
2001 continue à bien se comporter: il envoie
sur demande des images de la surface terrestre.
D’ores et déjà, l’Esa a commandé à Verhaert
Space le Proba-V qui sera lancé en 2012 pour
garantir la continuité des prises de vues
Végétation.
Théo PIRARD
Beau temps
pour les comsats
En ce temps de crise économique, il n’y a pas que de nouvelles
alarmantes. Les opérateurs de satellites de télécommunications
et de télévision tirent parti de la transmission numérique pour
proposer la haute définition (bientôt la Tv en 3D), la large bande et des
services mobiles. À la conférence Satellite 2009 de Washington, D.C.,
Ses (Luxembourg) et Eutelsat (Paris) ont annoncé de beaux bulletins de
santé avec des chiffres d’affaires en hausse. Ils prévoient la poursuite
de leur croissance en 2009 avec la mise en œuvre de satellites plus
puissants.
Ensemble, Ses (qui comprend les systèmes Astra, Sirius, Americom et
New Skies) et Eutelsat (fort proche de l’opérateur espagnol Hispasat
qui a une position dominante sur le marché latino-américain) totalisent
plus de 2,5 milliards d’euros du chiffre d’affaires 2008: 387 millions
d’euros de bénéfices nets pour le premier, près de 213 pour le second.
Tous deux misent sur le développement en Europe des médias numériques,
de nouveaux standards Tv (haute définition, en relief), de
connexions Internet à grande capacité, de la vidéo à bord des véhicules
et sur les portables… Ils ont créé une filiale commune: Solaris Mobile,
basée à Dublin, pour lancer sur le marché européen la diffusion de programmes
Tv et radio vers des terminaux de poche au moyen du relais
en bande S du satellite W2A d’Eutelsat, qui a été lancé le 3 avril du cosmodrome
de Baïkonour.
Quinze satellites, destinés à l’orbite géostationnaire, à 35 800 km à
l’aplomb de l’Équateur, sont en construction au cours des trois prochaines
années: 9 pour Ses et ses filiales, 6 pour Eutelsat. Les plus
remarquables pour renforcer et améliorer les connexions Internet sur
l’ensemble de l’Europe sont: Astra-3B (photo dans le titre), en construction
chez Astrium à Toulouse, sera lancé à la fin de l’année. Ka-Sat,
commandé par Eutelsat à Astrium, durant l’automne 2010. À noter que
la firme Newtec contribue, avec son terminal Sat3Play (téléphone, Tv,
Internet) au succès du service Astra2Connect en bande Ku. Avec son
projet d’équipement Beamsat, il veut passer à la fréquence supérieure
en démontrant la flexibilité des transmissions en bande Ka.
L’Europe à l’affût de l’innovation
L’Esa (Agence spatiale européenne) était à Satellite 2009, représentée
par Jean-Jacques Dordain, directeur général et Magali Vaissière qui
dirige les programmes de télécommunications et d’applications intégrées.
Grâce aux différents volets de son programme Artes (Advanced
Research in Telecommunication Systems), elle reste l’agence la plus
active dans le développement de nouveautés technologiques pour les
satellites de télécommunications. Elle établit des partenariats publicsprivés
pour créer de nouvelles plates-formes et charges utiles.
L’alliance Astrium-Thales Alenia Space, avec le soutien du Cnes
(Centre national d’études spatiales), va tester, en 2012, l’Alphabus de
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Athena 252 / Juin 2009