N° 252 - Recherche et Technologie

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Internet en général et le Web en particulier nous permettent de travailler, mais aussi de rêver... Victor Hugo, par Rodin. (Exposition Victor Hugo). Athena 252 / Juin 2009 Internet V isiter des musées. Musée de l'Hermitage: (http://www.hermitagemuseum.org/). En anglais ou en russe, parcourez les salles et les œuvres. Musées du Vatican (http://mv.vatican.va/). Plusieurs visites virtuelles sont proposées, dont la chapelle Sixtine, la Pinacothèque ou le musée grégorien égyptien. Musée Canadien des Civilisations (http://www.civilisations.ca/) De l'Égypte ancienne aux manuscrits des la Mer Morte, en passant par les civilisations indiennes. Musée de Londres (http://tinyurl.com/qhnnjs). Toute une série d'expositions virtuelles sur des thèmes aussi divers que la mode, les trésors des rois saxons ou la céramique. Pour en apprendre davantage: Museofile (http://www.culture.gouv.fr/documentation/museo/) Renseignements sur plus de 1 300 musées français. Certains proposent des visites virtuelles. Le monde des arts (http://www.lemondedesarts. com/liensmuseesmonde.htm). Liens vers des centaines de musées dans le monde. Museums around the World (http://icom.museum/vlmp/world.html). Visites d'expositions Victor Hugo (http://www.victorhugo2002.culture.fr/). Une formidable exposition à la dimension de celui qui disait: «Dans chaque village un homme tend un flambeau, l'instituteur. Un autre souffle dessus, le curé.» À voir absolument. La légende du Roi Arthur (http://expositions.bnf.fr/arthur). Plusieurs expositions virtuelles organisées par la Bibliothèque nationale de France, donc celle qu'elle consacre au légendaire roi Arthur. Il serait dommage de manquer l'exposition sur le bestiaire (http://expositions.bnf.fr/bestiaire/). Les liens de la page http://expositions.bnf.fr permettent de nourrir l'esprit pendant des semaines. L'Histoire par l'image (http://www.histoire-image.org/). Même durant les vacances, cette exposition passionnera les élèves et les professeurs... RMN Réunion des musées nationaux (France) (http://www.photo.rmn.fr/). Ce site permet de lancer une recherche dans plus de 200 000 photos d'œuvres d'art conservées dans les musées. Enluminures (http://www. enluminures.culture.fr/). De très belles images tirées d'une base de données du Ministère français de la culture. Voir également Enluminor (http://www.enluminor.com/) et notamment son lien vers le Musée virtuel des enluminures. Bibliothèque du Congrès (http://www.loc.gov/exhibits/). 504 La Bibliothèque du Congrès, des États-Unis, propose en permanence plusieurs expositions virtuelles sur des tas de sujets dont par exemple une analyse de l'Adoration des Mages, de Léonard de Vinci. Visites de villes 360 Cities (http://www. 360cities.net/). Ce site propose des visites à 360 degrés de villes et autres lieux du monde (également accessible par Google Earth). A utres visites. Cimetière du Père-Lachaise (http://www.pere-lachaise.com/). Plan et photos des monuments funéraires les plus visités. Aquariums d'Atlanta (http://atlanta.arounder.com/georgia_aquarium/). Déplacez la souris pour visualiser à 360 degrés. D es webcams pour visualiser des sites. Même si les webcams présentent l'inconvénient d'être souvent statiques et donc de ne fournir que des plans fixes, elles permettent de visualiser des lieux comme: les parcs nationaux américains (http://www.yellowstonewinterguide.com/webcams/); Rome (http://www.romexplorer.com/ rome-webcam.htm); Ce site polonais (http://www.worldcam.pl/en/) en propose des centaines sur tous les continents. Créer votre propre visite virtuelle. Il existe sur Internet des bases de données d'images comme Flickr (http://www.flickr.com/), un site communautaire de partage de photos. Vous y trouverez des millions de photos que vous pourrez trier, étiqueter (tags), organiser. Une recherche sur colorado canyon rapporte près de 70 000 clichés ! Vous pouvez également tenter votre chance dans Google Images. Lancez par exemple une recherche sur book of Kells pour obtenir une série de reproductions du livre conservé à Dublin, au Trinity College. Par le biais d'articles tels que celui-ci, nous souhaitons montrer qu'Internet est bien davantage que le courrier électronique ou la recherche d'un mot dans un moteur. Internet en général et le Web en particulier nous permettent de travailler, mais aussi de rêver... Christian VANDEN BERGHEN cvb@brainsfeed.com http://www.brainsfeed.com

Remonter le temps... 505 Info-Physique Le 14 mai dernier, une fusée Ariane 5 a mis en orbite les satellites Planck et Herschel. L'Agence spatiale européenne dispose ainsi de deux télescopes spatiaux aux propriétés extraordinaires. Lorsque Planck aura livré ses données, nous en saurons sans doute un peu plus sur ce qui s'est passé quelques instants après la naissance de l'Univers. Récit d'une folle histoire La tâche d'Herschel, le plus grand télescope jamais envoyé dans l'espace - son miroir a un diamètre de 3,5 mètres alors que celui du télescope Hubble n'est «que» de 2,4 mètres !- paraît assez simple: observer l'espace dans l'infrarouge lointain. De quoi repérer des objets dont le rayonnement est froid, de quelques dizaines à quelques centaines de degrés au-dessus du zéro absolu. C'est le cas de cette immensité interstellaire occupée, pense-t-on, par des gaz et des poussières. Ce qui devrait permettre d'affiner nos connaissances sur la naissance des étoiles. Avant la première seconde Ce que les scientifiques attendent de Planck est très différent et demande quelques explications. À première vue, la tâche du télescope Planck, bien plus petit que Herschel, est mineure puisqu'il doit «simplement» améliorer les performances de deux de ses prédécesseurs, COBE, lancé en 1989 et WMAP, lancé en 2001. Ceux-ci nous ont en effet déjà fourni des cartes de ce fameux rayonnement fossile qui baigne l'ensemble de l'Univers, mais elles restent peu précises alors que, comme on le verra, bien des réponses aux questions posées dépendent de cette précision. Planck devra donc jouer tout en finesse. Il devra aussi, surtout, apporter un autre type d'information, relative à la polarisation de ce rayonnement, c'est-à-dire l'orientation de son champ électromagnétique. Mais en quoi tout cela pourra-t-il faire progresser notre connaissance de l'histoire de l'Univers ? Pour comprendre l'importance des observations qu'effectuera Planck, il faut grossièrement retracer l'histoire de l'Univers depuis son début, le Big Bang. Si les cosmologistes sont loin d'avoir écrit tout le scénario, ils semblent d'accord sur un point: tout s'est joué dans la première seconde ! Ce qui, sur une durée estimée de 13,7 milliards d'années, n'est vraiment pas beaucoup... Le mur au-delà duquel la physique ne peut remonter est celui de l'instant 10 -43 seconde. C'est le fameux «mur de Planck» qui caractérise la fin de la période où la gravitation est quantique. Or, il n'existe pas encore de théorie quantique de la gravitation, ce qui embarrasse bien les scientifiques pour décrire ce qui se passe avant ce moment. Le coup de théâtre se produit donc à cet instant, 10 -43 seconde: la gravité s'affranchit des fluctuations quantiques, elle devient libre, elle se sépare de la superforce unique qui régnait jusque là; l'Univers entre en croissance... c'est-à-dire qu'il devait mesurer environ 10 -35 mètre, soit 10 20 fois plus petit que le noyau d'un atome ! La force de gravité ne s'appliquera désormais plus aux particules mais par effet cumulatif sur d'énormes masses. Par contre, le domaine des particules est alors régi par une Carte, dressée par le satellite WMAP en 2003, du rayonnement fossile de l'Univers, émis environ 380 000 ans après le Big Bang. Cette carte a permis de confirmer l'âge de l'Univers (13,7 milliards d'années), sa composition (seulement 4% de matière «visible») et le fait qu'il est toujours en expansion. Le satellite Planck... a fait l'objet de tests sous-vide et dans l'ultra-froid au Centre spatial de Liège (CSL). Plusieurs acteurs universitaires et industriels wallons ont d'ailleurs participé à la réalisation de ce satellite. De plus amples détails sur le satellite et les tests liégeois sont à lire et à visionner sur le site de vulgarisation de l'ULg, à l'adresse http://reflexions.ulg.ac.be/cms/c_14415/planck-est-a-liege Athena 252 / Juin 2009

Remonter le temps...<br />

505<br />

Info-Physique<br />

Le 14 mai dernier, une fusée Ariane 5 a mis en orbite les satellites Planck <strong>et</strong> Herschel. L'Agence<br />

spatiale européenne dispose ainsi de deux télescopes spatiaux aux propriétés extraordinaires.<br />

Lorsque Planck aura livré ses données, nous en saurons sans doute un peu plus sur<br />

ce qui s'est passé quelques instants après la naissance de l'Univers. Récit d'une folle histoire<br />

La tâche d'Herschel, le plus grand télescope jamais<br />

envoyé dans l'espace - son miroir a un diamètre de<br />

3,5 mètres alors que celui du télescope Hubble<br />

n'est «que» de 2,4 mètres !- paraît assez simple: observer<br />

l'espace dans l'infrarouge lointain. De quoi repérer des<br />

obj<strong>et</strong>s dont le rayonnement est froid, de quelques dizaines<br />

à quelques centaines de degrés au-dessus du zéro absolu.<br />

C'est le cas de c<strong>et</strong>te immensité interstellaire occupée,<br />

pense-t-on, par des gaz <strong>et</strong> des poussières. Ce qui devrait<br />

perm<strong>et</strong>tre d'affiner nos connaissances sur la naissance des<br />

étoiles.<br />

Avant la première seconde<br />

Ce que les scientifiques attendent de Planck est très différent<br />

<strong>et</strong> demande quelques explications. À première vue,<br />

la tâche du télescope Planck, bien plus p<strong>et</strong>it que<br />

Herschel, est mineure puisqu'il doit «simplement» améliorer<br />

les performances de deux de ses prédécesseurs,<br />

COBE, lancé en 1989 <strong>et</strong> WMAP, lancé en 2001. Ceux-ci<br />

nous ont en eff<strong>et</strong> déjà fourni des cartes de ce fameux<br />

rayonnement fossile qui baigne l'ensemble de l'Univers,<br />

mais elles restent peu précises alors que, comme on le<br />

verra, bien des réponses aux questions posées dépendent<br />

de c<strong>et</strong>te précision. Planck devra donc jouer tout en<br />

finesse. Il devra aussi, surtout, apporter un autre type d'information,<br />

relative à la polarisation de ce rayonnement,<br />

c'est-à-dire l'orientation de son champ électromagnétique.<br />

Mais en quoi tout cela pourra-t-il faire progresser notre<br />

connaissance de l'histoire de l'Univers ?<br />

Pour comprendre l'importance des observations qu'effectuera<br />

Planck, il faut grossièrement r<strong>et</strong>racer l'histoire de<br />

l'Univers depuis son début, le Big Bang. Si les cosmologistes<br />

sont loin d'avoir écrit tout le scénario, ils semblent<br />

d'accord sur un point: tout s'est joué dans la première<br />

seconde ! Ce qui, sur une durée estimée de 13,7 milliards<br />

d'années, n'est vraiment pas beaucoup... Le mur au-delà<br />

duquel la physique ne peut remonter est celui de l'instant<br />

10 -43 seconde. C'est le fameux «mur de Planck» qui caractérise<br />

la fin de la période où la gravitation est quantique.<br />

Or, il n'existe pas encore de théorie quantique de la gravitation,<br />

ce qui embarrasse bien les scientifiques pour<br />

décrire ce qui se passe avant ce moment.<br />

Le coup de théâtre se produit donc à c<strong>et</strong> instant, 10 -43<br />

seconde: la gravité s'affranchit des fluctuations quantiques,<br />

elle devient libre, elle se sépare de la superforce<br />

unique qui régnait jusque là; l'Univers entre en croissance...<br />

c'est-à-dire qu'il devait mesurer environ 10 -35<br />

mètre, soit 10 20 fois plus p<strong>et</strong>it que le noyau d'un atome !<br />

La force de gravité ne s'appliquera désormais plus aux<br />

particules mais par eff<strong>et</strong> cumulatif sur d'énormes masses.<br />

Par contre, le domaine des particules est alors régi par une<br />

Carte, dressée par le satellite WMAP en 2003, du rayonnement fossile<br />

de l'Univers, émis environ 380 000 ans après le Big Bang. C<strong>et</strong>te<br />

carte a permis de confirmer l'âge de l'Univers (13,7 milliards d'années),<br />

sa composition (seulement 4% de matière «visible») <strong>et</strong> le fait<br />

qu'il est toujours en expansion.<br />

Le satellite Planck... a fait l'obj<strong>et</strong> de tests sous-vide <strong>et</strong> dans l'ultra-froid au Centre spatial de Liège (CSL). Plusieurs acteurs<br />

universitaires <strong>et</strong> industriels wallons ont d'ailleurs participé à la réalisation de ce satellite. De plus amples détails sur le satellite <strong>et</strong><br />

les tests liégeois sont à lire <strong>et</strong> à visionner sur le site de vulgarisation de l'ULg, à l'adresse http://reflexions.ulg.ac.be/cms/c_14415/planck-est-a-liege<br />

Athena <strong>252</strong> / Juin 2009

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