N° 252 - Recherche et Technologie
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La question est évidemment de savoir comment<br />
ce lointain cousin a pu coloniser les îles indonésiennes.<br />
Certes son cerveau, d'une capacité de<br />
650 à 1250 centimètres cubes, lui perm<strong>et</strong>tait-il<br />
des actions «raisonnées» <strong>et</strong> sa taille de 145 à 180<br />
cm lui donnait déjà bien des possibilités. Toutefois,<br />
on pense plus simplement que les périodes<br />
de glaciation qu'il a dû connaître ont permis que<br />
la mer se r<strong>et</strong>ire <strong>et</strong> crée des passages entre le<br />
continent <strong>et</strong> ce qui constitue des îles aujourd'hui.<br />
Pour mémoire, H. erectus est aussi celui qui a<br />
découvert le feu…<br />
481<br />
Info-Bio<br />
Et après ? Il y a eu le costaud de la famille,<br />
Homo neandertalensis, puis le malin: Homo<br />
sapiens; nous, en somme. Et demain? Ça, il est<br />
trop tôt pour le dire. Peut-être une nouvelle<br />
espèce est-elle occupée à apparaître, puisque<br />
certains scientifiques font déjà de nous l'Homo<br />
faber, «l'homme qui fait, qui fabrique». Sûr<br />
que dans un demi-million d'années, nos successeurs<br />
en sauront un peu plus sur ce que nous<br />
avons été… Nature, 2009; 458: 153-154.<br />
SDF <strong>et</strong><br />
troubles mentaux<br />
Des chiffres récemment parus dans la<br />
presse font état de un million de SDF<br />
(sans domicile fixe) pour la seule<br />
Amérique du Nord, dont les 3/4 pour les seuls<br />
États-Unis. Le Royaume-Uni en compterait à<br />
lui seul 340 000, ce qui paraît énorme pour ce<br />
seul pays.<br />
Ces nombres souvent lancés pour impressionner<br />
recouvrent une série de réalités qui n'ont pas forcément<br />
de rapport étroit entre elles. On sait<br />
notamment que beaucoup d'Américains ont<br />
récemment perdu leur logement pour cause de<br />
ferm<strong>et</strong>ure d'entreprises <strong>et</strong> de subprimes. Dans<br />
certains cas <strong>et</strong> pour un temps, ils sont effectivement<br />
devenus SDF. Mais des SDF peuvent aussi<br />
être des illégaux en attente de passage vers une<br />
terre promise ou tout simplement des personnes<br />
qui n'ont pas encore les moyens de se trouver un<br />
logement dans la ville où le travail les a attirés.<br />
Et puis il y a les autres: les exclus, les clodos,<br />
ceux qui sont en dehors du système parce qu'ils<br />
l'ont voulu ou qu'ils s'y sont r<strong>et</strong>rouvés.<br />
Il n'empêche que dans certains registres, on est<br />
prompt à les enfermer dans la même globalité.<br />
C'est notamment le cas pour des études récentes<br />
portant sur les pathologies identifiées chez ces<br />
sans logis. D'une manière assez systématique,<br />
les États le plus souvent identifiés sont la<br />
psychose <strong>et</strong> la dépression, lesquelles sont liées,<br />
au titre de cause ou d'eff<strong>et</strong>, à l'alcoolisme <strong>et</strong> à la<br />
toxicomanie. La résultante tient souvent à la<br />
violence contre soi ou dirigée vers les autres:<br />
suicide, mais aussi criminalité dans tous les<br />
registres. Établie sur 6 000 individus, une étude<br />
en particulier dresse un «profil type» du SDF: il<br />
a 40 ans d'âge moyen <strong>et</strong> est un homme dans<br />
82% des cas. L'alcoolisme le concerne dans la<br />
quasi-totalité des cas, avec une dépendance à un<br />
niveau moyen proche de 40%. L'addiction à la<br />
drogue concerne pour sa part près de 25% des<br />
individus. Il va par ailleurs de soi que ce statut<br />
de SDF est d'abord <strong>et</strong> avant tout celui d'une pauvr<strong>et</strong>é<br />
qui n'aide par ailleurs pas à une prise en<br />
charge médicale régulière <strong>et</strong> efficace.<br />
Ce tableau n'est évidemment pas flatteur pour<br />
une société «occidentale» où qu'elle se trouve.<br />
Il n'empêche qu'il n'est pas non plus toujours<br />
facile de savoir - sauf à titre individuel - si c'est<br />
le rej<strong>et</strong> des individus qui leur vaut les pathologies<br />
<strong>et</strong> les dépendances évoquées, ou si ce sont<br />
ces dernières qui les ont marginalisés. Dans un<br />
cas comme dans l'autre, une prise en charge au<br />
moins sanitaire s'impose pour autant qu'elle soit<br />
évidemment acceptée par les intéressés.<br />
m/s 2009; n°3, vol. 25: 239.<br />
Athena <strong>252</strong> / Juin 2009