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N° 252 - Recherche et Technologie

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479<br />

Info-Bio<br />

Un chromosome<br />

de plus ou de moins ?<br />

Àune époque où la biologie du gène aligne<br />

à une vitesse vertigineuse les milliards<br />

de composants de l'ADN humain<br />

<strong>et</strong> animal, on a peine à penser que la découverte<br />

de la première anomalie génétique identifiée<br />

chez l'humain date d'il y a cinquante ans.<br />

Certes, il y a un demi-siècle, mais cela reste à<br />

portée de mémoire de quelques générations<br />

d'humains encore bien présents aujourd'hui.<br />

C'est en eff<strong>et</strong> en 1958 que sont publiés les résultats<br />

d'une étude française démontrant que le<br />

«mongolisme» n'est autre qu'une trisomie 21; en<br />

d'autre terme, que c<strong>et</strong> état bien décrit un siècle<br />

plus tôt - en 1866 - par Langdon Down est,<br />

comme on le suspectait, dû à un (p<strong>et</strong>it) chromosome<br />

en trop. La découverte date en réalité de<br />

l'année précédente mais la maîtrise des cultures<br />

cellulaires alors balbutiante ne perm<strong>et</strong> pas tout de<br />

suite de s'assurer que l'anomalie observée n'est<br />

pas due à un «accident» lié au caractère artificiel<br />

de la prolifération cellulaire mais qu'elle est bien<br />

la cause de l'état du patient lui-même.<br />

L'information circule évidemment dans la presse<br />

scientifique <strong>et</strong> dans la presse tout court, bien que<br />

considérablement moins que ce genre de découverte<br />

ferait naître aujourd'hui. À l'époque, ce qui<br />

se passe dans les laboratoires franchit rarement<br />

les limites de ceux-ci ou des pages de revues<br />

spécialisées. Il faut dire qu'au même moment, le<br />

public a d'autres thèmes d'intérêt: la conquête de<br />

l'espace dans la foulée de Spoutnik <strong>et</strong>, pour les<br />

Belges, l'Expo de Bruxelles.<br />

Autant rappeler aussi que le nombre exact de<br />

chromosomes de l'espèce humaine n'a été précisé<br />

que deux années plus tôt - en 1956, par conséquent<br />

- <strong>et</strong> qu'il est loin de faire l'unanimité d'emblée,<br />

nombre de scientifiques persistant à penser<br />

que 48 est le nombre réel. Grâce aux techniques<br />

maîtrisées depuis longtemps dans les laboratoires,<br />

on sait évidemment aujourd'hui qu'il est de<br />

46. C<strong>et</strong>te information prenait toutefois toute son<br />

importance il y a 50 ans pour s'assurer que le<br />

«mongolisme» était bien dû à un chromosome de<br />

trop <strong>et</strong> non à la perte de l'un d'entre eux.<br />

Dans un article qu'elle signe dans Médecine/<br />

science, celle qui est à la base de la découverte<br />

rappelle c<strong>et</strong>te période de sa vie <strong>et</strong> ce qui a mené<br />

à l'identification de l'anomalie. Avec un peu d'amertume,<br />

elle rappelle aussi comment elle s'est<br />

fait déposséder de sa découverte par un aspirant<br />

«à la carrière assez peu brillante jusque-là» (sic)<br />

qui s'en est octroyé la paternité, glanant au passage<br />

les honneurs. Que c<strong>et</strong> article ait au moins le<br />

mérite de rendre à celle qui lui revient la «maternité»<br />

d'une découverte fondatrice de la cytogénétique.<br />

Oubliée des hommages - comme tant d'autres<br />

sans doute dans le seul domaine des sciences<br />

- elle s'appelle Marthe Gautier. Médecine/<br />

science 2009, n° 3, vol. 25: 311-315.<br />

Caryotype<br />

d'un garçon<br />

trisomique.<br />

On note<br />

la présence des<br />

chromosomes X<br />

<strong>et</strong> Y (sexe masculin)<br />

<strong>et</strong> d'un 21 en trop.<br />

Cancers en hausse ?<br />

Ce qui est relatif à l'état de santé des Français ne nous est pas<br />

totalement étranger <strong>et</strong>, en dépit de différences parfois significatives<br />

dans certains paramètres, on peut assez globalement en<br />

transposer les réalités à ce qui se passe en Belgique, en prenant toutefois<br />

le soin de diviser les valeurs absolues par six, pour respecter le rapport<br />

des deux populations.<br />

Une enquête récemment publiée a permis de comparer l'incidence des<br />

cancers - de l'homme <strong>et</strong> de la femme - entre 1980 <strong>et</strong> 2005. C'est globa-<br />

Athena <strong>252</strong> / Juin 2009

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