Le Vase Communicant N°71.pdf

Le Relais Nord Est :
le recyclage crée des emplois…………………
Le Relais, entreprise de récupération de textiles, vient d'emménager dans
le Parc d'activités du Plateau, à Ploisy. Le Relais, c'est d'abord une aventure
humaine, c'est aussi une réussite économique et écologique.
Pierre Duponchel, ingénieur, travaillait dans
une très grande entreprise, où il implantait
des machines pour gagner de la productivité,
et indirectement supprimer des emplois. Le
week end, il était bénévole à Emmaüs et ATD
Quart Monde, où il constatait les dégâts du
non emploi...Un jour, il a sauté le pas, et,
avec le soutien d'Emmaüs, à Bruay-La-
Bussière (Pas de Calais), il a repris une PME
de fabrication de peinture, puis a créé une
filière de récupération de textiles, audelà du
bénévolat de différentes associations caritatives.
Aujourd'hui, après 25 ans, ce sont quelque
600 emplois ainsi créés dans le bassin
minier...
A Soissons, c'est en 1998 que trois associations
se regroupent, sous l'impulsion
d'Emmanuelle Bouquillon, maire à l'époque,
pour fonder une SARL à capitaux associatifs,
le Relais, et implantent l'activité dans
l'ancienne fonderie Delaporte rue de la
Terrière.
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Un transfert nécessaire
L'exigüité des locaux, les nuisances engendrées,
ont conduit les responsables à rechercher
une autre solution. La structure collectait
jusqu'ici 3 000 tonnes mais n'en triait que
1700. Parallèlement, ils ont souhaité transformer
la structure en SCOP, Société
Coopérative de Production, schéma juridique
en adéquation avec les valeurs portées par les
fondateurs.
En effet, une Coopérative permet aux personnes
employées, toutes éloignées du monde
du travail auparavant, de prendre en mains
leur destin. Ici, la règle, c'est « un homme
une voix », chacun participe à la décision. Et
c'est particulièrement motivant, ils sont réellement
fiers de présenter leur outil de travail
moderne, fruit de leur labeur depuis dix ans.
N'oubliez pas : plus il y a de vêtements,
plus il y a d'emploi ! Où déposer ?
Soissons : Chevreux avenue Allende,
Presles face au collège G. Philipe, Place
Saint Christophe, Rue Bara, Avenue du
Général de Gaulle, Avenue de Château
Thierry près de FGI, parking rue de
l'Evêché, Saint-Waast bd Jules Ferry,
Avenue de Pasly, Avenue Winston
Churchill, parking ED rue de l'Arquebuse
Pasly, abribus Bois Roger
Cuffies place de la mairie,
Crouy près d'Intermarché, allée des
Bleuets et en haut de la Perrière,
Bucy-le-Long devant la ZA de la Fosselle et
près des tennis,
Courmelles près du poste EDF de Saint Félix,
Démocratie au travail
Ici, pas de dividendes aux actionnaires, les
bénéfices sont réinvestis ou distribués aux
salariés associés sous forme de participation,
répartie de façon égalitaire entre tous les salariés
des différents Relais de France, quelque
soit le salaire et l'ancienneté, et placée à un
taux élevé (4 à 5%!). La solidarité se vit en
interne, en réseau, et aussi à l'international.
L'actuel dirigeant, Emmanuel Pilloy, ingénieur,
est élu pour quatre ans. Pour lui, « la
SCOP correspond à la volonté de démocratie
vécue dans l'entreprise. Les salariés reçoivent
une information transparente, chaque mois;
les salaires sont affichés. Ils sont embauchés
d'abord sous forme de contrats aidés, puis, au
bout de 2 ans, en contrat à durée indéterminée.
Ce ne sont pas des emplois occupationnels,
le travail est dur. Au bout de 3 ans, ils
savent comment ça marche, ils peuvent devenir
associés. »
Un secteur d'avenir
Le Relais Nord Est Ile de France exerce 3
métiers : la collecte, le tri/revalorisation, la
revente.
Le gisement est colossal : chaque année, on
estime qu'il y a 600 000 tonnes à récupérer,
il s'en récupère actuellement environ
110 000 tonnes, la marge de développement
est immense. A Soissons, le Relais collecte
3000 tonnes, le nouveau bâtiment permettra
d'en traiter 7 000. La zone de collecte s'étend
sur une partie de la Picardie, le nord parisien,
la Champagne. Les Relais voisins sont à
Bruay, Amiens, Cambrai, Mulhouse... 12
chauffeurs apportent ici le contenu de ces
fameux bacs de dépôt volontaire. D'ailleurs,
c'est bien là que commence la chaîne, précise
le dirigeant : à partir du donateur !
Vauxbuin rue Saint Bernard et salle polyvalente,
Mercin-et-Vaux rue du Chemin vert et
déchetterie,
Villeneuve rue de la Mairie et avenue
Allende,
Missy/Aisne rue de Vouziers,
Leury,
Acy rue de Soissons,
Billy/Aisne rue de la Croix Lahors
Ciry-Salsogne au foyer,
Belleu parking Intermarché,
Presles-et-Boves à la déchetterie,
Braine parking Carrefour et place de
l'Eglise,
Vic/Aisne rue de l'écluse.
économie
Puis les vêtements, le linge, et le reste sont
triés, au rythme de 15 tonnes/jour. Les sacs
sont ouverts, plusieurs tris successifs sont
effectués.
5 à 10% du tonnage peut être revendu en
l'état, c'est le rôle des boutiques Ding Fring (à
Soissons, rue des Feuillants, avec des arrivages
quotidiens!). Ce poste représente 40%
des recettes de l'entreprise.
Environ 30% sont exportés en Afrique noire
ou dans les pays de l'Est : de qualité moindre,
ils sont appréciés là-bas.
Un isolant efficace
Le solde est destiné à être valorisé, avec
deux filières principales :
• La laine, le coton...sont destinés à devenir
des fibres techniques, pour des
moquettes, des revêtements automobiles...Ils
sont transformés par des effilocheurs.
• Une partie devient un excellent produit
isolant, la « métisse ». Transformé en poudre,
puis aggloméré en panneau, le textile se
révèle très efficace, plus durable que la laine
de verre. L'activité pourrait être intégrée dans
l'avenir. Une certification est en cours pour
cet éco matériau, qui contribue déjà à
l'isolation du bâtiment de Ploisy.
Une petite part est déchirée et sert de chiffons
d'essuyage, et 15% sont non valorisables
et enfouis (type jean plein de peinture...).
En 2004, la filière a failli disparaître. Les
coûts étaient élevés, la rentabilité incertaine.
La loi a institué une taxe, invisible pour le
consommateur (de l'ordre d'un demi centime
par vêtement), mais qui permet de reverser
70€/T aux recycleurs. Ceci assure 220 000€
par an au Relais local...
Des emplois
Vous l'aurez compris, le recyclage du textile
est un secteur porteur. Le dynamisme des fondateurs,
la motivation du personnel, l'intérêt
écologique de ce travail, tout concourt à
l'essor de la filière. A Soissons, 44 salariés fin
2009, déjà 52 à ce jour à Ploisy, plusieurs
embauches prévues... un doublement de
l'activité débouche naturellement sur un doublement
des emplois à terme !
Rappelons que le
recrutement concerne
des chômeurs de longue
durée, d'anciens prisonniers,
des personnes en
situation sociale très difficile,
qui ainsi retrouvent
une activité professionnelle,
un statut
social, bref leur dignité.
Pour accompagner le
transfert, le SITUS a
prévu une ligne Place
Fernand Marquigny
/Gare/Plateau, le matin
(7h40/8h) et le soir
(16h/ 16h40). ■