L'ELEVAGE DU TILAPIA NILOTICA - Altervista
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<strong>L'ELEVAGE</strong> <strong>DU</strong> <strong>TILAPIA</strong> <strong>NILOTICA</strong><br />
Manuel pour les Animateurs Piscicoles en RCA<br />
HAUT COMMISSARIAT CHARGE DES EAUX, FORETS,<br />
CHASSES, PECHES ET <strong>DU</strong> TOURISME.<br />
Project CAF/80/002 :<br />
“VULGARISATION DE LA PISCICULTURE EN RCA.”<br />
Cours de Formation n o 2.<br />
Lietar Carlos<br />
Expert-Associé FAO,<br />
Charge de la Formation.<br />
Programme des Nations Unies Organisation des Nations Unies<br />
pour le Développement pour l'Alimentation et l'Agriculture<br />
PNUD FAO<br />
BANGUI MARS 1984<br />
Ce document est une version imprimée de la version numérique du document qui est sur le site:<br />
www.fao.org . Cette version-là a été scannérisé en utilisant des logiciels de reconnaissance optique<br />
de texte (OCR). La FAO décline toute responsabilité pour les éventuelles différences pouvant<br />
apparaître dans ce document par rapport à la version imprimée originale.<br />
TABLE DE MATIERES<br />
Introduction<br />
1. Le choix du site<br />
2. Les différents bassins piscicoles<br />
3. Construction d'un bassin piscicole<br />
4. L'élevage du Tilapia nilotica en monocolture mixte<br />
Bibliographie<br />
Page 1/31<br />
Pag. 2<br />
Pag. 3<br />
Pag. 6<br />
Pag. 9<br />
Pag. 15<br />
Pag. 31
Introduction<br />
La pisciculture peut être définie comme l'élevage de poissons. Elle peut se pratiquer dans l'eau<br />
douce, saumatre ou dans l'eau de mer. Dans ce manuel, qui s'adresse principalement aux<br />
animateurs piscicoles en République Centrafricaine, on s'occupera seulement de la pisciculture<br />
en étang, du Tilapia nilotica, qui est un des principaux poïssons d'élevage en Afrique.<br />
Un bassin de pisciculture est en fait une pièce d'eau qu'on peut remplir et vider selon les besoins.<br />
Pour cela, le bassin est muni d'une entrée d'eau et d'une sortie d'eau (le moine). La profondeur<br />
minimale de l'eau est de 50 centimètres. Même si le Tilapia peut vivre dans une eau fermée, il est<br />
nécessaire d'avoir une source d'eau apropriée pour maintenir l'eau du bassin au niveau voulu.<br />
Quand un pisciculteur a plusieurs bassins groupés qu'il exploite économiquement, on peut parler<br />
d'une ferme piscicole. Dans ce cas il aura probablement différents types de bassins pour le<br />
stockage d'alevins, la reproduction et le grossissement, selon le type d'élevage qu'il veut<br />
pratiquer.<br />
Le but principal de la pisciculture en République Centrafricaine est la production d'un aliment<br />
riche en protéines pour la consommation locale. Ceci est très important pour beaucoup de<br />
villages éloignés ou il est difficile de trouver d'autre sources de viande ou de poisson. Le<br />
pisciculteur produit ses poissons sur place et peut nourrir sa famille correctement.<br />
Il peut aussi vendre une partie de ses poissons et augmenter ainsi les revenus de la famille. Si l'on<br />
pratique une bonne méthode de fertilisation d'eau et d'alimentation, la pisciculture peut être très<br />
productive. La transformation de sous-produits agricoles en poisson est souvent plus favorable<br />
dans la pisciculture qu'en élevage de poules ou de porcs. Avec 3 kilos de tourteau de coton on<br />
produit en moyenne un kilo de Tilapia. Les meilleurs rendements obtenus en République<br />
Centrafricaine dépassent 100kg de Tilapia par an et par are d'étang et cela non seulement dans les<br />
stations piscicoles mais aussi chez des pisciculteurs privés. Les rendements sont évidemment liés<br />
au savoir faire du pisciculteur et à la quantité et qualité des aliments dont il dispose.<br />
Une méthode pour obtenir de bons rendements est l'élevage associé, dont on parlera plus loin. En<br />
fait il y a très peu de gens en République Centrafricaine qui ont comme seul métier la<br />
pisciculture. Ce n'est d'ailleurs pas le but recherché. Il faut chercher à intégrer la pisciculture dans<br />
la production agricole chaque fois que les circonstances le permettent. Le petit schema ci-dessous<br />
vous aidera à comprendre:<br />
De la récolte des cultures une partie va directement au paysan, une partie peut être utilisée par les<br />
canards ou cochons et les sous-produits peuvent être donnés aux poissons cu mis dans le<br />
compost. Le fumier des élevages est riche en élements nutritifs et quand il est mis dans l'eau, il<br />
va stimuler le développement du plancton. L'eau va devenir verte. le plancton est la nourriture<br />
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naturelle du Tilapia nilotica. Grace aux sous-produits des cultures et au fumier de l'élevage, le<br />
paysan ajoute a ses revenus une bonne récolte de poissons, au bénéfice de sa famille.<br />
On distingue trois niveaux de production dans la pisciculture. La méthode intensive, semiintensive<br />
et extensive. Dans la pisciculture extensive, le poisson n'est pas nourri par le<br />
pisciculteur. Le poisson mange seulement la nourriture naturelle qu'il trouve dans l'eau. On peut<br />
aider le développement de cette nourriture naturelle (plancton) avec un compost. Les rendements<br />
seront moyens. La méthode intensive (ou industrielle) exige beaucoup plus d'effort de la part du<br />
pisciculteur. Ici, toute la croissance du poisson est due aux aliments distribués par le pisciculteur.<br />
Les rendements sont maximum. Le coût de l'alimentation est plus élevé, mais la recette le<br />
dépasse largement.<br />
1. Le choix du site<br />
Avant d'entamer la construction d'un étang, il faut être sûr qu'on peut faire la pisciculture à l'endroit<br />
où on veut s'installer. Si on ne fait pas attention on risque de dépenser beaucoup d'énergie et d'argent<br />
pour un maigre résultat.<br />
Quand on fait la prospection il faut envisager les points suivants:<br />
1.1. Disponibilité d'eau<br />
- Disponibilité d'eau<br />
- Un terrain en pente douce<br />
- Un sol imperméable<br />
- Accessibilité du terrain<br />
- Un terrain exposé au soleil<br />
- Possibilité de construire à moindre coût<br />
- Possibilité de construire plusieurs bassins<br />
- Disponibilité d'aliments pour le poisson<br />
- Proximité du village.<br />
Pour en tirer le maximum de profit il faut que l'étang puisse être en production pendant toute<br />
l'année. Il faut done une alimentation en eau pendant toute l'année. Il faut de l'eau pour remplir les<br />
étangs et pour maintenir l'eau à niveau. On doit compenser les pertes d'eau par évaporation et par<br />
infiltration. C'est pendant la saison sèche quand il y a peu d'eau, que les pertes sont grandes. Pour<br />
maintenir sous eau une pisciculture d'un hectare, il faut 2 à 5 litres d'eau par seconde. Ce débit d'eau<br />
est done à contrôler pendant la saison sèche.<br />
D'autre part, il faut aussi vérifier s'il n'y a pas de risques d'inondation. Les gens qui habitent sur<br />
place sont les mieux informés. Ils savent s'il y a de grandes crues. On peut aussi vérifier les marques<br />
d'eau sur les berges et les ponts.<br />
Il ne faut pas construire un étang où il y a des risques d'inondation. Non seulement on peut perdre<br />
tous les poissons, mais aussi les digues peuvent être emportées.<br />
1.2. Un terrain en pente douce<br />
Une pente douce de 2 à 3 % convient le mieux. On aura moins de terre à enlever pendant la<br />
construction et on pourra facilement mettre l'étang à sec. S'il n'y a pas de pente on aura des<br />
difficultés pour remplir ou pour vidanger l'étang.<br />
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Une pente trop forte ne convient pas non plus.<br />
La digue en aval va être très grande, fragile et coùteuse pour seulement une petite superficie sous<br />
cau<br />
1.3. Un sol imperméable<br />
Le sol doit bien maintenir l'eau. Il ne peut done pas être trop sablonneux au graveleux. Il faut qu'il<br />
contienne suffisamment d argile. Pour tester rapidement si le sol convient on prend une polgnée de<br />
terre humide et on la pétrit en boule. Si en la manipulant quelques temps on s'aperçoit qu'elle reste<br />
bien en boule c'est que le sol convient. Il faut aussi contrôler en profondeur si le sol convient.<br />
Une méthode très sûre est la suivante :<br />
On creuse un trou de 60 à 70 cm et le matin, on le remplit d'eau. Le soir une partie de l'eau sera<br />
infiltrée. On remplit le trou de nouveau complètement. Si le lendemain matin la plupart de l'eau est<br />
encore dans le trou, on peut être sûr que le sol retient bien l'eau.<br />
1.4. Accessibilité du terrain.<br />
Un bon pisciculteur va tous les jours contrôler son étang. Il donne au moins une fois par jour à<br />
manger à ses poissons, chaque semaine il recharge le compost, il coupe les herbes sur les digues,<br />
etc… Il faut donc que l'étang ne soit pas trop loin de la case du pisciculteur et qu'il n'y a pas de<br />
barriéres infranchissables entre l'étang et la maison (rivière en saison de pluie, par exemple). Il est<br />
d'ailleurs conseillé d'habiter le plus près possible de son étang pour le surveiller contre les voleurs.<br />
1.5. Un terrain exposé au soleil.<br />
Le Tilapia aime les eaux chaudes. Il grossit et il se reproduit le mieux à une température de 22 à<br />
23C°.<br />
A 15C° la reproduction s'arrête et le grossissement sera très ralenti.<br />
Il ne faut pas non plus que la température monte au dessus de 30C°, mais quand l'étang a une<br />
profondeur d'eau minimale de 50cm, il n'y a absolument pas de crainte à avoir.<br />
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Il y a une deuxième raison pour laquelle l'étang doit être bien exposé au soleil. C'est sous l'action<br />
des rayons solaires que le phytoplancton ou le plancton végétal se développe. Ce plancton forme<br />
l'alimentation naturelle de notre poisson. C'est le plancton qui colore l'eau de l'étang en vert. Si l'eau<br />
de l'étang est bien verte, c'est qu'il y a beaucoup de plancton. Ce plancton est l'alimentation de base<br />
de nos poissons.<br />
Pour ces deux raisons on évitera done de laisser des arbres qui font de l'ombre sur l'étang et on<br />
enlèvera toute végétation flottante de l'étang (comme les néauphars).<br />
1.6. Possibilité de construire à moindre coût.<br />
On a déjà vu qu'on ne va pas construire un étang là oùla pente est très forte parce que la digue en<br />
aval devrait être très grande et donc coûteuse pour un étang de superficie réduite. (Pour chaque<br />
travail on compare l'effort nécessaire avec le bénéfice qu'on peut en tirer).<br />
Si on a le choix on va done préférer un terrain découvert à un terrain plein de troncs d'arbres qu'il<br />
faut enlever avec toutes les racines. On va aussi choisir un terrain sans rochers ou gros cailloux.<br />
1.7. Possibilité de construire plusieurs bassins.<br />
Il est préférable de se grouper pour construire avec les autres villageois plusieurs bassins les uns<br />
àcôté des autres. Le travail fait en commun est moins lourd et la surveillance sera mieux assurée. En<br />
plus, si le pisciculteur exploite bien son premier étang il aura de bons résultats et cela lui donnera<br />
envic de construire un deuxième bassin. Quand on a plusieurs bassins on peut faire plus de vidanges<br />
et avoir du poisson pendant toute l'année. Il faut done prévoir un terrain assez grand et un débit<br />
d'eau correspondant à cette surface.<br />
1.8. Disponibilité d'aliments.<br />
Ce point devient très important quand on veut faire la pisciculture intensive, c'est-à-dire qu'on va<br />
apporter au poisson toute la nourriture dont il a besoin pour obtenir une croissance maximale,ou si<br />
on veut faire l'élevage associé avec des poulets, canards ou cochons à qui il faut apporter une<br />
alimentation complète. Dans ce cas il faut d'abord faire une étude du marchépour voir quels sousproduits<br />
agricoles sont disponibles àquel moment de l'année, quelle quantité et à quel prix.<br />
1.9. Proximité du village.<br />
Si l'on produit intensivement du poisson, on aura un surplus de poissons les jours de la vidange. La<br />
famille ne pourra pas consommer tout. Une partie du poisson devra etre vendue. Dans ce cas il est<br />
commode d'avoir le marché tout près. De poisson est difficile à conserver une fois qu'il est récolté.<br />
Il faut pouvoir l'écouler le plus vite possible à moindre frais.<br />
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2. Les différents bassins piscicoles<br />
On peut classer les bassins piscicoles selon l'origine de l'eau qu'ils utilisent.<br />
2.1. Etangs de source et étangs dans la nappe phréatique.<br />
- Ces étangs ont une source d'eau dans l'étang même ou très proche de l'étang, ou ils sont alimentés<br />
par la nappe phréatique. Le niveau d'eau dans ces étangs dépend du débit de la source ou du niveau<br />
de la nappe phréatique. Ces étangs sont en fait des trous creusés dans le sol. Ils seront souvent trop<br />
peu profonds puisqu'on ne peut pas assècher complètement l'assiette de l'étang, de façon qu'on<br />
travaille dans la boue ce qui rend le creusage difficile.<br />
1. Niveau phréatique pendant une saison exceptionnellement sèche<br />
2. Niveau phréatique pendant une saison sèche normale<br />
3. Niveau phréatique pendant une saison de pluie normale<br />
4. Niveau phréatique pendant une saison de pluie exceptionnelle (Le terrain devient<br />
marécageux)<br />
On ne peut pas vidanger l'étang complètement, sauf à la cuvette ce qui demande un grand effort<br />
puisque la nappe phréatique remplace toujours l'eau qu'on enlève.<br />
On se contentera souvent de vidanges partielles à la ligne, à l'épervier ou à la senne, ce qui a comme<br />
désavantage qu'on ne controle pas tout à fait le stock de poissons dans le bassin.<br />
- Un autre désavantage de ces étangs est que l'eau de source et l' eau de la nappe phréatique est très<br />
pauvre en oxygène. Il es' toujours mieux, s'il s'agit d'un étang de source, de faire couler d'abord dans<br />
un canal d'alimentation avant de la laisser entrer dans le bassin afin que l'oxygène de l'air puisse se<br />
dissoudre dans l eau.<br />
2.2. Etangs alimentés par la pluie.<br />
Il n'y a pas de source ni de marigot qui alimente ces bassins. Souvent il s'agit d'une petite dépression<br />
dans un terrain imperméable qui se remplit avec l'eau de pluie et l'eau qui coule des collines après<br />
une pluie. Les gens construisent une digue du côté bas pour conserver un plus grand volume d'eau.<br />
Pendant la saison sèche, ces bassins tarissent complètement.<br />
2.3. Etangs alimentés par un cours d'eau.<br />
Cette catégorie d'étangs peut-être divisée en<br />
1. Etangs de barrage<br />
2. Etangs en dérivation<br />
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2.3.1. Les étangs de barrage<br />
Quand on a une petite rivière encaissée, on peut barrer le passage d'eau de façon que la masse d'eau<br />
retenue par le barrage forme un étang Devant le barrage on installe un moine pour vidanger l'étang.<br />
Un ou plusieurs déversoirs sont à prévoir pour évacuer le trop plein d'eau en cas de crue ou de fortes<br />
pluies. Les déversoirs doivent être en mesure d'évacuer même les plus fortes crues, sinon tout le<br />
barrage risque d'être emporté. Le point le plus important avant de commencer la construction d'un<br />
étang de barrage est de connaître le niveau maximum et le débit maximum de la rivière pendant la<br />
saison de pluies après une forte pluie. Sur les grands cours d'eau qui grossissent fort en saison de<br />
pluie, il est préférable de faire des étangs en dérivation plutôt que des étangs de barrage. En plus de<br />
ce manque de contrôle sur le débit d'eau qui entre dans l'étang, on ne peut pas non plus empêcher les<br />
poissons qui vivent en amont du cours d'eau d'entrer dans le bassin. On ne peut non plus mettre des<br />
grillages devant les déversoirs pour éviter que les poissons s'échappent quand le déversoir<br />
fonctionne. Le grillage risque de se boucher avec des feuilles, branches et de la boue en suspension<br />
dans l'eau. L'eau va monter et risque de casser la digue.<br />
2.3.2. Etangs en dérivation<br />
Contrairement aux étangs de barrage, qui retiennent toute l'eau du marigot; les étangs en dérivation<br />
n'utilisent qu'une partie de l'eau. On va done dévier une partie du marigot dans un canal<br />
d'alimentation qui ammènera l'eau aux bassins. La prise d'eau sur le marigot se construit d'habitude<br />
devant un petit barrage de déviation. Ce barrage assure un niveau d'eau constant dans le canal<br />
d'alimentation. Tout le surplus d'eau dont on n'a pas besoin passe par le déversoir du barrage. Les<br />
bassins alimentés par un canal en dérivation peuvent être construits en parallèle ou en série.<br />
2.3.2.1. Etangs en parallèle<br />
Chaque étang en parallèle a une prise d'eau individuelle sur le canal d'alimentation. Chaque étang<br />
peut être rempli et vidangé indépendamment des autres étangs.<br />
2.3.2.2. Etangs en série<br />
Les étangs en série n ont pas de prise d'eau indépendant. Les bassins se trouvent l'un en dessous de<br />
l'autre. L'eàu parcount d'abord tous les bassins qui se trouvent l'un en dessous de l'autre. L'eau<br />
parcourt d'abord tous les bassins A, B et C situés plus haut avant d'arriver dans le dernier bassin D.<br />
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Etang de barrage avec déversoir en fonction<br />
Etangs en dérivation<br />
1. Barrage de dérivation<br />
2. Déversoir du barrage<br />
3. Canal de dérivation<br />
4. Lit du marigot qui sert de canal d'évacuation<br />
5,6,7. Etangs en parallèle<br />
7,8,9. Etangs en série<br />
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3. Construction d'un bassin piscicole<br />
Le terrain est choisi : on a de l'eau en permanente, le sol est imperméable et le terrain est en pente<br />
douce. On veut construire un étang en forme de carré de 15m sur 15m avec un profondeur minimum<br />
de 100 cm, c'est-à-dire 70cm d'eau et 30 cm de revanche.<br />
Il faut que<br />
1. Le canal d'alimentation soit au moins 70cm plus haut que le fond de l'étang à l'entrée d'eau<br />
2. Le fond de l'étang soit bien plus haut que le marigot afin de pouvoir vidanger l'étang<br />
complètement<br />
3. L assiette de l'étang soit en pente régulière vers la sortie.<br />
3.1. La coupe d'un étang bien creusé<br />
1. Canal d'alimentation avec tuyau d'alimentation.<br />
2. L'assiette de l'étang en pente régulière<br />
3. Tuyau de vidange à l'endroit le plus profond<br />
4. Tuyau de trop plein<br />
5. Digue solide avec les talus en pente<br />
6. Le marigot qui est plus bas que le fond de l'étang.<br />
3.2 La coupe d'un étang mal creusé<br />
1. Le canal est trop bas<br />
2. L'assiette de l'étang n'est pas en pente régulière<br />
3. Les digues sont trop raides, elles vont s'écrouler petit à petit<br />
4. Le marigot est trop haut par rapport au fond de l'étang.<br />
3.3. Les travaux à faire.<br />
1. Creuser le canal d'amenée d'eau<br />
2. On va piqueter un grand carré de 21 m sur 21m. On met des piquets dans les coins et on les<br />
raccorde avec une ficelle. Ce carré nous indique les côtés exterieurs des digues.<br />
3. On nettoie ce carré. On déracine les troncs d'arbres, on enlève les buissons et on coupe<br />
l'herbe.<br />
4. On enlève les 10 à 20cm de terre noire et le reste des racines.<br />
On nutilisera jamais cette terre pour monter la digue.<br />
5. On piquetera alors l'intérieur des digues, c'est-à-dire l'assiette de l'étang. Il faudra laisser plus<br />
d'espace pour la digue en aval puisqu'elle sera plus haute.<br />
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6. On commence alors à creuser l'assiette de l'étang et on utilise la terre enlevée pour construire<br />
les digues. On prend soin que l'assiette de l'étang ait une petite pente vers le bas.<br />
3.4. La construction d'une digue.<br />
Si on veut construire une digue d'un mètre de hauteur, il faut que la banquette du sommet ait<br />
une largeur d'au moins un mètre.<br />
La pente à l'intérieur du bassin, qui sera sous eau doit avoir une pente de 50% ou une pente<br />
1.2, c'està-dire que pour une hauteur d'un mètre la base sera deux mètres<br />
La pente à l'extérieur du bassin peut être plus raide, mais jamais plus que 100%, c'est-à-dire<br />
que pour une hauteur d'un mètre la base sera aussi un mètre. Coupe d'une digue d'un mètre<br />
de hauteur<br />
1. Sommet de la digue : 1 mètre<br />
2. Base de la digue : 4 mètres<br />
Page 10/31<br />
3. Pente 1/2 à l'intérieur du bassin<br />
4. Pente 1/1 à l'extérieur du bassin.
Pour construire une telle digue on va d'abord piqueter la base. On tend les cordes à 20cm de hauteur<br />
et on ammène la terre que l'on va bien damer jusqu'à la hauteur de la corde. Pour bien compacter la<br />
terre on va la mouiller légèrement.<br />
Lorsque la première couche est bien compactee, on déplace les piquets. Du côté intérieur on les<br />
déplace de 40cm et du coté extérieur on les déplace de 20cm, de façon que la deuxième couche aura<br />
comme base 3m40.<br />
A la fin on obtient une digue en forme d'escalier.<br />
Maintenant on va égaliser les marches et recouvrir la digue avec la terre noire qu'on avait mise de<br />
coté au début. Dans cette terre fertile on va planter une herbe de couverture, comme le paspalum,<br />
pour limiter l'érosion des eaux de pluies.<br />
Page 11/31
Attention !<br />
Là où le soln'est pas assez argileux on construit des digues avec un talus moins raide et avec un<br />
noyau d'argile.<br />
3.5. Tuyaux de vidange, d'entrée d'eau et du trop plein.<br />
Avant de fermer la digue à l'endroit le plus bas de l'étang, il faut d'abord placer le tuyau de<br />
vidange et le tuyau de trop plein.<br />
A l'entrée de l'eau il faut installer le tuyau d'entrée d'eau. On placera un grillage ou une boite<br />
percée devant ce tuyau pour empêcher que des poissons indésirables n'entrent dans le bassin.<br />
On peut aussi mettre une caisse de capture<br />
Le tuyau de vidange sera évidemment fermé avec un bouchon ou un morceau de bois.<br />
Le trop plein sera aussi pourvu d'un grillage pour éviter que les poissons du bassin sortent<br />
quand le trop plein fonctionne.<br />
Il faut toujours surveiller que les grillages ne se bouchent pas. Un tuyau de trop plein bouché n'a<br />
plus d'utilité. L'eau va monter dans le bassin et passer au dessus des digues !<br />
Pour éviter que le grillage du trop plein se bouche trop vite. on va l'incliner un peu. On va mettre<br />
l'ouverture à l'intérieur du bassin juste en dessous du niveau d'eau et l'ouverture à l'extérieur du<br />
bassin juste au dessus du niveau d'eau.<br />
Page 12/31
Le bassin est presque prêt. Il faut seulement encore creuser des petits drains dans l'assiette pour<br />
mieux canaliser l'eau vers le tuyau de vidange.<br />
3.6. Le moine.<br />
A la place d'un simple tuyau avec bouchon, on peut aussi installer un moine.<br />
Un moine est une construction en béton avec des planches pour règler la hauteur de l'eau dans<br />
l'étang. Cette construction est difficile et chère. Elle évite des pertes de poissons à la vidange mais<br />
elle ne peut être rentable que dans des bassins d'une certaine taille. Il faut demander l'aide d'un<br />
moniteur si vous voulez construire un moine.<br />
Coupe verticale d'un moine<br />
Vue de dessus<br />
Page 13/31
Vue générale<br />
Le moine permet de :<br />
1. de règler le niveau d'eau dans l'étang<br />
2. d'évacuer le trop plein d'eau à travers un grillage que l'on place au dessus des planchettes<br />
3. de vidanger complètement l'étang en enlevant les planchettes.<br />
3.7. Comment obtenir une pente douce.<br />
On a besoin d'un niveau de maçon et d'une planche à deux pieds inégaux<br />
La planche de deux mètres a un pied de 10cm et un pied de 12cm. Avec le niveau de maçon on met<br />
la planche horizontale. La pente entre l'extrémité des deux pieds est de 2cm sur 2 mètres, ou 1cm<br />
par mètre, ou 1%<br />
Pour un canal d'alimentation, une pente de 1% convient très bien. Une pente plus forte<br />
donnerait trop d'érosion.<br />
La pente de l'assiette d'un grand étang sera aussi ± 1%, pour les petits étangs elle peut être un<br />
peu plus forte (2%).<br />
Page 14/31
4. L'élevage de Tilapia nilotica en monoculture mixte<br />
4.1. Le Tilapia nilotica : Biologie<br />
4.1.1. Morphologie<br />
1. Nageoire dorsale<br />
2. Nageoire caudale<br />
3. Nageoire anale<br />
4. Nageoires ventrales<br />
5. Nageoires pectorales<br />
6. Première ligne latérale<br />
7. Deuxième ligne latérale<br />
8. Opercules<br />
9. Bouche<br />
10.Narine<br />
11.Oeil<br />
4.1.2. Pourquoi élever le Tilapia nilotica ?<br />
Enumérons quelques conditions auxquelles doit répondre un bon poisson de pisciculture.<br />
1. Il doit accepter de vivre avec d'autres poissons dans un espace assez restreint, puisqu'on veut<br />
élever beaucoup de poissons sur une petite superficie.<br />
2. Il doit avoir une croissance rapide : plus vite le poisson est grand, plus vite le pisciculteur<br />
peut récolter.<br />
3. Il doit se nourrir avec des aliments faciles à trouver et pas trop chers.<br />
4. Il doit se reproduire facilement. Si non il faut avoir une source d'alevins pour pouvoir<br />
recommencer.<br />
5. Il doit résister aux manipulations et au transport.<br />
6. Il ne doit pas être trop sensible aux maladies.<br />
7. Il doit être apprécié par le consommateur.<br />
Comment réagit le Tilapia nilotica<br />
1. Il aime vivre avec ses congénères. On peut en mettre deux par mètre carré ou même plus si<br />
on les nourrit avec un aliment complet.<br />
2. Bien nourri, il dépasse les 100 grammes en six mois.<br />
3. Il se nourrit de tout. Le plancton qui est produit par le fumier et le compost, des sousproduits<br />
agricoles comme le son de riz et le tourteau de coton, les déchets de la cuisine,<br />
etc…<br />
4. Il se reproduit sans problèmes en captivité. La reproduction est même tellement abondante<br />
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que l'on élève parfois seulement les mâles pour éviter la reproduction ( et parce que les<br />
mâles grossissent plus vite que les femelles) ou qu'on ajoute des prédateurs pour éliminer la<br />
reproduction.<br />
5. C'est un poisson solide. Il peut rester vivant pendant quelque temps après être sorti de l'eau.<br />
Il supporte bien le transport à condition de surveiller l'aérateur de l'eau.<br />
6. Il a très peu de maladies si les conditions de vie sont normales (deux par mètre carré, bonne<br />
température, suffisamment d'oxygène dans l'eau, suffisamment de nourriture)<br />
7. Il est très apprécié par le consommateur.<br />
4.1.3. La respiration<br />
Quand on sort de l'eau un Tilapia ou un poisson en général, après un peu, de temps, ils meurent.<br />
Comme l'homme ne peut pas respirer dans l'eau, le poisson ne peut normalement pas respirer dans<br />
l'air (il y a des exceptions). Pourtant homme et poisson ont besoin du même oxygène (02) pour<br />
vivre. De même que l'homme qui a des poumons qui peuvent prendre l'oxygène (02) dans l'air, le<br />
poisson à des branchies capables de prendre l'oxygène (02) dissous dans l'eau.<br />
Les mouvements des opercules du poisson fait que l'eau est aspiréc dans la bouche, passe à travers<br />
les branchies et sort sous les opercules.<br />
Quand on regarde sous les opercules d'un poisson on voit un grand nombre de lamelles très rouges<br />
(à cause du sang). C'est au niveau de ces lamelles rouges que l'oxygène dissous dans l'eau passe à<br />
travers la fine membrane qui recouvre les lamelles, dans le sang du poisson. Le sang transporte<br />
l'oxygène partout dans le corps du poisson où il est utilisé pour les diverses fonctions du corps<br />
(croissance, mouvements, reproduction, etc…). La consommation de l'oxygène par le poisson<br />
produit comme déchet le gaz carbonique (CO2) qui est toxique et qui doit donc être enlevé du corps.<br />
C'est de nouveau le sang qui se charge du gaz carbonique (CO2), le transporte vers les branchies ou<br />
il est rejeté dans l'eau.<br />
Schéma de la respiration<br />
1. L'eau chargée d'oxygène (O2) dissous, entre en contact avec les lamelles branchiales.<br />
2. L'oxygène (O2) de l'eau, traverse la fine membrane des lamelles branchiales et passe dans le<br />
sang<br />
3. Le sang ammène l'oxygène vers tous les organes du corps où il est échangé contre le gaz<br />
carbonique (CO2)<br />
4. C'est le coeur qui pompe lesang à travers les vaissaux sanguins du corps.<br />
5. Le sang a échangé tout l'oxygène (O2) contre le gaz carbonique (CO2)<br />
6. Arrivé au niveau des branchies, le sang décharge le gaz carbonique (CO2) dans l'eau et se<br />
recharge d'oxygène (02).<br />
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7. L'eau qui sort des opercules du poisson est chargé de gaz carbonique (CO2).<br />
Opercules : C'est sous les opercules que se trouvent les bran chies.<br />
Les branchies du Tilapia se composent de deux fois quatre ares branchiaux, quatre de chaque côté.<br />
Sur les ares branchiaux on trouve les branchiospines et les lamelles branchiales. Les lamelles<br />
branchiales sont donc des organes vitaux pour le poisson.<br />
Le pisciculteur doit y penser quand il vidange son bassin et qu'il veut garder des alevins pour le<br />
réempoissonnement. Sou vent les poissons ont traîné dans une eau très boueuse lors de la vidange.<br />
La boue ( ce sont des fines particules d'argile) va se coller sur la fine peau des lamelles et boucher le<br />
passage de l'oxygène (O2) et du gaz carbonique (CO2).<br />
Le poisson ne résistera pas longtemps. Quand on sort des alevins du bassin, il faut toujours<br />
immédiatement les rincer plusieurs fois dans de l'eau propre. Si les lamelles sont couvertes de boue<br />
le poisson mourra asphyxié.<br />
Donc pour que le poisson puisse respirer il faut que ses branchies soient propres. Mais en est pas<br />
tout. Il faut aussi qu'il y ait de l'oxygène dans l'eau. Quand on met beaucoup d'alevins dans un seeau<br />
d'eau, l'oxygène disponible sera rapidement consommé. On verra tous les alevins à la surface avec la<br />
bouche ouverte. Ils n'essaient pas de prendre l'oxygène de l'air, ils ne peuvent pas puisqu'ils n'ont<br />
pas de poumons. C'est la couche d'eau supérieure qui est en contact avec l'air qu'ils cherchent car la<br />
couche supérieure contient toujours un peu plus d'oxygène que l'eau du fond. Dès que cet oxygène<br />
sera consommé, les poissons mourront. Si l'on veut garder des alevins pour le réempoissonnement,<br />
il faut toujours les mettre à l'ombre.<br />
4.1.4. La voie digestive<br />
La Tilapia nilotica a une grande bouche non protractile avec des petites dents sur la lèvre supérieure<br />
et inférieure. Dans le fond de la bouche commence l'oesophage. De chaque côté on voit quatre arcs<br />
branchiaux chacun pourvu de petites épines : les branchiospines. De l'autre côté des arcs branchiaux<br />
sont fixées les lamelles branchiales qui servent à la respiration. Les arcs branchiaux et les<br />
branchiospines ressemblent a des peignes. L'eau qui entre dans la bouche et qui passe dans les fentes<br />
entre les arcs branchiaux est filtré par les branchiospines. Le phytoplancton (plancton végétal), le<br />
zooplancton (plancton animal), les petits insectes et larves sont retenu par les branchiospines et<br />
canalisés, vers l'oesophage. Selon le régime alimentaire du poisson le nombre et la taille des<br />
branchiospines va varier. Les poissons microphages (comme le Heterotis) ont beaucoup de<br />
branchiospines fines qui sont très serrées, qui leurs permettent de retenir même le tout petit<br />
plancton. Le Tilapia est un mangeur de plancton, il a beaucoup de branchiospines (± 25 par rangée),<br />
mais elles ne sont pas si serrées que chez Heterotis. Les poissons voraces ont souvent de courtes<br />
branchiospines très écartées. Ils ne retiennent pas le plancton.<br />
Dans le fond de la bouche on voit aussi les dents pharyngiens.<br />
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L'oesophage est très court et débouche dans l'estomac et ensuite un très long intestin. (± 8,5 × la<br />
longueur du corps chez Tilapia nilotica).<br />
Chez les voraces l'intestin est beaucoup plus court mais l'estomac est plus développé. C'est dans<br />
l'estomac et l'intestin que se passe la digestion.<br />
4.1.5. La reproduction<br />
Si la température de l'eau monte autour de 20°C les Tilapia vont se choisir un partenaire pour la<br />
reproduction. Du couple, c'est le mâle qui construit le nid. La forme du nid est différente pour<br />
chaque espèce de Tilapia. Chez le T. nilotica le nid a la forme d'une cuvette de 20 à 30 cm de<br />
diamètre, que le mâle aménage de préférence dans un sol sablonneux à une profondeur comprise<br />
entre 30cm et 150cm, selon les possibilités. Quand le mâle a creusé le nid, la femelle vient y<br />
déposer ses oeufs. Le mâle vient alors déposer la laitance sur les oeufs et la femelle reprend les<br />
oeufs fécondés en bouche. La femelle va garder les oeufs fécondés en bouche jusqu'à l'éclosion. On<br />
appelle cela : "INCUBATION BUCCALE" Par le jeu des machoires, les oeufs sont mélangés avec<br />
de l'eau fraiche bien oxygènée.<br />
Les larves de Tilapia nilotica écloses restent dans la bouche de la mère jusqu'à ce qu'elles soient<br />
capable de nager. La mère libère alors ses petits, mais ils restent à proximité des parents et<br />
apprennent à se nourrir. En cas de danger, toutes les larves se refugent dans la bouche de la mère.<br />
Une femelle mature (3 à 4 mois) peut pondre une fois toutes les 3–4 semaines. C'est pour cela que<br />
les femelles de T. nilotica grossissent sensiblement moins vite que les mâles :<br />
1. Elles produisent une grande quantité d'oeufs<br />
2. Pendant toute la période de l'incubation buccale la femelle se nourrit mal.<br />
Il est assez difficile de reconnaître les mâles des femelles chez T. nilotica, surtout quand il sont<br />
petit. Il faut qu'ils pèsent plus de 30 grammes avant de les pouvoir reconnaître à l'oeil d'une façon<br />
certaine.<br />
Les différences sont :<br />
1. La hauteur du corps est plus grande chez le mâle que chez la femelle.<br />
2. La femelle a une couleur légèrement plus foncée et bleuatre.<br />
3. Les bas de joues de femelles sont gonflés à cause de l'incubation buccale.<br />
4. La papille urogénitale est légèrement différent chez les deux sexes.<br />
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La papille urogénitale est un organe qui sert à l'excrétion de l'urine et à l'expulsion des produits<br />
sexuels. C'est une petite excroissance située à l'arrière de l'anus, percée d'un petit trou par lequel le<br />
poisson mâle peut uniner et faire sortir le sperme et le poisson femelle peut uniner et expulser les<br />
oeufs.<br />
4.2. La préparation du bassin. avant l'empoissonnement<br />
4.2.1. Controle avant la mise sous eau<br />
Est-ce que l'étang est bien nettoyé ?<br />
Toutes les herbes et les nénuphars doivent être enlevés.<br />
Est-ce que les digues sont solides ?<br />
Les talus, ont-ils la bonne pente ?<br />
Est-ce qu'il y a un grillage à l'entrée d'eau pour empêcher que d'autres poissons n'entrent dans<br />
le bassin.<br />
Est-ce qu'il y a un grillage devant le trop plein ?<br />
Est ce que le compost est rempli ?<br />
4.2.2. La mise sous eau<br />
On va laisser entrer l'eau dans l'étang. Sous l'entrée d'eau on met un morceau de tôle ou des<br />
cailloux pour éviter que l'eau creuse un trou.<br />
Il faut bien contrôler si les digues tiennent bien. On fait le tour de l'étang pour vérifier qu'il<br />
n'y a pas de fuites.<br />
La profondeur minimale doit être 50cm.<br />
4.3. La mise en charge<br />
4.3.1. Manipuler les alevins avec précaution<br />
Les alevins qu'on va mettre dans le bassin doivent y arriver en bon état. C'est de leur survie<br />
que dépendra entre autres la réussite de la production.<br />
Quand on doit prendre des alevins dans la main pour les trier sur taille ou espèce, il faut<br />
toujours avoir les mains mouillées. Les écailles des poissons sont recouverted'une petite<br />
couche muqueuse qui protège le poisson contre les attaques des bactéries et des<br />
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champignons. Quand on prend un poisson avec les mains sèches on enlève cette couche de<br />
mucus, elle reste collée à nos mains. C'est là que les parasites vont attaquer le poisson.<br />
On cherchera à travailler pendant les heures fraiches de la journée. C'est-à-dire tôt le matin.<br />
On mettra toujours les alevins à l'ombre pour éviter que l'eau du récipient ne chauffe et perde<br />
encore plus vite son oxygène. On laisse les alevins hors l'eau le moins longtemps possible.<br />
On renouvelle l'eau du récipient si elle est trop boueuse ou trop chaude.<br />
On manipule les alevins le moins possible.<br />
Quand on met les alevins dans le bassin, on met d'abord le récipient dans l'eau. On le verse<br />
doucement de façon que l'eau du bassin et l'eau du récipient se mélangent petit à petit.<br />
4.3.2. Seulement du Tilapia nilotica<br />
On veut faire l'élevage mixe : de Tilapia nilotica en monoculture.<br />
Monoculture veut dire qu'on va élever seulement une espèce à la fois : le Tilapia nilotica.<br />
Le mot mixe indique qu'on va avoir plusieurs classes d'âge mélangées dans l'étang. On met<br />
seulement des alevins au début, mais ils vont se reproduire. On veut qu'ils se reproduisent pour<br />
avoir des alevins pour recommencer après la vidange. On va donc trier les alevins par espèce. On va<br />
enlever toutes les autres espèces comme le Hemichromis, le Tilapia zillii, etc…<br />
Quelles sont les différences entre un T. nilotica et un T. zillii<br />
T. zillii T. nilotica<br />
- Couleur<br />
du corps noir et blanc<br />
de la queue jaune bordée de rouge noir et blanc strié verticalement<br />
- Forme le corps est plus haut<br />
- Tête la tête est plus grosse<br />
- Le nid plusieurs trous par nid (4–5) seul trou en forme de cuvette<br />
- Nombre de branchiospines petit nombre 10 – 15 grand nombre 20 – 25<br />
- Croissance en étang faible forte<br />
4.3.3. Deux alevins par mètre carré<br />
Il ne faut pas en mettre plus ni moins.<br />
Si on en met plus il vont être trop serré. Il ne faut pas oublier qu'ils vont se reproduire. Avec<br />
le temps l'étang devient de plus en plus peuplé. Ce n'est pas favorable à la croissance du<br />
poisson. Ils devront se partager la nourriture naturelle qui sera insuffisante et ils se gêneront<br />
les uns les autres. Ils vont arrêter de grossir. Ce phénomène s'appelle nanisme: les poissons<br />
ne grandissent pas, ils restent comme des nains.<br />
Si on en met, moins que deux par mètre carré, la production va être faible aussi. Toute la<br />
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nourriture de l'étang ne sera pas utilisée. C'est une perte. C'est comme si on plantait du<br />
manioc ou du maïs trop espacé.<br />
Pour empoissonner correctement il faut donc connaître la superficie (G) de son bassin :<br />
Superficie du bassin en m3 × 2 alevins par m 2<br />
Si on connait aussi le poids moyen (PM) des alevins, on peut déterminer quel poids en<br />
alevins il faut mettre dans le bassin : MEC = S × 2 P.M.<br />
Exemple : S = 100 m2<br />
PM = 5 gr<br />
M.E.C. = 100 × 2 × 5<br />
= 1000 gr<br />
= 1 kg<br />
M.E.C. Mise en charge<br />
4.4. L'alimentation du <strong>TILAPIA</strong> <strong>NILOTICA</strong><br />
4.4.1. Comment cela se passe-t-il dans la nature ?<br />
Les eaux naturelles (les rivières et les marigots) contiennent des poissons, même si ce n'est pas<br />
l'homme qui les a mis dedans. Il y a aussi plein d'autres animaux et plantes. Tous ces animaux et<br />
plantes dans leur milieu forment un système en équilibre qu'on appelle écosystème.<br />
Voici comment cela fonctionne :<br />
1. L'eau de pluie, avant d'arriver dans le marigot, coule sur la terre et se charge de très petites<br />
particules de roches : les minéraux dissous. Toute plante a besoin de ces minéraux pour sa<br />
croissance.<br />
2. C'est dans cette eau là, chargée de minéraux dissous que, sous l'action des rayons solaires, des<br />
plantes se forment. On appelle celà la photosynthèse. Il n'y a pas seulement les plantes qui<br />
poussent sur le fond ou a la surface, il y a aussi des toutes petites plantes qui flottent dans l'eau et<br />
qui donnent une couleur verte à l'eau si elles sont nombreuses. Ces plantes minuscules, invisibles<br />
à l oeil nu, s'appellent : le plancton végétal ou le phytoplancton.<br />
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3. Ces plantes servent de nourriture à des animaux très petits: le plancton animal ou le zooplancton.<br />
Il y a aussi des poissons qui se nourrissent avec le phytoplancton comme la Oarpe argentée et<br />
l'Hétérotis. On les appelle des phytophages. D'autres poissons mangent les plantes aquatiques<br />
comme la Carpe herbivore.<br />
4. Les très petits animaux (le zooplancton) servent à leur tour de nourriture à des animaux plus gros<br />
comme des crevettes, des escargots, des vers ou à des poissons comme le Tilapia Nilotica.<br />
5. Ensuite il y a les poissons qui mangent de préférence ces petits ani-maux et les poissons voraces<br />
qui mangent les autres poissons.<br />
6. Quand les poissons meurent (et aussi quand d'autres organismes aquatiques meurent) ils tombent<br />
dans la vase au fond de l'eau. La, des animaux très petits, invisibles à l'oeil nu (les bactéries) vont<br />
aider à la décomposition et ils vont transfomer le poisson mort en minéraux dissous.<br />
Ces minéraux dissous seront utilisés par les plantes vertes et le cycle recommence.<br />
Chaîne alimentaire dans le milieu aquatique.<br />
Ceci s'appelle une chaine alimentaire :<br />
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4.4.2. Quand le pisciculteur intervient<br />
Quand le pisciculteur enlève les poissons de son bessin, le cycle ne peut pas recommencer comme<br />
auparavant :<br />
- parce qu'il n'y a plus de poissons pour manger les plantes et les animaux,<br />
- parce qu'il n'y a plus de poissons qui tombent dans la vase du fond où les bactéries les<br />
transforment en minéraux dissous et il n'y a done plus (ou moins) de minéraux dissous.<br />
Le pisciculteur enlève donc une partie de la chaine alimentaire et il arrête le cycle.<br />
Il va réempoissonner son bassin afin de redémarrer son élevage, mais il doit aussi ajouter des<br />
minéraux à l'eau, sinon la production sera faible.: Il va fertiliser son bassin avec un compost et s'il<br />
veut obtenir de bonnes productions, il va nourrir ses poissons comme il nourrit ses poussins ou ses<br />
lapins.<br />
Pour que tout marche bien il faut donc :<br />
1. qu'il y ait le plus possible de minéraux dissous dans l'eau,<br />
2. que l'étang soit bien exposé au soleil parce que le plancton végétal et les plantes en ont<br />
besoin pour pousser (on va donc enlever les plantes flottantes),<br />
3. il faut mettre un compost dans l'étang pour donner des minéraux,<br />
4. en plus, on peub nourrir directement le poisson, mais dans ce cas il faut savoir ce que le<br />
poisson mange.<br />
4.4.3. La fertilisation de l'étang<br />
Si on veut que le poisson trouve à manger dans l'étang, il faut qu'on remplace les minéraux dissous.<br />
Ce sont les minéraux dissous et l'énergie solaire qui constituent la base de la nourriture naturelle du<br />
poisson.<br />
Il y a beaucoup de choses qu'on peut mettre dans un étang pour qu'il produise assez de nourriture<br />
naturelle. Ce sont des engrais organiques qui ne coûtent souvent rien sauf l'effort de les ramasser :<br />
- le fumier de volaille, porcs, vaches,<br />
- déchets d'abattoir,<br />
- levure de brasserie,<br />
- des os, restes de repas, des animaux morts,<br />
- graines de coton,<br />
- déchets des cultures,<br />
- fruits avariés,<br />
- épluchures de manioc, légumes, etc…<br />
- balayures de la cuisine, cendres…<br />
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La meilleure solution est de faire du compost. On peut faire le compost à l'intérieur du bassin ou sur<br />
la digue.<br />
- Le compost à l'intérieur du bassin<br />
C'est le plus facile. Dans un coin de l'étang on construit un enclos avec des bambous qui retiennent<br />
ce qu'on y met. On peut aussi construire un enclos rond pas trop loin de la digue facilement<br />
rechargeable.<br />
Dans cet enclos on met des couches de paille alternées avec des couches de fumier et d'autres<br />
engrais organiques mentionnés plus haut. Il ne faut pas oublier le fumier parce qu'il contient<br />
beaucoup de minéraux et aussi des bactéries qui accélèrent la décomposition et la minéralisation du<br />
compost. Chaque semaine il faut ajouter une couche de paille et une couche de déchets.<br />
- Le compost extérieur<br />
On prépare le compost à côté de l'étang, de préférence dans un endroit ombragé protégé de la pluie.<br />
On fait le compost en couches : d'abord des herbes et des feuilles, après du fumier et toutes sortes de<br />
déchets organiques. On ajoute un peu de terre fertile et on arrose. Comme ça on prépare un grand tas<br />
de couches d'herbes et de fumier alternés. Chaque jour on arrose un peu. Après 3 à 4 semaines le<br />
compost est prêt. On peut faire le compost de telle façon que d'un côté on ait du compost prêt à<br />
l'utilisation pendant qu'on ajoute des couches de l'autre côté. Ainsi on a toujours du bon compost.<br />
Ce compost est de meileure qualité. Il est aussi plein de vers et d'autres petits animaux et des larves.<br />
Un autre avantage c'est que le compost extérieur ne prend pas d'oxygène à l'eau.<br />
Dans le compost se produisent des fermentations qui peuvent nécessiter beaucoup d'oxygène dans<br />
l'eau et la mort des poissons.<br />
Quelques dosages pour obtenir de bonnes productions :<br />
- Fumier de volaille ou de porcs : une demie brouette (251) par are et par semaine.<br />
- Sang : 10 litres par are et par semaine.<br />
- Os : 10 Kg par are et par mois d'os frais donnent un bon développement du zooplancton.<br />
- Graines de coton : une brouette par are et par semaine.<br />
- Parches de café : convient mieux à un compost extérieur vu le taux élevé de cellulose.<br />
- Le rouissage du manioc : 10 à 25 Kg par are et par jour. Un excès peut causer des mortalités de<br />
poissons.<br />
- Engrais minéral<br />
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On peut aussi fertiliser son étang avec des engrais minéraux. Vu leur coût prohibitif on va se<br />
contenter de noter seulement quelques dosages indicatifs :<br />
Superphosphate 70 grammes par are et par<br />
:<br />
semaine ;<br />
150 grammes par are et par<br />
Azote :<br />
semaine.<br />
On mettra ces engrais chaque semaine dans un panier à fleur d'eau pour que la dissolution se fasse<br />
progressivement.<br />
Il faut utiliser uniquement des engrais minéraux dans des étangs bien étanches avec un minimum de<br />
renouvellement d'eau.<br />
4.4.4. L'alimentation<br />
A côté d'une fertilisation de l'eau, afin d'augmenter la nourriture naturelle du poisson (le plancton<br />
végétal et le plancton animal, les petits insectes et leurs larves, etc…), la meilleure façon pour<br />
obtenir de bonnes productions est d'alimenter les poissons comme on alimente les poules ou les<br />
cochons dans un élevage intensif.<br />
La plupart des nourritures artificielles sont à la fois consommées par le poisson et utiles pour le<br />
développement du plancton.<br />
On peut utiliser presque tous les sous-produits de l'agriculture ainsi que des déchets de<br />
transformation des produits alimentaires :<br />
- son de riz<br />
- son de blé<br />
- son de maïs<br />
- tourteau de coton<br />
- graines de coton pillées<br />
- tourteau d'arachide<br />
- tourteau palmiste<br />
- feuilles de manioc, papaye, etc…<br />
- termites<br />
- drèche de brasserie<br />
- restes de nourriture de la cuisine<br />
On va nourrir nos poissons tous les jours, de préférence même deux à trois fois par jour. On<br />
essayera de les nourrir toujours au même moment, par exemple à sept heures du matin, à midi et à<br />
cinq heures de l'après midi.<br />
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Il n'est pas facile de savoir exactement combien d'aliments il faut donner aux poissons. Pour cela on<br />
va les observer. On va les nourrir toujours au même endroit pour qu'ils s'y habituent. On choisira le<br />
côté peu profond de l'étang pour mieux les voir manger.<br />
Quand on constate que les poissons ne mangent pas tout, on donnera un peu moins le jour prochain.<br />
S'ils finissent vite la nourriture distribuée, on donnera un peu plus le lendemain. Plus le poisson<br />
pousse, plus il a besoin de nourriture. On va donc progressivement augmenter la quantité tout en<br />
faisant attention de ne pas donner trop. Si il reste de la nourriture non consommée sur le fond de<br />
l'étang, elle risque de fermenter et de consommer l'oxygène dissous dans l'eau. En plus, la nourriture<br />
non consommée représente de l'argent perdu.<br />
Pour mieux suivre la consommation des aliments on marque l'endroit dans l'étang où on nourrit,<br />
avec un cadre en bambou.<br />
Comme ça, en déposant les aliments toujours à un endroit bien précis, on peut savoir si il reste des<br />
aliments sur le fond, ou si on ne le voit pas on peut fouiller de temps à autre avec la main pour<br />
constater si on ne donne pas trop.<br />
4.5. La surveillance de l'étang pendant la production<br />
Une fois l'étang remplie et empoissonné, le travail n'est pas fini. Le pisciculteur doit entretenir son<br />
étang pendant toute la production. Chaque semaine il va recharger le compost et chaque jour il va<br />
distribuer des aliments. Il profitera de ces occasions pour contrôler l'état général de son bassin.<br />
4.5.1. Le maintien du niveau d'eau<br />
Le niveau d'eau de l'étang doit rester pendant toute la production au même niveau. Il faut respecter<br />
une certaine revanche (hauteur de garde). C'est à dire que le niveau d'eau ne doit pas atteindre le<br />
sommet des digues. La "revanche" est la distance comprise entre le niveau d'eau et le sommet des<br />
digues. Pour des petits étangs une revanche de 20cm est suffisante. Pour les grands étangs et pour<br />
les étangs dont on contrôle mal l'arrivée d'eau, il faut respecter une revanche plus importante. Pour<br />
l'élevage du Tilapia il n'est pas utile que l'étang soit parcouru par un courant d'eau. Il faut seulement<br />
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y laisser entrer l'eau nécessaire pour maintenir le même niveau.<br />
Chaque jour le pisciculteur doit nettoyer les grillages de l'arrivée et de la sortie d'eau, vérifier le<br />
niveau et son bon écoulement dans le système d'arrivée et le déversoir. Il faut contrôler aussi les<br />
digues. Si on constate une fuite d'eau, il faut diminuer le niveau d'eau jusqu'au niveau de la fuite et<br />
amener de l'argile pour boucher les trous de la fuite. Le mieux est d'ouvrir la digue à l'endroit de la<br />
fuite et de refaire la digue avec de l'argile bien tassée. Les fuites sont souvent annoncé par des<br />
suintements à la base des digues. Les suintements ne sont en général pas graves mais il faut les<br />
surveiller.<br />
4.5.2. Le renouvellement d'eau<br />
Comme on l'a déjà marqué dans le paragraphe précédent, il ne faut pas que le bassin soit parcouru<br />
par trop d'eau. Ceci entrainerait des pertes d'aliments et de plancton. Le tilapia est un poisson qui se<br />
porte bien dans les eaux chaudes des zones tropicales mais il se peut, quand il fait très chaud ou<br />
quand on alimente trop, ou quand on a trop fertilisé l'étang, qu'il y a un manque d'oxygène dans l'eau<br />
de façon que le poisson ne sait plus respirer (relire § 4.1.3. p 16).<br />
Quand on voit les poissons à la surface, la bouche ouverte, il faut intervenir rapidement. Il faut<br />
diminuer l'alimentation et arrêter la fertilisation de l'étang pendant plusieurs semaines et il faut<br />
augmenter le taux d'oxygène de l'eau. On va donc laisser entrer plus d'eau fraiche dans le bassin et le<br />
surplus d'eau partira par le trop plein. Il est bon que l'eau qui entre tombe d'une certaine hauteur de<br />
façon que plus d'oxygène est mélangé dans l'eau du bassin. Chaque matin, plusieurs jours de suite,<br />
on va augmenter l'entrée d'eau dans le bassin pendant deux à trois heures, jusqu'a ce qu'on voit que<br />
les poissons ne manquent plus d'oxygène.<br />
4.5.3. Le contrôle de la végétation aquatique<br />
Les plantes qui poussent dans l'eau ou en bordure de l'eau nuisent à la production piscicole, surtout<br />
si elles apparaissent en abondance. D'une part elles fixent à leur profit des éléments fertilisants, sans<br />
pour autant être comestible pour le T. nilotica, et, d'autre part, elles ombragent l'eau et freinent ainsi<br />
le développement du plancton végétal. On ne va pas s'inquiéter pour un nénuphar, mais il faut éviter<br />
que des parties entiers de l'étang sont envahie par des herbes ou des plantes recouvrants la surface<br />
d'eau.<br />
La flore aquatique.<br />
Pour se débarasser des plantes il faut d'abord veiller à ce qu'il y ait toujours au moins 50 cm d'eau<br />
dans les endroits les moins profonds de l'étang. De cette façon on empeche les plantes des berges de<br />
se développer puisqu'elles ne peuvent pas pousser quand elles sont recouvertes d'eau, et on freinera<br />
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aussi la croissance des plantes immergées puisqu'elles n'auront pas beaucoup de lumière à cette<br />
profondeur. Une méthode pour lutter contre la végétation aquatique qui se développe dans le fond<br />
des bassins est de provoquer un développement abondant de phytoplancton (plancton végétal).<br />
Quand on fertilise bian un étang (avec un compost), l'eau daviendra vere et la lumiere ne pourra plus<br />
pénétrer en profondeur, de façon que toute activité de photosynthèse s'arrèts : les plantes immergées<br />
ne pourront plus se développer.<br />
Lorsque l'étang se trouve quanmême envahi de plantes aquatiques, le pisciculteur doit y remédier.<br />
La méthode la plus simple est d'arracher touts plante nuisible. Toutefois, quand elles sont trop<br />
nombreuses, il ne doit pas les laissar trainer dans l'eau. Leur décomposition pourrait entrainer une<br />
trop importante réduction de l'oxygène dissous dans l'eau, provoquant la mortalité par asphixie des<br />
poissons. Il est conseillé d'entasser ces plantes sur les digues pour qu'elles se décomposent et de les<br />
mettre au fur et masure dans le compost de l'étang.<br />
4.5.4. Les pêches de contrôle<br />
Les pêches de contrôle ont comme buts principaux la vérification de la croissance et de la taille du<br />
poisson afin de décider du moment de vidange complête ou d'une recolte partielle (pêche<br />
intermédiaire).<br />
Les poissons d'une pêche de contrôle seront toujours remis dans l'étang. On les traitera donc avec<br />
précaution et les manipulations seront reduit au strict minimum. D'habitude il suffit d'estimer si les<br />
poissons (géniteurs) conviennent à la consommation et à la vente et si les alevins sont d'une taille<br />
suffisante pour supporter une vidange et d'être remis dans le bassin (réempoissonnement).<br />
Le pisciculteur peut aussi faire le poids moyen des géniteurs, estimer leur poids total dans le bassin<br />
et ajouter l'alimentation. Les pêches de contrôle se font d'habitude avec un épervier ou un filet, mais<br />
jamais à la ligne puisqu'on ne veut pas blesser le poisson.<br />
4.6. La recolte du poisson<br />
La recolte du poisson peut se faire par plusieurs méthodes. On peut recolter tout le poisson en une<br />
seule fois (vidange complète) ou on peut le faire en plusieurs fois en faisant des pêches<br />
intermédiaires sans vider l'étang avant de vidanger complètement.<br />
4.6.1. Les pêches intermédiaires<br />
Cette méthode permets au pisciculteur de se procurer du poisson pendant la durée de l'élevage. Il<br />
peut le faire avec un filet, un épervier, des nasses ou des lignes. En même temps il peut suivre la<br />
croissance des poissons. Les pêches intermédiaires ne doivent toutefois pas se faire trop tôt,<br />
puisqu'en enlevant les géniteurs trop vite, on dérange la reproduction dans l'étang. Il faut donc<br />
attendre le moment que les premiers alevins apparaissent avant de commencer la pêche.<br />
A chaque recolte il faut enlever qu'une petite quantité de poisson, surtout si on fait beaucoup de<br />
pêches intermédiaires. Le pisciculteur devrait chaque fois noter le poids du poisson qu'il sort du<br />
bassin, afin de les additionner à la production au moment de la vidange complète.<br />
Si ces pêches se font d'une façon modérée, elles permettent de recolter une production totale plus<br />
élevée que si on pratique une seule vidange à la fin du cycle.<br />
4.6.2. La vidange complète<br />
Il n'est pas toujours possible de vider complètement le bassin, mais c'est le meilleur moyen de<br />
cloturer une période de production et en même temps de remettre en état le bassin.<br />
Une vidange se fait toujours tôt le matin, afin de pouvoir travailler pendant les heures de fraicheur.<br />
Ainsi les poissons et surtout les alevins que l'on gardera pour le réempoissonnement souffriront<br />
moins. Le matériel et les outils nécessaires pour la vidange (pelle, bassines, paniers, etc…) seront<br />
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assembles le soir avant. La vente du poisson sera prévu ou bien au bord de l'étang et dans ce cas on<br />
fera la propagande chez les voisins, ou bien au marché du village et un moyen de transport rapide<br />
sera prévu.<br />
4.7. Les travaux d'entretien après la vidange<br />
4.7.1. L'assec<br />
La mise à sec d'un étang ou l'assec, est la durée que reste un étang sans eau (période entre la vidange<br />
et la remise sous eau). Elle peut être totale ou partielle, de courte ou de longue durée.<br />
L'assec permet, grâce à des phénomènes physico-chimiques et biologiques, les effets bénéfiques<br />
suivants:<br />
1. une mobilisation des éléments nutritifs contenus dans le sol,<br />
2. une minéralisation rapide des débris organiques,<br />
3. la destruction des plantes aquatiques, des germes de maladie, des parasites et de certains<br />
prédateurs du poisson.<br />
Dans les pays tropicaux, la période de mise à sec peut être réduite à quelques jours. Une courte<br />
période est d'ailleurs préférable pour éviter la formation de fissures dans les digues ainsi que dans le<br />
fond de l'étang, due au retrait des argiles. Un léger travail superficiel du fond de l'étang peut aider à<br />
l'aération du sol et aux trois points mentionnés plus haut. Toutefois il ne faut pas labourer<br />
profondément, car cela pourrait provoquer une remonté à la surface de terre stérile, et un<br />
enfouissement en profondeur de la couche superficielle riche en éléments nutritifs. Une culture<br />
(légumineuses ou culture vivrière) pourra être effectuée sur le fond de l'étang pendant une mise à<br />
sec prolongée. Les parties non recoltées seront ensuite enfouies dans le sol avant la remise sous eau.<br />
Le pisciculteur qui adopte cette solution d'exploitation mixte cherchera une culture aussi brève que<br />
possible. Il doit comparer la rentabilité d'une culture intercalaire avec l'exploitation purement<br />
piscicole.<br />
4.7.2. Curage de l'assiette<br />
C'est généralement à l'endroit le plus profond de l'étang (devant le moîne), que la vase tend à<br />
s'accumuler. Il faut sans cesse procéder à l'enlèvement de celle-ci afin que les poissons puissent, lors<br />
de la recolte, y trouver de l'eau la plus propre possible. Cette vase se compose d'une accumulation<br />
de sédiments de la couche superficielle du fond de l'étang et de débris organiques. Elle est donc très<br />
riche en éléments nutritifs et peut être utilisée à côté de l'étang comme engrais pour des cultures<br />
maraichères. Il est aussi possible, afin de ne pas perdre ces éléments nutritifs, de répartir cette boue<br />
sur d'autres endroits de l'assiette sans toutefois en laisser trop.<br />
4.7.3. Réfection des drains<br />
Ceux-ci ont tendance à se combler au cours des productions. Un passage rapide selon le tracé du<br />
réseau initial suffira, mais la boue devra être rejetée au loin et non pas déposée sur les bords de ces<br />
drains.<br />
4.7.4. Remise en état des digues<br />
Au moment de la construction des étangs une pente de 1/2 à l'intérieur de l'étang à été respectée. Au<br />
cours de la production une dégradation s'effectue suite à :<br />
un affouillement des berges par la population (nids du Tilapia)<br />
des effondrements par tassement au cours des travaux effectués<br />
une érosion incessante due aux vagues (dans les grands étangs)<br />
Il faut alors effectuer un rechaussement des digues par apport de nouvelle terre (argile) et refaire la<br />
pente initiale.<br />
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4.7.5. Réparation de l'arrivé d'eau<br />
Il arrive souvent que le conduit d'arrivée d'eau a été mal prévu (trop court) et qu'un affouillement se<br />
produit dans la digue amont de l'étang à l'aplomb du conduit. La meilleure solution est évidemment<br />
de prévoir un conduit suffisamment long, de façon à ce que son extrémité arrive en avant du pied de<br />
la digue. Une pierre plate est déposée sur le fond de l'étang au point de chute du filet d'eau pour<br />
casser le jet de réduire les dégradations par affouillement. Sinon une réparation de la digue s'impose<br />
avec un parement de pierres pour limiter l'érosion de l'eau.<br />
4.7.6. L'entretien du moîne<br />
Lorsqu'il s'agit de moînes en brique ou en maçonnerie, il est nécessaire de vérifier le crépi extérieur.<br />
Si l'on constate :<br />
une altération légère, il faut récrépir<br />
que les joints du ciment sont déjà attaqués, il faut effectuer un rejointage des pierres ou des<br />
briques et recrépir l'ensemble<br />
un état défectueux de quelques planchettes, on procède à leur remplacement.<br />
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Bibliographie<br />
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