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son maximum, chaque coup reçu était dévié par une série de surfaces courbes, commençant des épaules du samouraï jusqu'au bas du corps. Bien peu de choses dépassaient de l'armure pour permettre de porter des coups et pour toucher le samouraï ainsi protégé. La description des casques des samouraï relève du défi. Ils pouvaient être énormes et effrayants ou décoratifs et exagérés. Ils étaient ornés de cornes, d’énormes crêtes, d’immenses plumes, de soleils et de toutes sortes d’ornements visant à rendre le guerrier plus impressionnant et intimidant. Le symbole héraldique était particulièrement apprécié sur les casques. Cet effet stupéfiant était encore renforcé par des masques protecteurs, souvent d'aspect démoniaque ou grotesque, véritables caricatures des samouraï qui se cachaient dessous ! Peu de daimyo poussèrent les choses aussi loin que Date Masamune, qui avait équipé tout ses hatamoto, ses gardes du corps au nombre de 200, de casques pointus recouverts d'or et qui doublaient presque leur taille ! N'oublions toutefois pas que les armures et casques très décoratifs qui subsistent de nos jours n'étaient pas portés sur les champs de bataille. Un samouraï qui pouvait se le permettre (ou un daimyo qui en avait les moyens pour ses hommes) s'équipait généralement d'accessoires de base et de quelques éléments décoratifs et de cérémonie. Après le débarquement des Portugais, la mode des armures "chrétiennes" se répandit parmi les samouraï. Ces armures "chrétiennes" étaient en fait inspirées de modèles espagnols et, même si c’est discutable, elles n’étaient peut-être pas aussi avancées du point de vue technique que les armures japonaises de l’époque. Quoi qu'il en soit, les illustrations attestent que certains samouraï portaient des armures occidentales. Il ne s'agissait peut-être que d'une attitude dictée par la mode plutôt que par le sens pratique, peut-être aussi pour montrer sa richesse, car une armure venant d'Occident était beaucoup plus chère, ou alors pour proclamer son appartenance à la foi chrétienne. La plupart des armures occidentales de cette époque portent une marque de balle sur le plastron. Cela ne signifie pas que celui qui la portait a été tué. Bien souvent cette balle n’a été tirée sur l’armure que pour la tester et cette marque était la preuve de la résistance de l'armure. l'armure ashigaru De nombreux guerriers ashigaru recevaient généralement l’armure et les armes du clan qu’ils défendaient (les ashigaru devaient fournir leur propre sabre). Afin de leur donner un aspect uniforme, les plaques d'acier étaient laquées en couleur et l'emblème du clan était peint sur la poitrine et le dos. D'une fabrication bien moins onéreuse que l'armure des samouraï, celle des ashigaru n'était pas moins un excellent compromis entre la protection et la mobilité, et elle était bien meilleure que celle que recevait le paysan d'une armée occidentale de la même époque. Les casques des ashigaru étaient pratiquement tous des jingasa de forme conique, extrêmement pratiques car, lorsqu'on les retournait sur un foyer, ils servaient de marmite à riz. le sabre "Abattre l’ennemi est la base de la stratégie. Aucune subtilité supplémentaire n’est véritablement nécessaire." — Miyamoto Musashi, Ecrit sur les cinq cercles 38 L'ère Sengoku était une période sans réelles lois. Même les paysans ne quittaient pas leurs armes. Cependant, seuls les samouraï étaient autorisés à porter une paire de sabres, appelés daisho, ("long et court") comme preuve de leur statut de guerrier. Ces deux armes, le katana long et le wakizashi court se portaient ensemble même s'ils étaient rarement utilisés ensemble au combat. Miyamoto Musashi, le plus grand des guerriers samouraï et écrivain du livre le plus connu sur les armes de taille, Ecrit sur les cinq cercles, avait la particularité d’utiliser les deux sabres en même temps lorsqu’il combattait. Un autre sabre qui mérite d’être cité est le no dachi. Ces énormes armes à deux mains n’étaient utilisées que lors des combats au sol. Le samouraï utilisait le katana aussi bien pour se défendre que pour attaquer et n’a donc jamais utilisé de bouclier au contraire des chevaliers occidentaux. En fait, il n'en avait pas besoin, car le magnifique travail du métal du katana permettait les deux fonctions. Le sabre du samouraï était méticuleusement fabriqué, de nombreuses couches d’acier et de fer étaient superposées. Les deux premières couches étaient martelées et repliées de nombreuses fois. Ainsi, le nombre de couches de métal composant le sabre était doublé à chaque fois, il pouvait parfois atteindre les 220 - soit 4 194 304 – couches de métal. Le nombre maximum de superpositions est de 230 - soit 10 736 461 824 couches de métal forgé ! Le fer et l’acier soudés donnaient au sabre une incroyable solidité. Le fer sur les bords latéraux et sur le dos permettait à la lame d’être flexible alors que l’acier était durci pour former un parfait tranchant. La dernière étape de la fabrication était très ingénieuse. La lame était recouverte d’une couche de glaise dont l’épaisseur variait : fine près du tranchant et épaisse sur le reste de la lame. Lorsque le sabre – recouvert de glaise – était chauffé puis trempé, les différentes parties de la lame ne refroidissaient pas à la même vitesse et les cristaux de métal prenaient des tailles variables en fonction de la partie de la lame. Ils étaient plus gros là où la couche de glaise avait été plus épaisse, ce qui la rendait flexible, et plus petits sur le tranchant, de cette manière le fil de la lame était dur et pouvait être affûté. Une fois la lame polie, le passage de l’acier, plus tendre, au tranchant très dur forme le yakiba, une courbe ressemblant à une vague qui éclate. Lorsque la lame avait été signée par l'artisan, la garde et la poignée fixée, le sabre était prêt. Ce processus permettait d’obtenir un sabre qui pouvait – réellement – couper un homme en deux. Parfois les nouveaux sabres étaient testés sur des criminels même si, généralement, des cadavres ou des paquets de bambou étaient utilisés. Le tang (la partie du sabre se trouvant à l'intérieur de la garde) était parfois gravé avec les détails des essais effectués. Grâce à la flexibilité de la lame, le samouraï pouvait bloquer et retourner des coups qui auraient brisé n’importe quelle arme d’acier ordinaire. Cette lame, aussi tranchante qu’un rasoir, lui permettait de transpercer ses opposants. Ces deux étonnantes qualités étaient le résultat de l’expérience et des compétences que les armuriers japonais ont acquis au cours des siècles. Aucun autre sabre, ni même les célèbres lames de Tolède en Espagne, n’a jamais égalé les armes japonaises. Le katana est probablement encore la meilleure arme à main jamais fabriquée. Un sabre devenait "l’âme du samouraï" qui la portait et beaucoup se transmettaient en héritage. Même pendant la Seconde Guerre Mondiale, les officiers se munissaient de leurs sabres de famille pour pouvoir les emmener sur le terrain. Les sabres des officiers que les soldats Alliés ont ramenés comme souvenirs des combats en Asie et dans le Pacifique ont souvent été estimés comme des objets anciens de très grande valeur. 39

son maximum, chaque coup reçu était dévié par une série de surfaces courbes,<br />

commençant des épaules du samouraï jusqu'au bas du corps. Bien peu de choses<br />

dépassaient de l'armure pour perm<strong>et</strong>tre de porter des coups <strong>et</strong> pour toucher le samouraï<br />

ainsi protégé.<br />

La description des casques des samouraï relève du défi. Ils pouvaient être énormes <strong>et</strong><br />

effrayants ou décoratifs <strong>et</strong> exagérés. Ils étaient ornés de cornes, d’énormes crêtes,<br />

d’immenses plumes, de soleils <strong>et</strong> de toutes sortes d’ornements visant à rendre le guerrier<br />

plus impressionnant <strong>et</strong> intimidant. Le symbole héraldique était particulièrement apprécié sur<br />

les casques. C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> stupéfiant était encore renforcé par des masques protecteurs, souvent<br />

d'aspect démoniaque ou grotesque, véritables caricatures des samouraï qui se cachaient<br />

dessous ! Peu de daimyo poussèrent les choses aussi loin que Date Masamune, qui avait<br />

équipé tout ses hatamoto, ses gardes du corps au nombre de 200, de casques pointus<br />

recouverts d'or <strong>et</strong> qui doublaient presque leur taille !<br />

N'oublions toutefois pas que les armures <strong>et</strong> casques très décoratifs qui subsistent de nos<br />

jours n'étaient pas portés sur les champs de bataille. Un samouraï qui pouvait se le<br />

perm<strong>et</strong>tre (ou un daimyo qui en avait les moyens pour ses hommes) s'équipait<br />

généralement d'accessoires de base <strong>et</strong> de quelques éléments décoratifs <strong>et</strong> de cérémonie.<br />

Après le débarquement des Portugais, la mode des armures "chrétiennes" se répandit parmi<br />

les samouraï. Ces armures "chrétiennes" étaient en fait inspirées de modèles espagnols <strong>et</strong>,<br />

même si c’est discutable, elles n’étaient peut-être pas aussi avancées du point de vue<br />

technique que les armures japonaises de l’époque. Quoi qu'il en soit, les illustrations<br />

attestent que certains samouraï portaient des armures occidentales. Il ne s'agissait peut-être<br />

que d'une attitude dictée par la mode plutôt que par le sens pratique, peut-être aussi pour<br />

montrer sa richesse, car une armure venant d'Occident était beaucoup plus chère, ou alors<br />

pour proclamer son appartenance à la foi chrétienne. La plupart des armures occidentales<br />

de c<strong>et</strong>te époque portent une marque de balle sur le plastron. Cela ne signifie pas que celui<br />

qui la portait a été tué. Bien souvent c<strong>et</strong>te balle n’a été tirée sur l’armure que pour la tester<br />

<strong>et</strong> c<strong>et</strong>te marque était la preuve de la résistance de l'armure.<br />

l'armure ashigaru<br />

De nombreux guerriers ashigaru recevaient généralement l’armure <strong>et</strong> les armes du clan<br />

qu’ils défendaient (les ashigaru devaient fournir leur propre sabre). Afin de leur donner un<br />

aspect uniforme, les plaques d'acier étaient laquées en couleur <strong>et</strong> l'emblème du clan était<br />

peint sur la poitrine <strong>et</strong> le dos. D'une fabrication bien moins onéreuse que l'armure des<br />

samouraï, celle des ashigaru n'était pas moins un excellent compromis entre la protection <strong>et</strong><br />

la mobilité, <strong>et</strong> elle était bien meilleure que celle que recevait le paysan d'une armée<br />

occidentale de la même époque.<br />

Les casques des ashigaru étaient pratiquement tous des jingasa de forme conique,<br />

extrêmement pratiques car, lorsqu'on les r<strong>et</strong>ournait sur un foyer, ils servaient de marmite à<br />

riz.<br />

le sabre<br />

"Abattre l’ennemi est la base de la stratégie. Aucune subtilité supplémentaire n’est<br />

véritablement nécessaire."<br />

— Miyamoto Musashi, Ecrit sur les cinq cercles<br />

38<br />

L'ère Sengoku était une période sans réelles lois. Même les paysans ne quittaient pas leurs armes.<br />

Cependant, seuls les samouraï étaient autorisés à porter une paire de sabres, appelés<br />

daisho, ("long <strong>et</strong> court") comme preuve de leur statut de guerrier. Ces deux armes, le<br />

katana long <strong>et</strong> le wakizashi court se portaient ensemble même s'ils étaient rarement utilisés<br />

ensemble au combat. Miyamoto Musashi, le plus grand des guerriers samouraï <strong>et</strong> écrivain du<br />

livre le plus connu sur les armes de taille, Ecrit sur les cinq cercles, avait la particularité<br />

d’utiliser les deux sabres en même temps lorsqu’il combattait. Un autre sabre qui mérite<br />

d’être cité est le no dachi. Ces énormes armes à deux mains n’étaient utilisées que lors des<br />

combats au sol.<br />

Le samouraï utilisait le katana aussi bien pour se défendre que pour attaquer <strong>et</strong> n’a donc<br />

jamais utilisé de bouclier au contraire des chevaliers occidentaux. En fait, il n'en avait pas<br />

besoin, car le magnifique travail du métal du katana perm<strong>et</strong>tait les deux fonctions.<br />

Le sabre du samouraï était méticuleusement fabriqué, de nombreuses couches d’acier <strong>et</strong> de<br />

fer étaient superposées. Les deux premières couches étaient martelées <strong>et</strong> repliées de<br />

nombreuses fois. Ainsi, le nombre de couches de métal composant le sabre était doublé à<br />

chaque fois, il pouvait parfois atteindre les 220 - soit 4 194 304 – couches de métal. Le<br />

nombre maximum de superpositions est de 230 - soit 10 736 461 824 couches de métal<br />

forgé ! Le fer <strong>et</strong> l’acier soudés donnaient au sabre une incroyable solidité. Le fer sur les<br />

bords latéraux <strong>et</strong> sur le dos perm<strong>et</strong>tait à la lame d’être flexible alors que l’acier était durci<br />

pour former un parfait tranchant.<br />

La dernière étape de la fabrication était très ingénieuse. La lame était recouverte d’une<br />

couche de glaise dont l’épaisseur variait : fine près du tranchant <strong>et</strong> épaisse sur le reste de la<br />

lame. Lorsque le sabre – recouvert de glaise – était chauffé puis trempé, les différentes<br />

parties de la lame ne refroidissaient pas à la même vitesse <strong>et</strong> les cristaux de métal prenaient<br />

des tailles variables en fonction de la partie de la lame. Ils étaient plus gros là où la couche<br />

de glaise avait été plus épaisse, ce qui la rendait flexible, <strong>et</strong> plus p<strong>et</strong>its sur le tranchant, de<br />

c<strong>et</strong>te manière le fil de la lame était dur <strong>et</strong> pouvait être affûté. Une fois la lame polie, le<br />

passage de l’acier, plus tendre, au tranchant très dur forme le yakiba, une courbe<br />

ressemblant à une vague qui éclate. Lorsque la lame avait été signée par l'artisan, la garde <strong>et</strong><br />

la poignée fixée, le sabre était prêt.<br />

Ce processus perm<strong>et</strong>tait d’obtenir un sabre qui pouvait – réellement – couper un homme<br />

en deux. Parfois les nouveaux sabres étaient testés sur des criminels même si,<br />

généralement, des cadavres ou des paqu<strong>et</strong>s de bambou étaient utilisés. Le tang (la partie du<br />

sabre se trouvant à l'intérieur de la garde) était parfois gravé avec les détails des essais<br />

effectués.<br />

Grâce à la flexibilité de la lame, le samouraï pouvait bloquer <strong>et</strong> r<strong>et</strong>ourner des coups qui<br />

auraient brisé n’importe quelle arme d’acier ordinaire. C<strong>et</strong>te lame, aussi tranchante qu’un<br />

rasoir, lui perm<strong>et</strong>tait de transpercer ses opposants. Ces deux étonnantes qualités étaient le<br />

résultat de l’expérience <strong>et</strong> des compétences que les armuriers japonais ont acquis au cours<br />

des siècles. Aucun autre sabre, ni même les célèbres lames de Tolède en Espagne, n’a jamais<br />

égalé les armes japonaises. Le katana est probablement encore la meilleure arme à main<br />

jamais fabriquée.<br />

Un sabre devenait "l’âme du samouraï" qui la portait <strong>et</strong> beaucoup se transm<strong>et</strong>taient en<br />

héritage. Même pendant la Seconde Guerre Mondiale, les officiers se munissaient de leurs<br />

sabres de famille pour pouvoir les emmener sur le terrain. Les sabres des officiers que les<br />

soldats Alliés ont ramenés comme souvenirs des combats en Asie <strong>et</strong> dans le Pacifique ont<br />

souvent été estimés comme des obj<strong>et</strong>s anciens de très grande valeur.<br />

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